Aller au contenu
Aumilitaire
  • Rejoignez Aumilitaire

    Inscrivez vous aujourd'hui et recevez le guide gratuit Aumilitaire

     

Suicide d'un élève de Saint-Cyr : la famille porte plainte contre l'armée


BTX

Messages recommandés

La famille d’un élève de la prestigieuse école militaire retrouvé mort en février 2016 lors d’un camp d’entraînement dénonce une enquête bâclée. De nombreuses zones d'ombre entourent le suicide du jeune homme âgé de 22 ans.

Le Parisien: Michaël Lavocat, 22 ans, effectuait son dernier stage d’entraînement au camp militaire de la Courtine (Creuse) lorsqu’il a été retrouvé mort.© DR.

Michaël Lavocat, 22 ans, effectuait son dernier stage d’entraînement au camp militaire de la Courtine (Creuse) lorsqu’il a été retrouvé mort.

La Grande Muette a-t-elle cherché à cacher la vérité ? Près d’un an et demi après le décès d’un jeune officier élève de la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr, l’affaire rebondit. La mère du sous-lieutenant décédé vient de porter plainte contre huit fonctionnaires, dont deux colonels et un capitaine, pour «entrave à la saisine de la justice».

Le 9 février 2016, Michaël Lavocat, 22 ans, était retrouvé mort dans le baraquement 74 du camp militaire de la Courtine (Creuse), le corps assis sur des toilettes, son front collé à un fusil Famas dressé à la verticale, la crosse posée sur le sol. Elève en fin de troisième année, le jeune homme, classé 86e sur 131 officiers élèves, effectuait son dernier stage d’entraînement avec sa promotion.

En mai 2016, l’enquête préliminaire ouverte pour «provocation au suicide» était classée en suicide simple, tout comme l’enquête de commandement diligentée par l’ex-ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. «Les circonstances du décès excluent toute autre hypothèse que celle d’un suicide, réfléchi et prémédité bien en amont», peut-on lire. Réfléchi, car le jeune homme a notamment recherché «sur Internet les doses mortelles de certains médicaments» et confié par SMS à sa petite amie son mal-être, voire sa détresse, liée, semble-t-il, à un ancien échec dans l’aéronautique. Prémédité, car il a «probablement subtilisé et gardé sur lui durant treize ou quatorze jours une cartouche de 5.56 mm utilisée lors d’une séance de tir». En effet, le culot d’étui de cartouche retrouvé dans les toilettes porte le numéro du lot de munitions en question. Pour autant, rien ne démontre dans l’enquête qu’un autre militaire n’ait pas pu voler cette balle.

De nombreuses zones d’ombre posent question dans ce dossier sensible. Le matin du drame, deux des compagnons de section de Michaël Lavocat, dont son binôme, ont tenté de le joindre sur son téléphone portable, à 7 h 29 et 7 h 35, soit une heure environ avant sa mort. Deux appels manqués… Pourquoi ? Auditionné l’après-midi du décès, le binôme dissimule étrangement son appel, alors que le portable du défunt n’a pas encore été exploité. Le militaire ne sera plus jamais interrogé, quant à son collègue qui a émis l’autre appel, il ne sera jamais entendu. Michaël Lavocat n’avait pourtant jamais auparavant reçu d’appels de ces deux militaires, et qui plus est de sollicitations aussi matinales. Et ce, au cours des quatre mois précédant le drame, selon l’exploitation du listing téléphonique du défunt.

Autre élément mystérieux : le jeune homme venait d’annoncer la mort de son père à sa hiérarchie. Sauf que Daniel Lavocat, ex-militaire lui-même, n’est pas décédé. Une autre énigme relève de la balistique. Selon le rapport d’autopsie, il n’y a pas d’orifice de sortie de la balle, car il y aurait eu un phénomène bien connu des balisticiens appelé chambre de mine. L’arme a en effet été utilisée à bout touchant, provoquant à l’intérieur du crâne la fragmentation de la munition. Mais aucun fragment de balle n’a été matériellement recueilli par les enquêteurs.

La scène nettoyée l’après-midi même

Selon un témoin tardif, des morceaux de balle auraient bien été récupérés par les militaires lors du nettoyage de la scène du drame mais auraient été jetés aux ordures. D’où la plainte aujourd’hui de la famille pour «modification d’état des lieux d’un crime ou d’un délit». Selon cette plainte que nous avons pu consulter, des militaires ont procédé au nettoyage de la «scène de crime» dès l’après-midi du drame. Ceci alors que des auditions de militaires étaient toujours en cours, et que les gendarmes avaient sollicité à 14 h 30 l’autorisation du colonel Bastien B., un des cadres de l’école Saint-Cyr, de se rendre dans le camp militaire. La bévue ne sera signalée que bien plus tard.

Le 24 mars 2016, soit plus d’un mois et demi après sa première audition, le capitaine Yann B. se souvient de «certains éléments» qu’il avait «oublié de rapporter». Il révèle ainsi que le 9 février, alors qu’il nettoie les lieux sur ordre du colonel Bastien D., il découvre des débris métalliques de la balle : deux dans le sang au sol et un dans le faux plafond au-dessus des toilettes. Il ajoute avoir ramassé ces débris et les avoir montrés aux autres, tout en précisant que le médecin les a ensuite jetés avec les déchets corporels. Curieusement, le témoignage du militaire n’aura aucune conséquence sur la suite de l’enquête.

Après cette audition, les gendarmes sollicitent une nouvelle autorisation pour pénétrer dans le camp et saisir, cette fois, la dalle du faux plafond. Peine perdue, les enquêteurs apprennent alors qu’elle a été remplacée, le 22 février 2016, et jetée dans une benne destinée à la décharge. L’ordre est venu, cette fois, du lieutenant-colonel L., qui a demandé de faire changer cette dalle. «Même si on ne voyait rien», aurait ajouté l’officier, selon l’adjudant-chef G. ayant supervisé les travaux.

Contacté le procureur de la République de Guéret, en vacances, était injoignable jusqu’à fin juillet…

http://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/faits-divers-suicide-dun-élève-de-saint-cyr-la-famille-porte-plainte-contre-larmée/ar-BBE4hPa?li=BBoJIji&ocid=SL5MDHP

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'est en effet parmi des tas de renseignements, celui qui m'a fait tiquer dans l'article.

On peut comprendre, même quand on est du milieu, que l'attitude des cadres interpelle dans cette sombre affaire = nettoyage, oubli, effacement, disparition de preuves.

On se croirait face à des gens qui pour des raisons diverses ont essayé de dissimuler des preuves aux gendarmes.

Désagréable impression.

BTX

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je vous livre ce commentaire =

" de tschok

L’article du Parisien mis en lien par notre hôte montre l’étendue du problème. Trois observations:

1) Clairement la « scène de crime » a été bousillée et l’enquête bâclée, alors que la mise en scène de la mort est construite: c’est une reproduction de Full Metal Jacket. Mais ça, c’est le point le plus évident. C’est le contenu spectaculaire. Et les dysfonctionnements de l’enquête ne peuvent qu’alimenter l’imagination des amateurs de polars. On en est donc au point où l’imagination galope alors que l’enquête a piétiné les indices.

2) C’est une leçon pour tout enquêteur: alors que le geste homicide a eu lieu dans un environnement très contraint, c’est-à-dire l’école militaire de l’élite des soldats de l’armée frôônçaise de Mongénéral depuis nos-ancètres-les-Gaulois jusqu’au soldat du futur numérisé-Félin, personne n’a été foutu de préserver les indices. On a affaire à des professionnels de la mort, des born to kill à 3.480 m de distance, et là-dessus un de leur pote se suicide dans les chiottes et ils bousillent les indices, comme le premier con venu. C’est l’affaire Grégory, mais chez Bécassine. Tu parles d’une élite de la mort: des pieds nickelés, oui. Et accessoirement, des menteurs semble-t-il.

3) Les manquements impliquent toute la chaine de commandement: non seulement les élèves sont cons comme des bites, mais le personnel d’encadrement l’est aussi, jusqu’au seuil du bureau du patron du bordel. C’est vraiment pas la peine de faire des processions de curés façon fête de la Vierge en mettant un genou à terre et en prenant des airs de pénétrés par la Transcendance en personne si c’est pour arriver à un résultat pareil. Si Saint-Cyr est une usine à produire du crétin au kilomètre, autant nous le dire tout de suite, ça nous évitera de nous investir affectivement dans quelque chose qui n’en vaut pas la peine.
 
Compte tenu de ces trois observations, la famille me semble en droit de légèrement s’énerver.

C’est une affaire navrante et honteuse pour l’institution et les enquêteurs. Et quand ça merde, ça part en plainte.".

En savoir plus sur http://www.opex360.com/2017/07/10/la-famille-dun-eleve-officier-de-lesm-saint-cyr-retrouve-mort-au-camp-de-la-courtine-porte-plainte/#K45MUCo7e2ldmEUQ.99
  • Like 1

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Encore une histoire qui fait couler beaucoup d'encre et alimente les fantasmes pour rien. Certes un capitaine, pas des plus malins, a touché a des indices mais ça ne change rien au problème, il s'est bel et bien suicidé en conservant une balle lors d'une séance de tir. Fin de l'histoire

"Je ne crois pas au proverbe que, pour savoir commander, il faut savoir obéir"

Napoléon Bonaparte

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

© Aumilitaire - Contact - CGU

×
×
  • Créer...