Drôle d'accident du travail. Demain, le tribunal correctionnel de Montpellier va se pencher sur les circonstances dans lesquels deux agents de la DGSE ont trouvé la mort a l'entrainement , le 30 mars 2009 à Opoul-Périllos. Guillaume Gras 21 ans achevait alors sa longue et éprouvante formation au sein du CPIS, l'unité la plus opérationnelle des services secrets francais. Il a été déchiqueté, ainsi que sont instructeur Nicolas Poinot, par l'explosion prématurée de dix kilos de plastic, posés sur une voiture, lors de cet "exercice de sensibilisation aux effets de l'emploi de différentes charges d'explosifs sur un véhicule".
Ce jour-là le sergent Thomas Bouffar, alors agé de 36 ans, avait déclenché la mise a feu sans s'assurer que ses camarades avaient bien évacué le polygone de de tir et regagné les abris. Mis depuis à la retraite par l'armée, il est aujourd'hui au chômage, et comparaît pour "homicides involontaires". Ce qui indigne son avocate, Me Laure Bergès, du bareau de Montauban. "Il ne peut assumer seul la defaillance d'une chaîne hiérarchique complétement carrencée", indique-t-elle. "Au CPIS, parce qu'on a des missions trés particuliéres, les soldats doivent coller au maximum à la réalité. Il n'a fais que respecter les consignes. Renvoyer ce lampiste au tribunal, ce n'est pas trés courageux."
Les deux principaux officiers de l'unité, entendus en juin comme témoins asssistés, n'ont pas été poursuivis. "Il s'agit la d'une faute d'imprudence qui paraît énorme et inexplicable, de la part de professionnels expérimentés, de gens trés surs d'eux dans une unité d'élite",
indique-t-on au parquet de Montpellier.
"Mais il n'y a pas de passe-droits pour les forces spéciales : cet entraînement s'est fait sous le régime commun des militaires."
Reste que la famille de Guillaume Gras attend beaucoup de ce procés. "Ils n'ont toujours pas compris ce qui c'est vraiment passé ce jour-là. Ils ont le sentiment qu'on ne leur a pas tous dis", indique leur avocat, Me Laurent Libelle.
"Ils ne veulent surtous pas entendre dire que ce qui est arrivé a Guillaume, c'est les riques du métier." Selon leur défenseur, la famille est toujours, trois ans plus tard, "complétement détruite par ce drame, Ils ne s'en remettent pas." Aprés la mort de Guillaume, sa famille avait tenu à rendre hommage "à ces militaites qui oeuvrent dans l'ombre pour que chacun puisse vivre en paix." Des agents secrets sur lesquels la justice, fait peu commun, va devoir se pencher ce mercredi.
__ Un militaire de 19 ans mis en cause dans l'accident d'un vehicule qui avait fais un mort lors d'un exercice, le 13 juillet dans le camp de Canjuers (Var), a été relaxé lundi par le tribunal chargé des affaires militaires a Marseille.
Source : Midi Libre 16/10/12