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Les Forces armées en Guyane ont détruit 114 puits illégaux d’orpaillage en deux mois


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http://www.opex360.com/2020/05/02/guyane-legionnaires-et-gendarmes-du-gign-ont-demantele-cinq-chantiers-illegaux-dorpaillage/

Légionnaires et gendarmes du GIGN ont démantelé cinq chantiers illégaux d’orpaillage

harpie-20200502.jpg

Selon des chiffres arrêtés au 30 avril, la Guyane compte 128 cas confirmés de Covid-19, dont 98 patients guéris. Et deux personnes affectées sont en réanimation. Même si l’épidémie n’a pas pris l’ampleur que l’on a pu observer ailleurs, il n’empêche que ce département est entré, comme tous les autres, en confinement le 17 mars dernier. Les commerces non alimentaires ont ainsi été fermés, de même que les frontières avec le Brésil et le Surinam. Et d’autres mesures ont été prises, comme la mise en quatorzaine de toute personne arrivant de métropole.

En outre, la Gendarmerie est sollicitée pour faire respecter le confinement quand les Forces armées en Guyane [FAG] prennent part à l’opération Résilience, afin d’apporter leur concours à des populations souvent isolées. Cela étant, Covid-19 ou pas, les activités des orpailleurs clandestins [les garimpeiros] continuent.

« Ce qui est sûr, c’est que l’activité d’orpaillage n’a évidemment pas cessé dans le cadre de la crise du coronavirus. Pour autant, elle n’a pas augmenté et notre intention n’a jamais été de nous désengager de cette mission », confiait ainsi récemment le général Stéphane Bras, le commandant de la Gendarmerie en Guyane, à La 1ère.

GÉNÉRAL STÉPHANE BRAS, NOUVEAU... - Gendarmerie de Guyane | Facebook

Effectivement, les FAG et la Gendarmerie ont maintenu leur effort contre l’orpaillage clandestin dans le cadre de l’opération Harpie, comme en témoignent plusieurs actions récemment réalisées. En outre, des postes avancés ont été mis en place, comme par exemple vers le village de Taluen [où les règles du confinement s’appliquent aussi], près du Surinam, avec trois gendarmes et huit militaires. L’objectif est triple : il s’agit de surveiller la frontière, de perturber la logistique des orpailleurs illégaux et de soutenir la population.

Quoi qu’il en soit, durant la première semaine d’avril, et grâce au maintien d’une présence régulière dans les secteurs connus pour abriter des activités liées à l’orpaillage clandestin et à la mise en place de dispositifs de surveillance et d’interception, les militaires du 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa] et de la Gendarmerie ont réalisé plusieurs saisies de matériels et de pirogues utilisées pour la logistique des garimpeiros dans la région de l’Alawa, entre Maripasoula et Twenké.

« L’action conjuguée du 9e RIMa et de la gendarmerie de Guyane a permis de porter un coup significatif à l’orpaillage illégal, contenant l’exploitation aurifère clandestine dans la région et perturbant encore davantage les flux logistiques nécessaires aux garimpeiros », ont ainsi fait valoir les FAG, le 7 avril.

De leur côté, les légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI] ont également perturbé les activités des Garimpeiros. Début avril, ayant constitué un détachement autonome en forêt [DAF] avec des gendarmes de Cayenne, et avec le concours d’un hélicoptère de l’armée de l’Air, ils ont détruit un important camp d’orpailleurs clandestins dans le nord de Saül. Et ils ont remis ça le 25 avril, cette fois dans le secteur de la Crique Nationale, située sur l’extrême amont du fleuve Kourou.

Quelques jours plus tôt, un opérateur minier s’était plaint de la présence d’orpailleurs illégaux dans ce secteur, de même que dans celui de la Crique Bagot. Ce qui a été confirmé par des observations réalisées par un hélicoptère de la Gendarmerie. Observations qui ont permis d’identifier avec précision les sites suspects via marquage GPS.

C’est ainsi que, durant cinq jours, des légionnaires du 3e REI et des gendarmes de l’antenne GIGN de Cayenne [10 militaires en tout], ont été déposés par corde lisse depuis un hélicoptère de l’escadron 68 « Antilles-Guyane » dans le secteur de la Crique Nationale. Au total, ils ont découvert cinq site illégaux d’orpaillage ainsi qu’un campement de garimpeiros, qui avaient pris la poudre d’escampette à leur arrivée.

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Cette opération a permis la saisie d’une pirogue avec son moteur hors-bord, d’un pistolet automatique, de nombreux appareils multimédias et de 18 grammes d’or [voir photo ci-dessus]. « Et 6 motopompes destinées à l’orpaillage alluvionnaire, plusieurs centaines de litres de carburant et environ 500 kg de matériels divers, ont été également détruits au cours de cette opération de 5 jours », a précisé la gendarmerie de Guyane.

S’agissant de Crique Bagot, où un poste de contrôle fluvial a été établi, les FAG et la gendarmerie y ont effectué une patrouille durant deux jours, ce qui a abouti à la « saisie de 2 pirogues, de 3 moteurs hors-bord et à la destruction de 200kg de matériels divers. »

« Dans les circonstances exceptionnelles de la crise liée au coronavirus, la force Harpie poursuit sa lutte contre le fléau écologique, sécuritaire et sanitaire qu’est l’exploitation aurifère illégale. Tout en respectant strictement les consignes du ministère des Solidarités et de la Santé, elle maintient la pression sur les orpailleurs illégaux et contribue ainsi à la protection des richesses naturelles de la Guyane », firent valoir les FAG, le mois dernier.

Photo : #1 – Forces armées en Guyane (archive) #2 – Gendarmerie nationale

Ya Rab Yeshua.

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si ils voulaient vraiment les bousillés les orpailleurs ratissage avec hélicos équipé de caméras thermique, et pas de quartiers pour ces pourritures.

ou mieux associé la rota avec les militaires français, les brésiliens feraient moins les malins.

nos politiques n'ont pas de couilles.

nos hommes et femmes sur le terrain font un travail remarquable

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  • 2 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2020/07/11/guyane-une-information-judiciaire-ouverte-un-an-apres-la-mort-de-3-militaires-lors-dune-operation-contre-lorpaillage-illegal/

Une information judiciaire ouverte un an après la mort de 3 militaires lors d’une opération contre l’orpaillage illégal

 

 

harpie-20190116.jpg

Le 18 juillet 2019, le ministère des Armées annonçait la mort de sergent-chef Edgar Roellinger, du caporal-chef de 1re classe Cédric Guyot et du caporal-chef Mickaël Vandeville, trois sapeurs du 19e Régiment du Génie, lors d’une intervention sur un site d’orpaillage illégal menée dans le cadre de l’opération Harpie, en Guyane. Cinq autres militaires avaient été blessés, dont un gravement.

Selon les explications données à l’époque, les sapeurs avaient été victimes d’émanations toxiques au fond d’une galerie alors qu’ils s’apprêtaient à placer des explosifs pour détruire une installation souterraine creusée par les orpailleurs illégaux. Un « plan blanc » avait été déclenché afin de mettre en oeuvre des mesures sanitaires d’urgence.

Un an plus tard, le parquet de Cayenne a annoncé avoir requis une information judiciaire contre X pour « homicides et blessures involontaires ». Le procureur de la République, Samuel Finielz, a précisé que « les investigations du juge d’instruction auront pour objectif de déterminer si les conditions de mise en œuvre des protocoles militaires de sécurité applicables à ce type d’opération […] ont été respectées ou pas. »

Le 17 juillet 2019, les trois militaires du 19e RG étaient descendus dans la galerie n°6 du site d’orpaillage clandestin, situé dans le secteur Saint-Jean sur le Petit Abounami [sud-ouest de la Guyane]. Or, plus tôt, une autre galerie, portant le numéro 5, avait « fait l’objet de deux destructions […] à 11h30 puis à 15h15 ».

Et selon le procureur, les « constatations des enquêteurs et des sapeurs-pompiers […] à l’aide de fumigènes ont établi que la galerie n°5 communique avec la galerie n°6. Les gaz générés par cette double explosion ont par conséquent pu être présents dans la galerie n°6 », au moment de l’intervention des sapeurs.

« L’analyse effectuée par la Direction générale de l’armement des différents types de gaz générés par la combustion des explosifs met en évidence la présence de monoxyde de carbone », a précisé le procureur. « Les expertises convergent vers une intoxication des militaires au monoxyde de carbone », a-t-il ajouté.

En effet, rapporte France Guyane, les expertises ont déterminé que les « teneurs élevées de carboxyhémoglobine dans le sang sont compatibles avec la survenue d’effets toxiques potentiellement létaux en l’absence d’une prise ne charge immédiate. La présence de monoxyde de carbone, généré par la combustion d’explosifs, est donc bien à l’origine de ces trois décès par intoxication. Elle rejette de fait l’hypothèse émise il y a un an sur une intoxication au cyanure. »

Cependant, le procureur a indiqué que d’autres expertises complémentaire devront être effectuées, notamment sur le détecteur de gaz utilisé lors de l’intervention. Et les investigations conduites dans le cadre de cette information judiciaire auront pour « objectif de déterminer si les conditions de sa mise en œuvre au cours des opérations de destructions de mines aurifères illégales menées ce 17 juillet 2019 ont été respectées », a-t-il insisté.

Photo : EMA / Archive

Ya Rab Yeshua.

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  • 6 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2021/01/18/guyane-le-9e-regiment-dinfanterie-de-marine-cible-les-sites-auriferes-illegaux-les-plus-rentables/

Le 9e Régiment d’Infanterie de Marine cible les sites aurifères illégaux les « plus rentables »

http://www.opex360.com/wp-content/uploads/harpie-9erima-20210118.jpg

Pour le moment, on ignore le bilan définitif des actions conduites en 2020 par les Forces armées en Guyane [FAG] et la Gendarmerie dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal. D’autant plus que l’épidémie de covid-19 a eu pour effet d’accentuer ce phénomène, la crise économique qui en est la conséquence ayant fait grimper le prix de l’or.

En octobre dernier, le Parc amazonien de Guyane fit ainsi état d’une hausse de 10% du nombre de sites clandestins par rapport à une précédente campagne d’observation, réalisée en janvier 2020, avec 145 chantiers alluvionnaires, 11 zones de puits, 135 campements et 4 villages d’orpailleurs recensés.

« Il y a des criques qui étaient jusqu’à présent préservées et qui sont devenues vraiment touchées de façon importante […] par l’activité illégale, avec une turbidité, une couleur de l’eau extrêmement forte, beaucoup de matière en suspension et puis des dégâts importants sur les abords des rivières, des criques… On est aujourd’hui autour de 50 euros le gramme [d’or]. Quand je suis arrivé ici en Guyane, il y a moins de deux ans on était à 30 euros le gramme donc l’activité est extrêmement attractive pour les garimperos », avait commenté Pascal Vardon, le directeur du Parc amazonien de Guyane, auprès de Guyane La 1ère.

Les dégâts évoqués par le responsable sont notamment causés par l’usage du mercure, que les orpailleurs clandestins venus généralement du Brésil voisin [les « Garimpeiros »] utilisent pour amalgamer l’or. La partie évaporée se reverse dans le sol ou dans l’eau, polluant ainsi l’environnement et empoisonnant les populations locales.

Pourtant, dans le même temps, les FAG et la Gendarmerie ont mené plusieurs opérations aux bilans assez éloquents. Comme celle conduite par le 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa] entre les 7 et 12 septembre, près de la crique Beiman et dans la région Lipo Lipo, au sud de Maripasoula. Plusieurs quads, des concasseurs, des dizaines de moteurs et de groupes électrogènes, de l’or, 6,1 m3 de carburant, 1,4 tonne de vivres, 1,4 tonne de vivres et 34 kg de mercure avaient été récupérés. « C’est ainsi un coup très dur porté à la logistique des garimperos qui, en cette période de saison sèche, cherchent à constituer des stocks en prévision de la conduite de leurs activités illicites », fit valoir, à l’époque, l’État-major des armées [EMA], évoquant des « résultats exceptionnels. »

Un peu plus d’un mois plus tard, dans le grand ouest guyanais, et en 24 heures, les FAG procédèrent à de nouvelles saisies importantes, dont 31 kg de mercure, ainsi qu’à la destruction de plusieurs sites alluvionnaires.

En deux opérations, les FAG ont donc mis la main sur autant de mercure qu’en 2019, année au cours de laquelle 5.254 carbets, 1.092 motopompes et 73 puits et galeries avaient été détruits. En outre, 132 armes, 191 pirogues et 2,5 kg d’or avaient été saisis.

Contre les garimpeiros, dont le nombre est évalué à 10.000 par les autorités locales, les FAG alternent donc les actions « coup de poing », appelées « Ocelot », et les opérations de plusieurs jours en jungle. Comme celle qui, nommée « Elanoide 3 », vient d’être menée pendant deux semaines par le 9e RIMa dans la région de Saint-Jean du petit Abounami, à 60 km à l’Est de Maripasoula.

L’objectif de cette opération était double : perturber la logistique des orpailleurs illégaux et neutraliser les sites aurifères présentant un très fort rendement.

« L’opération Elanoide 3 visait à réduire temporairement l’exploitation clandestine des puits et galeries rentables du Sud-Ouest de la Guyane, en neutralisant les sites et perturbant les flux logistiques de cette activité illégale. La zone de Saint-Jean du petit Abounami est connue comme une zone d’exploitation aurifère rentable et comptabilise plus de 500 travailleurs clandestins », explique en effet l’EMA, dans son dernier compte-rendu.

Dans un premier temps, les commandos de recherche et d’action en jungle [CRAJ] du 9e RIMA ont été déposés par aérocordage par des hélicoptères Puma de l’escadron de transport 68 Antilles Guyane afin qu’ils puissent s’infiltrer dans la zone visée, puis renseignement et aider à l’engagement des sections d’infanterie du régiment mobilisées pour cette opérations.

Ces dernières, également déployées par hélicoptères et appuyées par des équipes cynotechniques et des sapeurs, ont alors bouclé la zone en s’emparant ds points clés. Puis, elles ont « ratissé » le secteur, opérant saisies et destructions de matériels, en relation avec les gendarmes. « Cette première phase a permis de découvrir des caches de matériels ainsi que des plots logistiques divers mais également de préparer et identifier les puits et galeries à détruire », précise l’EMA. Aut total, 11 concasseurs, 86 moteurs et motopompes, 6,3m3 de carburant, 4 quads, 2 mobylettes, une centaine de gramme d’or et 11,7 kg de mercure ont été saisis.

Les sapeurs [du 2e Régiment Étranger de Génie?] ont ensuite détruit 2 barrages illégaux, 12 puits et 10 galeries découverts avec des « charges spéciales » héliportées sur les chantiers illégaux.

« La destruction de ce site illégal d’extraction aurifère et le ratissage simultané de tous les sites d’importance ont permis de chasser les orpailleurs illégaux de la zone et surtout, d’empêcher toute poursuite de cette activité illégale pendant nos deux semaines de déploiement », assure le chef du bureau opération et instruction du 9e RIMa. « Notre présence prolongée dans la zone d’action a également un impact sur la logistique adverse. Le dispositif déployé empêche les ravitaillements et notre action de fouille permet la destruction de nombreux plots de réserve cachés dans la forêt », ajoute-t-il.

Selon l’EMA, une opération d’une telle durée permettrait de dissuader les garimpeiros de se réinstaller dans la zone « traitée ». Reste à voir pendant combien de temps…

Quoi qu’il en soit, l’orpaillage illégal va faire l’objet d’une mission d’enquête parlementaire, lancée à l’initiative des députés du groupe GDR [communistes et élus ultramarins de gauche]. C’est un « problème depuis deux décennies en Guyane », justifie l’entourage du député Gabriel Serville, à l’origine de cette proposition, cité par l’AFP. « C’est un problème de santé publique, d’environnement, de pillage des ressources naturelles mais aussi d’insécurité. C’est un problème systémique qui se fait ressentir sur tous les pans de la société guyanaise », poursuit la même source.

« Depuis deux ans l’État ne communique plus les opérations Harpie aux parlementaires. Nous avons des doutes sur le bilan de ces opérations. Manifestement le système actuel ne fonctionne plus, puisque les orpailleurs arrivent à les déjouer. On estime qu’ils arrivent à extraire près de 10 tonnes d’or par an », assure encore l’entourage du député… Le premier point est douteux étant donné que l’EMA communique régulièrement sur l’opération Harpie…

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/01/20/guyane-les-indemnites-versees-aux-militaires-de-loperation-harpie-vont-elles-etre-reconsiderees/

Les indemnités versées aux soldats de l’opération Harpie vont-elles être reconsidérées ?

http://www.opex360.com/wp-content/uploads/harpie-20191221.jpg

Ce 20 janvier, les quatre membres d’une délégation parlementaire récemment envoyée en Guyane ont fait un compte-rendu de leur déplacement devant leur collègues de la commission de la Défense nationale. Évidemment, l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal, a été largement évoquée, en particulier par le député André Chassaigne, qui en a donné le bilan pour l’année 2020.

Tout d’abord, le parlementaire a rappelé les conséquences économiques, environnementales, sanitaires et sécuritaires de l’orpaillage clandestin en Guyane, dont il estimé qu’il concerne 10.000 « garimpeiros » venus du Brésil et du Surinam voisins.

Ainsi, entre 10 et 12 tonnes d’or seraient extraits illégalement chaque année, contre une production déclarée [c’est à dire légale] de 1 à 2 tonnes. Cela ne vas pas sans provoquer des problèmes tant au niveau sanitaire qu’environnemental, en raison des rejets de mercure pour amalgamer les paillettes de métaux précieux. Qui plus est, pour 1 kg produit, il faut compter la consommation 1.000 à 2.000 litres de carburant [et donc, une logistique lourde]. Enfin, ces activités illégales encouragent la criminalité [prostitution, délinquance, trafics de drogue et d’armes].

Toujours selon le député, il y aurait 400 sites d’orpaillage illégaux. Et lutter contre ce phénomène, sauf à identifier précisément les réseaux qui permettent d’écouler l’or illégalement extrait,  reviendrait presque à tenter de vider l’océan avec une cuillère à dessert… étant donné que les Forces armées en Guyane [FAG] ne disposent que de 400 soldats pour quadriller un territoire aussi vaste que la Suisse, qui plus en difficile d’accès.

Qui plus est, avec l’effet de la crise sanitaire et économique provoquée par l’épidémie de covid-19, le cours de l’or est monté en flèche… Et 1 kg d’or illégalement extrait se négocie entre 18.000 et 37.000 euros [contre 49.000 euros au cours officiel]. Soit quatre fois plus qu’il y a 20 ans. Enfin, un site d’orpaillage illégal produit entre 3 et 4 kg d’or tous les 20 jours. C’est dire si une telle activité peut-être lucrative…

Après un bilan contrasté depuis son lancement, en 2008, l’opération Harpie a été repensée il y a trois ans, en associant à l’action militaire des efforts diplomatiques avec les pays voisins, économiques et sociaux.

Mais c’est au niveau judiciaire que les choses se compliquent. Et elles le sont d’autant plus que les transmissions sont compliquées dans la jungle.

« Il est difficile de sortir un garimpeiros de la forêt pour un traitement judiciaire, compte-tenu des distances et des moyens de déplacement. Certes, il existe des adaptations de procédure, pour tenir compte des conditions particulières d’intervention en forêt guyanaise mais elles sont perçues comme trop restrictives », a rapporté M. Chassaigne. « Dans les cas courants, faute de pouvoir transférer rapidement dans les locaux de garde à vue les personnes interpellées, celles-ci font l’objet, dans la plupart des cas, d’une obligation de quitter le territoire français exprimée verbalement », a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, a-t-il continué, la « faiblesse des moyens de communication ne permet pas souvent de s’assurer de la réalité de l’identité d’une personne, ce qui rend difficile la délivrance d’un ordre à comparaître ».

Quoi qu’il en soit, les FAG ne ménagent pas leurs efforts pour lutter contre l’orpaillage illégal, en se concentrant sur les responsables des chantiers clandestins et, surtout, sur leur logistique.

D’après M. Chassaigne, l’opération Harpie mobilise 75 à 80% du potentiel de la base aérienne 367 de Cayenne, que ce soit pour des missions de renseignement, d’appui ou de ravitaillement. Et, durant l’année 2020, les FAG ont effectué, avec la Gendarmerie, 986 patrouilles conjointes au cours desquelles elles ont saisi 197 kg de mercure, 950 moto-pompes, 169 pirogues [pouvant transporter jusqu’à 6 tonnes de matériels], 283.000 litres de carburant et 162 tonnes de vivres. Au total, le montant des avoirs criminels saisis a atteint les 19,6 millions d’euros.

Les conditions d’intervention sont des plus éprouvantes… avec le risque des maladies infectieuses [paludisme, dengue, chikungunya, zika, etc]. Le commandant supérieur des forces armées en Guyane [COMSUP FAG] a ainsi confié aux députés de la délégation que, en terme d’engagement, Harpie se « situait à mi-chemin entre les opérations Sentinelle et Barkhane ».

Aussi, pour le député Chassaigne, il serait sans doute « opportun de reconsidérer les indemnités opérationnelles versées dans le cadre de cette mission et de reconsidérer leurs règles d’assujetissement à l’impôt sur le revenu, comme cela a été fait pour l’opération Sentinelle. »

Effectivement, les militaires engagés dans l’opération Barkhane [et toutes les autres opérations extérieures] perçoivent une « indemnité de sujétions pour service à l’étranger » [ISSE], qui n’est pas soumise à l’impôt sur le revenue. Cette ISSE ne concerne évidemment pas l’opération Harpie puisqu’elle se déroule sur le territoire national.

Quant à ceux déployés sur le territoire national dans le cadre de Sentinelle, il leur est versé une « indemnité de sujétion spéciale d’alerte opérationnelle – S » [AOPER-S, 10 euros par jour] ainsi qu’une « Indemnité pour services en campagne – Sentinelle » [ISC-Sentinelle]. Initialement, ces deux primes étaient imposables, mais il en fut décidé autrement en 2016. Cependant, le régime n’a pas changé pour celles octroyées dans le cadre des autres missions et opérations intérieures. Reste à voir si le député Chassaigne sera entendu…

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/01/28/guyane-selon-un-senateur-des-legionnaires-sont-restes-72-jours-en-foret-faute-dhelicoptere-pour-les-recuperer/

Selon un sénateur, des légionnaires sont restés 72 jours en forêt, faute d’hélicoptère pour les récupérer

http://www.opex360.com/wp-content/uploads/harpie-20200502.jpg

En décembre, une délégation parlementaire s’est rendue en Guyane, où elle a pu faire le point sur l’opération Harpie, lancée en 2008 pour lutter contre l’orpaillage illégal. Lors d’une réunion de la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, le député André Chassaigne en a résumé les enjeux mais également les difficultés. Et de souligner, au passage, que la rémunération des militaires engagés dans cette mission devait être « reconsidérée », notamment au niveau des règles d’assujetissement à l’impôt sur le revenu.

Un constat partagé par le sénateur Cédric Perrin, qui était également du voyage.

Harpie est une « opération du ‘haut du spectre », c’est à dire une « opération de guerre menée en temps de paix sur le territoire national », a-t-il relevé, avant de noter que le « système de rémunération des militaires est défavorable en Guyane où le taux de majoration des soldes n’est que de 25 %, contre 40 % pour les autres outre-mer, alors que le coût de la vie y est cher car tout est importé. » Et d’ajouter : « Les indemnités de service en campagne sont fiscalisées alors que Sentinelle, qui est aussi une mission intérieure, ne l’est pas. »

En tout cas, pour les militaires des Forces armées en Guyane [FAG], l’opération Harpie est compliquée en raison du climat, de la difficulté à établir des transmissions et de l’immensité des distances à couvrir par rapport aux effectifs engagés. Distances qui supposent une forte dépendance aux moyens aériens. Or, c’est là que le bât blesse…

La base aérienne [BA] 367 de Cayenne-Rochambeau dispose de neuf hélicoptères [dont cinq Puma et quatre Fennec] et trois avions de transport Casa CN235. Or, ces appareils ne sont évidemment pas tous affectés à temps complet à l’opération Harpie.

« Les évacuations sanitaires covid ou hors covid sont prioritaires, je rappelle qu’il n’y a ni service de cardiologie ni service de neurologie ni service de néo natalité en Guyane, il faut évacuer vers les Antilles ou la métropole, et donc les opérations militaires passent après s’il le faut », a ainsi souligné le sénateur Cédric Perrin.

Mais le problème se situe au niveau de la disponibilité de ces aéronefs… Pourtant, celle des Puma n’est a priori pas si mauvaise, avec un taux de disponibilité en constante progression, passant de 38% à 47% en 2020.

En effet, d’après les chiffres donnés par le député François Cornut-Gentille dans son rapport pour avis sur les crédits de la mission « Défense » [.pdf], le taux de disponibilité technique moyen des Puma/Super Puma était de 32,6% en 2019.

Mais faire voler les Puma en Guyane exige beaucoup des mécaniciens. D’après M. Perrin, il faut « 18 heures de maintenance pour une heure de vol. » Et de préciser : « Nous avons décortiqué les causes avec le commandant de la base aérienne et on retrouve toujours les mêmes causes : disponibilité des pièces de rechange, vétusté des matériels. On ne peut pas faire de miracles avec des appareils de 44 ans d’âge! »

Quant aux CASA CN-235, leur taux de disponibilité oscille entre 50 et 70%.

Quoi qu’il en soit, l’insuffisance des moyens aériens n’est évidemment pas sans conséquences sur les opérations des FAG. « Le ravitaillement des soldats en forêt en souffre également », a relevé le sénateur. Et cela concerne aussi les relèves…

« Nous avons rencontré des militaires du 3e REI qui rentraient de la forêt équatoriale et qui étaient en forêt depuis 72 jours en autonomie totale parce qu’ils n’avaient pas pu être évacués par manque de disponibilité des hélicoptères », a affirmé M. Perrin.

Normalement, les Puma doivent être remplacés par des H225M Caracal entre 2023 et 2025… Pour autant, ces nouveaux hélicoptères n’auront pas le don d’ubiquité…

Par ailleurs, Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, a estimé que « si les moyens théoriques sont adaptés aux missions », les « moyens réels peuvent progresser. » Ainsi, s’agissant des moyens de transmission, il suffirait d’une enveloppe de 10.000 euros par an pour doter les FAG et les gendarmes de moyens satellitaires pour leurs patrouilles en forêt… Une somme à comparer au 55 millions d’euros que coûte l’opération Harpie chaque année….

En outre, M. Cambon a souligné la nécessité de remplacer les « pots thermiques », c’est à dire les explosifs permettant de détruire les installations des orpailleurs clandestins, car ils ne sont plus fabriqués. Et il a également estimé que le paquetage « jungle » de l’armée de Terre pourrait être utilement complété par « des chaussures Crocs et des réchauds de type ‘jet boil' ». Enfin, il a fait remarquer que « l’absence de tubes de déchargement pour les fusils HK416 fait peser un risque de sécurité au retour de mission. »

Ya Rab Yeshua.

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