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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/07/05/au-sahel-l-armee-francaise-sera-desormais-en-soutien-23181.html

Au Sahel, l'armée française sera désormais "en soutien"

https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyMjAyNzNiYjRmNTE2NjYyYmY1Y2Q0NzYwYTVjNzJjNDY3ZDk?width=640&height=485&focuspoint=50%2C25&cropresize=1&client_id=bpeditorial&sign=f6b14a10ef8c7d2b374e5e8511a2299255d97d3f1c03252135b9aed37e75f018

Voici la transcription d'un entretien réalisé par Daphné Benoit de l'AFP avec le général Laurent Michon, le commandant de l'opération Barkhane. L'armée française compte changer de mode d'action au Sahel après son retrait du Mali, offrant désormais d'intervenir "en soutien" et non plus en substitution des armées locales, selon le commandant de la force française Barkhane.

Les militaires français ne seront plus que 2 500 environ au Sahel à l'issue de ce repli, qui ouvre une phase de coopération renforcée avec les autres pays de la région, en fonction de leurs besoins.

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Près de cinq mois après la décision de la France de retirer ses troupes du Mali, où en est-on de ce désengagement hors norme ?
Nous estimons que nous serons capables de quitter le Mali d'ici la fin de l'été comme demandé par la président de la République. Nous avons démonté les camps de Gossi et Ménaka et sommes passés en-dessous de 2 000 hommes au Mali. Et nous sommes maintenant en train de désengager la base de Gao.

Au total, 4 000 containers et un peu moins d'un millier de véhicules doivent partir du Mali. Le dispositif de recueil au Niger est en place. Il ne s'agit pas de redéployer Barkhane au Niger, mais sur le plan logistique, on a besoin de passer par ce pays. La menace terroriste n'est pas si importante sur l'axe Gao-Niamey. Les groupes armés reprennent du poil de la bête, notamment l'EIGS (Etat islamique au Grand Sahara) car nous n'agissons plus contre sa colonne vertébrale. Donc la menace existe toujours, mais elle est plus maîtrisable car ce corridor est très fréquemment utilisé par la Minusma, l'armée malienne et (la force française antijihadiste) Barkhane.

Pour moi, ce désengagement n'est pas un échec. Repartons des missions confiées : mettre l'ennemi à la portée des forces maliennes. L'armée malienne est passée de 7 000 à 40 000 hommes et Barkhane a participé à cette montée en gamme, tout en aidant à ce que les garnisons (...) cessent d'être submergées par les groupes terroristes, à qui nous avons fait baisser la tête.

 

Comment va évoluer la présence militaire française au Sahel et en Afrique de l'Ouest ?
Après le retrait du Mali, il devait rester environ 2 500 soldats français au Sahel à la fin de l'été. Mais cela dépendra avant tout des souhaits des Etats africains (...). Des échanges sont en cours entre les capitales africaines, Paris et les capitales européennes. Nous et les Européens allons vers davantage d'opérations de coopération, conditionnées de façon plus stricte aux demandes des pays africains, et qui viendront +en soutien de+ et non pas +à la place de+. Le Mali est un bon exemple: nous avons certes fait monter en puissance l'armée malienne (...) mais nous avons parfois agi à sa place. On a créé en mars un PC de partenariat à Niamey, qui a pour but de travailler avec des officiers africains insérés. C'est une forme de continuité, en réalité. Au Niger, cela fait plus d'un an qu'il y a un groupement français (à la frontière malo-nigérienne, ndlr) sous les ordres du général nigérien qui commande cette zone d'opération.

S'agit-il de moins prêter le flanc à des critiques contre l'ancienne puissance coloniale ?
La manipulation des populations existe, des mensonges énormes sont répandus selon lesquels nous armerions les groupes terroristes, nous kidnapperions des enfants, nous laisserions des charniers. Il est facile d'agiter un bouc émissaire auprès de personnes qui vivent des situations extrêmement difficiles sur le plan sécuritaire et humanitaire. Il y a eu une manoeuvre de désinformation sur les réseaux, avec des mercenaires de Wagner qui ont enfoui des cadavres à Gossi (pour accuser les militaires français, ndlr).

Pour la première fois, l'armée française a décidé d'expliquer comment les choses se passent en vrai, en déclassifiant et en montrant des images de drone. Ils vivent sur le pays, pillent, commettent des exactions, ont mis la main sur l'appareil de commandement de l'armée malienne et font des choses dans le dos des chefs. La meilleure réaction (...), c'est le respect de nos propres valeurs, c'est être clairs sur ce qu'on fait et laisser les journalistes africains et européens venir voir, faire du fact-check. La meilleure arme, c'est l'information vérifiée, recoupée.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/07/05/le-commandant-de-barkhane-redoute-un-coup-declat-des-jihadistes-dans-les-derniers-jours-du-retrait-du-mali/

Le commandant de Barkhane redoute un « coup d’éclat » des jihadistes dans les derniers jours du retrait du Mali

Opération Barkhane : « On a l'impression d'être confronté à une guerre sans  fin »

 

D’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…

Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.

« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.

Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.

Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.

Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.

Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.

« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.

Ya Rab Yeshua.

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  • 3 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/07/22/mali-le-camp-de-kati-attaque-par-de-probables-djihadistes-ce-23220.html

Le camp de Kati attaqué par de probables djihadistes ce vendredi matin (actualisé)

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Une attaque matinale a eu lieu, ce vendredi 22 juillet 2022 contre le camp de Kati au Mali, haut-lieu de l’histoire politico militaire malienne.

Cette attaque ne peut signifier que deux choses. Soit un nouveau coup d’État visant cette fois la junte dirigée par le colonel Assimi Goita, soit une attaque terroriste contre un site militaire situé aux portes de Bamako.

Les premiers rapports confirment la seconde hypothèse. Une attaque complexe à la roquette et au véhicule piégé a visé le camp Soundjata-Keïta, provoquant une riposte "vigoureuse" des forces armées maliennes qui ont perdu un soldat. 7 assaillants ont été tués et 8 capturés.

Ce scénario a été confirmé vers midi (heure française) par les FAMAs puis précisé avec un bilan plus précis:

 

Cette attaque, imputée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans qui ne l’a pas revendiquée toutefois, intervient après plusieurs attaques «complexes et simultanées» des djihadistes au cours des dernières heures dans plusieurs localités du nord de Bamako (Douentza, Koro, Thy, Bapho, Ségou, Kolokani), comme l’a annoncé l’état-major malien

Le raid de ce vendredi matin, s’il a bien été lancé par la Katiba Macina (le groupe du prédicateur peul Amadou Kouffa) et par l’une des cellules dormantes dont la présence est régulièrement évoquée, constituerait une première. Depuis 2013, aucune attaque n’a visé la capitale ou ses abords (Kati est à une quinzaine de kilomètres du centre de Bamako). Il témoigne d’une dégradation sécuritaire généralisée, avec une incapacité des forces de sécurité nationales à contrôler l’insurrection, même avec le soutien des Russes du groupe paramilitaire Wagner.

Pour le reste, beaucoup de rumeurs en circulation... A suivre.

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Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2022/07/29/ancien-du-1er-rpima-le-general-bruno-baratz-prend-la-direction-des-operations-francaises-au-sahel/

Ancien du 1er RPIMa, le général Bruno Baratz prend la direction des opérations françaises au Sahel

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Quand le général Laurent Michon prit le commandement de la force Barkhane durant l’été 2021, la décision de revoir le dispositif militaire français au Sahel avait déjà été annoncée. Et celui-ci devait reposer sur trois piliers : le contre-terrorisme avec les forces spéciales, chargées notamment de « neutraliser » les cadres jihadistes, la formation des forces armées des pays de la région qui en exprimeraient le besoin et la « réassurance » avec des capacités clés [appui aérien, renseignement, transport aérien, etc].

Dégradation des relations entre Paris et Bamako, arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner, sollicité par la junte malienne, lutte informationnelle quasiment incessante contre Barkhane, avec des conséquences sur le terrain, illustrées par la difficile progression d’un convoi logistique français entre Abidjan et Gao ou encore par la mise en scène macabre à Gossi, montée en puissance de certaines organisations jihadistes, à commencer par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], décision de M. Macron de retirer les troupes françaises du Mali, etc. Si sa prise de commandement devait intervenir à un moment « essentiel », probablement que le général Michon ne soupçonnait pas l’ampleur des difficultés qu’il allait devoir affronter.

Et nul doute que la partie ne sera pas plus facile par son successeur, le général Bruno Baratz, à qui il vient de transmettre la direction des opérations françaises au Sahel.

« C’est avec une grande fierté que j’ai l’honneur de prendre le commandement de l’opération Barkhane. La période qui s’ouvre, plus incertaine que jamais, nous exhorte à l’humilité et à l’audace », a d’ailleurs déclaré le général Baratz, au moment de prendre ses nouvelles fonctions.

Premier ordre du jour du GDI BARATZ commandant la force #Barkhane : « C’est avec une grande fierté que j’ai l’honneur de prendre le commandement de l’opération Barkhane. La période qui s’ouvre, plus incertaine que jamais, nous exhorte à l’humilité et à l’audace ». @EtatMajorFR pic.twitter.com/3wGMKDdvnQ

— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) July 28, 2022

 

Fils d’un gendarme originaire d’Oloron Sainte-Marie et passé par l’École spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion « général Georges Hamacek » – 1989-92] puis par celle de l’École d’application de l’Infanterie [alors implantée à Montpellier, ndlr], le général Baratz a accompli l’essentiel de sa carrière militaire dans les forces spéciales, plus précisément au sein du 1er Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] dont il devint le chef de corps en 2010.

Engagé à plusieurs reprises dans les Balkans, en Afrique, en Afghanistan et en Guyane [au titre de l’opération Harpie, menée contre l’orpaillage clandestin], le général Baratz a exercé différentes fonctions en état-major.

Breveté de l’enseignement militaire supérieur et titulaire d’un « master » spécialisé en management des risques internationaux obtenu en 2005 à HEC, Bruno Baratz a notamment été chef de cabinet du chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] et commandant des Éléments français au Sénégal, avant de prendre la tête du Commandement des forces spéciales Terre [CFST] en 2020. À noter qu’il a publié deux livres : « Le business en Irak, entre risques et opportunités » et « L’économie mondiale en mouvement, vers un nouvel environnement géo-économique ».

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Le général Baratz prend les rênes de Barkhane à un moment où le retrait du Mali est sur le point de s’achever, où les attaques de GSIM se rapprochent de Bamako et où la menace jihadiste s’étend au golfe de Guinée… Mais surtout, il lui reviendra d’appliquer une nouvelle feuille de route pour les opérations françaises au Sahel, avec un effectif réduit à 2’400 militaires.

« Nous opérons une réarticulation de notre dispositif en nous retirant du Mali parce que le cadre politique n’est plus là […], pour élargir notre dispositif, au-delà du Sahel, au golfe de Guinée et les pays de la deuxième ceinture qui ont à faire face maintenant à des groupes terroristes qui sont en train de s’étendre et de bousculer toute la région », a encore expliqué le président Macron, lors de son déplacement à Yaoundé [Cameroun], le 26 juillet.

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Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/08/06/mali-letat-des-lieux-de-la-base-de-gao-venant-detre-fait-le-retrait-de-barkhane-entre-dans-la-derniere-ligne-droite/

L’état des lieux de la base de Gao venant d’être fait, le retrait de Barkhane entre dans la dernière ligne droite

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Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a donné quelques précisions sur le retrait en cours de la force Barkhane du Mali.

« Venus à la demande du Mali en 2013, nous quittons ce pays à sa demande, dans le respect de sa souveraineté. Je constate que les autorités maliennes n’ont pas su, au cours de ces huit années, profiter du contrôle de la situation au niveau sécuritaire qui leur était offert pour trouver des solutions politiques. C’est entre autre le constat de cette impossibilité qui a prévalu dans la décision de retrait du Mali », a d’abord rappelé le général Burkhard.

Ce retrait, a-t-il continué, est une « opération logistique d’ampleur dans un Sahel très étendu, aux axes de communication peu développés avec toujours un risque sécuritaire élevé ». Et d’ajouter : « La manœuvre de désengagement en ordre et en sécurité, très lourde à exécuter, devrait être terminée d’ici à la fin de l’été ». À noter que le CEMA a également indiqué que Barkhane bénéficie « d’un appui américain dans le domaine du renseignement et de la logistique, ainsi que pour ce dernier aspect de l’aide, entre autres, des Émirats arabes unis, du Canada et du Qatar ».

Mali : L'état des lieux de la base de Gao venant d'être fait, le retrait de Barkhane  entre dans la dernière ligne droite - Zone Militaire

Quoi qu’il en soit, il semblerait que ce retrait sera accompli bien avant la fin de cet été… étant donné que, le 5 août, le colonel Yves Gastine a reçu une délégation des Forces armées maliennes [FAMa] pour effectuer l’état des lieux de la Plateforme opérationnelle Désert [PfOD] de Gao, laquelle aura été la principale base de la force Barkhane au Mali.

#Barkhane – Dans le cadre de la ré-articulation hors des frontières du #Mali, le colonel GASTINE, représentant du COMANFOR à #Gao, a reçu une délégation des @FAMa_DIRPA pour un état des lieux de la PfOD.#FAMA pic.twitter.com/fKktfX9hCa

— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) August 5, 2022

 

En règle générale, l’état des lieux d’une base précède de quelques jours la rétrocession officielle de celle-ci aux FAMa. La dernière en date est celle de Ménaka, rendue au Maliens le 13 juin dernier.

Depuis, et en moyenne, deux convois logistiques, composés d’environ 70 camions civils et alternativement escortés par les Groupements tactiques Désert « Via Domitia » et « Monclar », font chaque semaine le trajet entre Gao et Niamey, sous le regard vigilant des Mirage 2000D basés au Niger. Au total, et à ce jour, près d’un millier de conteneurs et une centaine de véhicules blindés ont quitté le territoire malien.

La rétrocession de la PfOD de Gao mettra ainsi un terme à neuf années de présence militaire française au Mali. Si Barkhane a infligé de lourds revers aux organisations jihadistes, en éliminant plusieurs de leurs chefs [dont, notamment, Abdelmalek Droukdel, l' »émir » d’al-Qaïda au Maghreb islamique, et Adnane Abou Walid al-Sahraoui, celui de l’État islamique au grand Sahara] et en dégradant leurs capacités, la menace qu’elles incarnent n’a pas disparu pour autant, comme en témoigne la récente attaque de la garnison de Kati, qui, située près de Bamako, est au coeur du pouvoir malien depuis le coup d’État d’août 2020. En outre, elle s’étend à d’autres pays du Sahel, voire au golfe de Guinée.

Devant les députés, le général Burkhard a réfuté l’idée d’un « échec stratégique ».

« L’échec est le fait des autorités maliennes, ce qui cependant n’est pas satisfaisant pour nous. Les Français, mais également les forces de la mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali [MINUSMA] et l’Union européenne, se sont engagés durant huit ans et ont subi des pertes. Le but était d’améliorer la situation sécuritaire afin de permettre aux autorités maliennes de trouver une solution politique. La solution militaire ne pouvait pas régler le problème malien. En huit ans, il n’y a pas eu un pas malien dans cette direction », a fait valoir le CEMA.

Photo : État-major des armées

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/08/08/mali-la-force-barkhane-a-neutralise-un-cadre-jihadiste-lors-dune-operation-au-nord-est-de-gao/

La force Barkhane a « neutralisé » un cadre jihadiste lors d’une opération au nord-est de Gao

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Alors que le retrait des troupes françaises du Mali est entré dans la dernière ligne droite, avec l’état des lieux de la Plateforme opérationnelle Défense [PfOD] de Gao, où, d’ailleurs, le dernier hangar pour hélicoptères vient d’être démonté, la force Barkhane continue ses opérations contre les groupes armées terroristes [GAT].

Ainsi, l’État-major des armées [EMA] a indiqué que la force française venait de « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou encore RVIM, lié à al-Qaïda, ndlr] ainsi que plusieurs de ses subordonnés au cours d’une intervention dans la zone de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao.

Mali : La force Barkhane a "neutralisé" un cadre jihadiste lors d'une  opération au nord-est de Gao - Zone Militaire

« En début de soirée [du 6 août, ndlr], le recoupement de différentes sources de renseignements a mis en évidence le regroupement de plusieurs cadres appartenant au RVIM.

La surveillance mise en place a permis de localiser avec précision, puis de neutraliser un cadre de ce mouvement et plusieurs de ses combattants », a expliqué l’EMA, sans donner plus de détails sur les moyens engagés lors de cette opération, menée dans un « contexte d’une menace de reprise des actions armées jihadistes au Sahel, dont les populations sont les premières victimes ».

Selon des sources citées par Wassim Nasr, journaliste de France24, cette opération de Barkhane – la première menée sous l’autorité du général Baratz – se serait soldée par la destruction d’un véhicule, dans lequel se trouvaient six individus. Ce qui suggère l’implication d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper. Il est aussi probable qu’il y ait une intervention au sol pour confirmer le résultat de la frappe.

La zone de Talataï est un « fief » du RVIM, lequel a récemment repoussé une attaque menée par l’État islamique au grand sahara [EIGS], en marge des récents combats d’Anderamboukane, où l’organisation jihadiste a affronté des combattants du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et du Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA].

#Mali dès les premiers combats d’#Anderamboukane entre l’#EI #Sahel et le #MSA #GATIA, le #JNIM #AQMI a mis en place un dispositif autour de la localité de #Telatai pour la protéger. Selon plusieurs sources ce dispositif a été attaqué par l’#EI aujourd’hui sans succès pic.twitter.com/wVdwrwfRS8

— Wassim Nasr (@SimNasr) July 14, 2022

 

Cela étant, cette intervention de Barkhane a été menée alors que le gouvernement malien de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France de juillet 2014 ainsi que, avec effet immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements]. Ce qui théoriquement, prive toute action française de base légale.

Or, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, un préavis de douze mois s’applique pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste. D’où les accusations de la junte malienne à l’égard de Barkhane, coupable, à ses yeux, d’avoir « violé » à maintes reprises une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants. Quoi qu’il en soit, Paris se défend de « toute violation du cadre juridique bilatéral » et considère par conséquent que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accords ».

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/08/13/barkhane-le-groupement-tactique-monclar-dejoue-une-attaque-jihadiste-sur-laxe-gao-niamey/

Le Groupement tactique « Monclar » déjoue une attaque jihadiste sur l’axe Gao-Niamey

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Peu avant de céder le commandement de la force Barkhane au général Bruno Baratz, le général Laurent Michon avait dit craindre un « coup d’éclat » des groupes armés terroristes [GAT] dans les derniers jours du retrait des troupes françaises du Mali.

Ce 13 août, et alors que celui-ci est sur le point de s’achever [avec, la semaine passée, le transfert de 150 conteneurs et d’un quarantaine de véhicules de Gao vers Niamey, au Niger], le Groupement tactique « Monclar », armé par la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [DBLE] a repéré un groupe de combattants jihadistes dans les environs de la localité de Tassiga, située sur à une quarantaine de kilomètres de la frontière nigérienne.

Au Mali, l'armée française a reconstruit le pont de Tassiga

Armés de fusils-mitrailleurs et se déplaçant à motos, les jihadistes cherchaient à se renseigner sur le dispositif de sécurité déployé par les militaires français dans le secteur. Mais ils n’ont guère eu le temps de poursuivre leur activité. Une fois repérés, ils ont ouvert le feu sur les légionnaires du GTD Monclar, qui ont immédiatement riposté.

« Dans sa riposte, Barkhane a mis hors de combat deux d’entre-eux, n’essuyant aucune perte de son côté », a indiqué l’État-major des armées [EMA], peu après cet accrochage. Et d’ajouter : « La mission première de Barkhane de lutter contre les groupes armés terroristes se poursuit aux côtés de ses partenaires sahéliens, en parallèle de la ré-articulation en bon ordre et en sécurité de son dispositif hors du Mali ».

Il s’agit de la seconde intervention de Barkhane contre un GAT en une semaine. En effet, dans la soirée du 6 août, la force française a mené une opération dans la région de Talataï, située à environ 200 km au nord-est de Gao, pour « neutraliser » un cadre du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, JNIM ou RVIM, lié à al-Qaïda].

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Par ailleurs, selon le dernier compte-rendu hebdomadaire des opérations de l’EMA, le GTD Monclar a mené, la semaine passée, une opération de sécurisation de la ville de Gao et de ses alentours, l’objectif étant de « protéger la force, dans le cadre de la ré-articulation du dispositif, ainsi que la population contre de potentielles exactions des GAT présents dans la région ». Cette mission a reposé sur un « dispositif léger et discret », composé de deux groupes d’infanterie et d’une unité de tireurs d’élite, appuyé par un hélicoptère d’attaque Tigre.

« Si la réarticulation prend du temps, c’est parce que nous souhaitons le faire en sécurité, en bon ordre et selon le mode d’action que nous avons déterminés, nous ne nous faisons rien imposer. […] Nous faisons les choses extrêmement sereinement », a récemment fait valoir le général Pascal Ianni, le porte-parole de l’EMA, à l’antenne de franceinfo.

Photo : État-major des armées

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/08/14/niger-des-manifestations-contre-la-presence-militaire-franca-23251.html

Niger, Burkina: des manifestations contre la présence militaire française

 

Une quinzaine d'organisations de la société civile nigérienne ont lancé, début août, un mouvement dénommé "M62: Union sacrée pour la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple", en vue de s'opposer à la présence militaire française au Niger.

Elles ont appelé à "une journée de protestation à travers l'organisation d'une marche pacifique suivie de meeting le mercredi 17 août 2022 à partir de 9h sur l'ensemble du territoire national notamment dans tous les chefs-lieux de communes, de départements et de régions". 

La mobilisation annoncée pour le 17 au Niger s'inscrit dans la dynamique observée au Burkina Faso voisin avec un rassemblement, vendredi dernier, dans la capitale. La police a dispersé vendredi à coups de gaz lacrymogène des manifestants qui tentaient de se rassembler à Ouagadougou pour protester contre la présence de la France au Burkina Faso.

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Rassemblés par petits groupes au rond-point des Nations unies, au coeur de Ouagadougou, les manifestants dont certains brandissant des drapeaux russes (voir ci-dessus), ont tenté de marcher en direction de l'ambassade de France, avant d'être dispersés par la police.

Ce rassemblement s'est tenu à l'appel d'une nouvelle coalition d'organisations rassemblées au sein du M30 Naaba Wobgo, du nom d'un ancien empereur mossi qui s'était opposé à la France au XIXe siècle. Le M30 demande "la rupture de tous les accords de coopération militaire et économique" et "la fin de l'expertise technique internationale".

Mouvement « M30 Naaba Wobgo» : le lancement se termine en queue de poisson  | Quotidien Sidwaya

En complément de cet article, ajout de BTX =

" Bobo-Dioulasso : Le Mouvement M30 Naaba Wobgo exige la rupture des partenariats français avec le Burkina

 
Bobo-Dioulasso : Le Mouvement M30 Naaba Wobgo exige la rupture des partenariats français avec le Burkina

 

Elles sont nombreuses ces personnes qui sont descendues dans les rues de la capitale économique, Bobo-Dioulasso, dans l’après-midi de ce vendredi 12 août 2022, pour dire non au « néocolonialisme français ». La manifestation est portée par le Mouvement M30 Naaba Wobgo pour exiger entre autres le départ de l’ambassadeur Luc Hallade, la rupture de tous les accords de coopération militaire et économique ainsi que la fin de l’expertise technique internationale et le retrait des assistants techniques des institutions burkinabè.

Malgré l’interdiction de la marche de protestation contre la politique française, les membres du Mouvement M30 Naaba Wobgo ont voulu se faire entendre à Bobo-Dioulasso. A cet effet, ils ont d’abord rencontré la presse bobolaise au « Jardin la renaissance » pour livrer le contenu de leur déclaration, puis pris d’assaut les artères du centre-ville pour une parade à motos. Dans leur déclaration, les militants du Mouvement M30 Naaba Wobgo ne sont pas allés du dos de la cuillère pour dénoncer « l’impérialisme occidental » et exiger le droit au respect, à la liberté et à la souveraineté nationale.

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L’arrivée des manifestants au « Jardin la renaissance » pour la conférence de presse

Ils invitent aussi le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, à se rallier au peuple burkinabè. « Nous ne sommes pas contre le MPSR, mais si le MPSR est un obstacle pour la paix au Burkina Faso, nous serons obligés d’aller contre lui. Si le MPSR veut nous bloquer la route contre nos revendications, nous serons obligés d’aller contre lui. C’est pourquoi nous demandons à ce que le MPSR se rallie aux aspirations du peuple ; que le président Damiba se rallie au peuple s’il veut son soutien », ont-ils prévenu.

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Les participants à la conférence de presse du Mouvement M30 Naaba Wobgo

Selon le coordonnateur régional dudit mouvement, Nestor Poodassé, cette marche a été voulue pour exiger un certain nombre de points. Il s’agit du départ de l’ambassadeur français au Burkina Faso qui aurait tenu des propos discourtois à l’endroit du gouvernement et du peuple burkinabè. Aussi, dans leur déclaration, ils exigent le retrait de tous les assistants techniques français des institutions burkinabè qui, selon eux, sont des sources d’aliénation, d’espionnage et d’otages des politiques de développement et de souveraineté du pays.

« Nous exigeons la résiliation immédiate des accords militaires avec la France et la suspension des accords économiques en retirant l’expertise technique internationale afin de réaménager ces accords pour un équilibre des intérêts gagnant-gagnants », a indiqué Nestor Poodassé. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Ya Rab Yeshua.

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Barkhane au Mali, c’est fini

 

Les derniers soldats français de l’opération Barkhane ont quitté le Mali ce lundi 15 août, au terme d’un tour de force logistique engagé il y a moins de six mois, annonce l’État-major des armées (EMA) par voie de communiqué.

 

Six mois pour quitter le Mali

« Aujourd’hui, un chapitre important de Barkhane se clôt », déclarait le général de division Bruno Baratz, commandant la force depuis fin juillet. Le redéploiement décidé le 17 février par la France, alors poussée vers la sortie par le pouvoir malien, s’est achevé hier avec la rétrocession de la Plateforme opérationnelle désert (PfOD) de Gao aux Forces armées maliennes (FAMa).
 

Le président de la République a rendu hommage à « l’engagement de tous les soldats qui, depuis neuf années, ont combattu les groupes armés terroristes [GAT] sur la terre malienne. Ils sont cinquante-neuf à avoir payé le prix de leur vie en combattant, aux côtés des armées africaines et européennes, pour notre sécurité et la sécurité des populations du Sahel ».

Lancée à l’automne dernier, l’évacuation des emprises françaises au Mali s’est déroulée en plusieurs phases et sans cesser le combat contre les GAT. Les trois bases du nord du pays, Kidal, Tessalit et Tombouctou sont les premières à être transférées aux FAMa entre octobre et décembre 2021. Suivront Gossi et Ménaka, d’avril à juin 2022. Troisième et dernière phase, le transfert de la PfOD de Gao, alors la plus grande française en Afrique de l’Ouest, aura exigé le déplacement de 1800 véhicules et 4800 containers vers Niamey, au Niger.
 

Le combat continue

« La profonde transformation de l’opération Barkhane ne se réduit pas à la fin de sa présence sur le territoire malien », poursuit l’EMA. Environ 3000 soldats français poursuivent le combat, essentiellement au Tchad et au Niger. La capitale tchadienne, N’Djamena, continuera d’héberger le poste de commandement interarmées de théâtre de Barkhane. Autre point d’appui majeur, l’emprise de Niamey accueille notamment le groupement tactique désert n°3.
 
« Alors que la situation sécuritaire reste fragile, nos Armées seront en appui opérationnel de nos partenaires face aux groupes armés terroristes. Comme nous l’avons fait au Mali, nous renforcerons nos actions de formation de leurs forces en matière de contre-terrorisme », soulignait le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, sur son compte Twitter.
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« Ce retrait du Mali ne diminue en rien la mobilisation de la France pour faire libérer notre compatriote M. Olivier Dubois », ajoute l’Élysée. Ce correspondant local pour, entre autres, Libération et Le Point est retenu en captivité depuis avril 2021 par le groupe djihadiste Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, ou JNIM). 

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Le Mali dit qu’il pourrait faire usage de la force en cas de violation de son territoire par l’armée française

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On aurait pu penser que, sitôt le dernier soldat français parti de Gao, la junte malienne allait mettre un terme à ses attaques informationnelles contre la France. Il n’en a rien été.

Alors que le retrait de la force Barkhane du Mali venait de s’achever, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a adressé un courrier à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité des Nations unies afin de réclamer une réunion pour évoquer les « actes d’agression » français.

Dans sa lettre, M. Diop a fait état de « plus de 50 cas délibérés de franchissement de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises sous différentes formes ». Ce qui n’est pas nouveau : en avril, le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, avait porté les mêmes accusations, après la mise en échec d’une tentative d’attaque informationnelle contre Barkhane, qui venait alors de quitter la base opérationnelle avancée de Gossi.

Pour rappel, grâce au survol de cette emprise par un drone Reaper, l’État-major des armées [EMA] avait pu diffuser des images montrant des « soldats de type caucasiens », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, en train d’enterrer des cadavres dans une fosse commune alors que, via les réseaux sociaux, de faux profils commençaient à prétendre que les militaires français avaient quitté Gossi en laissant un charnier derrière eux.

#Mali Le lettre soumise @AbdoulayeDiop8 au Conseil de sécurité, avec la vieille ficelle de transport aérien de jihadistes qu’on a vu proliférer en #Syrie et en #Irak de la part du regime et des milices chiites qui profitaient elles même du soutien américain face à l’#EI pic.twitter.com/OKbnzolOoK

— Wassim Nasr (@SimNasr) August 17, 2022

 

Visiblement, la mise en échec de cette tentative de manipulation fut difficile à avaler pour la junte malienne, qui promit alors une enquête… tout en accusant Barkhane de mener des actions de « subversion » dans le but de ternir l’image des Forces armées maliennes [FAMa]. Dans sa lettre, M. Diop reprend donc exactement les mêmes éléments de langage qu’en avril dernier…

Cependant, il avance d’autres faits, impossibles à vérifier en l’état… quand ils ne sont pas tout bonnement improbables. Ainsi est-ce le cas des allégations concernant l’attaque jihadiste de Tessit [où une quarantaine de soldats maliens ont perdu la vie], le 7 août dernier. Pour rappel, les FAMa affirmèrent, peu après, que les assaillants avaient bénéficié d’un « appui majeur et d’une expertise extérieure ».

Le chef de la diplomatie malienne en a dit davantage… quitte à se risquer à « mouiller » les forces britanniques. « Le 8 août, à 37 km de Tessit, un hélicoptère Chinook a survolé les renforts FAMa de Gao en mouvement vers Tessit, dans la direction opposée de progression. Le Chinook, surpris dans ses activités, a subitement repris de l’altitude. Les recoupements du Poste de commandement interarmées de théâtre [PCIAT] Est auprès des partenaires n’ont pas permis de confirmer l’origine de l’appareil », a-t-il écrit.

Seulement, les forces françaises ne possèdent pas de CH-47D Chinook [et elles le regrettent d’ailleurs…]. Et les seuls qui en disposent au Mali sont les militaires britanniques, pour appuyer leur contingent mis à la disposition des Nations unies. Cela étant, il est vrai aussi que la Royal Air Force a engagé ses appareils au profit de Barkhane.

Plus généralement, M. Diop assure que Bamako dispose de « plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions ».

Quoi qu’il en soit, pour la diplomatie malienne, ces actes qu’elle prête à la France « constituent une agression ». Et d’ajouter : « En cas de persistance dans cette posture qui porte atteinte à la sécurité de notre pays, le gouvernement du Mali se réserve le droit de faire usage de la légitime défense, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies ». Pour le moment, Paris n’a pas réagi.

Reste que la propagande anti-française, probablement inspirée par Moscou, fait des émules. Ainsi, les autorités nigériennes ont interdit une manifestation devant être organisée par le mouvement M62 pour demander le départ de Barkhane du pays.

Ya Rab Yeshua.

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Les paramilitaires russes ont déjà débarqué à Gao, que la force française Barkhane vient de quitter

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Comme cela fut le cas après le départ de la force Barkhane des bases qu’elle occupait dans le nord du Mali, les paramilitaires russes n’auront pas tarder à investir celle de Gao, qui a officiellement été rendue à l’armée malienne le 15 août.

En effet, c’est ce qu’ont rapporté les casques bleus allemands de la Mission multinationale intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], selon un rapport du commandement des opérations militaires conjointes de la Bundeswehr, cité par l’hebdomadaire Der Spiegel et l’agence de presse Reuters.

Ainsi, dans un premier temps, les militaires allemands [ainsi que leurs homologues britanniques] ont dit avoir observé deux avions à l’aéroport de Gao, à savoir un Embraer 314 Super Tucano (ci-dessous) et un L-39C Albatros, dont quatre exemplaires ont été livrés par la Russie à la force aérienne malienne la semaine passée.

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Puis, deux heures plus tard, « 20 à 30 personnes en uniformes militaires n’appartenant pas aux forces maliennes ont été vues en train de décharger du matériel d’un avion de transport malien [probablement l’un des deux CASA CN-295 reçus par Bamako, ndlr] », indique le rapport en question.

« Il s’agissait très certainement des membres des forces de sécurité russe, le L-39 ayant vraisemblablement été piloté par un Russe, les forces maliennes n’étant pas en mesure de l’utiliser », estime le document.

Le rôle que les paramilitaires russes auront à Gao n’est pas « immédiatement clair », indique le rapport. Mais « avec le déploiement de forces russes et l’arrivée de nouvelles capacités [avions d’attaque au sol] à l’aéroport de Gao, les forces maliennes continuent d’étendre leur zone d’opérations avec le soutien de la Russie vers le nord-est », souligne-t-il.

Étant donné la proximité de la MINUSMA avec les forces maliennes [et les paramilitaires russes] à Gao, le risque d’une attaque informationnelle du même type que celle menée contre Barkhane après la rétrocession de la base de Gossi aux FAMa, en avril, paraît assez faible… Même si on ne peut rien exclure.

Cela étant, les attaques contre la réputation de la France ne sont visiblement pas près de se terminer.

Selon Jeune Afrique, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a écrit au Conseil de sécurité des Nations unies, le 16 août, pour demander une réunion d’urgence sur la situation dans son pays et accuser Paris de fournir des renseignements et des armes aux terroristes… L’accusation n’est pas nouvelle : le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, l’avait proférée lors d’un entretien accordé à l’agence de presse russe Ria Novosti, en octobre 2021.

Quoi qu’il en soit, au Sahel, le format de la force Barkhane va être désormais divisé par deux, avec 2’500 soldats. Pour l’essentiel, son dispositif se concentrera sur le Niger [avec la base aérienne projetée de Niamey], le Tchad et le Burkina Faso, où le détachement de forces spéciales « Sabre » devrait être maintenu.

Photo : L-39C Albatros aux couleurs russes / Archive

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/08/17/barkhane-23257.html

Le combat continue en BSS avec un nouveau dispositif

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Les derniers soldats de la force Barkhane ont quitté le hub logistique de Gao, au Mali, lundi (voir mon post). Un "pion" de 150 militaires français a assuré la garde du camp avant de l'évacuer dans la nuit du 14 au 15 et de rejoindre le Niger vers 13h lundi (heure de Paris).

Ce "défi militaire logistique majeur, relevé en bon ordre et en sécurité et en transparence", a eu lieu dans un "contexte politique jugé incompatible", selon l'EMA.

Ce même EMA précise que le combat continue contre les GAT avec un nouveau dispositif sur quatre pays de la BSS où désormais quelques 3 000 soldats français de la force Barkhane sont encore présents: 

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Sur le plan logistique, cette réarticulation a été réalisée via 150 convois aériens impliquant plusieurs vols à chaque fois (l'EMA précise en particulier que 400 vols environs d'A-400M français ont été réalisés).

Les convois ont aussi été terrestres (60) et maritimes (5).

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  • 3 semaines plus tard...

https://www.forcesoperations.com/le-dernier-convoi-de-barkhane-au-mali-cible-par-une-attaque-terroriste/

Le dernier convoi de Barkhane au Mali ciblé par une attaque terroriste

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Le retrait de la force Barkhane du Mali a pu être mené à bien « malgré toutes les difficultés à affronter », rappelait jeudi dernier le nouveau porte-parole du chef d’état-major des armées, le colonel Pierre Gaudillière. Parmi ces difficultés, l’attaque d’un convoi logistique par un groupe terroriste deux jours avant le départ des derniers soldats français.

L’attaque du dernier convoi
 

De tous les matériels repositionnés au cours des six derniers mois, 90% l’ont été par la soixantaine de convois terrestres organisés entre la base de Gao et les plateformes logistiques installées au Niger. Ce défi « a été relevé, notamment, en continuant les actions de combat contre les groupes armés terroristes », souligne le colonel Gaudillière.

Le colonel Gaudillière nous parle de l'arrivée du Phénix - YouTube

Plusieurs incidents ont émaillé la manœuvre, dont l’un s’est déroulé au plus près du dernier convoi. « Dans les tous derniers moments de la présence de Barkhane au Mali, un convoi logistique, le 13 août 2022, a dû faire face à une attaque de GAT dans la région d’Ansongo ». Bilan : deux assaillants neutralisés, sans victimes ni dégâts matériels majeurs côté français.
 

Cet exemple « est particulièrement illustratif du fait que, bien que ce désengagement hors du Mali et cette réarticulation se soient passés de manière nominale, cela ne veut pas dire que c’était facile, cela ne veut pas dire qu’il n’y avait pas d’opposition de la part des groupements armés terroristes ».

Un effectif stabilisé à 3000 soldats
 

« Certains moyens ont été désengagés directement vers la France », explique le colonel Gaudillière. C’est le cas des Griffon, premiers véhicules du programme Scorpion déployés en opération extérieure. Une soixantaine de bungalows parmi les 1100 évacués hors du Mali ont été redirigés vers la Roumanie pour appuyer la Mission Aigle.

« Ce désengagement est toujours en cours. La majeure partie des véhicules et du fret acheminé vers le Niger n’a pas vocation à être employée au sein du nouveau dispositif réarticulé de l’opération Barkhane », complète le porte-parole. Le volume de force sera progressivement stabilisé aux alentours de 3000 soldats au cours des prochaines semaines, contre 4600 il y a six mois. 
 

Exemple parmi d’autres de cette réduction de voilure, le sous-groupement logistique n°1 « Acier » du groupement tactique désert logistique (GTD-LOG) a été dissous et est rentré en France.

Les capacités spécifiques sont également adaptées, là aussi avec des effectifs moindres. Le GTD Aérocombat a pris l’appellation de « Détachement de l’aviation légère de l’armée de Terre » (DET-ALAT). Idem pour les éléments engagés auprès des forces armées nigériennes, le GTD-Niger et le groupement commando Falco, dont les effectifs sont revus à la baisse.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/09/07/mali-letat-islamique-au-grand-sahara-sempare-de-la-localite-de-talataye-a-150-km-de-gao/

L’État islamique au grand Sahara s’empare de la localité de Talataye, à 150 km de Gao

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Malgré les coups portés par la force française Barkhane en 2020 et 2021 et la perte de ses principaux dirigeants, à commencer par son chef, Abou Walid al-Sahraoui, l’État islamique au grand Sahara [EIGS] demeure très actif , en particulier dans la région malienne de Menaka où, en mars dernier, il a lancé une offensive contre le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA, pro-Bamako].

« L’offensive visait la population touareg et les groupes armés touaregs, à savoir le MSA-D et le Groupe d’experts d’autodéfense des Touaregs Imghad et leurs alliés [GATIA]. Les principaux villages maliens situés le long de la frontière avec le Niger ont été les plus fortement touchés par ces attaques, notamment Inchinanane, Tamalelt et Anderamboukane, dans la région de Ménaka, et Talataye et I-n-Délimane, dans la région de Gao », a ainsi relevé l’Équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions visant la mouvance jihadiste, dans le 30e rapport qu’elle remis en juillet aux Nations unies.

En juin, l’EIGS a pris le dessus sur le GTIA 8 de l’armée malienne – en réalité commandé par un El Hadj Ag Gamou, un chef du GATIA – ainsi que sur les combattants du MSA avant de s’emparer de la localité d’Anderamboukane, située à la frontière avec le Niger.

Puis, ce 7 septembre, la localité de Talataye [dans les environs de laquelle Barkhane a mené l’une de ses dernières opérations avant son retrait du Mali, ndlr] a été le théâtre de violents combat ayant opposé l’EIGS à des combattants appartenant à différentes organisations armées, dont, selon l’AFP, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, affilié à al-Qaïda], cette région étant connue pour être l’un de ses fiefs.

Le Sahel dans la ligne de mire du groupe "État islamique au Grand Sahara" -  YouTube

Situé à 200 km, à vol d’oiseau, au nord d’Anderamboukane et à 150 km à l’est de Gao, Talataye occupe une position stratégique étant donné qu’elle se trouve au milieu de plusieurs zones d’influence de groupes armés.

« Les gens de l’EIGS sont arrivés cet après-midi sur des motos, les combats ont duré trois heures », a confié, à l’AFP, un combattant du MSA ayant affirmé avoir pris part aux combats. Ils « ont pris Talataye au crépuscule », a-t-il dit. Ce qu’un élu local a confirmé. « La mairie de Talataye et la ville sont aux mains de l’EIGS », a-t-il déclaré.

La localité de Talataye et ses environs avaient déjà fait l’objet d’attaques en mars dernier. Attaques qui, menées par des « éléments extrémistes », selon l’ONU, ont causé « la mort d’une centaine de civils ».

Si l’EIGS réussit à garder son emprise sur Talataye, alors il sera en mesure d’accentuer sa pression sur la ville de Ménaka, qui se trouve presque à mi-chemin d’Anderamboukane. À moins que les autorités maliennes, désormais appuyées par le groupe paramilitaire russe Wagner, finissent par réagir…

Cela étant, via un communiqué publié le 6 septembre, l’état-major des Forces armées maliennes [FAMa] a évoqué une reconnaissance aérienne « offensive » contre les « terroristes auteurs d’abus et de déplacements forcés des populations dans le secteur de Talataye ». Mais il n’a pas fourni de bilan, celui-ci étant en cours d’évaluation.

« Grâce aux actions offensives menées, nos forces armées ont remporté des victoires décisives contre les groupes obscurantistes. Ces actions ont également permis à l’État de réaffirmer son autorité sur une grande partie du territoire national », a déclaré Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne, quelques heures avant la prise de Talataye par l’EIGS.

Quoi qu’il en soit, cette situation ne peut qu’inquiéter le Niger. « Notre frontière avec le Mali est aujourd’hui sous la coupe de l’État islamique au Grand Sahara. Bamako n’a pas investi les postes militaires avancés à notre frontière. Le G5 Sahel est mort. Depuis le second coup d’État au Mali, Bamako est dans une fuite en avant qui l’isole en Afrique et nous prive d’une stratégie concertée et coordonnée pour lutter contre le terrorisme », avait ainsi dénoncé Mohamed Bazoum, le président nigérien, en mai dernier.

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/08/23/150-convois-aeriens-23271.html

150 convois aériens (dont les deux tiers avec des avions français) pour réarticuler Barkhane

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L’opération de ré-articulation logistique s’est faite en temps particulièrement contraint et dans un contexte sécuritaire dégradé.

Si la majorité de l’opération logistique s’est faite par voie routière, un pont aérien a été mis en place pour le fret nécessitant d’être désengagé plus rapidement, que ce soit vers la France, vers le Niger (Niamey) ou vers le Tchad et la Côte d’Ivoire (où le fret a été embarqué pour un transit maritime vers la métropole).

Les 150 convois mentionnés sur la carte concernent des vols stratégiques désignent, dans le contexte de la ré-articulation de la force hors du Mali, le mouvement d’un ou plusieurs avions aux capacités stratégiques, chargés de transporter du fret. Au bilan, ce sont plus de 300 vols d’ATS qui ont participé, comptant pour 12% de la ré-articulation de la force, en moins de six mois après l’annonce présidentielle de retrait du Mali.

Lors cette manoeuvre, le soutien de nos partenaires a été déterminant. La répartition des vols a été la suivante : environ 65% de vols avec moyens militaires français, 18% de vols partenaires et 17% de vols affrétés. Un pourcentage qui démontre l'amélioration des capacités patrimoniales depuis 2013 et Serval. Lors du lancement de cette opération, certains jours aucun avion tricolore ne se posait alors que les acheminements étaient assurés par les alliés et majoritairement par des affrétés. 

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/09/15/un-general-malien-appelle-les-civils-a-fuir-les-zones-convoitees-par-les-jihadistes/

Un général malien appelle les civils à fuir les zones convoitées par les jihadistes

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Le 7 septembre, à l’issue de violents combats l’ayant opposé aux Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] et au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA, pro-gouvernemental], l’État islamique au grand Sahara [EIGS] s’est emparé de la ville de Talataye, située à 150 km à l’est de Gao et à 200 km au nord d’Anderamboukane, localité qui, frontalière du Niger, est sous son influence.

Cela étant, si Talataye occupe une position « stratégique » pour contrôler les routes menant vers Gao, Ménaka et Kidal, les jihadistes de l’EIGS ne s’y sont pas attardés. Mais ils ont laissé derrière eux une ville ravagée… et les cadavres d’une quarantaine de civils. Ils « ont brûlé le marché et plusieurs habitations », a témoigné un cadre du MSA auprès de l’AFP.

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Les combats de Talataye ont fait suite à ceux d’Anderamboukane où, en juin, l’EIGS a pris le dessus sur le GTIA 8 des Forces armées maliennes [FAMa], une unité constituée principalement de Touaregs et commandée par le général El Hadj Ag Gamou, dont le statut est particulier puisqu’il est aussi le chef du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA], allié du MSA.

Mali : Gamou, un général aussi incontrôlable qu'indispensable – Jeune  Afrique

Justement, dans un message audio diffusé via les réseaux sociaux, ce vétéran du combat contre les groupes jihadistes a appelé les civils à quitter les zones où l’EIGS et le GSIM cherchent à étendre leur influence. « Il n’y a pas de forces armées ni aucune entité pour y garantir la sécurité des populations », a dit le général Gamou en langue tamashek. Ce document a été authentifié par l’AFP auprès d’un proche de l’officier touareg.

« Les ennemis prendront sûrement le contrôle de ces régions car aucune sécurité n’est là pour les en empêcher », a insisté le général Gamou, en citant notamment le village de Djebock, situé entre Gao et Talataye. Aussi a-t-il exhorté les civils à « s’installer dans les grandes villes pour leur sécurité et celle de leurs troupeaux en attendant le retour de la stabilité ».

Ce message audio a d’autant plus de « poids » que la parole du général Gamou est rare… Et il témoigne de la gravité de la situation dans cette partie du Mali. D’ailleurs, selon des données compilées par le journaliste malien indépendant Walid Ag Menani et évoquées par RFI, plus de 900 civils auraient été tués depuis le début de l’offensive lancée en mars dernier par l’EIGS dans le nord-est du Mali. Et plusieurs milliers de personnes ayant fui Talataye attendent qu’on leur vienne en aide quand environ 2000 autres ont réussi à rejoindre Gao. Selon les Nations unies, 50’000 déplacés ont trouvé refuge à Ménaka.

Pour le moment, le gouvernement de transition malien n’a pas réagi à l’appel lancé par le général Gamou. Et, lors des combats de Talataye, les FAMa ont fait le minimum, leur état-major ayant seulement fait état d’un « vol de reconnaissance offensive » dans le secteur, sans donner plus détails.

Ya Rab Yeshua.

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  • 3 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/09/30/putsch-au-burkina-faso -l-armee-de-nouveau-dans-la-rue-23352.html

Putsch au Burkina Faso ? L’armée de nouveau dans la rue

https://cdn-s-www.lejsl.com/images/46842168-B7EC-47EE-8A17-79E8725E68A4/NW_raw/a-la-television-le-porte-parole-du-coup-d-etat-declare-que-l-ancien-president-a-ete-renverse-ce-vendredi-photo-sipa-1664618428.jpg

La situation est extrêmement confuse depuis l’aube dans la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, où des tirs ont été entendus, notamment près d’un des grands camps militaires de la ville.

Cette situation volatile fait poser plusieurs questions.

Un coup d’État ?
S’agit-il d’un nouveau putsch, le second cette année après celui de janvier ?Des militaires lourdement armés ont pris d’assaut certains bâtiments officiels et contrôlent des axes stratégiques. La primature serait encerclée. Le signal de la télévision nationale est interrompu. Le sort du président, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba qui a pris les rênes du Burkina Faso, en janvier dernier est inconnu. On se souviendra que Damiba a limogé son ministre de la défense, Barthélémy Simporé, et l’a remplacé à ce poste le 12 septembre, assumant ainsi « les fonctions de ministre de la défense nationale et des anciens combattants ».
Une incursion djihadiste ?
Dans ce pays miné par les violences djihadistes, une attaque directe d’éléments d’un groupe armé terroristes n’est pas impossible. Rien, cependant, n’indique que ce scénario est le bon. Pourtant, les GAT (Groupes armés terroristes) sont en mesure de lancer des attaques d’envergure. 
Lundi, pour la deuxième fois en ce mois de septembre, une attaque majeure contre un convoi de ravitaillement en route pour la ville de Djibo, dans le nord du Burkina Faso, a causé la mort d’au moins 11 soldats. Une cinquantaine de civils sont quant à eux portés disparus. Cette attaque, que l'escorte militaire n'a pu enrayer, a ulcéré une partie de la population qui critique de plus en plus ouvertement la junte et son chef.
Les groupes djihadistes intensifient leur stratégie d’asphyxie sur les villes du nord et de l’est du pays, détruisant des ponts, établissant des check-points, afin d’isoler les villes et d’affamer les populations. Plus de 40 % du territoire est hors du contrôle de l’État, selon des chiffres officiels.

Burkina Faso | Culture, Facts & Travel | - CountryReports

Moscou en embuscade ?
Y aurait-il une main russe derrière les événements de ce matin ? On sait que la Russie tente de s’implanter dans le pays, copiant ce qui se fait en RCA et au Mali. Des vols d’avions russes ont été signalés ces derniers jours, à Ouagadougou, nourrissant des rumeurs d'arrivée d'éléments de la SMP Wagner.
Le directeur général de la Communauté des officiers pour la sécurité internationale (la COSI), Alexandre Ivanov, avait d’ailleurs ouvertement fait une offre de service le 25 janvier. La COSI déploie des instructeurs en RCA et elle se disait prête à « partager l’expérience acquise en RCA […] afin de constituer une armée prête à combattre et à maîtriser la situation sécuritaire en peu de temps ». Ivanov dans son communiqué rappelait que des « officiers de l’armée ont exigé les ressources nécessaires pour combattre les militants ». Seraient-ce ces mêmes officiers qui ont pris les armes ce matin et sont descendus dans la rue ?

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/10/01/le-capitaine-ibrahim-traore-prend-le-pouvoir-au-burkina-faso-apres-un-deuxieme-putsch-en-huit-mois/

Le capitaine Ibrahim Traoré prend le pouvoir au Burkina Faso, après un deuxième putsch en huit mois

Burkina: deuxième coup d'Etat en huit mois, le chef de la junte démis de  ses fonctions - Le Point

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Puis, début septembre, le Burkina Faso et le Mali firent part de leur intention de renforcer leur coopération militaire. Plus tard, en marge de l’Assemblée générale des Nation unies, le lieutenant-colonel Damiba rencontra Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, pour évoquer le « renforcement d’une coopération mutuellement bénéfique » entre Ouagadougou et Moscou.

Visiblement, et comme le Mali, le Burkina Faso intéresse la Russie. En janvier, Evguéni Prigojine, qui, proche du chef du Kremlin, a récemment admis être le fondateur du groupe paramilitaire Wagner, avait dit voir dans le renversement du président Kaboré le signe d’une « nouvelle ère de décolonisation ». Et, devant les difficultés à rétablir la sécurité dans leur pays, certains Burkinabè ne cachèrent pas leur penchant pour une aide militaire russe.

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Ouagadougou: Non,le Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana n'a pas été libéré

Puis, des manifestants se sont réunis pour exiger la libération du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana (ci-dessus), arrêté avant le putsch de janvier 2022 et accusé d’atteinte à la sûreté de l’État et le blanchiment de capitaux, ainsi que la démission du lieutenant-colonel Damiba. Et parmi eux, a constaté l’AFP, certains ont brandi des drapeaux russes et réclamé l’établissement d’une coopération militaire avec la Russie.

Cela étant, ces troubles n’étaient pas liés à une mutinerie… mais bien à nouveau coup d’État. En effet, dans la soirée, une quinzaine de soldats, en treillis, et pour certains masqués, ont pris la parole à l’antenne de la radiotélévision nationale.

Burkina Faso 🇧🇫: Le putschiste Paul-Henri Damiba vient d’être renversé par le capitaine Ibrahim Traoré 8 mois après avoir prêté serment en tant que président en février 2022. pic.twitter.com/P9UEx2eePm

— The Voice Of Congo (@VoiceOfCongo) October 1, 2022

 

« Le lieutenant-colonel Damiba est démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration », a annoncé l’un d’eux [un capitaine]. « Nous avons décidé de prendre nos responsabilités, animés d’un seul idéal, la restauration de la sécurité et de l’intégrité de notre territoire. […] Notre idéal commun de départ a été trahi par notre leader en qui nous avions placé toute notre confiance. Loin de libérer les territoires occupés, les zones jadis paisibles sont passées sous contrôle terroriste », a-t-il ensuite expliqué.

Et de préciser que, désormais, le nouvel homme fort du Burkina Faso est le capitaine Ibrahim Traoré, alors chef d’une unité des forces spéciales « Cobra », déployée contre les groupes jihadistes dans la région de Kaya [nord].

Évidemment, le gouvernement et l’assemblée législatives de transition ont été dissous. Et un couvre-feu a été instauré, les frontières aériennes et terrestres fermées.

Selon Africa Intelligence, ce nouveau putsch est survenu alors que la France était sur le point de « décaisser près de 15 millions d’euros d’aide budgétaire en faveur de Ouagadougou » et qu’un « programme de soutien militaire » était « également à l’étude afin de renforcer les forces armées burkinabè face à la pression accrue des groupes jihadistes ». Pour le moment, Paris n’a pas réagi à la prise de pouvoir du capitaine Traoré.

En revanche la Cédao a « condamné avec la plus grande fermeté la prise de pouvoir par la force qui vient de s’opérer » et estime « inopportun ce nouveau coup de force au moment où des progrès ont été réalisés […] pour un retour à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024 ».

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/10/03/burkina-a-qui-profite-le-coup-23357.html

A qui profite le coup ou la franche rigolade sous les kékés

 

Bref rappel avant toute chose:
- dans la soirée du 30 septembre,..................
- le 1er octobre, l'armée annonce ne pas reconnaître le coup d'Etat, Damiba appelle les putschistes à "revenir " à la raison. Les putschistes accusent la France d'aider Damiba, Paris dément. Des manifestants s'en prennent à des intérêts français, dont l'ambassade.
- le 2 octobre, Damiba accepte de démissionner, à condition que Traoré respecte un retour des civils au pouvoir d'ici deux ans. Le couvre-feu est levé et les frontières rouvertes.

A qui profite le nouveau putsch ?
- aux Burkinabé ? Malheureusement, non. Le peuple des villes a manifesté sa colère, trouvant un bouc-émissaire en la personne de la France.

Et après ? Si tout putsch débouchait sur une élévation du niveau de vie, sur un règlement des conflits politiques, sur une vraie concorde nationale pour faire face aux crises, ça se saurait... Le Burkina compte parmi les pays les plus pauvres au monde (il est classé 184e sur 191 par le Pnud en 2021).

Quelque 2,3 millions de personnes sont menacés par la crise alimentaire, un chiffre qui pourrait approcher les 3,5 millions pendant la période de soudure entre les récoltes, selon un rapport du ministère de l'Agriculture publié en mars. Et la situation pourrait bien ne pas s'améliorer de si tôt.


- aux militaires burkinabé ? A quelques-uns mais à pas à l'Institution militaire... Le capitaine Traoré a annoncé avoir reçu le soutien des différents chefs de l'armée en vue de "redynamiser" la lutte anti-jihadiste. Il en faudra plus pour que l'armée retrouve un peu d'unité et que pour que s'estompent les rivalités et ambitions personnelles. La "crise interne" n'est pas finie et de nouveaux revers des forces nationales sont à craindre.

- aux Russes (photo AFP ci-dessus) ? Peut-être. Mais ce n'est pas le nombre de drapeaux russes brandis dans les rues qui doit servir d'étalon.

Un coup sous influence russe ? comme le titre ce lundi Libération. C'est très probable du fait l'activisme de longue date de certains relais locaux de la Russie (on pense à  Anna Ratchina Coulibaly qui fait fonction de consule honoraire générale de la Fédération de Russie dans le pays depuis 17 ans) et des offres de service récentes de la COSI en janvier dernier.


- aux djihadistes ? Incontestablement, les GAT sont ceux qui vont bénéficier de cette nouvelle pitoyable étape. Depuis 2015, le Burkina Faso est le théâtre d'attaques perpétrées par des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda ou à l'Etat islamique. Chaque semaine, les populations font les frais de leurs exactions. Chaque semaine, l'armée nationale subit de nouveaux revers.

Désormais, ça doit être la franche rigolade sous les kékés. Et ce n'est ni Wagner ni la COSI qui vont effrayer les GAT.

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Centrafrique: les derniers militaires français sur le départ 

Centrafrique: les derniers militaires français sur le départ

J'avais consacré il y a quelques temps un post (un peu prématuré) à ce départ.

Selon l'AFP (mais sur place à Bangui, c'était un secret de polichinelle), les 130 derniers soldats français déployés en Centrafrique vont quitter le pays d'ici à la fin de l'année,  alors que le pays, en proie à une guerre civile, a recours à la milice russe Wagner.

L'annonce a été faite il y a quelques jours au gouvernement centrafricain par les autorités françaises locales.

L'armée française va donc quitter le pays après 62 ans de présence, même si la RCA est indépendante depuis août 1960. Présence car l'armée française est intervenue à plusieurs reprises dans le pays: dans les années 1979-1981 avec les opérations Caban et Barracuda, de 1996 à 1997 avec les opérations Almandin I, II et III, en 2003 avec Boali, et en 2016 avec Sangaris.

Le départ des troupes françaises de cet ancien bastion de la France en Afrique centrale devait intervenir dans les prochaines semaines et devait être achevé d'ici à la mi-décembre, avait précédemment confié à l'AFP l'une de ces sources civiles et militaires proches du dossier, précisant des informations dévoilées en septembre par la lettre Africa Intelligence.

Contacté par l'AFP, l'état-major français a refusé de commenter et de préciser l'agenda du désengagement.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/10/11/en-centrafrique-la-population-mitigee-face-au-depart-des-mil-23379.html

En Centrafrique, l'avis mitigé de la population face au départ des soldats français

Après 62 ans de présence, les 130 derniers soldats français déployés en Centrafrique devraient quitter le pays d’ici à la fin de l’année. Dans les rues de Bangui, les réactions sont partagées. Pour certains Centrafricains, la peur de voir la situation sécuritaire se dégrader prévaut, d’autres ne voient pas d’inconvénients à ce départ.

La correspondante d'Ouest-France, Barbara Debout, est allée recueillir l'avis d'habitants de la capitale. Son article est à lire ici.

Ya Rab Yeshua.

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  • 3 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2022/10/29/sahel-letat-major-nigerien-se-felicite-de-la-bonne-collaboration-avec-la-force-francaise-barkhane/

L’état-major nigérien se félicite de la « bonne collaboration » avec la force française Barkhane

Depuis que la force Barkhane a quitté le Mali, l’État-major des armées [EMA] met désormais l’avantage l’accent sur les opérations menées dans le cadre de l’Otan dans ses points de situation hebdomadaires. Pour autant, les militaires français restent très actifs au Sahel, comme en témoigne la communication que viennent de faire les forces armées nigériennes [FAN] via les réseaux sociaux.

Ainsi, entre juillet et octobre, quinze opérations franco-nigériennes ont été menées dans l’ouest du Niger, à la frontière avec le Mali. Soit dans une région soumise à une forte pression des groupes armés terroristes [GAT], en particulier de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Lors de ces opérations, « conjointement planifiées et conduites dans la zone de l’opération Almahaou, […] plusieurs plots logistiques et des moyens roulants ont été détruits » et « des armes, des munitions ainsi que des moyens de communication » ont été « saisis », a en effet indiqué l’état-major des forces nigériennes. Et celui-ci de faire état de l’arrestation d’une trentaine de suspects. À noter qu’aucun bilan sur les pertes éventuellement subis par les GAT n’a été avancé.

« Toutes ces actions qui cadrent parfaitement avec les objectifs de sécurisation de la zone ont contribué à l’instauration d’un climat de sérénité ayant favorisé la reprise des activités agro-pastorales », s’est félicité l’état-major nigérien.

🔔🔔🔔Partenariat Opérationel #FAN 🇳🇪 & @BARKHANE_OP
Le CEMA a au cours de la semaine présidé une rencontre entre les responsables de l’opération ALMAHAOU 🇳🇪et les partenaires🇫🇷 @BARKHANE_OP.https://t.co/kPifGH28DD pic.twitter.com/CzsVWw8SYz

— Forces Armées Nigériennes (@ArmeesNiger) October 28, 2022

 

Lors de ces opérations, Barkhane a notamment déployé un Groupement tactique interarmes [GTIA] auprès des forces nigériennes. Par moment, cet appui a été renforcé par un module « aérocombat » armé par deux hélicoptères, dont un Tigre [attaque] et un Caïman et prépositionné sur base de Ouallam. D’autres moyens aériens ont été sollicités, notamment pour préciser l’activité des GAT dans certaines zones.

Si une accalmie a pu être observée dans la région où ont oeuvré les forces nigériennes et françaises, il n’en reste pas moins que les groupes terroristes y sont toujours présents, comme l’a montré un attaque menée contre un convoi routier dans le secteur de Banibangou [11 tués, le 22 octobre, ndlr].

Cela étant, la menace jihadiste semble s’être déplacée vers la frontière séparant le Niger du Bénin, en particulier dans les environs de la localité de Dosso, par où passe un « corridor de ravitaillement en carburant et en logistique des terroristes » basés au Mali, selon le président nigérien, Mohamed Bazoum. D’ailleurs, en juillet, Niamey et Cotonou ont signé un accord prévoyant l’échange de renseignement et des opérations militaires conjointes afin de renforcer le combat contre les GAT.

Ya Rab Yeshua.

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https://www.forcesoperations.com/jusqua-quatre-ans-pour-regenerer-les-materiels-revenus-de-barkhane/

Jusqu’à quatre ans pour régénérer les matériels revenus de Barkhane

 

Après le défi logistique de la réarticulation de Barkhane, celui de la régénération des matériels désengagés du théâtre sahélien. Ceux du volet terrestre de l’opération nécessiteront parfois plus de quatre années de travail avant d’être à nouveau confiés aux régiments.  

 

D’après le directeur central de la Structure intégrée du maintien en condition opérationnelle des matériels terrestres (SIMMT), le général Christian Jouslin de Noray, plus de 700 matériels ont été identifiés et étaient en cours de tri sur place. À la mi-octobre, 180 avaient été rapatriés en France en priorisant ceux dont les forces ont le plus besoin, expliquait-il au cours d’une audition parlementaire sur le projet de loi de finances pour 2023.

 

« La réarticulation de l’opération Barkhane devrait redonner des marges de manœuvre à l’armée de Terre en termes de disponibilité des hommes et des matériels. Toutefois, l’état-major de l’armée de Terre anticipe d’importants surcoûts et un cycle de retrait et de régénération des véhicules très long », relève le député Renaissance François Cormier-Bouligeon dans un rapport pour avis sur le PLF 2023.

 

De fait, ces opérations de régénération pourraient prendre « entre 4 ans et 4 ans et demi », complète le député, chargé d’émettre un avis sur la préparation et l’emploi des forces terrestres. Principale cause avancée, la conjonction entre un terrain sahélien très abrasif, l’intensité et la durée des opérations et l’âge avancé de certaines flottes. La vitesse d’évacuation du théâtre, de même que les capacités des industriels à traiter les demandes sont d’autres facteurs qui peuvent peser sur le rythme de réinjection.

 

D’un parc à l’autre, les délais vont fortement varier. Si le cas du VAB est souvent cité, la patience est de mise en ce qui concerne VBCI, « dont un volume important projeté lors de l’opération Barkhane est en attente de régénération ». A contrario, les 32 Griffon envoyés au Sahel devraient être plus rapidement disponibles car ceux-ci n’ont été engagés qu’à partir de l’été 2021. Selon le rapporteur, la réinjection des matériels au sein des forces devrait débuter courant 2024.

 

La refonte toujours en cours de l’engagement au Sahel redonnera un peu de souffle à l’armée de Terre. Elle a déjà facilité l’envoi de moyens en Roumanie, « notamment des VBCI qui vont pouvoir être réinjectés plus facilement dans l’opération Aigle », et d’aborder plus sereinement un exercice Orion appelé à mobiliser beaucoup de potentiel.

 

Derrière, l’armée de Terre poursuit son effort d’amélioration de la disponibilité technique opérationnelle de ses matériels (DTO). Malgré « une légère atténuation de la cible cette année », le niveau de DTO s’élève à plus de 90% en moyenne en OPEX et plus de 70% en métropole. Et si des fragilités subsistent, celles-ci seront progressivement atténuées par des commandes de pièce de rechange, les nouveaux contrats de soutien et la poursuite des livraisons de véhicules SCORPION. L’effort est aussi financier, avec 184 M€ de crédits supplémentaires fléchés vers l’EPM en 2023.

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/11/08/macron-annoncera-mercredi-la-fin-officielle-de-l-operation-b-23441.html

Emmanuel Macron annoncera mercredi la fin officielle de l'opération Barkhane

 

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Clap de fin pour l'opération Barkhane! L'Elysée a déclaré ce midi que le président Macron annoncera demain la fin de l'opération française au Sahel qui avait succédé à l'opération Serval en 2014.

Lors de sa visite à Toulon, Emmanuel Macron prononcera un discours qui sera aussi "l'occasion d'annoncer une adaptation significative de nos bases en Afrique".

Parmi ces bases, outre celles du Burkina Faso, du Niger et du Tchad, il faut compter sur les bases des forces prépositionnées au Sénégal (400 h), en Côte d'Ivoire (900 h), à Djibouti (1500 h) et au Gabon (350 h)

Barkhane.
Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle reposait sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays d’Afrique de l’Ouest. Ses quelque 3 000 soldats au plus fort du déploiement avaient pour mission de lutter contre les groupes armés terroristes en coordination avec les partenaires africains et internationaux de la France mobilisés dans ce combat. 

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/01/4181279230.JPG

Cette décision fait suite à une autre annonce du Président de la République: le 17 février 2022, il avait décidé d'une réarticulation de la force hors du territoire malien. Cette réarticulation s'est achevée par la rétrocession de la base de Gao le 15 août 2022. Il reste encore plus de 2000 soldats français dans la bande sahélo-saharienne.

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Ya Rab Yeshua.

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  • 3 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2022/11/29/une-mysterieuse-frappe-aerienne-a-vise-le-groupe-paramilitaire-russe-wagner-en-centrafrique/

Une mystérieuse frappe aérienne a visé le groupe paramilitaire russe Wagner en Centrafrique

Groupe Wagner — Wikipédia

Qui a visé une base occupée par le groupe paramilitaire russe Wagner et les forces armées centrafricaines [FACa] à Bossangoa, dans le nord-ouest de le Centrafrique, dans la nuit du 27 au 28 novembre ?

Selon Bangui, un avion « venu de l’étranger » aurait en effet « largué des explosifs » sur une position tenue par les FACa et leurs « alliés » russes [c’est ainsi que sont désignés les mercenaires de Wagner par les autorités centrafricaines, ndlr] depuis que la localité Bossangoa a été reprise aux combattants de la Coalition des patriotes pour le changement [CPC] en février 2021.

« Ces explosifs ont occasionné d’importants dégâts matériels », a avancé le gouvernement centrafricain, via un communiqué. Et d’annoncer l’ouverture d’une enquête pour « situer les responsabilités » de « cet acte ignoble perpétré par les ennemis de la paix [qui] ne saurait rester impuni » ainsi que des « dispositions pour faire faire face à toute éventualité ».

Cela étant, Bangui affirme que « l’aéronef » aurait pris la « direction du nord » après avoir largué ses bombes sur la base occupée par les FACa et Wagner… Trois pays sont situés à la frontière septentrionale de la Centrafrique : le Cameroun [nord-ouest], le Tchad [nord] et le Soudan [nord-est]. Et Bossangoa est à moins de 200 km du territoire tchadien…

RCA : la candidature de l'ex-président François Bozizé à la présidentielle  invalidée - Financial Afrik

Par ailleurs, les relations entre N’Djamena et Bangui sont tendues. En effet, les autorités centrafricaines reprochent à leurs homologues tchadiennes de donner asile aux principaux responsables rebelles, dont l’ex-président François Bozizé, le chef du CPC. En outre, en mai 2021, le Tchad avait accusé les FACa d’avoir tué six de ses soldats lors de l’attaque d’un poste frontalier tchadien, menée vraisemblablement avec l’appui de Wagner.

Tchad : Timan Erdimi, le neveu terrible d'Idriss Déby Itno qui rêve de  marcher sur N'Djamena – Jeune Afrique

Wagner justement… En février dernier, Timan Erdimi, le chef de l’Union des forces de la résistance [UFR], un groupe rebelle tchadien, a demandé le soutien du groupe paramilitaire russe pour « chasser » le président du Comité militaire de transition, savoir Mahamat Idriss Déby. Finalement, il s’est rallié au pouvoir tchadien…

Quoi qu’il en soit, certains témoignages recueillis par l’AFP au sujet de la frappe aérienne ayant visé Wagner à Bossangoa évoquent un avion « qui faisait peu de bruit ». Ce qui exclut, a priori, un survol à basse altitude de la cible, laquelle aurait été touchée par « quatre bombes », larguée visiblement avec précision.

« C’est un avion sans lumières et que l’on n’a pu identifier, la cible était l’usine de coton que les Russes et les forces armées utilisent comme base, il n’y a pas trop de dégâts », a dit Pierre Denamguere, le maire de la ville. À noter qu’il n’a pas été fait état de morts et de blessés.

Pour rappel, la force aérienne tchadienne est dotée d’avions d’attaque au sol Su-25 « Frogfoot ». Sont-ils en mesure d’effectuer des frappes aussi précises durant la nuit ? Rien n’est moins sûr… En outre, la France dispose de Mirage 2000D basés à N’Djamena. D’ailleurs, ceux-ci ont été sollicités, par le passé, pour fournir un appui à la Mission des Nations unies en Centrafrique [MINUSCA] et aux FACa… Mais les forces françaises ont toujours agi à la demande des autorités centrafricaines.

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/11/30/benin-23500.html

Le Bénin, nouvelle cible des djihadistes, renforce ses moyens de défense

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Longtemps épargné par les GAT (groupes armés terroristes), le Bénin fait face depuis un an à la multiplication d’attaques djihadistes (la plus récente a eu lieu le 24 novembre). Des groupes islamistes sont aujourd’hui bien implantés dans le nord de ce pays aux portes du Sahel.

Que l'aventure commence…. — La Libre Afrique

Pour lutter contre cette vague djihadiste, le Bénin a renforcé sa présence militaire et policière dans la zone et ses forces (les FAB) seront bientôt épaulées par l’armée rwandaise. Les unités béninoises bénéficient aussi du soutien américain en matière de formation; cette année à plusieurs reprises des formateurs US ont travaillé avec des unités locales dont le 1er bataillon de commandos parachutistes.

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/01/00/1343485962.jpg

Le pays compte aussi sur le soutien de la France qui forme des militaires béninois et fournit du matériel. Le 25 novembre dernier par exemple, 20 véhicules tout-terrain ont été livrés.

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/02/665036963.jpg

Ces véhicules, essentiels dans les opérations conduites par les FAB aux frontières nord du pays, permettront une plus large autonomie des unités sur le terrain ainsi qu’un meilleur appui feu.

Cette cession s’accompagne d’une formation dans le domaine de la conduite et de la maintenance des véhicules. Pour l’occasion, trois instructeurs des Eléments Français du Sénégal (EFS) ont conduit un Détachement d’Instruction Technique (DIT) auprès de vingt pilotes et de cinq maintenanciers béninois.

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/12/15/clap-de-fin-en-centrafrique-les-130-derniers-soldats-francai-23537.html

Clap de fin en Centrafrique: les 47 derniers soldats français ont quitté Bangui

 

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/00/01/3229186950.3.jpg

Ce 15 décembre, les 47 derniers militaires français sous commandement national présents en République centrafricaine au sein de la mission logistique (MISLOG) ont quitté le pays à bord d’un avion militaire à destination de Paris, selon l'état-major des Armées.

Cette mission qui mobilisait environ 130 militaires français n’avait plus de justification opérationnelle, a précisé l'EMA

Le camp de M’Poko a été rétrocédé en bon ordre aux autorités centrafricaines le 13 décembre.

Cette manœuvre logistique et administrative s’est déroulée en transparence et en liaison constante avec les autorités centrafricaines. Elle a été coordonnée étroitement avec la MINUSCA et EUTM-RCA, les deux missions internationales qui utilisent également de camp de M’Poko. Jusqu’à leur départ, les militaires français ont continué de remplir leur mission logistique, mais aussi les actions de soutien à la population centrafricaine, notamment en faveur de la jeunesse.

Voir ici et ici mes deux derniers posts sur ce départ. 

Ya Rab Yeshua.

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  • 1 mois plus tard...

https://www.opex360.com/2023/01/26/la-france-annonce-le-retrait-de-ses-forces-speciales-du-burkina-faso-et-rappelle-son-ambassadeur/

La France annonce le retrait de ses forces spéciales du Burkina Faso et rappelle son ambassadeur

 

Comme la République centrafricaine et le Mali, et après avoir connu deux coups d’État successifs en 2022, le Burkina Faso a amorcé un rapprochement avec la Russie. Et, à en croire le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, les nouvelles autorités burkinabè auraient déjà sollicité le groupe paramilitaire russe Wagner. Ce que Ouagadougou a cependant démenti.

Quoi qu’il en soit, et comme le Mali avant lui, le Burkina Faso a décidé de dénoncer l’accord militaire qu’il avait signé avec France en décembre 2018. Ce texte devait alors permettre de renforcer la coopération en matière de contre-terrorisme et donner un cadre juridique à la présence du détachement de forces spéciales « Sabre » [TF Sabre] dans les faubourgs de Ouagadoudou.

« La France restera un partenaire indéfectible face [au] défi » du terrorisme, avait assuré le président Macron, à l’époque. Ce qui s’était ensuite traduit par des opérations de la force Barkhane menés au Burkina Faso, notamment depuis le Mali.

Par la suite, sur fond d’une campagne anti-française inspirée et encouragée par la Russie, les relations entre le Mali et la France se détériorèrent jusqu’au point de rupture. Ce qui décida Pars à retirer ses troupes de ce pays… et à mettre un terme à la force Barkhane. Pour autant, les missions de la TF Sabre, concentrées sur la « neutralisation » des chefs jihadistes, n’étaient pas remises en question.

Seulement, après le Mali, le Burkina Faso a également été le théâtre d’une campagne anti-française orchestrée par la Russie. Et les deux coup d’État menés en 2022 ont fait le reste…

Le 21 janvier, l’Agence d’information burkinabè [AIB] a révélé l’existence d’un courrier selon lequel Ouagadougou entendait dénoncer l’accord de coopération militaire signé en décembre 2018 et demander le départ de la TF Sabre de son territoire. Et cela, après avoir demandé le départ de Luc Hallade, l’ambassadeur de France au Burkina Faso.

Fin de mission au Burkina Faso pour Luc Hallade

Cette demande a-t-elle surpris les autorités françaises? En tout cas, le lendemain, le président Macron a dit attendre des « clarifications » de la part des autorités burkinabè. Et d’estimer qu’il fallait « garder beaucoup de prudence » dans cette affaire.

Ces « clarifications » n’auront pas tardé à être donnée… puisque, le 23 janvier, le gouvernement burkinabè a confirmé ses intentions… Puis, à Paris, le ministère des Affaires étrangères a indiqué avoir « reçu formellement la dénonciation […] de l’accord de 2018 relatif au statut des forces françaises présentes » au Burkina Faso.

« Conformément aux termes de l’accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite », a-t-il précisé à l’AFP. La France respectera « les termes de cet accord en donnant suite à cette demande », a ensuite ajouté le Quai d’Orsay, le 25 janvier. Cela étant, celui-ci a également annoncé le rappel de l’ambassadeur de France au Burkina Faso « pour mener des consultations sur l’état et les perspectives de notre coopération bilatérale ».

En règle générale, le rappel d’un ambassadeur marque un mécontentement, voire une brouille diplomatique. Dans ce cas précis, l’annonce faite par la diplomatie française coïncide avec la demande des autorités burkinabè de remplacer M. Hallade. Est-ce une façon d’arrondir les angles ? La suite le dira.

https://images.rtl.fr/~c/2000v2000/rtl/www/1521111-chrysoula-zacharopoulou-est-visee-par-deux-plaintes-pour-viol.jpg

Tout dépendra de l’arrivée éventuelle du groupe Wagner dans le pays. « Chaque choix a des conséquences », avait fait valoir Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, lors d’une visite à Ouagadougou, à la mi-janvier. L’aide française au développement [un milliard d’euros entre 2011 et 2021, ndlr] pourrait être suspendue, comme pour le Mali.

Géographie du Niger — Wikipédia

Quoi qu’il en soit, la TF Sabre, avec ses 400 opérateurs, aura quitté le Burkina Faso « d’ici la fin février » et le retrait de tous les matériels devra avoir été terminé « d’ici la fin avril », selon un « source proche du dossier », citée par l’AFP. A priori, elle devrait se redéployer au Niger.

Ya Rab Yeshua.

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  • 1 mois plus tard...

https://www.opex360.com/2023/03/22/barkhane-des-operateurs-de-drones-mq-9-reaper-armes-ont-recu-la-croix-de-la-valeur-militaire-pour-la-premiere-fois/

Des opérateurs de drones Reaper armés ont reçu la Croix de la valeur militaire pour la première fois

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Il y a quelques années, l’US Air Force peinait à trouver suffisamment de spécialistes pour mettre en oeuvre ses drones MQ-9 Reaper et RQ-4 Global Hawk. En effet, compte-tenu du rythme opérationnel [notamment lors des engagements en Afghanistan et en Irak], cette filière était alors perçue comme une voie de garage, les promotions étant plutôt rares, faute de pouvoir disposer de temps pour préparer les examens pour espérer atteindre le grade supérieur.

Un autre frein au recrutement était lié au manque de reconnaissance des opérateurs de drones. Et cela tenait au fait que, mettant en oeuvre des drones depuis le Nevada, à plus de 11’000 km des zones d’action, ils ne risquaient pas leur vie, contrairement à leurs camarades engagés sur des théâtres d’opérations. D’ailleurs, le Pentagone dut reculer quand il proposa de créer, à leur intention, une médaille devant avoir un rang égal, si ce n’est supérieur, à celles destinées à distinguer les militaires ayant connu l’épreuve du feu.

En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a jusqu’ici réussi à éviter de tels écueils. D’abord, les équipages de drone MQ-9 Reaper sont engagés au plus près de la zone d’action. Ainsi, ils ont été « projetés » au Niger, dans le cadre de l’opération Barkhane, désormais terminée. En outre, mais cela va changer à l’avenir, après la création d’une filière de télé-pilotes « ab initio », les pilotes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont généralement issus du personnel navigant, pourvu qu’ils aient au moins la qualification de sous-chef de patrouille.

Quant à la reconnaissance, les « équipages » de drones sont éligibles aux mêmes distinctions que leurs camarades.

Ainsi, le 21 mars, sur la base aérienne 709 de Cognac, et pour la première fois depuis que l’AAE met en oeuvre des drones MALE armés au sein de la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque [ESRA], trois membres d’équipages de Reaper se sont vus remettre la Croix de la valeur militaire [CVM] au titre de leurs actions durant l’opération Barkhane.

« La cérémonie s’est déroulée en présence de l’ensemble des unités de la base aérienne et a mis à l’honneur des aviateurs qui se sont particulièrement distingués lors de missions de guerre en opérations extérieures, les récompensant pour leurs actions exemplaires au Sahel », a ainsi souligné le ministère des Armées.

Le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], qui a évoqué des « actions décisives » au Sahel, a ainsi remis la croix de la valeur militaire avec étoile de bronze à deux capitaines, l’un en tant que télépilote de Reaper, l’autre en qualité de « commandant d’escadrille et de coordinateur tactique ». La troisième croix a été remise par le général Vincent Coste, le commandant de la Brigade aérienne de l’aviation de chasse [AAC] à la capitaine « Lysiane », également coordinateur tactique.

Pour rappel, un « équipage » de drone MQ-9 Reaper se compose d’un pilote, d’un opérateur « capteur », d’un coordinateur tactique [qui est, en quelque sorte, le « chef d’orchestre » de la mission] et d’un opérateur « images ».

Le communiqué du ministère des Armées n'a pas précisé la nature des actions qui ont valu à ces trois officiers la Croix de la valeur militaire… En outre, l’AAE et l’État-major des armées [EMA] sont discrets sur les missions effectuées par les Reaper au Sahel. Cependant, dans son dernier numéro, le magazine Raids a pu obtenir quelques chiffres restés longtemps sous le boisseau.

Ainsi, depuis décembre 2019, les Reaper engagés dans l’opération Barkhane ont largué 181 bombes guidées laser GBU-12, ce qui représente la « moitié des frappes aériennes françaises ». Et, depuis leur déploiement à Niamey, en 2014, ils ont « accumulé 55’000 heures de vol ».

« Armés depuis 2019, les Reaper assurent des missions de surveillance, reconnaissance, renseignement en temps réel, appui aérien, frappe de précision, protection de site ou encore, coordination des moyens aériens. Les drones sont indispensables à la réalisation des missions aériennes », a rappelé le ministère des Armées.

Ya Rab Yeshua.

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