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Bosnie, avril 2000 : une opération spéciale française vue de l’intérieur


BTX

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Si vous vous demandez à quoi ressemble vraiment une opération spéciale, ce film documentaire est pour vous.

Voir le teaser ici

Il est exceptionnel et sera diffusé ce jeudi 11 octobre sur la chaîne Planète Plus à 20 h 50.

Réalisé par Anna Roch pour Mémento, la boîte de production de Stéphane Rybojad et Thierry Marro, bien connus dans le petit monde des forces spéciales, il retrace l’arrestation en 1992 d’un criminel de guerre serbe, Momcilo Krajisnik, en Bosnie. Il se trouve que, moins de deux mois après cette opération, je l’avais racontée dans les colonnes de Libération sur la base d’informations exclusives. Dix-huit plus tard, le COS a décidé de lever le voile en permettant aux équipes de Mémento de la décrire en détail, comme elles l’ont déjà fait sur d’autres opérations spéciales (Carré d’As, HK35 en Afghanistan ou Cocody).

Exceptionnellement, et au-delà du documentaire, le COS a accepté d’en parler à quelques journalistes spécialisés. Son commandant actuel, l’amiral Laurent Isnard a en effet directement participé à l’arrestation de «  Kra  », alors qu’il était le pacha du commando Hubert. L’arrestation de Krajisnik est un moment important dans l’histoire des forces spéciales françaises, car il marque la collaboration entre deux unités : le 13e RDP pour le renseignement et le commando Hubert pour l’action. Suite à cette affaire, le 13e RDP rejoindra d’ailleurs le COS, dont il ne faisait pas initialement partie. «  Entre nous, il n’y avait pas de mâles dominants, chacun intervenant dans le cœur de son métier. C’était un travail collaboratif  », résume l’amiral Isnard, qui parle toujours avec émotion de «  l’une des plus belles opérations de (sa) carrière  », avec l’arraisonnement d’un bateau de Greenpeace dans la passe de Moruroa. «  Ce que nous faisons, ce sont des gestes techniques  » explique-t-il.

Krajisnik habitait à Pale, capitale des Serbes de Bosnie, sur les hauteurs de Sarajevo. Un fief nationaliste. Pendant plusieurs mois, les équipes du 13 ont fait du renseignement, certains «  désilhouettés  » en militaires ordinaires patrouillant dans le secteur, d’autres dans des planques extrêmement discrètes, comme le 13 sait en faire. Un ancien du 13, Gérard - aujourd’hui détective privé... - raconte dans le film ses dix nuits de guets, puis ses trois jours dans un tas de foin à proximité de la maison de parents de Krajisnik, surnommé «  John  ». Il parvient à l’identifier, dans sa salle de bains, grâce à ses sourcis très fournis.

Tout est raconté en détail, comme la tentative précédente dans un restaurant, qui n’aura pas lieu. Se posent des questions pratiques : comment introduire discrètement 30 hommes à Pale ? Puis comment en ressortir en évitant une fusillade générale ? Le commando Hubert opère presque au complet. Une dizaine d’hommes donne l’assaut final, faisant sauter la porte de la maison. Les vieux parents de Krajisnik sont pris en charge et les commandos découvrent à l’étage l’homme qu’ils sont venus arrêter pour le compte du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Il jette son colt 45 blanc et argenté, et explique qu’il n’est pas la bonne personne... mais son frère. Gérard, qui le piste depuis des semaines, l’identifie formellement. Il est embarqué dans un hélico - un Puma, pas sur un Super-Frelon comme on voit dans le documentaire.

Les commandos s’attendaient à avoir de la casse et le médecin d’Hubert leur avait préventivement pré-poser des perfusions... Pour dissuader les voisins de s’approcher, ils avaient acheté des faisceaux laser de conférence, marquant un point rouge, parce que ceux dont ils étaient dotés étaient invisibles à l’œil nu.

En racontant un tel épisode, le COS s’inscrit dans une «  démarche patrimoniale  » . « On peut en parler parce que la crise est refermée  » reconnaît l’amiral Isnard. Condamné à 20 ans de prison à La Haye, Krajisnik a été libéré en 2013. Il serait retourné vivre dans sa maison de Pale.

(P.S. Ecrit sur la base d’informations partielles et non officielles, mon article de 2000 comportait quelques erreurs de détail. Ainsi, seul Hubert est intervenu et pas les commandos de Lorient. Par ailleurs, le pyjama de Krajisnik n’a pas été conservé par l’unité.)

https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/bosnie-avril-2000-operation-speciale-francaise-vue-l-interieur-164691

 

Ya Rab Yeshua.

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