Merci BTX pour votre article, très intéressant .
Y'a un autre point à souligner : qui aura le courage politique d'intervenir au sol après l'Irak et l'Afghanistan ? Les politiques aux USA et les pays membres de l'OTAN ont peut de chance de s'y engager sous peine de ne pas être réélu aux prochaines élections .
Et si la coalition intervient au sol, la situation ne risque t'elle pas de devenir encore pire, ça serai comme donner un gros coup de pied dans la fourmilière . Si ça passe comme dans les dernières guerres, il y'aura encore plus de perte civile, encore plus de haine envers l'Occident et la régions sera encore plus déstabilisée . Dans ces régions il y'a du pétrole, qui nous dit que les Américains résisteront à la tentation une fois la zone durement "libérée" . Ils viendront avec leur compagnies pétrolières s'établir en Syrie contre l'avis d'Assad et de la Russie, qui nous dit que le gouvernement de Syrie ne sera pas la prochaine cible ensuite ?
Mais en même temps, ont a des populations qui risquent tout simplement de disparaître alors qu'elle vivaient là depuis des milliers d'années . Si il n'y pas d'intervention, ils seront sauvagement massacrés pour une histoire d'ethnie et de religion . C'est un vrai crime contre l'humanité qui est train de se produire sous nos yeux .
J'aimerai revenir en arrière en citant un livre que je viens de lire ( je lis assez rarement, je l'avoue ), ce sont les mémoires de guerre du général De Gaulle, le premier tome . Pendant 2eme guerre mondiale, la Syrie et le Liban étaient une colonie Française sous contrôle de Vichy, chose que je ne savais pas . En 1941, les troupes Français Libres de De Gaulle et les forces Britanniques libéreront ce territoire avant que les troupes Allemandes n'y prennent pied totalement et menace les Alliés présent au Moyen Orient et en Afrique du Nord . C'est là que les problèmes commencèrent, ce territoire possède du pétrole .
"Tandis qu'Anglais et Français Libres, s'apprêtaient à y agir ensemble sur le terrain militaire, leur rivalité politique se dessinait derrière la façade . Auprès des états-majors alliés, autour de l'ambassade du Caire, à côté du haut commissariat britannique à Jérusalem, dans les communications que le Foreign office faisaient à Cassin, à Pleven, à Déjean, et que ceux me transmettaient de Londres, à travers les colonnes des journaux inspirés, notamment du Palestine Post, nous percevions les frémissements d'un personnel spécialisé, qui voyait s'ouvrir la perspective d'appliquer, enfin ! En Syrie des plans d'actions dès longtemps préparés . Les événements allaient y assurer à la Grande Bretagne un tel brelan d'atouts, politiques, militaires et économiques, qu'elle ne s'empêcherait surement pas de les jouer pour son compte .
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Mais il apparut tout de suite que les Anglais ne s'en contenteraient pas . Leur jeu, réglé à Londres par des instances bien assurées, mené sur place par une équipe dépourvue de scrupules mais non de moyens, accepté par le Foreign Office qui en soupirait parfois mais ne le désavouaient jamais, soutenu par le Premier ministre ( Winston Churchill*) dont les promesses ambiguës et les émotions calculées donnaient le change sur les intentions, visait à instaurer dans tout l'Orient, le leadership britannique .
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Si, à Damas et à Beyrouth même, les empiétements gardaient quelque apparence de discrétion, au contraire ils s'étalaient dans les régions les plus sensibles que les ambitions de L'Angleterre ou de ses féaux husseinites avaient visées de tout temps . En Djezireh, le commandant Reyniers, délégué du général Catroux ( Francais libre*), était traité comme un suspect par les forces Britanniques sur places et empêché de reformer les bataillons assyro-chaldéens et les escadrons syriens provisoirement dispersés .
A Palmyre et dans le désert sévissait M.Glubb, dit "Glubb-Pacha", commandant anglais de la "Transjordian Force" qui s’efforçait de rallier les tribus bédouines à l'Emir Abdullah . Dans le Hauran, les agents anglais faisaient pression sur les chefs locaux pour les déterminer à reconnaître, eux aussi, l'autorité d'Abdallah et à lui payer l'impôt . D'Alep, comme des Alaouites, venaient des rapports alarmants . Mais c'est surtout au Djebel Druze que les Britanniques manifestaient ouvertement leurs intentions . Pourtant, aucun combat n'y avaient lieu et il était entendu entre Catroux et Wilson que les troupes alliés n'y pénétreraient pas jusqu’à décision à prendre en commun . On peut juger de notre état d'esprit quand nous apprîmes qu'une brigade britannique s'y installait, que les escadrons druzes étaient d'office pris en charge par les Anglais, que certains chef, convoqués et indemnisés par M.Bass, dit "le comodore Bass", déclaraient rejeter l'autorité française, qu'a Soueïda, "la Maison de la France", où résidait notre délégué, était devenue, de force, le siège du commandement britannique, enfin, que celui-ci, en présence des troupes et de la population, y avait fait amener le pavillon tricolore et hisser l'Union Jack .
Il fallait tout de suite, réagir . Le général Catroux, d'accord avec moi, donna, le 29 juillet, au colonel Monclar l'ordre de se rendre immédiatement à Soueïda avec une solide colonne, de reprendre possession de la Maison de la France et de récupérer les escadrons druzes . Wilson, dûment avertis, m'adressa aussitôt un message quelque peu menaçant pour m'adjurer d'arrêter la colonne .[...]
En même temps, Monclar, arrivé à Soueïda, s'entendait déclarer par le commandant de la brigade britannique que "s'il fallait se battre, on se battrait" et répondait par l'affirmative . Les choses n'allèrent pas aussi loin . Le 31 juillet Monclar put s'installer à la maison de la France, y replacer solennellement les trois couleurs, caserner ses troupes dans la villes et reformer le groupe d’escadrons druzes sous les ordres d'un officier français . Peu après, les forces anglaises quittaient la région . Mais pour un incident réglé, beaucoup d'autres surgissaient partout . Wilson, d'ailleurs, annonçait qu'il allait établir ce qu'il appelait "la loi martiale" et prendre tous les pouvoirs ."
Déjà à l'époque et au même endroit, ont a une très belle contradiction . Dans ce conflit se mêlait combat contre le nazisme et intérêts économiques . Dans le livre, De Gaulle raconte que le Maréchal Foch lui à enseigné qu'une Alliance militaire ne peut fonctionner que si elle est désintéressée .