" Vous le dites c'est une passion, alors ? La moindre des choses est de tenter d'atteindre son objectif principal. Il faut juste préserver ses arrières et prévoir une piste de repli...."
La moindre des choses? plus facile sur le papier qu'a réaliser....
Non, l'initiative de continuer vient de moi pour la poursuite d'études, c'est en tombant sur le programme de la licence pro "Systèmes informatiques et logiciels, option : Administration de systèmes, réseaux et applications à base de logiciels libres (ASRALL) " que je me suis dit "hey, mais c'est ce que je fais déjà tous les Week Ends depuis des années... " Le seul hic est d'y accéder. Après, c'est comme un poisson dans l'eau... La branche des Logiciels libres est en plein essor en plus, il manque d'administrateurs formés "http://www.lemondeinformatique.fr/les-dossiers/sommaire-lire-attention-a-la-penurie-de-competences-en-logiciels-libres-65.html".
En TP, tous ce que les autres étudiants font sur les serveurs windows, moi je le reproduis mais sur un serveur linux, je suis le seul de ma classe à faire cela.
Même durant mes stages, les patrons me confiaient la mise en place des proxy sous unix car si tous les administrateurs sont censés l'avoir vu durant leur formation, peu continuent de l'approfondir ensuite. Sauf les passionnés.
Ensuite, dans le domaine, c'est un gros avantage d'avoir un passé de militaire.
Au niveau comportemental. On est exigent, "carré", procédurié.
Autant en réseaux qu'en développement, je ne fais qu'appliquer ce que l'on m'a appris durant des années. c'est à dire que "la préparation mission" ici sur papier (préparation des schémas de réseaux, structure de l’algorithme en programmation, etc...) garante à + de 50% la réussite.
Peu de civils (dans ma classe) pensent à prendre le temps de tout caler sur papier avant de partir tête baisser...
On a l'habitude de travailler dans l'ordre et ça ne nous fait pas peur de commander.
Des fois en TP collectifs, je suis obligé d'intervenir
"Bon, on stop tout parce que là ça part dans tous les sens, réunion, qui fait quoi exactement? etc..." Et ça passe comme une lettre à la poste, faut y mettre plus de formes quand même qu'a l'armée mais ça optimise le taf, le résultat est toujours au rendez vous.
Des qualités recherchées par les entreprises je pense et qui s'appliquent à tous les corps de métiers.
Il ne faut pas avoir peur de les mettre en avant.
Une autre qualité que l'on a, c'est de connaitre nos défauts ou lacunes et on n'a pas peur de les
mettre en avant. Les "patrons" aiment cette transparence d’après le peu d'expérience que j'ai eut avec mes deux stages, ils n'auront jamais de mauvaise surprise. On ne travail pas pour nous mais pour atteindre un objectif "remplir une mission". Et ce n'est pas un problème si on joue franc jeu dès le départ.
Pour la mise en place de tel ou tel solution informatique, je sais que tel ou tel point je le maîtrise moins bien donc je dois le bosser. Donc je sais à l'avance que ça prendra un peu plus de délais, les patrons aiment ça être au courant.
Le souci du compte rendu aussi est apprécié des chefs d'entreprises, ils n'ont jamais de surprises, peuvent anticiper...
Un avantage que l'on a est que l'on accepte la critique et que l'on a pas peur de se remettre en question à chaque instant, "telle chose est mal faite, c'est mon pote à coté qui l'a décelé, ce n'est pas grave, je recommence et corrige." toujours dans le souci d'atteindre l'objectif fixé.
D’après les retours d'expériences post-stages en entreprises, on a vu des élèves ingénieurs (donc 10 fois + calés que nous en théorie) se casser le nez à cause de leurs comportements, des erreurs qu'ils ne corrigent pas, du "laisser-aller"...
Je ne sais pas pour les autres branches mais j'ai beaucoup discuté avec mes chefs d'entreprise durant les stages et en informatique, les diplômes ne font pas tout, un technicien peut avoir plus de compétences qu'un ingénieur. Ils m'ont donné des exemples et j'ai failli tomber de ma chaise, des stagiaires (ingénieurs) qui laissent derrière eux un travail pas terminé donc inexploitable ou qui ne sont même pas capable de mettre en place telle ou telle solution.
Le comportemental à une grosse importance en entreprise.
Une seule chose m'a été reproché durant un stage, qui je pense sera le lot de tous les militaires , c'est le souci de la rentabilité.
je m'explique, on préfère passer plus de temps sur une tache et rendre un travail finit.
Dans une entreprise ou le client paye le temps du technicien, surtout en temps de crise, ils préfèrent (du moins là ou j'ai effectué mes stages) avoir une solution "satisfaisante" et moins chère, voilà pourquoi par exemple tant d'entreprises se font pirater,etc..(les tpe,pme). ils n'ont pas voulu payer un peu plus pour que le travail soit fini, peaufiné à 100%, etc...
Chaque minute passé sur un ordi est facturé donc il faut aller vite et des fois au détriment de la qualité. Nous, on est pas habitué à rendre des trucs "à moité fini" ou fait "à la va vite"...pour cause de rentabilité.
Si j'ai préféré passer par un BTS plutôt qu'une formation type AFPA c'est pour avoir un diplôme reconnu de l'éducation nationale. Je basculerai d'un niveau V à un niveau III. ça ouvre les portes d'éventuelles poursuites d'études. Le formation est très bien conçu (le BTS SIO) et toutes les matières se complètent, le français, les maths, l'économie, le droit, l'anglais.
Durant mon dernier stage, j'avais beaucoup discuté avec le "technico-commercial" qui avait 15 ans de boutique. Je lui disait que c'était dommage car je voyais passer des annonces d'emploi ou je ne maîtrisais que 75% des compétences demandées. Il m'a dit "Tu sais, les entreprises cherchent toujours le "mouton à cinq pattes" ils en rajoutent toujours dans les compétences". à partir de 50% tu peux tenter ta chance (propre à l'informatique?) et dire que tu te formera sur le reste.
ça ne doit pas être facile votre poste car vous faite le lien entre deux mondes qui n'obéissent pas aux mêmes règles. Mais la transition s'est mieux passé que ce que je m'imaginait.
Notre capacité d'adaptation est aussi un plus dans ce domaine.
Pour moi, ça n'a pas été plus dur que de faire une opex. c'est pareil en fait, nouvel environnement, nouveau pays avec ses règles propres.
y'a un temps d'adaptation et après c'est bon, on est "comme à la maison".
On se fait tout un film pour pas grand chose au final.
Les deux ans d'anticipation préconisés (pour la reconversion) pour y réfléchir ne sont pas un luxe mais une nécessité quand même et c'est vrai qu'il est important des temps de pause pour s'y pencher. Il faut parfois se battre un peu avec le commandement pour prendre du temps pour s'occuper de sa reconversion.
La veille de mon départ j'étais encore en train de faire un marquage (de zone de saut) au lieu de faire mon circuit de départ.
Mais je me met aussi à la place des CDU, ils sont sans arrêt sur le fil du rasoir au niveau personnels dès qu'une mission tombe. C'est le jeu...donc il ne faut pas hésiter à monter au créneau pour dire stop des fois.
Pour moi, la période de préparation de ma reconversion s'est super bien passé parce que j'ai joué franc jeu dès le départ avec mon CDU. Dès que j'ai eut le calendrier de ma remise à niveau au GRETA je suis allé le voir, pas en lui imposant mais pour voir si ça collait à ses prévisions (c'était sur 6 mois, autant dire la difficulté pour un CDU de prévoir un EDT sur une période aussi longue pour un de ses personnels). Une manip régimentaire était prévu fin septembre ou il avait besoin de moi, j'ai donc décalé ces dates là auprès du GRETA et c'est passé comme une lettre à la poste.
(Au final je n'y suis jamais allé à la manip car je me suis cassé une vertèbre à ce qui aura été mon dernier saut en mili (pas de bol, le seul accident en 18 ans). Le vrai chat noir, un pb sur ma voile principale en saut de nuit, je tire le secours et il va s’emmêler dans l'autre....la totale. après + de 250 sauts en mili... Même dans le civil je n'ai jamais fait de "libé". C'était juste pas le jour...)
Juste pour dire que notre passif "mili" qui conditionne notre comportemental est aussi important que nos diplômes pour les employeurs. on est "presque" les seuls qui sont là 10 min avant le début du boulot, qui ne compte pas nos heures pour finir un taf, etc... ça pèse plus que l'on ne pense dans la balance.