rebonjour,
dsl pour la double affichage sur le précédent message…. J’ai cliqué « éditer » mais a première vue j’ai fait une erreur…. Le bouton édité a disparu…
Merci pour votre sympathie et votre soutien,
Ici la situation c'est largement dégradée....
Non content de me faire subir la triple peine: maladie, non soutien de l'administratif et du côté médical, problème financiers. Ces dernières épreuves ont été de trop pour mon époux....
après 9 ans a se batte (c'est le mot littéralement)... les choses deviennent compliquées, très compliquées car nous découvrons des gens malhonnêtes (plus que ce que nous pensions) des rouages mal huilés dans la grande mécanique des soutiens aux blessés et une vision très péjorative des malades psychiques....
quand on arrive a dire a une famille dans l’errance, le désarroi, au bord de la rupture mentale, qu’on a « mal remplit les documents », que « c’était pas ca qu’il fallait faire », « mais non il ne fallait pas accepter le taux » que "vous avez fait les choses a l'envers" qu'il "manque des documents" ou qu'il "faut tout recommencer", alors qu’on a fait exactement ce qu’on nous demandait, comme de bons petit soldats... comment dire.…. Et de ce fait s’entendre dire ensuite qu’il n’y a aucun recours « ce qui est fait est fait » et que le peu de gens encore humains que nous croisions nous disent, las « cela aurait été différent si votre épouse avait été un vieux sous off ou un officier » cela donne le ton. Ou comment souligner le problème de castes…
avoir un général, un commandant, un chef de corps dire « allez y, feu, en avant » pour dénoncer tout cela, mais n’avoir, de leur part, aucun soutien réel… à voir un général qui nie avoir eu connaissance de tout cela mais avoir aussi sa signature en bas des documents…
Devoir prendre nos rdv à legouest tout seul comme des grands tant l’administration a le chic pour m’oublier….
Heureusement que mon époux a de l'initiative et du courage….
j'essaie d'avancer, de faire au mieux, de ne pas tomber, comme on le dit a la maison, a genou mais pas a terre.... Même si j’avoue avoir quelquefois pensé que de l’autre côté ça devait être plus calme… j’ai la chance d’avoir quelqu’un que j’aime ici…
Notre situation nous a menés à avoir beaucoup d'obstacles et de grandes souffrances. Dont un particulièrement douloureux…
Après 9 ans a tout subir, a tout faire, a se démener comme un chat dans l’eau pour arriver à essayer de faire reconnaitre, de faire suivre, de faire bouger les gens et l’administration. A se relever malgré les coups et les mauvaises nouvelles, à tenir bon malgré tout à me soutenir en plus de ça, à tenir à la fois la barre du bateau et a écoper pour que ça ne coule pas… c’est mon époux qui a sombré.
Mon époux a été mis en arrêt maladie pour dépression nerveuse, pendant 10 semaines. C’est parce qu’il a absolument voulu retourner travailler pour essayer de régler cette situation médicale (tout passe par sa boite pro, les boites mails civiles comme par hasard auraient des bugs et des ennuis informatique… en tant que MDR, je n’ai jamais de réponses, lui en tant que sous off sup, il les a tout de suite) là, il est au travail, malgré le désaccord de notre médecin.
Il devrait être en arrêt, se reposer et se remettre… mais « je n’ai pas le choix, sinon on va pas s’en sortir » est sa réponse.
Mais cela ne date pas d’aujourd’hui…
l’an dernier, en revenant d’opex et en lisant les courriers administratifs…. A retrouver cette ambiance nauséabonde du médical laissé à l’abandon, d’avoir affaire à sa hiérarchie et à ses collègues de boulot sur ce sujet… il a commencé à péter un plomb… il a carrément péter un plomb….. Il voulait divorcer pendant un temps, a voulu quitter pour aller à paris, s’est disputé ou à complétement joué l’indifférence avec le peu d’amis qui nous restait, s’est pris avec sa famille, ses subordonnés, ses supérieurs…. J’ai cru, pendant un temps qu’il allait faire une bêtise, rien que d’en parler j’ai des frissons….
J’ai su qu’il fallait le laisser faire, je connais cet état, je l’ai vécu…. Je savais qu’il fallait le laisser tout casser en lui… Je l’ai laissé faire, évacuer son ras le bol. Il n’a jamais quitté a maison, il n’est jamais parti. Il n’a jamais mis de procédure de divorce en marche, n’a jamais pris d’avocat. C’était un ras le bol de tout ; son boulot, sa vie sociale (il a perdu pas mal d’amis…) sa vie professionnelle, sa famille (perte de lien avec les siens)… un gouffre entier l’a absorbé. Plus rien ne l’intéressait, plus rien n’avait de gout. Il n’avait plus d’émotion, juste un gouffre… il n’a jamais voulu se mettre en arrêt, il voulait fuir… je ne comprendrais jamais comment ses collègues (qui étaient ses « amis » a l’époque) sa hiérarchie n’aient pas pu voir ce changement. Même des amis à moi, que j’ai en virtuel seulement, en voyant les photos de mon époux ont vu le problème…. Il était devenus mince, émaciés, blanc, de grosses cernes, énervé, agacé, lui toujours si calme, plein de sang-froid… il faisait preuve d’indifférence a son boulot (pourtant une passion), voire d’insubordination …. Mais personne n’a bougé… je comprends mieux le nombre de suicide dans l’armée a présent.
je n’ai jamais réussi à le faire aller voir un médecin… je ne pouvais qu’attendre, patienter et espérer qu’il aille mieux ou que quelqu’un de son régiment ne le fasse…
il avait décidé de me laisser la maison et si je la vendait que je garde la somme d’argent dans sa totalité, il allait me donner la moitié de son salaire en pension, s’occuper de mes papiers administratifs et médicaux, m’emmener chez les différents médecins…il m’avait même chercher des maisons dans la campagne du cantal, ma région de cœur, même si je ne pouvais pas aller habiter la bas… je lui disais que c’était impossible qu’il ne pourrait pas vivre avec paris avec si peu, mais comme je l’ai dit, pour lui rien n’avait plus d’importance, il flottait, hors de la raison…
Ce n’est que lorsque il s’est senti libre de tout, qu’il a senti que je le laissais partir, que ses liens avec les siens étaient coupés, qu’il n’avait plus d’amis, plus son travail qu’il aimait tant, plus de passions, plus de gout de rien, voir même de vivre. Libre de tout abandonner ….qu’il est revenu sur terre. Il s’est effondré.
La vie a repris son cours, sans qu’il ne daigne voir un médecin, omnibulé par cette situation mais avec une agressivité, un sentiment d’injustice et une colère non réprimée et beaucoup plus grande et vivace…
Aujourd’hui mon mari n’a plus la passion de son travail ni de son institution, il se sent trahi au plus profond de lui. Nos « amis » qui aimaient tant à se moquer « gentiment de moi » qui ne comprenaient rien à notre situation compliquée, qui ne comprenaient pas à quel point nous avions et avons besoin de nous retrouver pour nous renforcer pour faire face, et donc que nous n’avions pas envie de faire la fête … toutes ces personnes se disant ses amis qui ont poussé le vice a lui dire de me quitter, certains dès le départ, parce que « j’étais une fille à problème » (pour certains un blessé est donc une personne à problèmes…) tous ces gens ne font plus partie de nos vies.
Le côté professionnel… n’est plus du tout pareil… je voyais l’étincelle dans ses yeux quand il cherchait une info, apprenait des choses sur un nouveau pays, un nouvel attentat, une nouvelle milice, qu’il m’expliquait la géopolitique, quand il achetait un livre sur le sujet, il me lisait des paragraphes, trop content de découvrir quelque chose qui infirmait, confirmait, les infos qu’ils avaient en base de données.. ; Bref un passionné… je le voyais se donner à fond pour tout, pour sa hiérarchie en premier…. Mais cela est brisé… brisé par l’incompétence, l’incompréhension, l’indifférence même (voir pire) d’une institution qui laisse un soldat et un blessé dans le désarroi le plus total, sans secours, ni soutien, sans rien d’autre qu’un reproche quand le dit soldat pète un câble de voir tant d’injustice et finit par en avoir ras le bol et finit par s’effondrer.…. Parce que c’est ce qu’ils ont fait… ils ont reproché à mon époux d’avoir péter un câble, d’avoir « abandonné » son régiment pour partir ailleurs, d’avoir fauté (d’avoir craqué)…… est ce juste, est-ce normal ? Non. Pour s’être battu tout ce temps tant pour son pays que pour moi et avoir mis un genou à terre, on lui reproche, on le punit….. Une peine de plus à ajouter à notre liste… quadruple peine ?
Suite à sa remontée du gouffre, il a appris son lieu de mutation … de l’autre côté de la France, alors qu’il avait aussi demandé le maintien au corps et Strasbourg aussi. Toute l’institution sait pertinemment que je suis blessée (j’ai été militaire donc suivie par des militaires) cela n’aurait-il pas pu avoir été pris en compte pour un maintien au corps ? Non on a voulu punir….. Arrivé sur place il a demandé 2 choses:
1/s'il pouvait travailler plus tard la semaine pour avoir le vendredi matin de libre afin de prendre le train le jeudi soir ou le vendredi matin. cela lui a été refusé. entre temps on lui a demandé de justifier que j'etais malade 'données en libre service car je suis militaire) menace de faire faire une enquête pour vérifier que je suis bien malade.....
2:sa mutation pour revenir, en urgence dans l’est. Tous mes médecins sont là mais aussi toutes mes habitudes…. (Magasins, médecins généralités, spécialités, amis, du moins le peu que j’ai…, bref ça fait 10 ans que je vis en alsace). Donc impossible d’aller vivre la bas surtout en sachant que c’est un désert médical, pour moi pas de vie sociale possible, tout plein d’habitude à reprendre… avec mes problèmes d’orientation et de mémoire, impossible de partir faire les courses seules quand le 1er magasins est a 30 bornes….)… sa hiérarchie a eu beaucoup de mal, au début à comprendre notre situation, déçu mais pas surprit…
sa mutation en URGENCE pour raison familiale a pris…. 11 mois….. 11 mois !!!!
11 mois, à partir le vendredi après-midi, à arriver le vendredi soir, à rester le samedi et repartir le dimanche matin…. On a du se serrer la ceinture sur l’alimentation pour payer le train. Ça a été un enfer, tant pour lui que pour moi. Les documents administratifs se sont empilés, j’ai essayé de m’occuper de ce que je pouvais mais j’ai de très grandes difficultés pour le faire, quelquefois je faisais plus de bêtises qu’autre chose, ou j’oubliais carrément de payer des factures… c’est pour cela que le médical je ne m’en occupe jamais…. Tout a pris du retard. Mon époux était épuisé. Là où il fallait poser un jour avant pour m’emmener aux divers rdv médicaux, il devait en poser 2 (si lundi) ou 3 si le rdv n’était possible qu’en semaine (souvent nous ne choisissons pas)…. Autant vous dire que pas de vacances possible…. Déjà qu’il en avait peu… les jours de permissions partent a une vitesse folle quand vous soutenez un malade et que vous vous occupez du dossier… le mot vacance est un mot qu’il connait peu… je vous assure comme c'est difficile de se sentir le boulet de sa famille et la ruine de son foyer.... et de sentir la santé de son époux… qui devint, au fil des années de plus en plus médiocre…
On continu ?
Depuis 9 ans, je suis exclusivement suivie par un médecin psychiatre à Metz (legouest), que je vois une fois tous les 6 mois. Alors que le côté principal de mon handicap se situe du côté neurologique (qui induit un problème psy.. personne n'aime être diminué à ce point). Je ne suis absolument pas suivie par l’armée en neurologie. Et ce, depuis le début. Malgré tous les efforts des médecins de Metz (j’en change tous les 2 ans environ, ils sont mutés ou je ne sais), je n’ai jamais changé de service ou été placé dans deux services…. ce qui fait que pour ma réforme, je vais être réformé en psychiatrique. Tout le côté neuro sera occulté. Elle fera ce qu’elle peut pour donner un avis sur le côté neuro, mais comme elle le dit, je ne suis pas neurologue…mais psy.
La sous-direction des pensions et affiliée a décidé qu'un problème psychiatrique et un problème neurologique était définitivement la même chose puisque provenant du même organe (la franche rigolade…)….. les pourcentages demandés par les différents médecins expert, la commission et nous-même n'est donc prise qu'a moitié : 40% pour le psy, 40% pour le neuro… sachant que les médecins pensaient que le troisième médecin pourrait aussi me mettre un pourcentage, manqué, gastro enterologue, (non mais.. pourquoi ??? rien a voir avec le cerveau…), il a donné un avis sur le neuropaludisme, favorable a un pourcentage d’invalidité, mais n’a pu me mettre aucune pourcentage lui-même, bien malgré lui…): donc je reste à 40% d'invalidité.
Nous avions demandé a ce que le taux soit révisé évidemment. Alors on nous a dit d’accepter le taux pour pouvoir le faire réviser…. Evidemment il ne fallait surtout pas accepter…
Notre seul et dernier recours maintenant? le tribunal … ou il est bien écrit, que nous risquons en cas de non changement de décision de perdre nos acquis en plus (comment oppresser et menacer quelqu'un et le pousser à abandonner).
Nous avons donc décidé d'abandonner, cet obstacle était déjà de trop, mais en plus risquer de perdre le peu de droit qui me reviennent, je ne peux pas... 40% ne m'ouvre aucun droit, puisque tout est pris en compte à partir de 50% ou plus. (Retraite etc). Ma pension s’élève donc à 192 euros par mois… j’attends avec impatience le combat avec l’assurance maintenant… avec un taux pareil de a sous-direction des pensions et des justificatifs du style « c’est le me organe » je sens qu’ils ne vont pas nous louper…
j’ai expliqué tout ceci a mon médecin de metz. A l’annonce de « c’est le même organe » je ne vous explique même pas sa tête ni sa réaction… je tairais ses propos, car médecin de qualité je ne veux pas lui faire de tort. Elle a passé devant moi pas mal de coup de fil, dont une assistante sociale…. Beaucoup de choses ont été très mal faite, nous avons eu très peu d’infos… de ce fait excusez-moi l’expression, mais c’est la merde ! la grande muette porte bien son nom…
La CABAT, autrefois m’avait beaucoup aidé. Aujourd’hui avec le changement de personne c’est tout autre…. La personne que j’ai au bout du fil ne souhaite qu’une seule chose, que j’aille à un crebat. Problème mon psy militaire n’est pas pour, mon psy civil non plus (je suis suivie dans le civil, fort heureusement) moi non plus (je ne me vois pas rencontrer des gens, encore moins des militaires pour faire du cheval…. Surtout que je ne suis pas un blessé psy… mais neurologique….). C’est sa seule demande et seul objectif…. Elle a carrément dit que mon médecin était d’accord et n’y voyait pas de problèmes pour que j’y aille…. Le médecin m’a dit tout autre, et surtout que ces crebat ne sont pas adaptés à mon problème…. Depuis plus de nouvelle de la cabat, a qui, d’ailleurs je ne veux plus parler.
Je suis réformée en mai 2019 et je peux vous assurer de 2 choses :
Mon impatience et le bonheur de savoir que je vais enfin pouvoir tourner la page, et peut être, enfin pouvoir passer a autre chose. Je vis, nous vivons cette guerre depuis trop longtemps. Le poids de la maladie, de l’administratif est épuisant, harassant, étouffant.
Ma peut et ma terreur face au futur… que va-t-on devenir ? Qu’est ce qui m’attend, personne pour nous conseiller, nous aider, nous aiguiller, comme depuis le début nous sommes seuls, dans le flou total…. Au tout début, on a voulu nous mettre en contact avec une assistante sociale qui, au lieu de nous donner des réponses, nous a demander direct nos relevés de compte bancaires pour voir si on ne vivait pas « au-dessus de nos moyens », toutes les factures de tout, nos crédits à la conso et tout court (que nous n’avons pas, sauf nos deux voitures, j’ai vendu la mienne peu après par manque d’argent… nous ne pouvons vivre au-dessus de nos moyens hein. Ha si nous avons dû faire un crédit à la consommation, quand on a oublié de me payer pendant 3 mois… pour acheter de la nourriture !…) etc… je peux vous dire qu’on l’a viré aussi vite qu’elle est arrivée !
En relisant le sujet j’ai vu une personne me dire de ne pas en vouloir à mes collègues de l’époque… pourquoi ???? Qu’importe la raison, un blessé devrait être soutenu. Point. Ce n’est souvent pas le cas et c’est inadmissible… la situation de mon mari au travail le prouve encore une fois…. Même sans toutes les cartes on doit soutenir les siens, sinon c’est trop facile le « oh il s’est suicidé… mais je savais pas »….
A l’hôpital déjà certaines mauvaises langues (pourtant présente lors de mon malaise, avec moi en opex…) disaient que c’était du flan. Mon capitaine s’est déplacé pour se rendre compte par lui-même de mon état. Il a rassemblé toute la compagnie pour leur faire part de mon état grave…. Pour mettre les choses au clair je pense, maintenant que j’ai assez de recul. Je sais pertinemment qui sont ces personnes… une fille méchante qui ne pouvaient pas me sentir parce que
1/ j’avais passé tous mes examens en même temps qu’elle (CTE/CME)
2/ chose incroyable elle m’en voulait parce que j’avais de meilleures notes, résultat au tir et résultats sportifs qu’elle….
3/ j’étais partie en même temps qu’elle en opex alors que des personnes de sa promo restaient en France (pas ma faute si j’avais de bonnes notes…)
Elle m’avait bien fait comprendre que je n’avais rien a faire avec elle en CTE/CME et quand elle a su pour l’opex…. C’était fini, tout ce qu’elle a pu me faire elle l’a fait…
Je vous laisse imaginer quand elle a su pour st maixent… évidemment je couchais avec le lieutenant (marié… ca a dû lui faire plaisir de l’apprendre) j’avais couché avec l’adjudant en opex, le chef de section du cme (qui pouvait pas me sentir) bref j’ai couché avec tout le monde quoi….
à ma sortie de l’hôpital, il n’y avait personne, seul mes parents de 70 ans, venaient d’être mis au courant ! Personne même pas ma hiérarchie ne les avait prévenus, pourtant personne a prévenir en cas de problèmes… j’aurais pu décédée à l’hôpital sans que ma famille ne soit au courant… vu que j’ai été hospitalisée juste à la sortie de l’avion (lors de mon retour a la maison, ramenée par une collègue), je n’avais pas pu le faire…
Pas de suivi médicale militaire dès mon retour au régiment, tout le monde s’en foutait.je suis allé à l’infirmerie, voir un médecin, pour expliquer toute la situation on m’a renvoyé en compagnie. Sans rien regarder ni faire… pour les gens j’étais guérie…
Tout le monde a vu mon comportement étrange… moi qui sortais facilement du 1260 en morse en dégradé, voilà que je devais refaire les leçons, impossible de passer la leçon 2 d’apprentissage…. Tout le monde a vu ma fatigue, mon incompréhension face a des cours que je connaissais, face a du matériel que j’avais utilisé pendant 5 mois d’opex, ma difficulté d’aller dans une autre compagnie, de m’orienter. Qui m’a aidée, soutenue ? La seule chose que l’on m’a dite c’est « ce n’est plus comme avant, tu ne fais plus autant d’effort » « c’est quoi ces résultats de LAS, tu te laisses aller » « fais-moi la fête tu iras mieux (moi qui ne sortait pas….). J’ai essayé d’expliquer que je me sentais mal, que j’allais mal, que quelque chose n’allait pas. On ne me faisait que des reproches, et les méchants s’en sont donné a cœur joie…
J’en ai parler au PEVAT qui m’a envoyé chier en me disant « ouais ben j’ai des problèmes aussi et je fais pas chier le monde moi »…. 1ere fois que je venais le voir…
Je n’étais pas un cancre, j’ai finis tous mes examens bien placée, souvent devant les garçons, j’ai finis mon opex avec les FS devant les garçons la encore et une caporale (je n’étais que 1ere classe en opex). Envoyée donc très tôt en opex. Envoyé au cme dans la foulée. Au cme on m’a déjà envoyé passer mes examens pour devenir analyste (complétement idiot ca, le chef de section s’est dit « se sentir obligé », de ce fait, de me donner mon cme, il ne pouvait plus me sentir ensuite), envoyée a st maix a 2 ans de service il y a 9ans… donc j’étais reconnue de mes pairs. Je préfère le dire avant qu’on ne me sorte que je n’étais surement pas un bon militaire. Pas aimée de certains, oui…. Quand on part en opex avant ceux de la promo d’avant… on se fait beaucoup d’ennemis…
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Après mon retour de st maix pour « dépression » le médecin ne comprenait pas ce que j’avais a l’époque, comment l’aurait-il pu, je ne le savais pas non plus. Ma compagnie a été odieuse avec moi…. J’étais une fainéante en vacances payée au frais de la princesse, une kassos…etc etc… aujourd’hui encore mon mari est parti en opex avec des gens de mon ancienne compagnie qui m’ont connu….a chaque fois il a rétablit la vérité a grand coup de documentation sur le sujet, et de tout ce qu’il pouvait montrer. Il a été horrifié d’entendre, encore récemment en opex, que j’étais une crassusseuse qui profitait du système….
Donc non. Ils ont tout pour se mettre au courant, mon numéro de téléphone est le même depuis longtemps, ils peuvent contacter mon époux (qui était dans le régiment d’à côté) pour le connaitre au cas où, ils ont notre adresse. J’habite a moins de 20 minutes du dit régiment. Ils pourraient apprendre, savoir, connaitre. Mais non se sont juste des connards fini.
J’ai retrouvé les photos de la chambre que nous avions à Abidjan… un lit que je partageais avec une autre féminine, sans moustiquaire, sans voile aux fenêtre, des moustiques partout….
Et des photos de notre « camp » en dehors du camp de l’onu... je crois (Yamoussoukro) qui n’avait pas voulu de femmes dans le camp. Nous avions dormi derrière les murs, dans la brousse, dans des moustiquaire déchirées qu’on avait réparées avec du duc tape… au mieux.. matériel dans un état pitoyable !
merci a ceux qui ont eu le courage de lire mes pavés tout ce temps, merci a vos messages de soutien, c'est pas rien vous savez quand toute une institution vous tourne le dos, juste un "bon courage" "toutes ms pensées"... ca donne du baume au cœur... car on finit par penser que c'est nous les coupables, les fautifs... dans l'histoire... vu comment on nous parle, vu comment on nous traite....
j'ignore maintenant ce qu'il va se passer, tout ce que j’espère... c'est que mon époux ira mieux et qu'il saura se remettre de cette guerre qui a foutu notre vie en l'air. pour moi c'est trop tard, je ne m'en remettrais sûrement jamais.
Quelquefois je me dis que j’aurais préféré mourir a l’hôpital ou m’être pris une balle.
Ainsi j’aurais peut-être pu conserver mon honneur, ma fierté et ma dignité.