Sachem

Comprenez, comprenez. Je n'ai pas honte. Je vous souhaite de belles journées. Ravi d'avoir pu deviser avec vous.

Ouais, vous habitez loin? Remarquez, ça me reprend, je ne peux pas m'en empêcher. Vous avez surement une vie de famille. Désolé.

Bah, la vie... Comment en étions nous arriver là? Ah oui, on disait "la rue, c'est la guerre". On a fini cette conversation, non?

C'est là que c'est intéressant de débattre. Pourquoi c'est défendu de parler de se prendre une balle dans un forum militaire? A cause de souvenirs particuliers et pénibles? Tout le monde a des souvenirs particuliers et pénibles. Une autre histoire? Je suis d'une génération où mes ainés, trois ou quatre ans de plus que moi, rentraient de Mauritanie ou de Kolvezi (ça s’écrit comme ça?). J'en connait encore deux ou trois, par ici. Il y en a un qui est employé municipal dans une petite commune du coin. Il boit. Tout le monde connait ses histoires et tolère ses esclandres. Hormis ses absences au boulot, il n’embête personne et est plutôt discret. Dans le conflit, les populations locales avaient pris l'habitude d'envoyer des gosses kamikazes dans les endroits fréquentés par les militaires. Un jour, ils ont attrapé une dizaine de gosses, au hasard, les ont enfermés dans un camion tôlé, en plein soleil. Mon ami avait l'ordre de garder le camion, écoutant les coups sur la paroi. Quand les gosses ont cessé de taper ou de gratter, ils ont autorisé les familles a venir chercher les cadavres. Depuis, mon ami boit. Je lui paye quelque fois ses notes de bar, pour qu'on lui foute la paix. Pourquoi c’est défendu de parler de se prendre une balle?

Ah oui, ça marche. Merci.

Comme ça? Ça marche?

Comment vous fêtes ça, le carré blanc avec mon texte dedans? Je n'ai pas la télé. Mon PC me sert, entre autre, à regarder des DVD. Ça explique ma présence devant l’écran. Permission Accordée à Titre de Convalescence. Vous aussi, vous avez pris une balle? Non, je déconne encore, désolé. J'ai pris le hérisson en photo tout à l'heure dans mon jardin.

Bah alors, quelle promptitude! Vous passez votre soirée devant votre écran? Vous avez la rhétorique précise, je comprend mais en matière d'armes, c'est la guerre tout le temps, quelles que soient les circonstances. Quand vous essuyez des coups de feu, vous ne vous posez pas la question de savoir si c'est légitime ou pas: c'est le premier qui meurt qui a perdu. Et je vous rassure: malgré les faits divers (on ne parle que des trains qui arrivent en retard, jamais de ceux qui arrivent à l'heure), on a jamais été autant en sécurité en France que ces dernières années. On est plus agressé au coin du bois pour se faire voler sa bourse et, malgré les deux derniers cambriolages dont je fus victime, il m'arrive souvent de laisser ma voiture ouverte en fonction de l'endroit... Tranquille, quoi.

Yes! Ça fonctionne. Je suis trop fort!

A Drachkovic: C'est mignon, ce profil. C'est le vôtre? Non, je déconne. Ça me fait penser qu'il faudrait que je trouve une photo pour remplacer ce point d'interrogation... Vous disiez:"Ce sont plutôt ceux qui s'inventent une vie en stockant illégalement des armes chez eux qui se croient en guerre contre tout le monde et plus particulièrement contre les autorités". Vous croyez vraiment qu'il y a des hideux qui stockent chez eux un arsenal dans le seul but de détruire tout ce qui bouge? Dans l'affaire des gendarmettes, l'affreux n’était même pas armé! "une guerre c'est un conflit armé, un conflit ça oppose minimum 2 entités qui défendent des intérêts" Ben tiens: et que croyez vous que font les dealers? Les types qui agressent les camions blindés au lance-roquette? Le nombre d'armes de guerre dont nous abreuvent les médias? Allez, une histoire: Pendant la guerre du golfe, il y eu une trêve des gangs américains qui décidèrent, d'un commun accord, de cesser le conflit entre eux. Ils profitèrent du recrutement massif pour aller s'entrainer avec les G.I.'s. Trêve des gangs sur place. En rentrant, ces types s’équipèrent d'M16 et appliquèrent les techniques de guerre à leurs business de rue. Allez voir les vidéos sur le net, c'est édifiant: ils chargent les pauvres policiers en progressant, arme à l’épaule. On retrouve parfois ces types, goguenards, pissant sur les cadavres des "ennemis". Ça va vous rappeler des actualités récentes...

A Condorcet: Oui, j'ai eu mon lot de galère. Mon brevet porte le n° 432 et des bananes, un stage commando n°11 à Moissac, un stage montagne à Barèges et un stage artificier au dessus de Bayonne, sur la plage... Je suis sorti grenadier-voltigeur de mon séjour.

Ouais, c'est un point de vue. On pourrait en parler à la famille des deux gendarmettes décédées je-ne-sais-plus-où ou à mon pote, en fauteuil, parce qu'un jour, une arme de service a percé la porte arrière d'une estafette qui s'enfuyait. Il était gamin et a pris une balle dans le bas du dos... Après, vous me direz que l'on ne peut pas faire d'un cas particulier, une généralité mais on s'exprime souvent d’après son vécu. Moi, je suis content de vivre tranquille au fond de ma campagne. :-)

Voilà! C'est là qu'il peut y avoir débat. Dissuasion contre quoi? Le vulgum pecus qui n'a pas mis sa ceinture ou qui ne traverse pas dans les clous? Laissez moi rigoler. Il y a une délinquance, une violence, dans la rue, latente, qui se déclenche en fonction des circonstances: cambriolage, émeute, etc... Et le boulot des "forces de l’ordre", entre autres, est de faire tampon entre la population ordinaire et ces dangers potentiels. Et pour ces gens là, les armes ne sont pas là pour la dissuasion mais pour éliminer l'adversaire pour leur propre sécurité. Et c'est ça, la guerre de rue.

C'est vraiment l'endroit? Je sais que certains forums sont tatillons sur le sujet des topics et, ici, c'est "présentation"... En fait, je suis venu sur ce site par des liens à propos d'un gendarme contrit de la mort de ses deux collègues femmes, abattues par l'abruti que l'on connait, et qui se désespérait de la situation. Je voulais lui dire que, si, la rue, c'est la guerre! Et que la meilleure preuve est qu'on lui fournit une arme pour ça. Mon boulanger et mon fleuriste n'ont pas de pistolet à la ceinture, eux. Ça n'a rien à voir avec sa peine, qui est légitime. Il a choisit un métier à risque; il y a des conséquences. Mais le lien du site ne mène pas à une discussion mais à l'accueil général du forum... C'est en bas de la page: "un gendarme en colère"...

Bah, faut bien entretenir le débat. Sinon, là où il n'y a pas de débat, il y a corporatisme et les suites que l'on connait...