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Des nouvelles du Charles de Gaulle


Messages recommandés

Je copie/colle ici un article du journal de La Provence plutôt complet et bien détaillé sur l'ATM de notre PA. 

http://www.laprovence.com/article/mer/4814675/charles-de-gaulle-retour-vers-le-futur.html

Le porte-avions est remis dans son état d’origine mais en intégrant des technologies qui le projettent en 2035 

Posé sur 165 tins qui supportent sans broncher ses 42 000 tonnes d’acier, l’unique porte-avions français subit actuellement le second arrêt technique majeur (ATM2) d’une déjà longue carrière commencée le 18 mai 2001. Cette immobilisation forcée dans le bassin Vauban de l’arsenal de la base navale de Toulon, doit en effet lui permettre de revenir sur le devant de la scène, plus puissant, plus efficace, plus sûr, plus connecté et plus ergonomique. Piloté par Naval Group en tant que maître d’oeuvre, la Direction générale de l’armement (DGA) en qualité de maître d’ouvrage, et la Marine nationale qui est le client final, cet immense chantier de 1,3 milliard d’euros, dont 700 millions consacrés aux seules opérations de modernisation, mobilise depuis le 8 février 2017 près de 2200 ouvriers, dont 1200 membres de l’équipage et 700 à 1000 techniciens employés par les industriels associés. Et si à ce jour, 75 % des interventions requises ont été réalisées, le navire est encore loin de pouvoir reprendre son service. Bien que la fin des travaux soit prévue pour le début de l’été, il faudra ensuite au bâtiment, à son équipage et à son groupe aérien, un certain temps pour remonter en puissance avant d’être déclaré pleinement opérationnel. Le navire amiral de la "Royale" ne devrait donc pas reprendre ses missions avant la fin de cette l’année, voire le début de l’année prochaine. Un chiffre démontre d'ailleurs à lui seul l’ampleur de la tâche : en 18 mois, près de 200 km de câbles doivent être installés à bord du CDG, en plus du réseau existant... 

Hangar arrière: il y a... Caïman tout à changer  

 

Actuellement utilisé comme zone de stockage de matériel et zone tampon, notamment pour remiser les éléments du navire en attente de remontage, le hangar arrière va connaître une transformation importante afin de recevoir les équipements nécessaires à l’accueil et la réparation des Rafale -désormais seuls chasseurs à bord depuis le retrait du Super Étendard-, mais aussi et surtout l’hélicoptère NH90 Caïman qui va permettre au Charles de Gaulle de disposer d’une véritable capacité anti-surface et anti-sous-marine. Les locaux ont notamment été adaptés pour entreposer deux fois plus de moteurs puisque le Rafale est propulsé par deux réacteurs M88, contrairement au Super Étendard qui était monomoteur. Quant au Caïman dont l’emprise au sol est équivalente à celle d’un avion de combat, il nécessite l’installation d’un palan "trois axes" et du banc de maintenance Mermoz. Au final, rappelle le capitaine de frégate Bernard, responsable du soutien aéronautique, "l’ensemble des installations aéronautiques devra être en mesure d’accueillir les 130 personnels en charge de la maintenance, de la logistique et de la mise en œuvre des aéronefs, mais aussi les quelque 400 tonnes d’armements embarqués, dont le missile Meteor, ainsi que les 300 techniciens "aéro" appartenant aux différentes flottilles de chasse; le tout afin de soutenir un groupe aérien composé -en configuration standard- de 24 chasseurs-bombardiers Rafale, 2 avions-radar Hawkeye, un NH-90 et 2 hélicoptères Dauphin "Pedro" chargés du sauvetage de pilotes accidentés au catapultage ou à l’appontage. 

Chaufferies nucléaires : une dépression rassurante 

Cet ATM2 est l’occasion pour le "Grand Charles" de recharger ses batteries, c’est-à-dire reconstituer son combustible nucléaire afin d’assurer son autonomie en énergie pendant plusieurs années. Cette opération dont les détails techniques restent frappés du sceau du secret, a nécessité l’isolement d’une partie du navire, bien au-delà de la seule zone sensible où se trouvent les réacteurs. Comme le précise le capitaine de frégate Pierre, adjoint du chef du groupement opérations, cet espace étanche, accessible uniquement par des sas sécurisés, a pour particularité d’être maintenu en dépression afin de contenir à l’intérieur de l’enceinte, toute émanation radioactive. Les travailleurs qui y pénètrent, sont équipés de dosimètres afin de contrôler leur temps d’exposition et leur éventuel taux d’irradiation. 

 

Cuisine : sortir de l'ordinaire  

 

Éléments majeurs du maintien du moral de l’équipage, notamment lors d’un déploiement de longue durée, les cuisines du CDG font l’objet d’une attention particulière. Après la réfection complète de celle située au pont 1, la cuisine du pont 4 bénéficie à son tour d’une rénovation intégrale comprenant le changement de tous les frigos ainsi que des ateliers de boulangerie et de pâtisserie. "En fait, souligne Jérôme, chef de chantier adjoint de Naval Group, l’ensemble du local est reconstruit avec la pose d’un nouveau carrelage et d’un nouvel habillage des cloisons, et la remise en condition des canalisations et des circuits de réfrigération". 

Pont d’envol: nouvelle scène pour ballets aériens 

 

Mis à rude épreuve par le ballet incessant des avions au décollage ou à l’atterrissage, martyrisé par leur crosse prenant brutalement contact avec lui, le pont d’envol d'une surface de 12 000 m², est refait à neuf avec la pose d’un nouveau revêtement et de marquages au sol. Les aides à l’appontage sont également modernisées avec notamment l’installation d’un nouveau "miroir aux alouettes" à stabilisation optique, de technologie américaine, qui a nécessité la création -de toutes pièces- d’une plate-forme en balcon, mais aussi la réfection complète de la "baignoire" des officiers d’appontage, et l’installation d’un nouveau système de communications. Le Charles de Gaulle reçoit également un système de trajectographie infrarouge et laser Dalas-NG de nouvelle génération qui permet aux officiers d’appontage de prendre en compte les aéronefs en approche, à une distance pouvant atteindre 8 à 10 nautiques ( 15 à 18 km). Mais ce sont les deux catapultes qui font l’objet d’une attention particulière compte tenu de leur fonction vitale et de leurs sollicitations. Près de 41 000 tirs ont en effet déjà été effectués grâce à elles depuis la mise en service du porte-avions, il y a 16 ans, et il n’est pas rare que 2000 tirs soient effectués lors d’une mission opérationnelle de trois mois. Comme le précise le lieutenant de vaisseau Christophe, "leur réfection consiste notamment à changer et réaligner les quelque 88 panneaux qui recouvrent la fosse de chaque catapulte; panneaux de fabrication américaine qui ont dû être commandés aux États-Unis cinq ans auparavant". Une autre opération majeure est le martelage des cylindres de catapulte. Cela consiste à en refermer plus ou moins leur ouverture en utilisant une technique manuelle quasi artisanale, en fonction de mesures d’écartement très précises réalisées par un robot. Autre chantier de grande ampleur et à la réalisation tout aussi délicate : la dépose d’un seul tenant des 75 m de la ligne de cylindres des catapultes. 

Château central: l’empire des sens  

 

En raison de sa hauteur au-dessus de l’eau, le château central constitue l’emplacement idéal pour tous les capteurs optiques, électromagnétiques et optroniques qui permettent au navire de connaître très précisément ce qui se passe autour de lui et anticiper les attaques dont il pourrait être la cible. Cette partie du Charles de Gaulle fait donc l’objet d’une attention particulière et c’est d’ailleurs elle qui bénéficie du plus d’innovations dans le cadre de cet arrêt technique. À tout seigneur tout honneur, le nouveau radar Thalès Smart-S de veille aérienne tridimensionnelle qui équipe déjà les frégates Jean Bart et Cassart, vient notamment remplacer le vénérable modèle DRBJ 11B. D’une portée d’environ 250 km, il est capable de suivre jusqu’à 500 cibles simultanément. Le porte-avions voit également les performances de ses deux radars de veille combinée air/surface DRBV15C et de veille à très longue portée (environ 500 km) DRBV26D, considérablement améliorées. Quant aux deux radars de navigation DRDN34, avant et arrière, qui offrent une situation de surface à 360°, ils ont été modernisés (Scanter 6001) et rendus plus discriminants. L’autre modernisation importante concerne les équipements de guerre électronique situés dans la mature. Le système optronique Thalès Artémis (optique et infrarouge) bénéficie désormais de trois têtes fixes de détection de points chauds, notamment des tuyères de missiles, pour une veille panoramique totale et le suivi de près de 200 cibles. De même, le système Safran EOMS-NG dispose de nouvelles petites têtes permettant de réaliser l’identification très précise et à longue distance, de bateaux ou petites embarcations, avec une capacité de suivi de 200 cibles menaçantes simultanément. 

Central opération: table rase du passé  

Véritable "saint des saints" où se prennent toutes les décisions majeures, le Central opération est le cerveau du Charles de Gaulle. Après avoir été entièrement désossé, cet espace hautement sécurisé est actuellement réaménagé en open space avec 25 consoles distribuées en deux cercles; l’un réunissant les personnels d’encadrement et l’autre les opérateurs. L’une des principales innovations est l’installation d’une grande table tactique et tactile de 50 pouces, soit 1,27 m de diagonale, sorte d’iPad géant qui permet à l’état-major du navire de disposer d’une vue globale de tout ce qui se passe autour de lui et d’interagir si nécessaire avec des éléments cartographiques. Un espace surtout beaucoup plus ergonomique car les écrans plats ont remplacé les vieux écrans cathodiques, mais aussi plus confortable car les ordinateurs ont été déportés dans une autre partie du navire, emportant avec eux leur bruit et leur chaleur. Le logiciel d’exploitation a également été revu; la technologie Senit 8 ayant été remise à niveau, au standard 2018, avec une nouvelle architecture désormais désignée CDS (Combat direction system) qui permet de faire dialoguer les consoles, les capteurs et les armes. L’ensemble fonctionne au sein d’un réseau cyberprotégé en permanence avec mise à jour constante compte-tenu de sa capacité à échanger des informations avec d’autres navires, français ou étrangers. À noter encore que parmi les 25 consoles, deux sont dédiées au pilotage de drones, lesquels pourraient faire partie un jour de la dotation standard du porte-avions. 

Et pendant ce temps, le groupe aérien...  

Ayant été contraint de quitter le nid, le groupe aérien embarqué a dû trouver des solutions de repli pour poursuivre ses entraînements et maintenir les qualifications de ses pilotes. Huit Rafale M ont tout d'abord été déployés en octobre dernier, en Jordanie, sur la base aérienne projetée H5 Prince-Hassan où ils sont venus renforcer le dispositif mis en place dans le cadre de l’opération Chammal,, aux côtés des Rafale de l’Armée de l’Air. Puis le groupe aérien a repris à son compte la permanence opérationnelle de surveillance de l’espace aérien français, au départ de la base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué, dans le Finistère. Nouveau palier et non des moindres, il va détacher 12 Rafale M à partir de la fin mars ou du début avril, pendant un mois, aux États-Unis. Au cours de ce séjour, ils seront déployés pendant 15 jours à bord du porte-avions nucléaire USS George H. W. Bush dont ils contribueront à assurer l’ensemble des missions opérationnelles. 

 

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  • 3 mois plus tard...

Vrai qu'après des débuts chaotiques dont "Le Canard" s'était à plusieurs reprises gaussé, le PA a montré son efficacité et son actualité stratégique. Les mers restent pour longtemps la concentration d'intérêts vitaux pour les puissances terrestres. 

Suffit de voir la Chine et la Russie.

BTX   

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Ya Rab Yeshua.

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