Bon, pour ne pas faire mon radin en la chose, j'y apporterai donc mon expérience.
J'ai subi trois réelles situations de survie. La première, que je ne peux évoquer ici (au passage la DST rôde sur le forum, j'ai déjà dû m'entretenir avec leurs agents...).
La deuxième, il s'agissait de cinq jours d'attente dans les montagnes afghanes après avoir été laissé sur place par notre chère centrale et qui plus est, en merveilleuse compagnie de quatre membres du CPIS. Toute une histoire donc mais qui ne vous intéressera pas puisqu'il s'agit, pour vous, de la forêt, la vraie, la vierge.
Tout d'abord, la forêt équatoriale est juste insupportable. Il faut être réellement vaillant (ou ignorant) pour vouloir y être envoyé en condition de survie. Complètement hostile à la condition humaine. Le simple fait de respirer peut-être harassant ce qui diminue considérablement votre condition physique. Une humidité déconcertante règne sur place. De plus, la canopée recouvrant le tout, produit une certaine fournaise intérieure qui se chargera de vider votre corps de son eau. Vos pieds, qui seront vos principaux alliés seront soumis à rude épreuve et vous vous devrez de leur accorder une attention particulière chaque soir.
Au delà de l'aspect physiologique, c'est surtout l'aspect psychologique sur lequel vous devez vous concentrer. On ne pleure pas, cela ne sert strictement à rien dans ce cas présent et dans la vie en générale. Vous risquez juste de vous déshydrater d'avantage et de passer pour un faible auprès des autres voir pire de les démoraliser. On se détend, même si l'issue vous sera fatale rien ne sert non plus de paniquer, si ce n'est d'accélérer ce fait. Vous ne devez penser qu'à une seule chose survivre ! Donnez-vous donc des objectifs facilement atteignable de manière à garder le moral ainsi que de réelles motivations de rentrer vivante à la maison. Ne désespérez jamais, tentez toujours l'impossible même si c'est l'échec, qui ne tente rien n'a rien. Vous pouvez également vous convaincre de ne pas lâcher après avoir tant lutter cela vous encouragera à continuer. Je ne connais pas votre niveau psychologique mais la jungle en fait craquer plus d'un. Restez donc lucide en toute circonstance et ménagez vous au maximum.
Bref, la première chose à faire est de trouver une ligne de conduite. S'adapter et rester sur place ou alors partir à l'aventure pour trouver de la civilisation. En ce qui nous concerne (j'entends par nous, mon binôme d'opération et le pilote brésilien qui nous avait sympathiquement fait ''atterrir'' dans cette enfer et moi-même) c'était de rejoindre Cayenne, Guyane à n'importe quel prix. Pour vous il s'agit donc de rester sur une même zone, me semble t-il.
Ensuite vous vous devez de récupérer tout ce qui peut vous être utile. Dans notre cas, c'était de dépouiller le vieux coucou. Pour vous se sera de bien préparer votre paquetage.
Ceci fait, trois choses primordiales à la survie : La nourriture et l'eau, le feu et un abris.
Pour le feu, je n'ai pas grand chose à vous apprendre, nous avions embarquer la batterie de l'appareil est l'avons simplement cour-circuité afin de produire de belles étincelles car comme le dit la chanson il n'en faillait pas plus. Pour le reste, du petit-bois (et beaucoup d'essence !) nous permirent de manger chaud.
Comme conseil, je vous dirai donc d'oublier les briquets et les allumettes au profit des pierres de magnésium ou des briquets à piston qui ne craignent pas l'humidité.
Pour l'eau et la nourriture c'est assez compliqué. La faune et la flore sont très variées et abondantes en forêt équatoriale mais seulement faut-il s'y connaître un minimum. Malgré, nos divers stages de survie tout cela nous étaient un peu sortie de la tête. Nous comptions donc nous reposer sur notre ami local qui visiblement n'en savait pas plus sur son pays maudit. Donc ne lésé pas cette connaissance biologique qui est indispensable. Nous avions ingurgités des grenouilles que l'on a su nommer par la suite dendrobate, nous passâmes une heure à vomir nos tripes...
Après tout nous n'avions qu'une machette, mon fidèle MK23 était resté à l'hôtel, seuls ce genre de bête étaient à notre portée.
J'ajouterai qu'il ne faut pas faire de sentiment envers les animaux ainsi que les hommes d'ailleurs (nous avions décidé d'abandonner notre cher compagnie d'infortune qui se traduisait d'avantage à un boulet qu'un véritable compagnons et qui visiblement voulait se servir d'avantage de nos jambes que des siennes...)
J'en profiterai pour vous conseiller donc de vous entourer de personnes de confiances et compétentes afin de vous aider en cas de nécessité.
Bref, tout cela pour dire que la chasse est essentielle au processus de survie et qu'il n'y a rien de cruel à la pratiquer. C'est donc dans cette esprit que nous nous emparâmes d'un des rejetons d'une mère pécaris en furie ! (j'en profiterai ici également pour ajouter qu'en situation de survie, il faut éviter de prendre des risques inutilement...)
Grâce au ciel, et c'est le cas de le dire, l'eau ne manque pas dans cette belle région. Elle se trouve un peu partout à qui sait chercher. C'est donc vers les feuilles, les souches d'arbres et certains ruisseaux que vous pourrez vous désaltérer, tant bien que mal, malgré l'aspect parfois un peu croupi de cette dernière...
Pour l'abri, il est inutile de envisageait de dormir à même le sol, sauf en cas de nécessité bien sûr. Nous l'avons personnellement fait et si vous pouvez l'éviter, vraiment, faites-le !
Malgré, tout ce que vous pourrez faire (à part une belle moustiquaire) le réveil sera ponctué de démangeaison. Vous vous serez faite littéralement dévorée vivante !
Donc pensez à hamac additionné d'une moustiquaire mais bon dans ce cas on dérive d'avantage vers un semblant de camping qu'à de la véritable survie.
Nous finîmes par rejoindre notre fleuve salvateur le Marouini,(MARONI sans doute) me semble t-il. Quelques kilomètres après sa source nous sommes tombés sur ce que le capitaine avait l'air d'appeler son navire...
Plutôt une embarcation guère plus rassurante que l'avion que nous avions pris. Bref, à notre air livide il nous offrit de nous aider gratuitement et qui plus est, il parlait français. Il ne nous en fallait pas plus pour passer à l'abordage. Nous sommes tombés de sommeil et nous sommes réveillés à Awala-Yalimapo, village guyanais frontalier du Suriname mais encore à 250km de notre Cayenne. Toujours aucune aide de la centrale c'est encore à pied et en autostop que nous rejoignîmes notre hôtel.
Cela nous à pris six heures ''d'avion'' et environ cent soixante dix heures de marche du Corcovado à Cayenne...
P.S : En ce qui concerne votre notoriété sur ce forum, j'ai dernièrement connu une jeune femme qui subissait la même situation sur ce forum et qui a magnifiquement bien tourné par la suite, mais vraiment, à en faire des envieux !