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Enlèvement Afghanistan


styloplume

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Bonjour à tous,
Dans le cadre de l'écriture d'un roman ayant pour toile de fond la présence française en Afghanistan, et dans un souci de réalisme, j'aurais besoin de votre aide. 
Mon personnage principal, un officier de l'Armée de Terre, est fait prisonnier au cours d'un accrochage avec les Talibans. Dans un cas similaire, comment la famille est-elle prévenue, par qui, de quelle manière et combien de temps après l'évènement? 
Merci pour votre aide !
Mathias.

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Bonjour Aegise,

Oui, c'est un sujet un peu sensible, c'est pour cela que les infos ne sont pas légion...merci pour la réponse, je ne vous demande pas de réveiller des souvenirs traumatiques, ce n'est pas le but. 

J'espère que peu de gens apprennent ce genre de nouvelle à la télé, ça ne doit pas être évident ! 

On a tout de suite l'image propagée par les films américains, avec les deux officiers qui font le déplacement au domicile de la famille, mais j'imagine que les formalités peuvent être très différentes d'un pays à l'autre. 

Les officiers supérieurs sur le terrain, s'ils connaissent la famille, ne s'occupent jamais de ce genre de chose?

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un officier de l'Armée de Terre fait prisonnier au cours d'un accrochage avec les talibans ?

Déjà sur zone, on s'agite. Le chef de l'unité engagée, le patron de l'opération et le chef des troupes françaises sur le théâtre afghan prévenu qui actionne les FS et son état-major ainsi que les alliés dans le secteur. Envoi d'un GUEREVEN au cabinet MINARM et à l'EMA (COIA et CPCO pour l'ADT). L'ambassadeur sur place est alerté, le quai d'Orsay aussi. Le cabinet MINARM prévient l'officier de quart du CEMPF donc l'Elysée (il s'agit de l'enlèvement d'un officier).

Quand l'affaire est à peu "débrouillée", simultanément, envoi d'un communiqué de presse (généralement le MINARM), des éléments de langage sont envoyés au chef du théâtre d'opérations ainsi qu'au chef de la portion centrale de l'unité en métropole pour éviter toute discordance et se limiter au "strict minimum à en connaître" notamment à l'égard de la presse locale et régionale (écrite et parlée).

La portion centrale en métropole de l'unité d'appartenance de l'officier envoie une délégation (officier supérieur souvent COMSEC) au domicile de la famille pour rendre compte (et éviter ainsi que la famille l'apprenne par un journaliste style BOURDIN crétin). Si la famille ne réside pas dans la garnison, c'est la brigade de gendarmerie de proximité qui s'en charge. Suivi généralement d'un coup de fil du chef de la portion centrale de l'unité pour expliquer le pourquoi du comment (sans révéler trop de détail car des opérations/négociations sont conduites sur zone).

Le combien de temps ? Y a pas de règle. Le plus tôt possible mon général. Pas toujours facile avec Internet les RZO sociaux.

Voilà à peu près le cheminement du merdier. Des détails en moins.

BTX

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Ya Rab Yeshua.

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COMSEC ou commandant en second

EMA état-major des armées

COIA centre opérationnel interarmées rattaché à l'EMA

CPCO centre de planification et de conduite des opérations rattaché à l'EMAT

RZO ou réseau

GUEREVEN ou GUERRE pour Ministère des Armées EVEN pour évènement. Existe en différentes versions (décès temps de paix, décès OPEX, vol d'armes, vol de munitions, etc.) et avec divers degrés d'urgence et de confidentialité. Généralement CONFDEF peut aller selon l'objet à TRES SECRET DEFENSE

CEMPF ou chef d'état-major particulier du Président de la République

FS ou forces spéciales

J'ai volontairement fait succinct (c'est un peu plus compliqué) et omis de parler de circuits parallèles d'office activés par le Quai d'Orsay.

BTX

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Ya Rab Yeshua.

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Succinct :X. Comme quoi chacun a son appréciation et sa sensibilité des définitions. La  modestie de BTX ou comment dispenser un petit cours  magistral vite fait bien fait. Voilà une belle fiche de cours dans le module gestion de crise:m

 

 

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En définitive, beaucoup d'entre nous, à notre niveau de responsabilités, avons vécu des situations "tendues" = décès au combat, autolyse, blessure grave suite à combat ou accident de la circulation en et hors service, etc.

Les chanceliers, c'est leur métier, sont rôdés à cet exercice = être le plus rapide, le plus précis et le plus complet et n'oublier personne.

Mais, il arrive aussi dans certains cas que le chancelier ne soit pas là. Et comme dirait DRAGUNOV, il faut se démerder tout seul.

Je crois que ce qui marque le plus, c'est l'annonce du décès à la famille. J'ai eu à le faire deux fois. Et ça secoue un peu.

BTX

Ya Rab Yeshua.

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 Je confirme et plutôt deux fois qu'une, sujet délicat que tous ceux qui passent ici connaîtront un jour sous différents angles. Et pourtant il reste un sujet tabou qui n'apparaît pas dans beaucoup de modules de formations professionnelles. D'ailleurs, personne ne se pose spontanément cette question de la mise en situation vis à vis de la mort. A chaque jury ou entretien pour un candidat pour mon unité je pose la question "  quelle est pour vous la mission la plus dure que vous pensez rencontrer dans ce poste" j'en ai eu des craintes sur les atteintes physiques mais jamais sur ce sujet. Par contre le jour venu  la réponse s'impose d'elle même. Avec l'expérience on s'habitue mais je me rappelle certains moments  de ce type bien plus marquants que certains moments très chauds. Nous sommes formés à gérer le danger physique et dans l'action tout se déroule suivant des gestes techniques drillés mais là c'est autre chose

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C'est très intéressant. Vous parlez d'ailleurs du coeur de mon sujet, qui s'attache aux manières d'appréhender la mort, et donc par effet de contraste d'envisager sa vie. C'est étonnant que la mise en situation vis à vis de la mort ne soit pas abordée dans vos modules, vu la proximité que vous avez avec elle, pour l'ennemi comme pour vos compagnons, vos hommes ou vous-même. Peut-être est-ce un sujet un peu trop personnel pour être traité ou enseigné de manière globale, chacun ayant sa propre sensibilité et trouvant des ressources individuelles pour s'y confronter. 
J'imagine que lors de votre engagement, vous avez mesuré la portée de la prise de risque que vous auriez à subir au combat, pour vous comme pour les autres. Ou peut-être était-ce un peu moins formulé, un peu plus inconscient, mais vous l'aviez forcément en tête. J'aimerais savoir le poids de cette notion dans votre engagement, justement. Si vous vous êtes dit que vous alliez, par cette proximité avec la mort, vivre plus intensément. Et si cette conception de votre vie, si particulière, vous fait avoir entre vous quelque chose de difficilement explicable qui, une fois revenu, vous éloigne un peu des civils et de leurs préoccupations communes. Quel regard vous avez sur la vie de ceux qui ne la risquent pas. Si vous auriez, avec le recul, pu vivre cette vie-là. Ou si je suis complètement à côté de la plaque. :)

BTX, si vous le sentez (et uniquement si vous le sentez, j'imagine ce que ça peut avoir de difficile et de traumatique comme expérience), je serais intéressé de connaître les sentiments qui vous ont traversé lors de ces annonces, et la manière dont ça s'est passé. J'essaie de me projeter, mais je suis sûr que certains détails que vous avez ressentis ou vécus peuvent m'aider à donner une portée supplémentaire à certaines scènes, plus de profondeur. En mp si vous voulez. Ca reste dans l'anonymat : je ne veux pas de noms, juste des ressentis.


 

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Pour ma part , lors de mon engagement , on ma bien fait comprendre que je peut mourir et le gradé voulais bien que je le dise a haute voix :D !

Donc il a bien insister sur le fait que je peu être blesser ou mourir tout simplement ! Après le long de ma formation , les erreurs était synonyme de mort , la aussi , les cadres le rappeler .

Donc il y a une formation pour éviter des morts , des phrases qui rappel la mort , mais il est vrai qu'il y a pas de cours dessus , par contre il y a un entretiens avec un psy en cas de problème , donc le truc est quand même encadrer .

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Si j'ai rebondi sur le sujet c'est bien parce que j'ai cru ressentir que le thème initial de l'enlèvement était un préambule.  Je ne suis plus militaire mais si vous avez regardé mon profil vous devez vous douter de la carrière que j'ai poursuivie. Et dans le domaine qui nous intéresse je peux vous dire que vous avez raison de penser que la "gestion" de la mort avec son approche qu'en a chacun est très personnelle.Par expérience je dirais même qu'elle est unique pour chaque individu. Je pense que c'est aussi une raison du peu de personnes qui ont rebondi ici,  encore que vous avez dû remarquer qu'il y a plus de jeunes candidats que d'anciens. Cela peut être une raison. Il y a déjà énormément de situations différentes  qui vont faire varier la réaction à l'annonce. Entre un militaire qui va apprendre la mort au feu d'un camarade qu'il savait déja dans une situation desperée et un couple de jeunes parents à qui on annonce le décès accidentel de leur fils de 1 an chez la nounou,  pas besoin d''être prof de psychologie pour se rendre compte que le panel  des possibilités est large . Sur les situations militaires que vous recherchez comme je l'ai dit je ne peux pas vous apporter de données fraîches mon domaine étant dans le cadre d' enquêtes  judiciaires et accessoirement civiles depuis un petit moment.  En tant que responsable d'une unité d'enquêteurs,  confrontés très souvent à la mort je sais qu'il est difficile de mettre en place un formalisme qui puisse être dispensé "vulgairement"  au sens ordinaire j'entends, comme pourrait l'être une autre matière. Je fais du cas par cas en accompagnant systématiquement tous les nouveaux Opj sur les enquêtes décès sur place et au moment fatidique des avis famille.  Le sujet est vaste mais je serai donc hors sujet pour vous. 

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Il y a 4 heures, papillon a dit :

En même temps un cours sur l'idée de mort... A part en fac de philo...

C'est très personnel l'approche que chacun a de la mort.

Oui je suis d'accord, mais je pense aussi que c'est un manque dans la formation des opérationnels concernés. Au delà du côté technique qui fait l'objet d'éléments précis dans les cours de procédures et les petites choses concrèted à ne pas faire lors des avis famille , le reste appartient totalement à l'expérience du terrain. Dans combien de domaines c'est comme cela ? Je ne parle pas de l'après avec le suivi psychologique de circonstances  mais bien de l'avant. 

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