«Demi-Brigade de Fusiliers Marins-22 avril 1961. Une explosion à la frontière Algero-Marocaine. Deux blessés graves que le medecin du Poste, appelé du contingent doit convoyer jusq’à l’Hopital Maillot à Alger.Le même jour, le putsch des généraux va bouleverser l’Afrique Française du Nord.C’est le début de l’aventure d’un Candide de la guerre, balloté au cours de sa mission médicale par les passions d’un pays désespéré.»
Bonjour,
ce livre sur l’Algerie se situe en dehors des récits habituels soit par sa candeur soit pour le fait que l’écrivain est un toubib Aspirant chez des Fusiliers Marins; somme tout je le trouve agréable.
(Je l’ai acheté 8 euro chez un bouquiniste et aussi Amazon le propose d’occasion)
En bas des extraits:
”et puis il y avait l’aumônier, le Père Conan, avec sa croix agrafée sur son treilli et son inséparable PA. Quand on l’interrogeait sur l’emploi de cette arme par le prêtre qu’il était, il répondait de sa belle voix de baryton qu’il s’en servirait en cas de nécessité pour envoyer au paradis quelque âmes infidèles.”
“Monsieur le Médecin, je peux ramener le canot au PC? Demanda le matelot qui avait déposé le paquetage du medecin dans la mechta qui lui était réservée. Il disait «canot» pour désigner la jeep ou le matelot d’escorte et le second maître chargé du courrier l’avaient rejoint.”
“Le médecin sursauta quand une maine se posa sur son épaule. C’était le commandant du poste, un enseigne d’active, tout jeune sorti de l’Ecole Navale...-Fachs, dit-il en se présentant avec un sourire cordial. Bienvenue à bord. Avez-vous fait bon voyage?
...Benjamin apprécia le vouvoiement car il avait pris pour règle de ne pas tutoyer les camarades d’active. C’était une sorte de décision secrète et irrationelle et tout allait bien ainsi.”
“ L’officier leva la tête et toisant le médecin il s’écria: -Mais ce n’est pas un marin! C’est un naufragé!
Benjamin se savait une cible facile pour les moqueries courtoises qu’affectionnaient les officiers supérieurs mais il ne s’en offensait pas, tant il avait constaté que leur ironie bonhomme à l’égard des médecins faisait vite place à une amicale coopération.
Son éducation militaire, somme toute récente, lui avait d’abord fait considérer ces hommes comme uniquement marqués pour le fond par la dignité de leur mission, leur sens profond du devoir, la virilité de leur emploi mais il découvrit bientôt que pour la forme ils agissaient …..avec un extrême souci du detail, une certaine coquetterie du langage, un attachement sourcilleux aux accessoires et du même coup il comprenait mieux leur dévotion à l’uniforme, à la toilette, aux marques extérieures de respect.” ( L’officier en question etait un colonel Légion)