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Iris2016

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À propos de Iris2016

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    Femme
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  1. Chronique d'un "combat" quotidien Épouse (nouvelle) d'un ex militaire d'une unité de combat (Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Centre Afrique etc.) , le retour à la vie civile ne semble pas du tout évident . Je suis démunie devant la profonde solitude et la tristesse immense de mon mari. Je suis peinée par la perception qu'il a de lui-même...Il répète souvent, comme pour se convaincre, qu'il n'est pas un "animal" ni un "monstre" et ça me brise le cœur qu'il pense cela de lui-même. N'ayant aucune connaissance de la vie d'un militaire et ni de la guerre, je ne sais comment agir. D'autant qu’apparemment le sujet est "épineux" que ce soit sur les forums ou par d'autres réseaux, on ose à peine évoquer le spectre du stress post traumatique. Pourtant il existe. Si mon mari ne regrette rien de ses choix et s'il est fier d'avoir porté l'uniforme, il me dit souvent qu'il y a perdu une part de lui-même et que certaines choses doivent rester enfouies. Il ne souhaite pas que j'en prenne connaissance, pour me protéger dit-il. J'ai peur que mon" ignorance" et mes actions "pour bien faire" ne le blesse plus encore et je respecte profondément son choix de "m'épargner" . Cependant, son passé militaire impacte notre vie, dès lors comment puis-je l'aider sans le blesser ni l'obliger à se replonger dans des souvenirs qu'il ne veut pas exhumer. Si ma nature optimiste me pousse à dédramatiser les "incidents" et à trouver des solutions Aux immobilisations nocturnes intempestives et "qui vive" permanent : La nuit, il semblerait que l'avertir que je vais quitter le lit suffit à desserrer l'étreinte et évite les immobilisations intempestives (il ne me fait jamais de mal, il m'immobilise complètement tout simplement!) mais pour la somnambule que je suis, c'est plus problématique... je ne sais pas quand je me promène et lui non plus! Autre solution: apprendre à éviter les placages (mauvaise idée quand on sait que je fais un bon 30kg de moins), ce qui consiste en réalité à me plaquer au sol et à me montrer que, au moyen d'une clé "autour du cou", ... je ne sais plus bouger du tout! Donc totalement inefficace pour moi ... je n'ai toujours pas compris comment me libérer. Aux moments de profonde tristesse: Je le prends dans mes bras, enfin j'essaye parce que si j'ai les "bras longs" il ne me semble jamais assez grands pour en faire le tour et qu'il se sente aussi protégé que je ne le suis dans ses bras. A l'anxiété et aux insomnies : j'essaye de le "dorloter" : "Une manucure, mais t'es folle ou quoi??? j'ai des mains d'homme" - après coup : "Tu me fais une manucure ? " qui en réalité consiste en un massage des mains. Un massage corporel aux huiles essentielles de la pointe du petit orteil à la racine des cheveux (lui qui était anti "machin écolo craignos", reconnait au moins 8 huiles essentielles et leurs vertus...). Du yoga : "Attends tu vas me faire faire un truc de gourou et de secte ???" - après : "On fait ton machin de gonzesse?" . C'est le côté cocasse. Si tous mes subterfuges lui permettent de passer des nuits calmes de plus en plus souvent, parfois je vois "physiquement" mon homme , mais je sais qu'il n'est plus là. Il pleure dans son sommeil, il grince des dents, il se débat ... je ne peux pas le réveiller alors, j'essaye de lui parler doucement pour le faire revenir dans le présent... Je lui répète sans cesse que si le "bon peut devenir mauvais, le mauvais peut redevenir bon", j'essaye de mille façons de lui montrer qu'il est capable de faire quelque chose de "beau" et qu'il mérite d'être aimé et respecté avec son passé ... dès fois, il me croit ... dès fois pas... Que puis-je faire?

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