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La Chine a son nouveau ministre de la Défense, un proche de Xi Jinping


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Ce lundi 19 mars 2018, la Chine a promu son actuel ministre des Affaires étrangères, Wang Yi et a choisi son nouveau ministre de la Défense en la personne du général Wei Fenghe. Ces changements interviennent dans une série de nominations, approuvées par l’Assemblée nationale populaire (ANP), donnant au président Xi Jinping un entourage de plus en plus loyal.

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Le président chinois Xi Jinping, donnant un drapeau militaire à Wei Fenghe, à l’époque commandant de la « rocket force » de l’Armée populaire de libération de Chine . Photo: AP/2016

Récemment nous consacrions un billet à l’expansion militaire chinoise voulue par un président, Xi Jinping, depuis peu possesseur d’un pouvoir sans aucune limite de mandats. Depuis qu’elle est une puissance internationale, donc depuis son « réveil » provoqué par Mao et le Parti communiste chinois, la Chine cherche aussi à être une puissance militaire de premier rang.

Au cours du demi-siècle dernier, elle a logiquement basé sa stratégie sur son avantage numérique permis par ses millions de soldats mobilisables. Cependant, avec l’arrivée de Xi Jinping à Zhongnanhai – la « nouvelle Cité interdite » qui abrite le gouvernement chinois – il y a maintenant cinq ans, les forces militaires sont aujourd’hui à l’heure du renouveau, l’heure de la modernisation, passant par la réduction des effectifs et une progression qualitative des équipements. Si les ambitions des responsables chinois doivent permettre à l’Armée populaire de libération (APL) de concurrencer l’armée indienne, voire un jour l’armée américaine, elle est surtout un instrument du pouvoir de Xi Jinping qui, en la chérissant, peut la garder – loyale – à ses côtés.

Après des promesses énoncées en octobre dernier devant le Parti, pour faire de l’APL une armée de « classe mondiale » d’ici 2050, une première réduction d’effectif aboutie cette année, des projets d’armement ambitieux (comme un char d’assaut de nouvelle génération) et la légalisation de la « présidence à vie », Jinping a joué un nouveau coup cette semaine : il a promu son chef de la diplomatie et a remplacé son ministre de la Défense, réussissant à s’entourer de plus en plus de ses fidèles. Par cette nouvelle formation gouvernementale, où l’on retrouve deux autres de ses fidèles, l’un à la tête de la Banque Centrale et l’autre à celle de la vice-présidence, Jinping continue de consolider son pouvoir, au grand dam de son Premier ministre.

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Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi (à gauche) et le ministre de la Défense Wei Fenghe (à droite). [Mark Schiefelbein – AP/Keystone]

Puisque nous sommes sur le FOB, nous nous contenterons ici de présenter messieurs Wang Yi et Wei Fenghe (pour plus d’informations vous pouvez lire cet article du Monde rappelant par ailleurs que les purges chinoises mènent encore au suicide de généraux).

Le premier, âgé de 64 ans, par ailleurs ministre des Affaires Étrangères devient conseiller d’Etat en remplacement de Yang Jiechi (connu pour ses bonnes relations avec ses homologues américains), Jinping faisant alors de lui un membre de premier plan du cabinet du pays.

Le second, de un an son cadet , auparavant chef de la force de missiles stratégiques et considéré comme ayant joué un rôle clé dans les efforts du président Xi Jinping pour réformer l’armée, devient le nouveau ministre de la Défense. Selon les sources du South China Morning Post, cette nomination pressentie il y a un mois, et approuvée par l’ANP est une consécration pour le général d’artillerie, proche confident de Jinping et « connu comme un stratège dont le sens politique et la philosophie de «faire plus mais dire moins» l’ont aidé à gravir les échelons ». Selon les mêmes sources, Wei Fenghe est l’un des premiers officiers militaires de haut rang à avoir manifesté sa loyauté envers Xi Jinping avant même que le président n’annonce son ambitieux programme de réformes : « Wei a en fait fourni à Xi le plan de réorganisation du Second Corps d’Artillerie d’une manière innovante, même si ce n’était pas dans son intérêt personnel« , a ajouté le responsable, avant d’insister : « ce sacrifice n’est pas passé inaperçu pour Xi ».

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Les généraux Xu Qiliang et Zhang Youxia, nouveaux vice-président de la CMC prêtent serment, ainsi que les officiers Fenghe, Li Zuocheng, Miao Hua et Zhang Shengmin, nouveaux membres de la CMC (Xinhuanet)

Il est, depuis le 25 octobre dernier, membre de la très puissante Commission Militaire Centrale (CMC) du Parti et dont l’ANP a approuvé ce week-end la nomination de Xu Qiliang et Zhang Youxia, deux généraux proches de Xi Jinping, comme vice-présidents. Selon le SCMP, l’officier supérieur chinois, maintenant ministre de la Défense, a connu des hauts et bas durant sa carrière, mais celle-ci est étroitement liée à Xi Jinping : huit jours seulement après son accession au pouvoir en 2012, il a nommé Wei Fenghe, dont il apprécie le caractère discret et travailleur, au grade de général, faisant de lui le plus jeune Chinois à atteindre ce rang (58 ans), 42 ans après avoir intégré le Second Corps d’artillerie et 40 ans après son entrée au Parti Communiste.

http://forcesoperations.com/la-chine-aa-son-nouveau-ministre-de-la-defense-un-proche-de-xi-jinping/

Ya Rab Yeshua.

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  • 3 mois plus tard...

Le journal officiel de l’armée chinoise a publié un éditorial pour le moins intéressant. Et si, depuis les derniers coups de feu échangés avec le Vietnam il y a presque quarante-ans, les militaires ne s’étaient pas endormis, bercés par la paix ? Et si, cette paix était en fait une maladie pour l’armée ? Réponse du journal : il faut se soigner avant que cela devienne incurable. 

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Le soldat chinois ne doit pas s’habituer à la paix (Crédits photos : China Xinhua News)

Est ce que ça marche pour la guerre comme ça marche pour le vélo ? On a peur, on apprend et tout se passe bien, puis pendant dix ans, aucune occasion de remonter en selle, et un beau jour quelqu’un veut faire la course avec vous, vous vous voyez tomber, mais finalement tout se passe bien.

Une armée est-elle prête à gagner des guerres si elle n’a plus combattu depuis des décennies ?

En Chine, on serait d’avis à penser que non, ça ne marche pas comme pour le vélo, l’armée serait infectée par la maladie de la paix.

Cette maladie de la paix est le sujet d’un éditorial publié par le People’s Liberation Army Daily ce lundi 2 juillet. D’après son rédacteur, la maladie de la paix a infiltré tous les coins de l’Armée Populaire de Libération depuis ses dernières batailles, avec le Vietnam à la fin des années 1970, menaçant de miner la capacité de combat de la plus grande armée du monde. L’éditorial ne s’attarde pas sur explications socio-philosophiques et va droit au but : si cette maladie s’est bien installée c’est qu’il y a un phénomène de « corruption » jusque dans les exercices militaires.

L’éditorial explique que dans un environnement relativement paisible, l’armée est toujours confrontée au danger d’un relâchement spirituel, et que certains officiers et ainsi que leurs hommes sont enclins à engendrer le relâchement et la paralysie (le rédacteur prend l’exemple de notions comme « soldats de la paix » qui donnent à la vie une « nouvelle saveur » alors que, si un jour la guerre devait éclater, les vivants en payeraient le prix fort). Alors, pour éradiquer le mal qui sévit, les journalistes de l’armée chinoise proposent de réveiller les intentions initiales des soldats et donc de renforcer leur conscience des combats. En clair, que les soldats retournent s’entraîner.

Cet éditorial est à mettre en relation avec le récent mouvement poussé par le Président Xi Jinping qui veut donner à la Chine une armée de premier rang, capable de gagner de guerre, qui préfère renforcer sa technologie et son aguerrissement plutôt que de continuer à se reposer sur ses millions d’hommes en armes. S’adressant au South China Morning Post, le colonel Yue Gang, retraité de l’APL, a indiqué que les traitements allaient bientôt être délivrées par le gouvernement chinois : « Outre la corruption, l’omission de travail est le prochain symptôme clé de la maladie de la paix dans l’armée chinoise qui doit être guérie ». Cette notion d’omission du travail fait référence aux commandants qui sont accusés de créer de fausses données sur la préparation de leurs hommes. D’après Yue, « Le message est clair: les militaires inactifs impliqués dans la falsification seront envoyés devant les tribunaux militaires et punis par la loi, ce qui est nettement plus sévère que les années précédentes. » Pour mettre fin aux falsifications, de nouveaux groupes d’officiers anti-corruptions ont été mis en place pour surveiller les exercices d’envergure. Quand l’armée chinoise aura été « soignée » de ses « corrompus », restera à la soigner de ses « incompétents » : « être un officiel non corrompu ne signifie pas que vous êtes qualifié dans l’armée. » a indiqué Yue au SCMP.

Il est vrai, face à une armée qui combat partout, tout le temps, que pourrait bien faire l’Armée Populaire de Libération de ses millions d’hommes si ils ne sont pas prêts au combat, de ses centaines de navires et milliers de tanks si leurs opérateurs ne les connaissent pas comment leur poche ? Même la « petite » armée française n’a pas à rougir de ses capacités, chez nous les hommes et matériels sont combat proven. Quand les Chinois seront combat proven ou même combat ready, là ce sera une toute autre chose.

http://forcesoperations.com/vu-de-chine-le-mal-de-la-paix/

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Article intéressant. Par contre je ne comprends pas qui a écrit "Même la « petite » armée française n’a pas à rougir de ses capacités, chez nous les hommes et matériels sont combat proven. Quand les Chinois seront combat proven ou même combat ready, là ce sera une toute autre chose." 

Fais de ta vie un rêve et d'un rêve une réalité

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il y a 3 minutes, Laurent57410 a dit :

Article intéressant. Par contre je ne comprends pas qui a écrit "Même la « petite » armée française n’a pas à rougir de ses capacités, chez nous les hommes et matériels sont combat proven. Quand les Chinois seront combat proven ou même combat ready, là ce sera une toute autre chose." 

Romain Vincent , journaliste .

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  • 6 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2019/01/16/selon-le-renseignement-americain-la-chine-developperait-aussi-un-chasseur-bombardier-furtif/

Selon le renseignement américain, la Chine développerait (aussi) un chasseur-bombardier furtif

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Entre les annonces officielles et les révélations officieuses, les démentis et l’absence de commentaires (ce qui a éventuellement valeur d’approbation), les suppositions fondées et les galéjades, il est toujours compliqué de se faire une idée précise des nouvelles capacités militaires chinoises. Sauf quand on est placé devant le fait accompli. Et encore faut-il ne pas prendre tout pour argent comptant.

Cela étant, on sait que Pékin développe une arme hypersonique [le Wu-14], qu’elle est particulièrement active sur le marché des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance], avec des appareils peu coûteux par rapport à leurs homologues israéliens et américains [qui, en plus, font l’objet de restrictions à l’export] et qu’elle dispose de missiles balistiques de portée intermédiaire, contrairement aux États-Unis et à la Russie [du moins si son missile 9М729 Novator russe n’enfreint effectivement pas le traité FNI].

En outre, Pékin a mis l’accent sur le développement de capacités cyberbétiques et spatiales (satellites, armes anti-satellites, etc) ainsi que sur ses forces navales, en faisant des progrès dans le domaine des sous-marins tout en investissant massivement dans sa flotte de surface, ce qui se traduira notamment par la mise en service d’un second porte-avions ainsi que par la construction d’un troisième, dont il est dit qu’il sera équipé de catapultes électro-magnétiques.

Dans certains domaines, la Chine semble-t-il pris de l’avance, comme le suggère le cas des armes électro-magnétiques. Mais cela demande encore confirmation…

Les capacités aériennes chinoises ne sont pas en reste. Malgré des lacunes dans la conception de moteurs, la Chine a déjà mis au point deux avions de combat dits de 5e génération, car « furtifs » : le Chengdu J-20, qui a effectué son premier vol en janvier 2011, et le Shenyang FC-31 Gyrfalcon.

Selon la documentation fournie par son constructeur, le J-20 est décrit comme étant un « chasseur furtif lourd », taillé pour la « supériorité aérienne ». Toutefois, Malcolm Davis, un analyste l’Australian Strategic Policy Institute, avait estimé, en janvier 2017, que sa mission serait plutôt de viser les avions ravitailleurs et les AWACS à longue distance, afin de paralyser une flotte aérienne adverse.

Quoi qu’il en soit, le dernier rapport [.pdf] de la Defense Intelligence Agency [DIA, renseignement militaire américain], relatif aux capacités militaires chinoises, considère que le J-20 et FC-31 sont des avions de 5e génération « multi-rôles ». Mais ce document estime également que la Chine cherche à développer un chasseur-bombardier furtif. Seulement, il ne donne pas beaucoup de détails…

 

Ainsi, on trouve une mention de cet appareil, qui serait donc en cours de développement et désigné « Tactical Bomber », dans un tableau résumant les principales caractéristiques des avions de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération. Sans surprise, il est aussi fait état du H-XX [ou Hong-20, cf photo ci-dessus], c’est à dire le bombardier stratégique furtif appelé à remplacer les actuels Xian H-6K, dont la conception est largement inspirée du Tupolev Tu-16 soviétique.

La Chine met au point de « nouveaux bombardiers furtifs à moyenne et longue portée pour frapper des cibles régionales et mondiales. La technologie furtive continue de jouer un rôle clé dans le développement de ces nouveaux appareils, qui atteindront probablement leur capacité opérationnelle initiale d’ici à 2025 », avance le rapport de la DIA.

A priori, ces chasseurs-bombardiers de 5e génération chinois remplaceraient les actuels Xian JH-7. Une nouvelle version de ce type d’appareil – JH-7 E – a cependant été récemment présentée en novembre dernier.

Quoi qu’il en soit, le rapport de la DIA estime que la Chine a accompli d’importants progrès en matière d’armement, voire qu’elle est même sur le point de disposer de certains systèmes très avancés par rapport à ceux mis en oeuvre par les Occidentaux. Cela a été rendu possible par la stratégie chinoise consistant à acquérir des technologies « par tous les moyens disponibles ».

Évidemment, on pense à l’espionnage ou aux intrusions informatiques… Mais ce serait oublier la législation locale, qui impose des transferts technologiques aux industriels lorgnant sur le (très vaste) marché chinois.

« Cette approche en matière d’acquisition de technologie faut que l’Armée de libération du peuple est sur le point de mettre en service certains systèmes d’armes parmi les plus modernes du monde », avance le rapport. « La puissance militaire croissante de la Chine signifie qu’elle dispose de capacités avancées dans les domaines aérien, maritime et spatial ainsi que dans le cyberespace », ajoute-t-il. Et celui lui permettra « d’imposer sa volonté dans la région », estime-t-il.

Ainsi, outre la mer de Chine méridionale, que Pékin revendique dans sa quasi-totalité malgré les revendications de ses voisins et un avis de la Cour permanente d’abritage de La Haye, « le principe moteur de cette modernisation militaire est l’objectif ancien » du gouvernement chinois « de finir par contraindre Taïwan à la réunification avec la Chine et de dissuader toute tentative de Taipeh de déclarer son indépendance », avance la DIA.

« S’ils [les Chinois] voulaient tirer des missiles sur Taïwan, ils pourraient le faire maintenant. C’est ce qui m’inquiète le plus », a affirmé un responsable militaire américain à la presse, rapporte l’AFP.

À court terme, une invasion de Taïwan est cependant peu probable car l’APL a encore des lacunes, notamment en termes d’organisation et de formation de ses soldats. Mais la DIA « ne sait pas exactement quand ils auront confiance dans leur capacité » pour lancer une telle offensive, a continué le même responsable. « Ils peuvent leur donner l’ordre d’y aller aujourd’hui. Mais je ne pense pas qu’ils aient particulièrement confiance dans cette capacité là », a-t-il estimé.

Alors que la Chine ne cesse d’accentuer la pression sur Taipeh, tant sur le plan diplomatique que militaire, le général Li Zuocheng, un haut responsable de l’APL, a mis en garde l’amiral John Richardson, le chef d’état-major de l’US Navy, alors en visite à Pékin. « Si quelqu’un veut séparer Taïwan de la Chine, l’armée chinoise défendra à tout prix l’unité de la patrie », lui a-t-il lancé, le 15 janvier.

Ya Rab Yeshua.

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