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Face aux ambitions territoriales chinoises, la France et le Japon vont intensifier leur coopération navale


BTX

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Paris rappelle à la diplomatie chinoise que « la France et l’Europe ne sont pas des paillassons »

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Ces derniers jours, l’ambassade de Chine en France n’a pas toujours eu une attitude très diplomatique… Tout est parti de l’intention exprimée par le groupe d’amitié France-Taïwan du Sénat de se rendre prochainement  à Taipei.

Or, considérant l’île comme une « province rebelle », Pékin s’oppose à tout contact officiel avec les autorités taïwanaises. Ce qui a valu aux parlementaires concernés une ferme mise en garde adressée par l’ambassade de Chine. Ils « peuvent décider librement de leurs projets de déplacement et de leurs contacts » mais le « gouvernement chinois prendra les mesures en conséquence », a-t-elle ainsi prévenu.

Et d’insister, dans un courrier adressé le 16 mars à Alain Richard, le chef de ce groupe d’amitié : « Les sénateurs français, en tant que membres de l’institution française, se doivent de respecter [le] principe [d’une seule Chine] et s’abstenir de toute forme de contacts officiels avec les autorités taiwanaises. »

La diplomatie française a aussitôt réagi à cette mise en garde chinoise en affirmant que les « sénateurs […] sont libres de rencontrer qui ils veulent lors de leurs déplacements. »

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Dans le même temps, via Twitter, Antoine Bondaz, spécialiste de l’Asie à la Fondation pour la recherche stratégique [FRS], a apporté son soutien aux parlementaire en parlant d’une « injonction inadmissible » à l’égard des sénateurs et d’une « interférence flagrante ». Ce qui lui a valu en retour d’être traité de « petite frappe » par l’ambassade de Chine.

Puis cette dernière a justifié son attitude en y remettant une couche en qualifiant M. Bondaz de « troll idéologique », de « hyène folle » et de « vilain ». « Il y a des gens qui souhaitent voir la diplomatie chinoise devenir une diplomatie d »agneaux’, qui encaisse les attaques sans broncher. Cette époque est bel et bien révolue. L’Ambassade de Chine en France a l’importante mission de contribuer à l’amitié et à la coopération entre la Chine et la France. Avec les amis, nous avons le cœur rempli de chaleur. Quant aux vilains, nous les traitons comme il faut », a-t-elle affirmé.

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Au lendemain de la publication de cette diatribe, soit le 22 mars, le ministère français des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Chine, Lu Shaye.

« Les insultes contre des chercheurs indépendants et la polémique avec des élus de la République sont inadmissibles et n’ont aucune place dans les relations que l’ambassade de Chine est chargée de contribuer à développer entre la France et la Chine », a fait valoir Agnès von der Mühll, la porte-parole du Quai d’Orsay.

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Il était également question d’aborder le sujet des sanctions prises par Pékin en représailles de celles décidées par l’Union européenne concernant la répression contre la minorité musulmane des Ouïghours dans le Xinjiang.

Seulement, le diplomate chinois ne se rendra pas à cette convocation, ce 23 mars. « L’Ambassadeur LU Shaye ne s’est pas rendu aujourd’hui au MAE français en raison d’agenda. Demain, il s’y rendra pour entreprendre des démarches auprès de la partie française sur les sanctions imposées par l’UE aux individus et aux entités chinois et les questions liées à Taiwan », ont indiqué ses services, un brin désinvolte.

 

« Le problème d’agenda, je n’y crois pas trop et ça ne marche pas dans ce sens là », a réagi Clément Beaune, le secrétaire d’État chargé des affaires européennes. « Ni la France ni l’Europe ne sont des paillassons. Quand on est convoqué, quand on est ambassadeur, on se rend à une convocation au ministère des Affaires étrangères », a-t-il continué, sur les ondes de France Info. « Nous attendons le plus rapidement possible que cette convocation soit honorée », a-t-il conclu.

Ce n’est pas la première fois que Lu Shaye est convoqué par le Quai d’Orsay en raison de propos jugés déplacés, voire calomnieux, à l’égard de la France. Cela a en effet le cas en avril 2020, après la publication d’une tribune sur la gestion de l’épidémie de covid-19.

Ya Rab Yeshua.

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La Chine lorgne sur le récif philippin « Julian Felipe », où elle a envoyé 220 navires de sa milice maritime

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Entre 1994 et 1995, la Chine envoya des « pêcheurs », appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia],  dans les environs du récif philippin Mischief, situé dans l’archipel Spratley, dans le sud de la mer de Chine méridionale.

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Et, profitant de l’absence de la marine des Philippines, elle y entreprit d’y construire des structures sur pilotis. Évidemment, Manille protesta… mais Pékin répondit qu’il ne s’agissait que d’abris pour les pêcheurs.

Puis, quatre ans plus tard, il s’avéra que les constructions sur le récif avait plutôt une finalité militaire… Certes, le gouvernement philippin protesta à nouveau. Mais les choses n’allèrent pas plus loin, afin de ne pas envenimer la situation. Depuis, l’APL y a établi une base.

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En 2012, le même scénario se répéta, avec, cette fois, le récif philippin de Scaborough, situé au large de l’île de Luçon, dans le centre-est de la mer de Chine méridionale.

Là, Manille saisit la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye, qui, en juillet 2016, lui donna raison, estimant que la Chine avait violé les droits souverains des Philippines dans leur zone économique exclusive [ZEE] et rejetant ainsi les prétentions chinoises au motif qu’elles ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Un verdict que Pékin refusa, le qualifiant de « nul et non avenu. »

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Cela étant, Manille n’alla pas plus loin… en raison de l’arrivée au pouvoir de Rodriguo Duterte. À peine élu, ce dernier s’empressa de réorienter la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie, aux dépens des États-Unis. Et les conflits territoriaux furent mis en sourdine grâce aux milliards d’investissements alors promis par Pékin.

En 2019, une flottille de 200 navires, appartenant à la milice maritime chinoise, fut signalée dans les environs de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley.

Mais le président Duterte ne cacha pas son exaspération face à cette incursion. « Je ne vous l’ordonne pas et je ne vous le demande pas non plus à genoux, je vous dis simplement de ne pas toucher à Pag-asa, car j’y ai des soldats. Si vous y touchez, ce ne sera plus la même chose. Je demanderai aux soldats de ‘préparer une mission-suicide' », déclara-t-il, à l’occasion de la commémoration de la bataille de Bataan.

Par ailleurs, l’opinion publique philippine étant plutôt hostile à « l’expansionnisme » chinois et les investissements promis par Pékin ne s’étant pas concrétisés [seulement deux projets ont été lancés… et ils sont à l’arrêt], le président Duterte a amendé sa politique.

En 2020, Manille a ainsi publié une déclaration de solidarité avec le Vietnam, après qu’un navire de la garde-côtière chinoise a coulé un bateau de pêche vietnamien en mer de Chine méridionale. Et, en juillet, le ministère philippin des Affaires étrangères a émis une note pour appeler Pékin à se conformer au verdict énoncé par la CPA de La Haye au sujet du récif de Scarborough.

Pour autant, et quelles que soient ses relations avec les Philippines, la Chine n’a pas l’intention de renoncer à ses prétentions territoriales. Si elle semble avoir abandonné la partie – pour le moment – pour l’île de Pag Asa, elle lorgne désormais sur le récif de Whitsun [encore appelé « Julian Felipe » à Manille], situé au sud-ouest de l’archipel Spratley, à 320 km de l’île philippine de Palawan.

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En effet, 200 navires de la milice maritime chinoise y ont été repérés dans les environs par la marine et les garde-côtes philippins.

Les premières constatations ayant été été faites le 7 mars, il aura fallu attendre deux semaines pour que le ministre philippin de la Défense, Delfin Lorenzana, fasse une déclaration officielle.

« Nous appelons la Chine à immédiatement cesser cette incursion et à rappeler ces bateaux qui violent nos droits maritimes et s’infiltrent dans notre territoire souverain », a dit le ministre, via un communiqué publié le 21 mars. « Ceci est clairement une action provocatrice visant à militariser la zone. Il s’agit de territoires qui se trouvent largement à l’intérieur de la Zone économique exclusive des Philippines », a-t-il ajouté.

Et Manille a dit réfléchir à la « réaction appropriée » pour protéger les pêcheurs philippins et les ressources maritimes du pays tout en maintenant la paix et la stabilité dans la région. De son côté, le ministre philippin des Affaires étrangères, Teodoron Locsin, a adressé une note de protestation diplomatique à Pékin.

Ce 22 mars, l’ambassade de Chine aux Philippines a dit avoir « pris note » de la protestation de Manille… Mais elle a nié la présence de « prétendus navires de la milice maritime chinoise à Niú è jiāo » [le nom chinois du récif en question, ndlr].

Et d’ajouter : « Niú è jiāo appartient à l’archipel Nansha [nom chinois des îles Spratleys, ndlr], qui fait partie de la Chine. Les navires de pêche chinois pêchent dans eaux adjacentes depuis de nombreuses années. Récemment, certains bateaux de pêche chinois se sont abrités près de Niú è jiāo en raison de conditions de mer agitées. Il est normal que les bateaux de pêche chinois se mettent à l’abri dans de telles circonstances. Il n’y a pas de milice maritime chinoise comme on le prétend. Toute spéculation à ce sujet n’aide rien mais provoque une irritation inutile. On espère que la situation pourra être gérée de manière objective et rationnelle. »

Seulement, les bateaux en question sont toujours présents dans la zone concernée…

« Le commandement occidental des Forces armées des Philippines a ordonné l’envoi de moyens de l’armée de l’air et de la marine pour effectuer des patrouilles de souveraineté aérienne et maritime afin de documenter le rapport » sur la violation chinoise, a fait savoir un porte-parole militaire, le 21 mars.

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Le résultat de ces patrouilles a été communiqué le lendemain par le général Cirilito Sobejana, le chef d’état-major philippin. « Ils sont toujours là et nous les comptons soigneusement », a-t-il en effet dit à la presse. « L’armée continue de surveiller la situation dans le respect des lois internationales et de la préservation du statu quo dans la mer des Philippines occidentale », a-t-il précisé.

Photo : Gouvernement des Philippines

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/03/27/la-chine-fait-une-demonstration-de-force-en-envoyant-20-avions-militaires-dans-les-environs-de-taiwan/

La Chine fait une démonstration de force en envoyant 20 avions militaires dans les environs de Taïwan

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Le 25 mars, le ministère taïwanais de la Défense a officiellement dévoilé les conclusions de sa revue de défense quadriennale, lesquelles avaient déjà été évoquées dans les grandes lignes par l’agence Reuters, la semaine passée.

Ainsi, face à la menace d’une invasion par la Chine, qui considère Taïwan comme une province rebelle, le document insiste notamment sur la nécessité de doter les forces taïwanaises de capacités de frappe à longue porté, afin de tenir à distance l’Armée populaire de libération [APL].

Mais cette revue s’inquiète surtout des tactiques chinoises consistant à oeuvrer en-deçà du seuil d’un conflit, avec des opérations militaires et paramilitaires de faible intensité consistant à déstabiliser et à harceler l’île. Ce qui passe par une « guerre cognitive et informationnelle » ainsi que par l’envoi régulier de navires et d’avions dans les environs de Taïwan afin d’épuiser les ressources des forces taïwanaises.

Or, au lendemain de la publication de cette revue quadriennale et alors que Taipei et Washington devaient signer un protocole d’accord visant à établir une coopération entre la garde-côtière taïwanaise et l’US Coast Guard, l’APL a envoyé pas moins de 20 avions dans la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de Taïwan. Jamais une formation chinoise d’une telle ampleur n’avait été observée.

Dans le détail, cette dernière était composée de deux Y-8 ASW [lutte anti-sous-marine], d’un KJ-500 AEW&C [alerte avancée], de douze avions de chasse [dont 10 J-16 et 2 J-10], d’un appareil de renseignement Y-8 et de quatre bombardiers stratégiques H-6K.

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En janvier, l’APL avait également envoyé dans l’ADIZ taïwanaise une formation aérienne assez conséquente, avec 14 aéronefs. Ces derniers avaient évolué au sud-ouest de l’île, sans s’aventurer dans le canal de Bashi, qui mène vers la mer des Philippines. Cette fois, les bombardiers H-6K et l’un des Y-8 ASW sont allés plus loin, comme pour prendre à revers la défense taïwanaise et attaquer la côte orientale de Taïwan, où sont implantés les importantes bases aériennes de Chiashan et Taitung, lesquelles ont été « durcies » pour se protéger des tirs de missiles et des raids aériens.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/03/29/manille-envoie-des-avions-de-combat-surveiller-la-flottille-chinoise-amarree-au-recif-julian-felipe/

Manille envoie des avions de combat surveiller la flottille chinoise amarrée au récif Julian Felipe

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Jusqu’à présent, les 12 avions de combat FA-50 « Golden Eagle » acquis en 2015 par les Philippines auprès du constructeur sud-coréen KAI ont essentiellement été sollicités pour effectuer des frappes contre des positions tenus par des groupes jihadistes et la rébellion communiste dans le sud de l’archipel.

Désormais, ces appareils sont engagés dans une mission d’une toute autre nature : surveiller les 180 à 200 navires de pêches qui, soupçonnés d’appartenir à la milice maritime chinoise, sont actuellement ancrés près du récif Whitsun [ou « Julian Felipe »], situé au sud-ouest de l’archipel Spratley, à 320 km de l’île philippine de Palawan. L’annonce en a été faite le 27 mars, par Delfin Lorenzana, le ministre philippin de la Défense.

Les avions militaires philippins sont « envoyés quotidiennement pour surveiller la situation », a-t-il en effet déclaré, via un communiqué publié une semaine après celui dénonçant la présence de la flottille chinoise près du récif en question. Présence qui avait été constatée dès le 7 mars, mais qui probablement, est beaucoup plus ancienne.

« Nos moyens aériens et maritimes sont prêts à protéger notre souveraineté et nos droits souverains », a poursuivi le ministre philippin. « Nous sommes prêts à défendre notre souveraineté nationale et à protéger les ressources marines des Philippines. Il y aura une présence accrue de navires de la marine et de la garde côtière pour effectuer des patrouilles de souveraineté et protéger nos pêcheurs dans la mer des Philippines occidentale », a-t-il également ajouté.

« J’assure notre peuple que nous nous attaquons à la situation. Nous maintenons notre position appelant au retrait immédiat des navires chinois du récif Julian Felipe », a conclu M. Lorenzana.

Le KAI F/A-50 Golden Eagle est un avion de combat léger supersonique [pouvant voler à Mach 1,4], disposant d’un rayon d’action d’environ 1.800 km. Il est doté d’un canon A-50 de 20 mm et peut emporter des missiles air-air AIM-9 Sidewinder, des missiles air-sol AGM-65 Maverick ainsi que des roquettes Hydra et des bombes guidées [Mk82, 83, 84, CBU-58]. Il a également la capacité de mettre en oeuvre des nacelles de reconnaissance et de guerre électronique.

Les F/A-50 philippins sont en service au sein du 7e escadron de chasse « Bulldogs », installé sur la base aérienne Cesar Basa, près de Manille.

Pour rappel, la Chine nie l’appartenance de ces navires de pêche à sa milice maritime tout en faisant valoir que le récif « Julian Felipe », qu’elle appelle « Niú è jiāo », fait partie de l’archipel Nansha [nom chinois des îles Spratleys, ndlr], qui « fait partie » de son territoire.

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Quoi qu’il en soit, l’annonce du ministre philippin a été critiquée par le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC]. « Les survols quotidiens effectués par des avions de chasse philippins au-dessus de bateaux de pêche chinois s’abritant des intempéries près d’un récif chinois dans la mer de Chine méridionale sont inappropriés et pourraient enflammer les tensions et provoquer des accidents », a-t-il prévenu, ce 29 mars, en citant des « experts militaires chinois ».

« Les Philippines devraient agir avec retenue et ne pas envoyer d’avions ou de navires de guerre pour perturber les activités normales […] de navires de pêche chinois, ce qui pourrait attiser les tensions entre les deux pays », a estimé l’un d’eux. D’autant plus que, a-t-il ajouté, les « manœuvres de vol à très basse altitude pourraient également être difficiles pour les pilotes car ils risquent de s’écraser. »

Par ailleurs, Manille a également l’intention d’évoquer la question des constructions sur le récif de Subi [ou Zamora] qui, contrôlé par la Chine, est situé à 13 nautiques de l’île philippine de Pag Asa [ou Thitu], qui abrite une base militaire.

À l’origine, il s’agit d’un atoll fermé, n’émergeant qu’à marée basse. Or, à partir de 2014, Pékin l’a transformé en île artificielle pour faire une base aéronavale, avec une piste aéronautique de 3000 mètres.

Photo : Gil Nartea/Malacanang Photo Bureau

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/04/06/manille-met-en-garde-pekin-contre-des-hostilites-indesirables-en-mer-de-chine-meridionale/

Manille met en garde Pékin contre des « hostilités indésirables » en Mer de Chine méridionale

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Depuis plusieurs semaines, plus de 200 « navires de pêche » soupçonnés d’appartenir à la milice maritime chinoise ont jeté l’ancre près du récif philippin « Julian Felipe » [ou Whitsun Reef], officiellement, selon Pékin, pour se protéger des mauvaises conditions météorologiques.

À Manille, on sait à quoi s’en tenir : à deux reprises, la Chine a envoyé sa milice maritime dans près de îlots et récifs philippins qu’elle convoitait. Cela s’est en effet produit pour l’atoll de Mishief, dans les années 1990, ainsi que pour celui de Scaroborough, en 2012.

Aussi, les ministres philippins de la Défense et des Affaires étrangères ont eu beau protester et multiplier les annonces sur l’envoi des garde-côtes et d’avions de combat dans les environs du récif Julian Felipe, rien n’y fait. Et, dans ses réponses, la Chine affirme invariablement que ce dernier fait partie des îles Spratleys [ou Nansha], dont elle revendique la propriété.

Alors qu’il avait amorcé un rapprochement avec Pékin au début de son mandant, en 2016, le président philippin, Rodrigo Duterte, est jusqu’à présent resté en retrait dans cette affaire. Mais son principal conseiller, Salvador Panelo, est monté au créneau, le 5 avril. « Les incursions chinoises produisent une tache » sur les relations entre les Philippines et la Chine et « peuvent déclencher des hostilités indésirables que les deux pays préféreraient éviter », a-t-il dit. Et d’ajouter : « La question du différend territorial doit être réglée par des négociations diplomatiques ou par le droit international » mais « notre souveraineté n’est pas négociable. »

Le porte-parole de M. Duterte, Harry Roque, a ensuite enfoncé le clou lors d’une conférence de presse. « Nous n’abandonnerons même pas un seul pouce de notre territoire national ou de notre zone économique exclusive », a-t-il dit.

La diplomatie chinoise n’a pas réagi aux propos des proches de Rodrigo Duterte. En revanche, elle ne s’est pas privée de le faire avec ceux que le ministre philippin de la Défense, Delfin Lorenzana, a tenus, les 3 et 4 avril.

Dans un premier temps, M. Lorenzana a de nouveau exigé le départ des navires de pêche chinois du récif Julian Felipe, contestant l’argument du mauvais temps avancé par Pékin.

« L’ambassadeur de Chine a beaucoup d’explications à donner. Selon notre dernière surveillance maritime et aérienne, il y a encore 44 navires chinois qui se trouvent près du récif Julian Felipe Reef. […] Je ne suis pas un imbécile. Le temps a été clément jusqu’à présent, ils n’ont donc aucune autre raison de rester là-bas. Ces navires devraient être sur le point de partir. Partez maintenant! », a affirmé le ministre philippin.

Puis, le lendemain, il s’en est pris aux revendications de Pékin en mer de Chine méridionale. Revendications qui, selon un avis rendu en 2016 par la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye, « n’ont aucun fondement juridique. » C’est d’ailleurs ce qu’il a rappelé. « Le mépris total de l’ambassade de Chine à Manille à l’égard du droit international est consternant », a-t-il lancé. « Les revendications des Philippines reposent sur des bases solides, contrairement à celles de la Chine », a-t-il insisté.

L’ambassade de Chine a réagi en produisant la même réponse qu’elle avait faite il y a deux semaines. « Niu’e Jiao [nom chinois du récif Julian Felipe, ndlr] fait partie des îles chinoises Nansha. Les eaux autour de Niu’e Jiao sont un lieu de pêche traditionnel pour les pêcheurs chinois depuis de nombreuses années. Les pêcheurs chinois pêchent dans les eaux pour leur subsistance chaque année. Il est tout à fait normal que les bateaux de pêche chinois pêchent dans les eaux et s’abritent près du récif en cas de mer agitée. Personne n’a le droit de faire des remarques gratuites sur de telles activités », a-t-elle affirmé, appelant les autorités philippines concernées à éviter « toute remarque non professionnelle susceptible de susciter davantage d’émotions irrationnelles. »

Puis, ce 6 avril, le ministère chinois des Affaires étrangères a haussé le ton. « La Chine exhorte les Philippines à cesser les allégations sans fondement sur la question de la mer de Chine méridionale », a déclaré Zhao Lijian, un porte-parole, avant de qualifier « d’illégale » la « sentence » rendue en 2016 par la CPA de La Haye.

« Nous espérons que les Philippines adopteront un point de vue objectif et correct et cesseront immédiatement leurs allégations sans fondement afin d’éviter tout impact négatif sur les relations bilatérales ainsi que sur la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale », a-t-il ensuite conclu.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/04/08/ladministration-biden-met-la-chine-en-garde-contre-toute-action-agressive-a-legard-des-philippines/

L’administration Biden met la Chine en garde contre toute action agressive à l’égard des Philippines

L'USS Gerald-Ford, le nouveau porte-avions géant de l'US Navy | Les Echos

Quand, en 1994, Pékin envoya sa milice maritime dans les environs du récif de Mischief, qui leur appartenait, les Philippines jugèrent préférable de ne rien faire, si ce n’est de protester pour la forme, pour éviter une escalade des tensions. Depuis, cet îlot de l’archipel des Spratleys, en mer de Chine méridionale, est passé sous contrôle chinois… Et une base militaire y a été construite.

En 2012, le même scénario se répéta pour le récif de Scarborough. Cette fois, Manille décida de porter l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye, laquelle estima, dans un avis publié en juillet 2016, que les revendications chinoises ne reposaient sur aucun fondement juridique. Pour autant, cela ne changea rien à la situation, Pékin ayant rejeté ce verdict, en le qualifiant d’illégal.

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Désormais, la Chine lorgne sur le récif philippin de Whitsun, encore appelé « Julian Felipe ». Début mars, plus de 200 « navires de pêche » soupçonnés d’appartenir à la milice maritime chinoise y ont été repérés. Mais là, les autorités philippines n’ont pas l’intention de se laisser faire. Outre les protestations qu’elles ont adressées à Pékin [qui n’en a cure], elles ont envoyé des navires et des avions de combat F/A-50 « Golden Eagle » dans le secteur.

« Les Philippines devraient agir avec retenue et ne pas envoyer d’avions ou de navires de guerre pour perturber les activités normales […] de navires de pêche chinois, ce qui pourrait attiser les tensions entre les deux pays », a ensuite prévenu un analyste militaire, dans les colonnes du quotidien « Global Times », proche du Parti communiste chinois.

Cela étant, Manille n’a pas l’intention de renoncer à sa souveraineté sur ce récif, situé à 320 km de l’île philippine de Palawan. « Les incursions chinoises produisent une tache » sur les relations entre les Philippines et la Chine et « peuvent déclencher des hostilités indésirables que les deux pays préféreraient éviter », a, à son tour, averti Salvador Panelo, l’un des principaux conseillers du président philippin, Rodriguo Duterte. « Notre souveraineté n’est pas négociable », a-t-il même insisté.

En 2019, des navires chinois avaient été repérés près de Pag Asa, une autre île appartenant aux Philippines. Mais, à l’époque, les États-Unis avaient prévenu Pékin. « La mer de Chine méridionale appartenant au Pacifique, toute attaque armée contre les forces philippines, ses avions ou ses vaisseaux en mer de Chine méridionale activera les obligations mutuelles de défense définies par l’article 4 de notre traité de défense mutuelle », avait averti Mike Pompeo, qui était alors le chef de la diplomatie américaine.

L’alternance politique à Washington, avec l’élection du démocrate Joe Biden à la Maison Blanche, n’a en rien changé la ligne fixée par l’administration Trump. À la différence, sans doute, que la situation concernant le récif Whitsun rend les choses potentiellement plus « explosives ».

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« Nous partageons les préoccupations de nos alliés philippins en ce qui concerne les informations sur un rassemblement continu de forces maritimes de la RPC [République populaire de Chine] près du récif de Whitsun », a ainsi affirmé Ned Price, le porte-parole du département d’État, le 7 avril.

Aussi, a-t-il dit, en reprenant presque mot pour mot la déclaration faite il y a deux ans par M. Pompeo, « une attaque armée contre les forces militaires, les navires ou les avions des Philippines dans le Pacifique, y compris en mer de Chine méridionale, déclenchera nos obligations aux termes du traité américano-philippin de défense mutuelle. »

Pour rappel, les États-Unis et les Philippines sont liés par un traité conclu en 1951 qui prévoit une clause de défense mutuelle, indiquant qu’une partie se porterait au secours de l’autre qu’en cas d’une « attaque armée dans le Pacifique ». Or, jusqu’en 2019, il n’était pas certain que cela pouvait concerner la mer de Chine méridionale. D’où la précision apportée par M. Pompeo, qui a donc été confirmée par l’administration Biden.

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Le SNA Émeraude et le BSAM Seine ont terminé leur mission d’intérêt stratégique dans l’Indo-Pacifique

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Généralement, une mission en mer dure entre trois et quatre mois. Celle que viennent d’accomplir le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Émeraude et le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] « Seine », appelée « Marianne », aura duré deux fois plus longtemps.

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Ayant appareillé de Toulon en septembre 2020, les deux navires de la Marine nationale ont mis le cap vers le canal de Suez, puis traversé la mer Rouge et l’océan Indien pour arriver, en novembre, à Perth, en Australie. Ils ont ensuite fait une escale à la base navale américaine implantée à Guam, où leurs équipages ont été relevés, grâce au concours d’un avion de transport A400M de l’armée de l’Air & de l’Espace.

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Puis l’Émeraude et la Seine ont continué leur périple en mer de Chine méridionale [revendiquée par Pékin], transité par le détroit de la Sonde, entre les îles indonésiennes de Java et Sumatra, avec la frégate de surveillance Vendémiaire, avant de prendre le chemin du retour et de rencontrer le groupe aéronaval du porte-avions Charles de Gaulle dans l’océan Indien. Les deux bâtiments ont retrouvé Toulon le 7 avril, après 199 jours de mer et parcouru 30.000 nautiques, soit 1,3 fois le tour du monde.

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En temps normal, les déploiements des SNA ne font l’objet d’aucune publicité. Or, il en a été tout autrement avec la mission Marianne étant donné que l’on a pu en suivre les grandes étapes sur les réseaux sociaux. Le président Macron l’a même évoquée lors de ses voeux aux Armées, en janvier. Et la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé la fin de la patrouille de l’Émeraude et de la Seine en mer de Chine méridionale un mois plus tard.

Si l’envoi d’un SNA français dans la région Asie-Pacifique n’a rien d’inédit, cela faisait toutefois près de 20 ans qu’une telle mission n’avait pas eu lieu. Le dernier sous-marin à s’y être aventuré était en effet le SNA Perle, en 2002…

Cette longue absence dans cette zone stratégique avait plusieurs raisons.

Certes, le nombre de SNA opérationnels étant limité à six [et à cinq actuellement, après l’incendie de la Perle], les missions de surveillance des approches maritimes, de renseignement près des zones d’intérêt proches [en Méditerranée, notamment], de sûreté des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] et d’escorte du groupe aéronaval sont évidemment prioritaires.

Mais, surtout, le retrait des Bâtiments de soutien mobile [BSM] et du Bâtiment Atelier Polyvalent [BAP] Jules Verne durant les années 2000, ne permettait plus d’assurer le soutien indispensable pour permettre aux SNA de patrouiller à 15.000 km des côtes métropolitaines. La mise en service des quatre BSAM, à partir de 2018, a changé la donne… et donc rendu possible la mission Marianne, qui a mobilisé également les moyens de la Direction interarmées des réseaux d’infrastructures et des systèmes d’information [DIRISI].

La mission Marianne, « rythmée par de nombreuses interactions avec des nations partenaires témoigne de la forte interopérabilité et du haut niveau de confiance que la Marine développe avec ses partenaires dans le Pacifique », a souligné la Marine nationale, rappelant les exercices auxquels le SNA Émeraude et le BSAM Seine ont participé, aux côtés des forces navales australiennes, américaines, japonaises et indonésiennes.

Et d’ajouter : « C’est également une aventure humaine et un défi logistique inédits démontrant l’engagement et le haut niveau de compétence de nos marins. 150 sous-mariniers et 50 marins des forces de surface ont été engagés grâce à une relève en cours de mission. »

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« Le SNA Émeraude et le BSAM Seine reviennent aujourd’hui [7 avril] de près de 7 mois de déploiement dans les océans Indien et Pacifique. Fierté légitime des 4 équipages, de leurs états-majors, des services de soutien militaires et industriels, d’avoir construit ce succès », a par ailleurs commenté l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], qui a fait le déplacement à Toulon pour accueillir les deux navires.

Cela étant, ce déploiement n’avait pas le renforcement des coopérations pour seul objet. Il s’est agi de mettre à jour les connaissances que la Marine nationale [mais pas seulement…] possède de cette zone… Et d’en acquérir de nouvelles.

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« Concernant la mission Marianne, nous avons exploité ce déploiement pour mettre à jour nos connaissances sur une zone qui est associée à des enjeux multiples et croissants. Je souligne la coopération avec nos alliés américains de INDOPACOM [United States Indo-Pacific command] à cette occasion », a ainsi répondu le général Jean-François Ferlet, le Directeur du renseignement militaire [DRM], à une question posée lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 9 mars dernier. Et les députés n’ont pas eu d’autres précisions [du moins, selon le compte-rendu qui en a été fait].

Interrogé au sujet de la patrouille en mer de Chine méridionale par le quotidien Var Matin, qui souhaitait savoir le sous-marin français s’y était aventuré en mode « furtif » et s’il avait croisé des navires militaires chinois, l’un des deux pachas de l’Émeraude a botté en touche. « Pas de commentaire », a-t-il dit. Même si elle a été médiatisée, la mission Marianne garde cependant ses secrets.

Photo : Marine nationale

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/04/11/un-bateau-philippin-chasse-par-des-navires-chinois-pres-dun-atoll-place-sous-la-juridiction-de-manille/

Un bateau philippin chassé par des navires chinois près d’un atoll placé sous la juridiction de Manille

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Dans le cadre de mission Jeanne d’Arc 2021, le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Tonnerre et la frégate légère furtive [FLF] Surcouf doivent très prochainement se rendre au Vietnam, puis passeront dans les environs de Taïwan pour aller au Japon. Or, quand ils auront passé le détroit de Malacca, les deux navires français risquent de se retrouver au milieu d’un face à face tendu entre l’US Navy et la marine chinoise.

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En effet, le 4 avril, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions chinois CNS Liaoning et comprenant deux contre-torpilleurs de type 052D, une frégate de Type 054A, d’un navire de soutien de Type 901 et surtout, pour la première fois du Nanchang, un croiseur de Type 055 de 112 cellules de lancement vertical pour différents types de missiles, a franchi le détroit de Miyako pour se déployer au large des côtes orientales de Taïwan afin d’y mener des exercices.

A priori, le CNS Liaoning a été suivi, durant cette phase, par le contre-torpilleur [ou destroyer] USS Mustin [voir photo ci-dessous]. Dans le même temps, un autre groupe aéronaval, constitué autour du porte-avions USS Theodore Roosevelt, a emprunté le détroit de Malacca pour se déployer en mer de Chine méridionale, où il a été rejoint, le 7 avril par le navire d’assaut amphibie USS Makin Island et son escorte, constituée notamment par le croiseur USS Port Royal.

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Puis la situation s’est particulièrement tendue dans les environs de Taïwan, pays considéré à Pékin comme étant une province « rebelle ». Le même jour, la force aérienne taïwanaise a intercepté une formation aérienne chinoise comprenant 12 avions de combat [8 J-10 et 4 J-16], deux appareils de guet aérien avancé KJ-500 et un avion de lutte anti-sous-marine Y-8.

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Alors que, le même jour, le contre-torpilleur américain USS John McCain venait d’effectuer une mission dite FONOP [liberté de navigation] dans le détroit de Taïwan, un bataillon interarmes de l’Armée populaire de libération [APL] a mené une série « d’exercices de débarquement amphibie » dans le sud de la province du Fujian, située en face des côtes taïwanaise. De telles manoeuvres « ne sont pas un avertissement : elles montrent que Taïwan n’a aucune chance de gagner », a commenté le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois.

Ces dernières heures, il semblerait que le croiseur Nanchang et que l’un des deux contre-torpilleurs de type 052D de l’escorte du CNS Liaoning ont mis le cap vers le détroit de Taïwan, tandis que le porte-avions a pris la direction de celui de Luçon, qui fait le lien entre la mer de Chine méridionale à l’ouest et la mer des Philippines à l’est.

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Or, depuis que le ministre philippin de la Défense, Delfin Lorenzana a dénoncé la présence de 220 « bateaux de pêche » – soupçonnés d’appartenir à la milice maritime chinoise – dans les environs du récif « Julian Felipe » [ou Whitsun Reef], situé dans la zone économique exclusive [ZEE] des Philippines, les relations entre Manille et Pékin se sont tendues.

Ainsi, la Chine fait valoir que ce récif lui appartient étant donné qu’il fait partie de l’archipel des Spratleys, dont elle a pris le contrôle alors qu’il était revendiqué par d’autres pays riverains. Mais Pékin s’intéresse à d’autres îlots philippins. Après avoir mis le grappin sur les récifs de Mitschief et de Scarborough, et outre ses vues sur celui de Julian Felipe, elle lorgne également sur l’atoll appelé « Second Thomas Shoal » [ou Ayungin pour les Philippines et Ren’ai pour la Chine, ndlr].

Situé à 200 kilomètres de l’île philippine de Palawan et à 1.000 km de Hainan [Chine], cet atoll est revendiqué depuis longtemps par la Chine. Dans les années 1990, et afin d’y affirmer sa souveraineté, Manille y fit échouer le BRP Sierra Madre, un ancien navire américain de la Seconde Guerre Mondiale. Depuis, un détachement du corps des Marines philippins y est affecté.

Seulement, le 8 avril, un navire civil philippin qui naviguait à environ quatre nautiques du Second Thomas Shoal, a été chassé par un bateau de la garde-côtière chinoise. L’incident a été filmé par une équipe de journalistes qui se trouvait à bord pour un reportage sur les difficultés des pêcheurs locaux.

Dans un premier temps, le navire de la garde côtière chinoise a demandé au bateau philippin de s’identifier. Le capitaine de ce dernier, cherchant à éviter un incident, a ordonné de s’éloigner de l’atoll. Sauf que cela n’a pas été suffisant puisqu’il a été pris en chasse.

« Le navire de la garde côtière chinoise a pris de la vitesse et accéléré commencé à chasser le bateau philippin. Il l’a suivi pendant une heure, en se rapprochant si près que son numéro de coque était visible à l’oeil nu », a témoigné Chiara Zambrano, l’une des journalistes qui se trouvait à bord.

Puis, alors que le bateau philippin se trouvait à 90 milles de l’île de Palawan, deux patrouilleurs de Type 022 [classe Houbei »] de la marine chinoise ont fait leur apparition. Ils ont été filmés par l’équipe de journalistes qui se trouvait à bord.

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Pour rappel, le patrouille de Type 022 a été conçu pour des missions de surveillance et de protection du littoral. Il est armé d’un canon de 30 mm et peut emporter soit des missiles antinavires C-803, soit des missiles mer-sol Hongniao-2.

En outre, depuis janvier, la garde-côtière chinoise est autorisée à faire usage de la force, sans sommation, contre tout navire étranger naviguant dans les eaux étant sous juridiction de la Chine.

Depuis, cet incident fait l’objet d’une enquête, le ministère philippin des Affaires étrangères attendant son résultat pour adresser une note de protestation à Pékin. « En attendant, le ministère se réjouit que l’équipage et le navire soient en sécurité, a-t-il indiqué, via un communiqué.

Mais cette affaire donne lieu à une polémique à Manille, notamment après que les forces armées philippines ont déclaré que les « journalistes devraient faire preuve de prudence dans l’exercice de leurs fonctions. »

« Que la Chine soit ou non au courant de la présence d’une équipe d’ABS-CBN à bord, la menace du recours à la force contre un navire civil non armé est interdite en vertu de la Charte des Nations Unies et du droit international coutumier », a fait valoir l’école de journalisme de l’Université des Philippines.

Cet incident près du Second Thomas Shoal est survenu au moment où les États-Unis ont réaffirmé leur engagement à défendre les Philippines contre les activités chinoises en mer de Chine méridionale, conformément à la clause de défense mutuelle prévue par le Traité de défense qui lie les deux pays depuis 1951.

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/04/26/le-meme-jour-la-chine-a-mis-en-service-un-sous-marin-nucleaire-un-croiseur-et-un-navire-dassaut-amphibie/

Le même jour, la Chine a mis en service un sous-marin nucléaire, un croiseur et un navire d’assaut amphibie

« La Chine construit en quatre ans l’équivalent de la Marine française », avait déclaré, au printemps 2018, l’amiral Christophe Prazuck, alors chef d’état-major de la Marine nationale. Et effectivement, entre 2015 et 2018, le tonnage de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] avait augmenté de 350.000 tonnes…

Ce qui fait que, désormais, elle compte 333 navires, soit 37 de plus que son homologue américaine. Mais cet effort n’est pas seulement quantitatif… il est aussi qualitatif, comme en témoigne la cérémonie organisée à la base navale de Sanya [province de Hainan], le 23 avril, en présence du président Xi Jinping.

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En effet, ce jour-là, la marine chinoise a mis en service trois nouveaux vaisseaux, représentant à eux trois près de 60.000 tonnes.

Avec ses 35.000 à 40.000 tonnes, le plus imposant est le navire d’assaut amphibie [ou porte-hélicoptères] de type 075, baptisé « Hainan ». Lancé en septembre 2019, victime d’un incendie en avril 2020, il avait entamé ses essais en mer au cours de l’été dernier.

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Les détails concernant ce navire d’assaut amphibie sont parcellaires. On suppose qu’il est en mesure d’embarquer une trentaine d’hélicoptères d’attaque WZ-19 et de manoeuvre [comme le Z-8 et le Z-20].

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Il est également possible qu’il soit en mesure de mettre en oeuvre de drones de type ARC500C du constructeur Aviation Industry Corporation [AVIC]. Pouvant voler à la vitesse de 170 km/h et disposant d’une autonomie de 5 heures, ces appareils sont conçus pour effectuer, en fonction de leur charge utile, des missions de reconnaissance, de guerre électronique, de transport ou encore de frappe.

Le « Hainan » sera bientôt rejoint par deux autres navires du même type. L’un a entamé ses essais en mer en décembre 2020 tandis que l’autre a été lancé en janvier dernier. Au total, huit doivent être construits.

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Le second bâtiment admis au sein de l’APL est un croiseur de type 055. Le premier de la série, le CNS Nanchang, a été engagé pour la première fois dans le groupe aéronaval du porte-avions CNS Liaoning, au début de ce mois. Baptisé « Dalian », il s’agit du troisième navire de ce type [et le second à voir été mis en service cette année].

Pour rappel, un croiseur de type 055 affiche un déplacement de 13.000 tonnes. Il est doté de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-navire YJ-18A, des missiles de croisière CJ-10 ainsi que tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16. Il est aussi muni d’un système anti-aérien de courte portée utilisant 24 missiles HHQ-10, en complément d’une tourelle H/PJ-38 de 130 mm et d’un canon automatique à 7 tubes CIWS [Close-In Weapon System] de type 1130.

Ce navire est également bien pourvu en équipements électroniques, avec radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B, d’un radar de tir AESA X-Band, de brouilleurs, de radars passifs, de lance-leurre type 726-4 et de deux sonars [un, volumineux, de proue, l’autre, à basse fréquence, remorqué]. Et pour exploiter ses capacités de détection sous-marine, il dispose de roquettes anti-sous-marins CY-5 et 6 tubes lance-torpilles de 324mm.

 
Selon le renseignement militaire américain, un tel croiseur illustre les « progrès technologiques de la Chine en matière de conception navale », lesquels « ont commencé à approcher, voire à dépasser dans certains cas, le niveau des marines modernes. » Et d’estimer que ce navire fait partie des « plus avancés et des plus puissants au monde. » Il est estimé que huit unités seront construites au total.
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Enfin, l’APL a admis au service actif le Changzheng 18, soit son sixième sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] de type 094 [ou Type 09-IV, classe Jin]. Les données concernant ce navire n’ont fait l’objet d’aucune publication officielle. Il est supposé que son déplacement est de 11.000 tonnes en plongée [pour une longueur de 135 m] et qu’il peut emporter jusqu’à 12 mer-sol-balistique-stratégique JL-2. A priori, 8 unités doivent entrer en dotation au total.

« Le Changzheng 18 est probablement une version améliorée du sous-marin nucléaire de type 09IV. […] Il donne à la Chine une dissuasion nucléaire encore plus crédible », a commenté Song Zhongping, un expert militaires chinois, cité par le quotidien « Global Times. »

Quoi qu’il en soit, même si cette cérémonie marquant la mise en service simultanée de trois navires sert évidemment la propagande chinoise [c’est un message « contre les sécessionnistes américains, japonais, taïwanais », a admis le Global Times, ndlr], il n’en reste pas moins qu’elle illustre les ambitions navales de Pékin.

« La stratégie navale de la Chine comporte une dimension militaire de plus en plus visible, destinée en particulier à contrôler les points de passage en eaux profondes indispensables à la navigation sous-marine […] Acquérir progressivement la maîtrise du ‘sea power’ est indispensable à l’exercice de la puissance. La Chine l’a parfaitement compris et s’y consacre », relevait ainsi Thomas Gomart [IFRI], dans son livre L’Affolement du monde: 10 enjeux géopolitiques« .

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/04/29/la-chine-denonce-les-activites-dun-navire-militaire-americain-pres-du-porte-avions-cns-liaoning/

La Chine dénonce les activités d’un navire militaire américain près du porte-avions CNS Liaoning

Le 16 avril, le président américain, Joe Biden, a reçu le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, à la Maison Blanche. Une occasion pour réaffirmer l’alliance entre les États-Unis et le Japon, notamment dans le domaine militaire.

« Nous sommes résolus à travailler ensemble pour relever les défis posés par la Chine et sur des problématiques telles que celle de la mer de Chine orientale, de la mer de Chine méridionale, mais aussi de la Corée du Nord », a ainsi déclaré M. Biden. « Nous travaillons ensemble pour démontrer que les démocraties peuvent gagner les compétitions du XXIe siècle en apportant des résultats pour leurs peuples », a-t-il insisté.

Quant au chef du gouvernement nippon, il a assuré que Tokyo et Washington s’opposeraient « à toute tentative » chinoise pour « changer le statu quo par la force ou l’intimidation dans les mers de Chine méridionale et orientale ».

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Sur ce point, le Japon est directement concerné étant donné que Pékin a des visées sur les îles Senkaku… D’ailleurs, ces dernières figurent en toutes lettres dans la déclaration conjointe publiée à l’issue de l’entretien entre MM. Biden et Suga.

« Les États-Unis ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la défense du Japon dans le cadre du Traité de coopération mutuelle et de sécurité […], en utilisant toute leur gamme de capacités, y compris le nucléaire. Il a également été réaffirmé le fait que l’article V du Traité s’applique aux îles Senkaku. Ensemble, nous nous opposons à toute action unilatérale visant à saper l’administration japonaise des îles Senkaku », peut-on en effet y lire.

Seulement, cette déclaration n’a visiblement pas impressionné la Chine. Le 25 avril, la garde côtière chinoise, désormais autorisée à faire usage de la force sans sommation contre tout navire repéré dans les eaux placées sous sa juridiction, a annoncé avoir envoyé des patrouilleurs dans les environs des iles Diaoyu [nom chinois des îles Senkaku, ndlr]. Et cela, pour la première fois depuis la déclaration conjointe de MM. Biden et Suga.

« La patrouille de la garde-côte chinoise dans les eaux territoriales des îles Diaoyu est une marque de la souveraineté de la Chine sur cet archipel, qui ne sera pas ébranlée par la déclaration conjointe américano-japonaise », a commenté Song Zhongping, un expert militaire du Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois.

Mais les choses n’en sont pas restées là. Le 27 avril, les forces d’autodéfense japonaises ont signalé le passage du groupe aéronaval chinois formé autour du porte-avions CNS Liaoning dans le détroit de Miyako, qui fait le lien entre la mer des Philippines et la mer de Chine orientale.

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Mais le porte-avions chinois n’a pas fait que passer : l’un de ses hélicoptères Z-18 a en effet été repéré dans les environs des îles Senkaku. « Les récents mouvements du groupe aéronaval [chinois] -sont des avertissements pour le Japon », commenté le Global Times.

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Cela étant, la veille, des images prises par satellites et diffusés sur les réseaux sociaux ont suggéré que le CNS Lioaning était suivi de près par un destroyer américain appartenant à la classe Arleigh Burke, alors qu’il se trouvait encore en mer des Philippines. Et il se serait même retrouvé presque au milieu du groupe aéronaval chinois, précédant un navire de soutien de type 901 et suivant une frégate de type 054A et un destroyer de type 052D.

 

A priori, ce navire de l’US Navy, alors non identifié, aurait commencé sa surveillance du CNS Liaoning quand ce dernier effectuait des exercices près des îles Paracel, en mer de Chine méridionale, le 23 avril. C’est, en tout cas, ce que laisse deviner une vidéo publiée par un pêcheur chinois [et diffusée par Newsweek].

Mais il se pourrait bien que le navire en question soit l’USS Mustin, qui avait déjà pris « en filature » le groupe aéronaval chinois quand ce dernier avait emprunté le détroit de Miyako, à la mi-avril, pour des exercices au large des côtes orientale de Taïwan.

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En tout cas, c’est ce que suggère le ministère chinois de la Défense, qui a adressé une mise en garde au Pentagone, ce 29 avril. En effet, son porte-parole, le colonel Wu Qian, a dénoncé les manoeuvres de l’USS Mustin près du porte-avions Liaoning et de son escorte. Manoeuvres qui, selon lui, ont « gravement perturbé la navigation et la sécurité ».

D’ailleurs, les « navires de guerre chinois ont averti le bâtiment américain et le ministère chinois de la Défense a protesté auprès des États-Unis », a déclaré le colonel Wu. « Ce sont les Américains qui ont violé les règles et les réglementations connexes dont sont convenus les deux pays. Et si un accident devait se produire, les États-Unis seraient responsables », a fait valoir Song Zhongping.

Pourtant, dans un article du Global Times publié le 18 avril, un analyste militaire chinoise ayant souhaité rester anonyme avait assuré que, « malgré la présence du navire américain, le Liaoning avait poursuivi ses opérations comme d’habitude ». Et d’ajouter que cela montrait « la confiance et les compétences des marins et des pilotes, ainsi que leur niveau élevé de préparation au combat. »

Quoi qu’il en soit, Pékin a exhorté Washington à maîtriser ses « forces de premières lignes » qui seraient désormais « plus actives dans les airs et sur les mers » depuis l’investiture de Joe Biden. Ainsi, l’activité des navires de l’US Navy dans les eaux revendiquées par la Chine auraient augmenté de 20% tandis que le nombre de vols de reconnaissances américains aurait bondi de 40%.

« Nous exhortons la partie américaine à restreindre strictement ses forces de première ligne, à respecter […] les règles pour la sécurité […] et les réglementations internationales pour prévenir les abordages en mer, et à empêcher que des incidents dangereux ne se reproduisent », a déclaré le colonel Wu.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/05/04/presence-chinoise-pres-dun-ilot-philippin-manille-perd-patience-et-appelle-pekin-a-se-casser/

Présence chinoise près d’un îlot philippin : Manille perd patience et appelle Pékin à « se casser »

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Depuis le mois de mars, Manille ne cesse de dénoncer la présence de navires appartenant à la milice maritime chinoise dans les environs du récif philippin de Whitsun [encore appelé « Juan Felipe »], situé en mer de Chine méridionale, à 230 km de l’île de Palawan. Mais en pure perte.

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En effet, pour la Chine, le récif Whitsun fait partie de l’archipel « Nansha » [nom chinois des îles Spraleys, ndlr] dont elle a pris le contrôle malgré les revendications des pays riverains dont il fait encore l’objet.

Seulement, ce n’est pas le seul récif ou îlot philippin sur lequel Pékin lorgne.

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Ainsi, le 3 mai encore, Manille a protesté contre le harcèlement de navires philippins en patrouille près du récif de Scarborough par la garde-côtière chinoise. Le ministre philippin des Affaires étrangères a qualifié les actions de cette dernière de « belliqueuses ».

Ainsi, ce dernier a dénoncé contre le « blocage, les manoeuvres dangereuses et menaces par radio des garde-côtes chinois contre des navires de la garde-côtière philippine effectuant des patrouilles légitimes et des exercices » près du récif de Scarborough, les 24 et 25 avril dernier.

Cela étant l’accumulation de tels incidents et les difficultés qu’éprouvent les pêcheurs philippins à gagner leur vie font perdre patience à Manille. « Chine, mon amie, comment puis-je le dire poliment? Laissez-moi voir… CASSEZ-VOUS », a lâché Teodoro Locsin, le chef de la diplomatie philippine, le 3 mai.

« Bien que nous reconnaissions que la capacité militaire de la Chine est plus avancée que la nôtre, cela ne nous empêche pas de défendre nos intérêts nationaux et notre dignité en tant que peuple avec tout ce que nous avons », avait affirmé, quelques heures plus tôt, Delfin Lorenzana, le ministre philippin de la Défense.

Ce 4 mai, le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas manqué de répondre aux deux ministres philippins.

« L’île de Huangyan [nom chinois du récif de Scarborough, ndlr] est un territoire chinois et ses eaux adjacentes sont sous la juridiction de la Chine. La Chine exhorte la partie philippine à respecter sincèrement la souveraineté et la juridiction de la Chine et à cesser de prendre des mesures qui pourraient compliquer la situation. Les faits ont prouvé à maintes reprises que la diplomatie du mégaphone ne peut que saper la confiance mutuelle plutôt que changer la réalité », a ainsi affirmé un porte-parole, avant de donner une leçon de maintien à Teodoro Locsin.

Dans cette affaire, le président philippin, Rodrigo Duterte, joue un drôle de jeu. Partisan d’un rapprochement avec la Pékin aux dépens de la relation privilégiée de Manille avec Washington, il a sermonné son chef de la diplomatie. « La Chine reste notre bienfaiteur. Ce n’est pas parce que nous avons un contentieux avec elle que nous devons être impolis et irrespectueux », a-t-il dit.

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/05/06/la-chine-lorgnerait-du-cote-des-kiribati-a-3000-km-de-hawai-22124.html

La Chine lorgnerait du côté des Kiribati, à 3000 km de Hawaï

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Quand on parle de l'archipel des Kiribati (115 000 habitants), c'est surtout pour exprimer de l'inquiétude puisque ces îles coraliennes sont étroites (200 m à 1 000 m de large) et peu élevées (2 à 3 m) et puisqu'elles sont menacées par le réchauffement climatique de "boire la tasse"...

Pour faire face à la montée du niveau de la mer, l’archipel des Kiribati veut bâtir des digues et surélever ses îles.

Pékin serait prêt à financer ces colossaux travaux! Il faut préciser que les autorités de Kiribati ont coupé les ponts avec Taïwan en 2019, ce qui ne peut que mettre Pékin dans des dispositions favorables.

Mais tout se paie. L'intérêt chinois est double: d'une part, les Kiribati disposent d’une gigantesque zone maritime; d'autre part, l'une des îles (il s'agit de l'atoll Canton, le plus grand atoll des îles Phœnix, un des trois archipels dépendant des Kiribati) dispose d'un aérodrome avec une piste de 1900 m, que l'on peut prolonger à 2400 m (en haut à gauche de l'atoll sur la photo ci-dessous).

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Le 5 mai, Reuters a diffusé une dépêche titrée "China plans to revive strategic Pacific airstrip, Kiribati lawmaker says". Selon l'agence, la Chine aurait comme projet de remettre cette piste d'aviation en état. Une piste qui a accueilli des avions militaires pendant la Seconde guerre mondiale, après une invasion amphibie pour chasser les Japonais de l'archipel (c'est l'épisode de la bataille de Tarawa. Photo ci-dessous USMC). 

 

 

Un tel projet ferait faire un pas de géant dans le Pacifique et donnerait aux Chinois une position stratégique à l'est des îles Marshall et à moins de 3000 km de Hawaï. "L'île deviendrait un porte-avions", a résumé l'une des sources anonymes citées par Reuters qui a trouvé portes closes tant aux Kiribati qu'à Washington.

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/01/00/2050436082.jpg

 

En Australie, un tel projet ne fait guère sourire. Dans une étude de septembre 2020, intitulée "China expands its island-building strategy into the Pacific", l'ASPI (un think tank australien) avertissait que l'Australie ne pouvait ignorer les projets chinois dans l'archipel: la lagune de Canton pourrait être draguée et approfondie pour que des navires puissent y accéder, un port pourrait être créé et la piste remise en état. Un projet qui a un air déjà vu en mer de Chine où Pékin bétonne des atolls à tour de bras.

Côté US, une telle avancée géographique n'est pas souhaitée. Washington qui a signé en 1979 un traité d'amitié avec les Kiribati lors de l'indépendance d'avec le Royaume-Uni, imagine mal que des avions de patrouilles maritimes et des drones chinois puissant faire des maraudes entre les îles Fidji, les îles Marshall et Hawaï.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/05/15/indo-pacifique-les-forces-francaises-americaines-et-japonaises-sexercent-a-reprendre-une-ile/

Les forces françaises, américaines et japonaises s’exercent à reprendre une île

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ARC21. Tel est le nom des manœuvres auxquelles participent les forces françaises, américaines et japonaises depuis le 11 mai au camp Ainoura [Sasebo], dans la préfecture de Nagasaki [Japon].

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La Royal Australian Navy [RAN] doit également y prendre part avec la frégate HMAS Parramatta, quand débutera, à Kirishima [Kyushu] la seconde phase de ces exercices, laquelle consistera à mener un assaut amphibie dans la perspective de reprendre une île par la force.

Les moyens réunis pour ces manœuvres sont relativement importants.

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Ainsi, côté japonais, un sous-marin, le « destroyer porte-hélicoptères » JS Ise, les destroyers JS Ashigara, JS Asahi et JS Kongo ainsi que le navire d’assaut amphibie JS Osumi et les patrouilleurs bateaux lance-missiles JS Otaka et JS Shirataka seront mobilisés. De même que la nouvelle brigade de réaction rapide amphibie, des avions de combat F-2 et des hélicoptères [dont des CH-47 Chinook et AH-64 Apache].

La participation française repose sur les moyens de la mission Jeanne d’Arc 2021, à savoir la frégate légère furtive [FLF] Surcouf et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Tonnerre, qui mettra à terre un détachement de la 6e Brigade légère blindée [BLB], comprenant notamment des éléments de la Légion étrangère et des Troupes de Marine.

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Enfin, l’US Navy et l’US Marine Corps ont engagé le navire d’assaut amphibie USS New Orleans [classe San Antonio], des avions de patrouille maritime P-8A Poseidon et des MV-22 Ospreys.

Cet exercice, inédit, vise à « approfondir la coopération militaire en matière de défense entre pays partageant les mêmes idées », a commenté Nobuo Kishi, le ministre japonais de la Défense. La France est « le seul pays européen avec une présence militaire permanente dans la région Indo-Pacifique » et « c’est aussi un pays qui partage avec le Japon la vision d’une région Indo-Pacifique libre et ouverte », a-t-il également souligné au sujet de la participation française à ARC 21.

Comme il est d’usage, il est dit qu’un tel exercice ne vise personne en particulier… Mais en réalité, il n’est question que de la Chine, dont les ambitions territoriales et les activités militaires dans la région ont été au centre de la conférence de presse donnée le 6 mai dernier par le ministère des Armées au sujet de la stratégie française en Indo-Pacifique.

En outre, en mer de Chine orientale, Pékin ne cesse de faire monter la pression autour des îles Senkaku, contrôlées par le Japon, en y envoyant régulièrement des navires de sa garde-côtière et/ou de sa milice maritime.

Cela étant, il reste à voir si les moyens mis en oeuvre pour l’exercice ARC21 suffiront pour reprendre une île passée sous contrôle chinois… Émanation du Quotidien du Peuple, le journal du Parti communiste chinois [PCC], le Global Times a choisi d’ironiser.

« Les manœuvres conjointes des troupes japonaises, américaines, françaises et australiennes, qui prétendent « dissuader la Chine », ne sont que symboliques et de peu d’importance militaire », écrit ce journal. D’autant plus que les « participants ont des intérêts différents ou sont trop faibles. » Et d’insister : « L’Armée populaire de libération [APL] n’a même pas besoin de réagir de manière précise à cet exercice car il est insignifiant militairement. » On peut supposer que la « pique » s’adresse en particulier à la France étant donné que l’article souligne par la suite que les intérêts français dans la région concernent la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie et non la mer de Chine orientale.

Contrôlé par l’État chinois, le quotidien de langue anglaise China Daily a choisi un autre angle d’attaque. Considérant que les îles Senkaku appartiennent à Pékin, il estime que les manœuvres ARC 21 ont une dimension « offensive » et non « défensive » comme l’affirme Tokyo. Aussi voit-il dans leur tenue la « mise en œuvre de la politique américaine de confrontation avec la Chine".

« Quelle que soit l’origine de la provocation dans le futur, que ce soit en mer de Chine orientale ou en mer de Chine méridionale, la Chine a, à la fois, la détermination et la capacité de défendre son intégrité territoriale et ses intérêts fondamentaux. Bien qu’elle soit attachée à la non-confrontation et qu’elle n’ait donc pas d’alliance, la Chine ne restera pas les bras croisés et ne permettra pas que son territoire soit empiété par d’autres ou que ses intérêts fondamentaux soient sapés », fait valoir le China Daily.

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/05/15/la-legion-prend-d-assaut-kirishima-22141.html

La Légion prend d'assaut Kirishima, au Japon

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Après un début de semaine consacré aux préparatifs de la manœuvre de ce week-end à Kirishima (voir mon précédent post ici), un des camps d'entraînement de l'armée de Terre japonaise, les opérations ont commencé ce samedi avec un héliportage de troupes françaises et japonaises.

Voici quelques  photos de l'AFP (Charly TRIBALLEAU) qui montrent les légionnaires français en action.

 

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La manœuvre a été baptisée "ARC21" et rassemble des forces terrestres japonaises (une centaine d'hommes), US (60 marines) et françaises (60 légionnaires) qui ont pour missions de reprendre pied sur Kirishima censée être une île aux mains de l'ennemi.

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Le volet naval rassemble les mêmes pays mais au trio s'ajoute l'Australie. Côté français, le PHA Tonnerre et la frégate Surcouf sont engagés. Ces navires vont prendre part au volet amphibie de la manœuvre.

 

C'est la première fois que la France est impliquée dans de telles opérations d'entraînement interarmées avec la marine et des soldats au sol dans l'archipel nippon. Les préparatifs se sont déroulés de mardi à jeudi au Camp Ainoura, la phase maritime opérationnelle s'ouvrant vendredi dans l'ouest de Kyushu et le volet aéroterrestre ayant lieu ce samedi et dimanche sur le terrain d'entraînement de Kirishima.

Ya Rab Yeshua.

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  • 3 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/06/02/des-avions-militaires-de-transport-chinois-interceptes-par-des-chasseurs-malaisiens-pres-de-recifs-contestes/

Des avions militaires de transport chinois interceptés par des chasseurs malaisiens près de récifs contestés

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Les récifs « James Shoal » et « Luconia Shoal » sont actuellement administrés par la Malaisie. Sauf qu’ils font partie de la ligne en « neuf traits » que produit Pékin pour justifier ses prétentions territoriales en mer de Chine méridionale.

Ces dernières années, des « pêcheurs » chinois y sont régulièrement repérés par les forces navales malaisiennes. Comme en 2016, quand la présence d’une centaine de navires de pêche immatriculés en Chine donna lieu à de vives protestations de Kuala Lumpur.

Cela étant, la Malaisie entretient des relations cordiales avec la Chine. Notamment quand Najib Razak était Premier ministre, ce dernier ayant signé un accord de coopération navale avec Pékin en 2016, avec l’acquisition de quatre patrouilleurs côtiers à la clé. Seulement, il apparut par la suite qu’il avait bénéficié de financements chinois en échange de quelques contreparties [dont l’attribution de marchés à des entreprises de l’Empire du Milieu pour la construction d’infrastructures…]. Et, depuis, il a été condamné pour corruption, dans le cadre d’une autre affaire.

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Quoi qu’il en soit, la Chine lorgne toujours sur les récifs malaisiens. Et elle vient de le rappeler le 31 mai, avec une formation de 16 avions de transport Xi’an Y-20 et Ilyushin Il-76 de l’Armée populaire de libération [APL].

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Ainsi, selon la Royal Malaysian Air Force [RMAF], les avions de transport chinois, évoluant en « formation tactique », ont été repérés une première fois à 11h53 [heure locale] par une station radar installée dans l’État de Sarawak, alors qu’ils s’approchaient de la région d’information de vol [FIR] de Kota Kinabalu.

 

Volant à une altitude comprise entre 23’000 et 27’000 pieds, les équipages de l’APL n’ont pas répondu aux appel des contrôleurs aériens malaisiens, ce qui l’a conduit à faire décoller des avions de combat léger Hawk 208 [le nombre d’appareils n’a pas été précisé, ndlr] depuis la base de Labuan pour les intercepter et les identifier.

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Puis, ayant survolé les récifs contestés, situées dans la zone économique exclusive [ZEE] malaisienne, les Y-20 et Il-76 chinois ont fait demi-tour alors qu’ils se trouvaient à 60 nautiques des côtes de la Malaisie. « Ces appareils [chinois] sont des avions de transport stratégique et sont capables d’effectuer une variété de missions », a relevé la RMAF.

Le ministre malaisien des Affaires étrangères, Hishammuddin Hussein, a immédiatement réagi en qualifiant le vol des avions de l’APL « d’intrusion » et en annonçant que l’ambassadeur chinois en poste à Kuala Lumpur serait convoqué. En outre, il insisté en parlant d’une « atteinte à l’espace aérien et à la souveraineté de la Malaisie. »

« La position de la Malaisie est claire : avoir des relations diplomatiques amicales avec n’importe quel pays ne signifie pas que nous ferons des compromis sur notre sécurité nationale », a encore affirmé le chef de la diplomatie malaisienne. « La Malaisie reste fermement résolue à défendre sa dignité et sa souveraineté », a-t-il prévenu.

En retour, le porte-parole de l’ambassade de Chine à Kuala Lumpur a assuré que les activités des avions de transport de l’APL étaient « des entraînements de routine » qui « ne visaient aucun pays ». Et d’ajouter : « Selon la législation internationale, les avions militaires chinois peuvent bénéficier de la liberté de survol » dans la région concernée.

« La Chine et la Malaisie sont des voisins amis, et la Chine est disposée à poursuivre les consultations amicales bilatérales avec la Malaisie pour maintenir conjointement la paix et la stabilité régionales », a encore dit ce porte-parole.

Photo : RMAF

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/06/10/lamiral-vandier-denonce-lattitude-de-la-marine-chinoise-a-legard-des-navires-francais/

L’amiral Vandier dénonce l’attitude de la marine chinoise à l’égard des navires français

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Puis, en septembre de la même année, l’amiral Prazuck rencontra son homologue chinois pour, avait-il expliqué plus tard, se mettre d’accord sur un « rythme régulier d’escales – idéalement, de deux escales de bâtiments français en Chine et deux escales de bâtiments chinois en France – pour mieux nous connaître, mettre au point des mesures techniques de déconfliction et ainsi éviter des incompréhensions en mer qui pourraient aboutir à des accidents ».

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En août 2019, le « destroyer » lance-missiles chinois Xi’an fit une escale à Toulon, conformément à ce qui avait été convenu un an plus tôt. Seulement, quatre mois plus tôt, la frégate de surveillance Vendémiaire, fut déclaré persona non grata à Qindao, où elle était attendue pour le 70e anniversaire de la marine chinoise, pour avoir traversé le détroit de Taïwan.

Un « navire français a pénétré dans les eaux territoriales chinoises sans autorisation. L’armée populaire de libération a envoyé des bateaux de guerre conformément à la loi afin d’identifier le navire français et lui intimer l’ordre de partir », expliqua ensuite un porte-parole du ministère chinois de la Défense.

Visiblement, les relations entre la Marine nationale et les forces navales chinoises [qui incluent la composante navale de l’APL, la garde-côtière et la milice maritime, nldr] ne se sont pas améliorées…

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Dans un entretien publié par le quotidien Le Monde, ce 10 juin, l’actuel CEMM, l’amiral Pierre Vandier, a en effet dénoncé l’attitude de la marine chinoise à l’égard des navires de la Marine nationale. « Nous avons beaucoup d’éléments qui montrent un changement de posture [chez les Chinois, ndlr]. Nos bateaux sont systématiquement suivis, parfois contraints de manœuvrer face à des navires chinois pour éviter une collision, au mépris des règles de la liberté de navigation que nous défendons », a-t-il affirmé.

En outre, « certaines de nos escales dans des pays de la région où nous avions des habitudes de passage sont annulées au dernier moment, sans explications claires », a continué le CEMM, avant d’évoquer des « logiques de contraintes » exercées par Pékin sur certains pays pour « ne pas accueillir de navires étrangers ».

Si cette tendance de poursuit – et il y a tout lieu de penser qu’elle se poursuivra, il ne sera plus possible « dans quelques années » de franchir un détroit « sans avoir la présence de frégates chinoises », a prévenu l’amiral Vandier. Pire : il se pourrait même qu’il ne soit plus possible de les franchir. « Nous aurons un niveau de pression élevé, assorti de manœuvres de subordination des pays riverains. Les Chinois sont en train de lâcher une puissance militaire très importante. Ils se comportent d’une façon qui pose des questions sur leurs intentions », a-t-il conclu sur ce point.

Quant à savoir si le format de la Marine nationale est suffisant, avec seulement 15 frégates de premier rang, l’amiral Vandier a fait remarquer qu’il pouvait effectivement l’être pour un contrat opérationnel limité à deux ou trois zones d’intervention, comme cela avait été prévu en 2012. Sauf que, actuellement, les navires français sont présents sur quatre ou cinq théâtres. Le CEMM ne l’a pas dit [au contraire de son prédécesseur, ndlr], mais disposer d’au moins trois frégates de plus ne serait pas un luxe.

Photo : Le PHA Tonnerre et la FLF Surcouf, engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2021, qui met l’accent sur la mer de Chine

Ya Rab Yeshua.

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  • 1 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2021/07/12/pour-mme-parly-le-developpement-rapide-de-larsenal-nucleaire-chinois-souleve-des-questions/

Pour Mme Parly, le développement rapide de l’arsenal nucléaire chinois « soulève des questions »

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D’après une récente évaluation l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [Sipri], l’arsenal nucléaire chinois compterait 350 armes nucléaires, soit un chiffre en hausse de 20% en l’espace de seulement deux ans. De son côté, l’an passé, le Pentagone a estimé que Pékin avait l’ambition de doubler ses capacités nucléaires d’ici la fin de cette décennie.

Ce qui ne serait pas surprenant dans la mesure où le Global Times, quotidien proche du Parti communiste chinois, a plaidé en ce sens à plusieurs reprises au cours de ces cinq dernières années. En outre, selon l’imagerie satellitaire, il est apparu que la Chine est actuellement en train de construire plus d’une centaine de silos susceptibles d’accueillir des missiles sol-sol balistiques DF-41 et DF-31AG [dont la portée serait de 14’000 km].

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Ambassadeur des États-Unis à la Conférence de Genève sur le désarmement, Robert Wood a fait part de la « préoccupation » de Washington au sujet de développement rapide de l’arsenal nucléaire chinois. « Il est de l’intérêt de tout le monde que les puissances nucléaires discutent directement entre elles de la réduction des dangers nucléaires et [de la façon] d’éviter les mauvais calculs », a-t-il dit à la presse, le 8 juillet.

« Tant que la Chine ne s’assiéra pas avec les États-Unis de manière bilatérale, le risque d’une course aux armements dévastatrice continuera à augmenter et ce n’est de l’intérêt de personne », a encore insisté M. Wood. D’autant plus, a-t-il continué, que « ce pays [la Chine] prétend être une « puissance nucléaire responsable » et que son « très, très petit [arsenal] n’a qu’un but défensif ». Or, a-t-il conclu, « quand vous vous voyez beaucoup de ce que la Chine fait, cela est en contradiction avec ce qu’elle dit ».

Visiblement, la France, qui maintient moins de 300 armes nucléaires déployées, partage les mêmes inquiétudes que les États-Unis. Du moins, c’est ce qu’a affirmé Florence Parly, la ministre des Armées, devant l’Atlantic Council, à l’occasion de son déplacement à Washington, le 9 juillet.

Ainsi, pour Mme Parly, et au-delà de leur « coopération opérationnelle », la France et les États-Unis partagent une « analyse commune des menaces et des enjeux stratégiques » auxquels ces deux pays sont confrontés. Et de citer le cas de la Chine.

« Si sa doctrine nucléaire publique reste centrée sur le non emploi en premier, le développement rapide de sa dissuasion soulève des question. Et c’est un argument parmi tant d’autres qui appelle au maintien d’une doctrine de dissuasion forte et claire tant à Washington qu’à Paris », a affirmé Mme Parly au sujet de la Chine.

Par ailleurs, la ministre française a également estimé que « l’intention de la Chine d’exercer une plus grande influence sur la scène mondiale a déclenché des effets perturbateurs et modifie les équilibres d’une façon qui pourrait être préjudiciable à nos propres intérêts », a-t-elle affirmé. « L’extension de ses ambitions au-delà de sa périphérie régionale, ses investissements conséquents dans les forces armées opérationnelles à vocation expéditionnaire, la construction de sa base navale à Djibouti ou le développement de son l’arsenal balistique et de ses capacités navales ont changé la portée et la nature du défi » qu’elle représente, a-t-elle fait valoir.

PS. Tout cela relève du bla-bla-bla habituel. Les actes ? L'Europe derrière tout cela ? Invisible, inodore et sans saveur comme le Canada Dry. La MinArm a beau jeu de parler de l'Europe de la Défense ou de la Défense de l'Europe. Au résultat .............?

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/07/24/amiral-vandier-le-niveau-de-la-marine-chinoise-est-au-dela-de-ce-que-nous-imaginions/

Amiral Vandier : « Le niveau de la marine chinoise est au-delà de ce que nous imaginions »

Pendant longtemps, la Chine a souffert d’un énorme handicap dans le domaine des sous-marins. Et cela pour au moins trois raisons : la rupture avec l’Union soviétique, qui mit en terme à tout coopération dans ce domaine, la Révolution culturelle, qui mit sur la touche de nombreux spécialistes, condamnés en tant qu' »intellectuels », et la doctrine navale chinoise, qui se bornait alors à la défense côtière.

Un tournant fut pris à partir des années 1980, quand Pékin adopta le concept de « défense active des mers proches », lequel évolua par la suite vers une stratégie « d’opérations dans les mers lointaines », la nécessité de protéger les voies d’approvisionnement s’étant imposée.

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Et, avec ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale, Pékin a depuis mis les bouchées doubles pour se doter de forces navales de premier rang, tant en quantité qu’en… qualité. Il y a encore dix ans, les analystes de l’US Navy estimaient que les sous-marins chinois ne pouvaient représenter une menace sérieuse étant donné qu’ils étaient « plus bruyants » que leurs homologues russes construits vingt ans plus tôt.

Cependant, cette estimation a par la suite évolué. En 2014, le commandant des forces américaines pour la région Indo-Pacifique, qui était alors l’amiral Samuel Lockhlear, avait en effet souligné les progrès « significatifs » de la Chine dans le domaine des sous-marins, affirmant qu’elle était sur le point de disposer, pour la première fois, d’une « capacité crédible de dissuasion en mer ». En France, l’amiral Bernard Rogel, alors chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], fit un constat identique.

« Pendant longtemps, la Chine a été considérée comme un acteur régional, sans capacité océanique. Il faut nous préparer à réviser ce jugement, et assez rapidement », avait-il dit, lors d’une audition parlementaire, en 2014. « Si la valeur opérationnelle de la première génération de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] chinois, qui date des années 80, était jugée très faible, il en va tout autrement des tous récents SNA de type Shang qui sont crédités d’un remarquable niveau de discrétion acoustique », avait-il relevé.

Ces progrès ne concernent pas les seuls sous-marins : la Chine a également investi massivement dans sa flotte de surface, avec notamment le « destroyer » de type 052D, le croiseur de type 055 [doté de 112 cellules de lancement vertical], le navire d’assaut amphibie de type 075 et, bien évidemment ses deux porte-avions [un troisième, doté de catapultes, est en cours de construction].

D’où le constat établi par l’amiral Pierre Vandier, l’actuel CEMM, lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale. « Le niveau de la marine chinoise est au-delà de ce que nous imaginions », a-t-il dit, évoquant la mission « Marianne », au cours de laquelle le SNA « Émeraude » et le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] « Seine » ont navigué en mer de Chine orientale et méridionale.

« À la suite de la mission Marianne, menée par le SNA Émeraude, nous avons recalé notre modèle vieux de quatre ans. Les chinois ont désormais du matériel moderne et de bonne qualité. Reste à apprécier, avec nos alliés, leur réel niveau militaire. Sont-ils réellement capables de mener des opérations pointues? En tout cas, ils ont dorénavant la capacité d’accompagner avec leurs corvettes et frégates, dans chaque détroit de la mer de Chine, les navires militaires occidentaux qui y transitent », a affirmé l’amiral Vandier.

Et, justement, la marine chinoise ne se prive pas d’user de ses capacités.

« Chaque année, à l’image d’un collier étrangleur, nous sommes un peu plus sous pression dans cette région du monde. La présence militaire chinoise s’affirme de plus en plus avec dureté. Désormais, dès l’entrée en mer de Chine, alors que nous naviguons en espace maritime international, nous sommes systématiquement escortés de très près par des navires militaires chinois. Cette année, nous avons subi des contraintes de navigation, à l’image d’un passant sur un trottoir qui reçoit des coups d’épaule et doit dévier de son chemin », a décrit le CEMM, pour qui « l’approche qu’a la Chine de la zone est de plus en plus territorialisante ».

Et d’ajouter : « La Chine a envie de modifier des règles internationales, de sortir d’un état qui ne lui convient pas. En mer, son objectif est clairement d’étendre sa surface. Cette évolution se poursuivra, sauf si l’on trouve le moyen d’équilibrer le dialogue stratégique ». Seulement, a conclu l’amiral Vandier, « si personne ne veut la guerre mais que beaucoup veulent changer les équilibres, la question est donc de savoir si l’on peut changer des équilibres sans faire la guerre »…

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/07/28/la-chine-construit-deux-nouvelles-bases-de-lancement-de-miss-22343.html

La Chine construit deux nouvelles bases de lancement de missiles balistiques

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Le développement de l’arsenal nucléaire chinois inquiète le Pentagone.

Un récent rapport montre en effet que Pékin construit de nouveaux sites de lancement de missiles balistiques quasiment hors d’atteinte des missiles de croisière US.

Les images satellites de l’étude de la Federation of American Scientists (FAS) montrent que la Chine développe une nouvelle base de missiles à Hami, dans l’est du Xinjiang (nord-ouest). Ce rapport intervient après la publication début juillet d’informations selon lesquelles la Chine avait commencé à construire 120 nouveaux silos à missiles à Yumen, dans une zone désertique de la province du Gansu (ouest). 

Le nouveau site de Hami, à 500 km de Yumen et également d’une superficie de 800 km2, pourrait abriter 110 silos. Depuis mars, 14 ont déjà été construits et 19 autres sont en chantier. Tous sites confondus (avec celui de Jilantai, en Mongolie), Pékin va multiplier par dix sa capacité actuelle de lancement de missiles balistiques.

A ces silos s’ajoutent une centaine de systèmes de lancement mobile que la People’s Liberation Army Rocket Force déploie à partir d’une douzaine de bases.

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En additionnant les capacités enterrées et les lanceurs mobiles, Pékin devrait rapidement disposer de 875 têtes nucléaires. Bien plus que la France (300) et bien moins que les Etats-Unis et la Russie (environ 4000 chacun).

Mais Washington ne cache pas sa volonté d’associer Pékin aux traités de réduction des armements nucléaires en cours de renégociation avec Moscou. D’où la diffusion des images satellitaires à la FAS dont la crédibilité est à toute épreuve.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/08/03/la-marine-allemande-va-de-nouveau-saventurer-dans-la-region-indo-pacifique-avec-une-fregate/

La marine allemande va de nouveau s’aventurer dans la région Indo-Pacifique avec une frégate

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Jusqu’au début des années 2000, la marine allemande [Deutsche Marine] était en mesure d’envoyer des navires dans la région Indo-Pacifique. Seulement, et alors que, sur le plan stratégique, cette dernière prenait de plus en plus d’importance, notamment en raison de d’échanges économiques toujours plus intenses, plus aucun bâtiment allemand n’y a depuis montré son pavillon…

Or, pour l’Allemagne, la région Indo-Pacifique constitue l’un des principaux débouchés pour son industrie. Ainsi, selon des chiffres publiés en mai dernier, les exportations allemandes en direction de la Chine ont augmenté de 22,3% sur un an, pour s’établir à 26,3 milliards d’euros… Et les importations chinoises vers le marché allemand ont atteint les 32 milliards d’euros [soit +24,6%] sur un an.

Ainsi, dans la même veine que les thèses développées par Norman Angell [la paix par l’impératif économique] ou par Thomas L. Friedmann [voir « théorie des arches dorées »], Berlin a pensé que l’essor de ses échanges économiques avec Pékin pouvait être un moyen d’encourager les autorités chinoises à plus d’ouverture politique. Ce qui s’est révélé faux, comme on peut le voir avec la mise au pas de Hong Kong, le sort des minorités ethniques [à commencer par celui des Ouïghours], la pression sur Taïwan ou bien encore la militarisation de la mer de Chine méridionale, avec la politique du fait accompli.

Seulement, toute la difficulté pour l’Allemagne est de rester ferme sur ces enjeux tout en ne fâchant pas la Chine pour des raisons économiques… D’où les « lignes directrices pour la région Indo-Pacifique » publiées par Berlin en septembre 2020.

En résumé, celles-ci plaident en faveur d’un investissement accru [et à tous les niveaux] de l’Allemagne dans la sécurité de cette partie du monde, tout en prônant le dialogue afin de résoudre les différends territoriaux et les conflits, notamment en mer de Chine méridionale. Dans le même temps, il est aussi question de nouer de nouvelles relations économiques avec les pays ayant une « même compréhension de la démocratie », l’idée étant de limiter la dépendance au marché chinois. « En tant que nation commerçante, notre prospérité dépend directement de la liberté du commerce et des routes maritimes, qui dans une large mesure traversent l’Indo-Pacifique », avait ainsi souligné Heiko Maas, le ministre allemand des Affaires étrangères.

Un an plus tôt, son homologue de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, avait estimé qu’il était temps pour l’Allemagne de « montrer sa présence » dans la région Indo-Pacifique, « aux côtés de ses alliés ». Et d’ajouter : « Un pays de notre taille, avec sa puissance économique et technologique, sa situation géostratégique et ses intérêts mondiaux ne peut pas simplement rester à l’écart et regarder ».

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Et cette présence allemande dans cette région se traduira prochainement par l’arrivée de la frégate Bayern [F-217], de la classe Brandenburg. Ce navire a en effet appareillé de la base navale de Wilhelmshaven, le 2 août, pour un périple qui doit durer environ sept mois. Et sa mission sera, comme l’a rappelé M. Kram-Karrenbauer lors d’une cérémonie marquant son départ, de défendre la vision d’un « ordre mondial fondé sur les règles ». Et donc de défendre la liberté de navigation.

Dans un premier temps, la frégate Bayern sera engagée dans les missions Sea Guardian [sous la bannière de l’Otan, en Méditerranée] et Atalante [opération de l’UE de lutte contre la piraterie, ndlr] au large de la Corne de l’Afrique.

Puis elle mettra le cap vers l’Indo-Pacifique, où elle fera escale au Vietnam, en Corée du Sud, à Singapour, en Australie et au Japon. Enfin, elle sera engagée dans les opérations de surveillance du respect des sanctions prises par les Nations unies à l’égard de la Corée du Sud.

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Évidemment, durant son parcours, la frégate Bayern devra traverser la mer de Chine méridionale, revendiquée dans sa quasi totalité par Pékin. Cela étant, « la partie chinoise a été informée à l’avance par la ministre de la Défense et son collègue des Affaires étrangères des intentions extrêmement pacifiques » du navire allemand, a relevé le quotidien Frankfuter Allgemeine Zeitung. A priori, une escale à Shanghaï est même au programme…

« Le cœur de la mission du navire est de montrer son pavillon. Avec le déploiement en Indo-Pacifique, la Deutsche Marine démontre qu’elle est un instrument politique fiable pour l’Allemagne, qui peut être utilisé dans le monde entier », fait valoir la Bundeswehr.

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La frégate Bayern n’est pas la plus moderne qui est en service au sein de la Deutsche Marine… Et on aurait pu penser qu’une frégate de type F-125, conçue justement pour les longs déploiements, aurait été désignée pour une telle mission. Seulement, bien que la première de la série a été mise en service en 2019, aucune n’a été utilisée en opération à cause de défauts techniques.

Ya Rab Yeshua.

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  • 4 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/08/27/les-etats-unis-la-grande-bretagne-et-le-japon-deploient-une-puissante-force-aeronavale-pres-de-taiwan/

Les États-Unis, la Grande-Bretagne et le Japon déploient une puissante force aéronavale près de Taïwan

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La semaine passée, deux F-35B du Marine Fighter Attack Squadron 211 [VMA 211] ont décollé du porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth pour se ravitailler à bord du navire d’assaut amphibie USS America (ci-dessous) avant de continuer la mission qui leur avait été assignée dans le cadre de l’exercice LSGE 21 [Large Scale Global Exercice].

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Selon le Pentagone, une telle manoeuvre était alors inédite. Et l’objectif de celle-ci était de démontrer « l’interopérabilité du F-35B et l’importance stratégique de l’intégration conjointe entre un groupe aéronaval britannique et un ‘Amphibious Ready Group / Marine Expeditionary Unit’ [ARG/MEU] de l’US Navy et de l’US Marine Corps », avait-il expliqué.

Selon la nature de son groupe aérien embarqué, l’USS America peut être assimilé à un porte-avions « léger » [du moins, selon les critères de l’US Navy]. En l’occurrence, lors de cet exercice, il disposait de dix F-35B, lesquels ont également eu des « interactions » avec le HMS Queen Elizabeth par la suite.

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Après avoir été déployés en mer des Philippines avec leur escorte, ces deux navires naviguent actuellement au large de d’Okinawa. Et, le 25 août, ils y ont été rejoints par le porte-avions USS Carl Vinson, lequel a appareillé de San Diego au début de ce mois, dans une configuration inédite.

 

Pour rappel, en plus d’une trentaine de F/A-18 E/F Super Hornet, celui-ci met en oeuvre dix F-35C, ce qui est une première pour l’US Navy. En outre, son groupe aérien embarqué [GAé] compte sept avions de guerre électronique E/A-18 Growler [au lieu de cinq habituellement] et cinq appareils de guet aérien E-2D Hawkeye, soit un de plus qu’habituellement. Et trois CMV-22B Osprey remplacent les C-2A Greyhound pour assurer les missions de transport et de ravitaillement.

Le groupe aéronaval formé autour de l’USS Carl Vinson est aussi conséquent, avec le croiseur Lake Champlain et les « destroyers » USS Dewey, USS O’Kane, USS Michael Murphy, USS Chafee et USS Stockdale. Un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] doit également en faire partie.

Pour rappel, l’escorte du HMS Queen Elizabeth, qui a appareillé de Portsmouth avec 18 F-35B [dont 8 de la Royal Air Force et 10 de l’USMC] et 14 hélicoptères à son bord, se compose des frégates HMS Richmond, HMS Diamond et HNLMS Evertsen [fournie par les Pays-Bas, ndlr], des « destroyers » HMS Defender et USS The Sullivans ainsi que d’un SNA de type Astute. Sans oublier les navires logistiques RFA Fort Victoria et RFA Tidespring.

Aussi, ensemble, l’USS America, l’USS Carl Vinson et le HMS Queen Elizabeth forment la plus puissante formation aéronavale jamais vue depuis des années. Et c’était sans compter sur l’arrivée en son sein, ce 27 août, du porte-hélicoptère japonais JS Kaga, (ci-dessous) qui doit prochainement être transformé en porte-aéronefs afin de lui permettre d’accueillir des F-35B.

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Cette imposante formation, qui est aussi la plus importante concentration de F-35B/C, s’est donc formée au large d’Okinawa, c’est à dire non loin de Taïwan. Et, si l’on ajoute les missiles de croisière emportés par les navires de son escorte, elle envoie un message clair à la Chine qui, pour le moment, et malgré le développement rapide de ses forces navales, n’est pas en mesure de rivaliser en matière de capacités aéronavales étant donné qu’elle ne dispose que de deux porte-avions.

Récemment, l’Armée populaire de libération [APL] a mené des manoeuvres navales et aériennes impliquant des « tirs réels » dans les environs de Taïwan. Manoeuvres considérées par un analyste militaire chinois comme étant un « entraînement pour une opération amphibie à grand échelle ».

Ya Rab Yeshua.

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Il y a 10 heures, BTX a dit :

n’est pas en mesure de rivaliser en matière de capacités aéronavales étant donné qu’elle ne dispose que de deux porte-avions.

Sur ce point la , pour combien de temps ? Car la Chine a un tonnage impressionnant depuis ces dernières années ... le volume se construit vite , reste à voir d'un point de vue technologique si sa grimpe aussi vite .

Je ne peux confirmer ni démentir que c'est une signature. 😶

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Je crois en effet qu'il faut prendre au sérieux "la potentielle menace que représente la Chine". Et notamment à la veille du Xe referendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie qui pourrait, ultérieurement, en cas d'adhésion basculer dans la toile chinoise.

Mais d'un autre côté,  je note qu'en dépit de leur colossal arsenal très complet en terme capacitaire, les Chinois ne se sont jamais engagés dans des opérations militaires contemporaines. Que valent-ils au combat ? Le nombre et la masse ne font pas tout. La coordination des actions interarmes et interarmées n'est pas chose facile. Quels seraient leurs alliés ? La propagande communiste parfaitement maîtrisée ne peut masquer l'approximation et l'absence d'expérience.

BTX

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Ya Rab Yeshua.

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  • 3 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/09/14/un-croiseur-et-un-navire-espion-chinois-reperes-dans-la-zone-economique-exclusive-des-etats-unis/

Un croiseur et un navire espion chinois repérés dans la zone économique exclusive des États-Unis

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C’est, en quelque sorte, la réponse du berger à la bergère. Alors que le porte-avions USS Carl Vinson, avec ses F-35C, F/A-18 Super Hornet, E/A-18 Growler [de guerre électronique] et E-2D Hawkeye, navigue en mer de Chine méridionale, dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin malgré un avis rendu par la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye, la composante navale de l’armée populaire de libération [APL] a envoyé une flottille de quatre navires dans la zone économique exclusive [ZEE] États-Unis, plus précisément dans les environs des îles Aléoutiennes.

Ce n’est pas la première fois que la Chine déploie des navires dans cette région. Cela fut le cas en 2015 – une première, à l’époque – avec trois frégates, un navire de débarquement et un autre de ravitaillement. « Les États-Unis n’avaient encore jamais repéré de navires chinois en mer de Béring », avait alors affirmé un porte-parole du Pentagone. Et d’ajouter : « Nous respectons la liberté de toutes les nations à déployer des bateaux dans les eaux internationales, conformément au droit international ».

La présence des quatre navires chinois dans la ZEE des États-Unis a été révélée par des photographies qui, prises les 29 et 30 août depuis le patrouilleur USCG Bertholf de l’US Coast Guard, ont récemment été publiées via le site DVIDS [Defense Visual Information Distribution Service] du Pentagone.

« Toutes les interactions entre la Garde côtière américaine et l’APL ont été conformes aux lois et normes internationales. À aucun moment, le groupe de navires chinois n’est entré dans les eaux territoriales américaines », c’est à dire à moins 12 nautiques des côtes, a souligné l’US Coast Guard, qui n’a pas précisé le type des bâtiments en question.

Mais, selon toute vraisemblance, la flottille chinoise serait celle qui avait été repérée le 24 août par la force navale d’autodéfense japonaise alors qu’elle traversait de le détroit de La Pérouse [encore appelé Sōya, ndlr], vers la mer de Béring.

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D’après un communiqué publié par la suite, cette formation comprenait le croiseur de type 055 « Nanchang », le « destroyer » de type 052D Giyang, un navire de ravitaillement de type 903A et un navire de renseignement électronique portant le numéro de coque 799.

Rattaché à la flotte du « théâtre Nord » de l’APL, le CNS « Nanchang » est un croiseur mis en service en 2020. Affichant un déplacement de 10’000 tonnes [pour 180 mètres de long et un maître-bau de 20 mètres], ce croiseur est doté de 112 tubes de lancement vertical [48 à l’avant et 64 à l’arrière] pouvant tirer des missiles anti-aérien HHQ-9 et HHQ-16, des missiles anti-navire YJ-18A et des missiles de croisière CJ-10. Il est aussi muni de 24 missiles anti-aériens HHQ-10, d’une tourelle H/PJ-38 de 130 mm, d’un canon automatique à 7 tubes CIWS [Close-In Weapon System] de type 1130, de roquettes anti-sous-marins CY-5 et de 6 tubes lance-torpilles de 324mm.

Côté électronique le CNS Nanchang est équipé d’un radar AESA [à antenne active] multi-fonctions type 346B, d’un radar de tir AESA X-Band, de brouilleurs, de radars passifs, de lance-leurre type 726-4 et de deux sonars [un, volumineux, de proue, l’autre, à basse fréquence, remorqué].

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Le CNS Giyang est un « destroyer » de 7’000 tonnes dont les capacités sont davantage tournées vers la lutte anti-sous-marine. Cependant, il emporte également des missiles de croisières CJ-10 et dispose, plus généralement, du même type d’armement que le CNS Nanchang.

Quant au navire de renseignement électronique, la photographie fournie par la marine chinoise suggère qu’il s’agit d’un bâtiment de type 815. Seulement, son numéro de coque ne correspond à aucune unité actuellement en service au sein de l’APL [numérotés de 851 à 859, ndlr].

Pour le moment, on ignore où se trouve exactement cette flottille chinoise, le Pentagone ayant été avare de détails à son sujet. En revanche, dans un communiqué publié le 12 septembre, le ministère japonais de la Défense a fait savoir que la marine nippone venait de repérer, deux jours plus tôt, un sous-marin chinois, au large de l’île d’Amami Oshima, située entre Kyushu et Okinawa, où les forces américaines disposent de deux bases.

Puis, ce sous-marin, dont le type n’a pas été précisé, a été pisté jusque dans les environs de l’île japonaise de Yokoate-Jima, située à 32 nautiques au nord-ouest d’Anami Oshima. En clair, il naviguait alors dans une zone dite « contiguë » qui, selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, est un espace maritime s’étendant jusqu’à 24 nautiques des côtes et où l’état côtier a le pouvoir d’exercer des droits de police et de douane. Aucune réglementation ne concerne cependant les navires militaires se trouvant dans une telle zone… mais leur présence peut être perçue comme une provocation.

Depuis, on ignore la position de ce sous-marin. Cependant, selon les sites de suivi du trafic aérien, un avion des forces aériennes d’autodéfense japonaise a été vu, ce 14 septembre, en train de patrouiller au large de l’île d’Okinoshima. Mais rien ne dit que cette activité ait un rapport avec la présence du navire chinois dans les environs de l’archipel nippon.

Ya Rab Yeshua.

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http://ainsi-va-le-monde.blogspot.com/2021/09/les-operations-dinfluence-chinoises.html

Les opérations d’influence chinoises dans le monde, y compris en Nouvelle-Calédonie

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"Les actions mises en œuvre par Pékin dans ses opérations d’influence à l’étranger relèvent de deux objectifs principaux et non exclusifs l’un de l’autre :

d’une part, séduire et subjuguer les publics étrangers, en faisant une narration positive de la Chine, dont témoignent notamment quatre récits (le « modèle » chinois, la tradition, la bienveillance et la puissance) ;

- d’autre part et surtout, infiltrer et contraindre" expliquent Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer au début de leur étude sur Les opérations d’influence chinoises, un moment machiavélique, mise en ligne ce matin par l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (www.irsem.fr).
Le premier est directeur du domaine "Renseignement, anticipation et menaces hybrides" de l’IRSEM, le second, son directeur.

Les deux chercheurs consacrent quelques lignes dans ces 646 pages à l’intérêt manifesté par le régime chinois à la Nouvelle-Calédonie : "Parmi les leviers utilisés par Pékin dans ses opérations d’influence, figurent notamment les mouvements citoyens, en particulier les mouvements indépendantistes. En Nouvelle-Calédonie comme à Okinawa, le Parti-Etat déploie la même stratégie consistant à noyauter l’économie, se rapprocher des responsables politiques locaux au travers de nombreuses associations d’amitié, voire de manipulations de l’information, pour encourager le sentiment indépendantiste qui est dans l’intérêt de Pékin… "

Ya Rab Yeshua.

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En complément l'article OPEX360.

http://www.opex360.com/2021/09/21/un-rapport-de-linstitut-de-recherche-de-lecole-militaire-souligne-lingerence-chinoise-en-nouvelle-caledonie/

Extrait =

« Il est dans l’intérêt de Pékin d’encourager des mouvements indépendantistes, pour récupérer des parts de marché ou fragiliser de potentiels adversaires », notent-ils. Or, « s’il y a eu des soupçons d’ingérence chinoise dans le référendum de 2018 sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, et si Pékin suit de près la progression du camp indépendantiste confirmée par le référendum de 2020, c’est parce qu’une Nouvelle-Calédonie indépendante serait de facto sous influence chinoise et présenterait au moins deux intérêts majeurs pour le Parti-État », avancent MM. Jeangène Vilmer et Charon.

Le premier intérêt est évident, à la lumière des manoeuvres de Pékin concernant les pays riverains de la mer de Corail : couper l’Australie d’éventuels renforts venant des États-Unis.

Ainsi, écrivent les auteurs du rapport, une Nouvelle-Calédonie acquise à la Chine « deviendrait la clé de voûte de la stratégie d’anti-encerclement chinoise, tout en isoldant l’Australie puisqu’en plus de Nouméa, Pékin pourra s’appuyer sur Port Moresby, Honiara, Port-Vila et Suva ».

Quant au second intérêt, il est économique étant donné que la Nouvelle-Calédonie assurerait à la Chine un « approvisionnement en matières premières, notamment en nickel ».

Dans ces conditions, la victoire des indépendantistes lors du prochain référendum [dont seront exclus les Européens arrivés sur l’archipel après 1994, ndlr] serait du pain béni pour la Chine. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle encourage tout ce qui va dans ce sens, notamment en « entretenant des relations avec l’élite politique et économique locale ».

« La Chine fonctionne en noyautant l’économie, en se rapprochant des responsables tribaux et politiques parce que c’est la méthode la plus efficace et la moins visible. Sa stratégie est parfaitement rodée et elle a fonctionné ailleurs dans le Pacifique », lit-on dans le rapport.

Quant au référendum, le risque est qu’il fasse l’objet d’ingérences via la diffusion de fausses informations a été pris en compte par le gouvernement français. Ce scrutin sera l’occasion pour la nouvelle agence Viginum, créée cet été par le Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale [SGDSN], de faire premières armes. Pour rappel, sa vocation est de répérer les tentatives de déstabilisation et d’ingérence de pays étrangers.

Le risque de voir la Nouvelle-Calédonie passer sous influence chinoise a-t-il été pris en compte dans la réflexion ayant conduit l’Australie à annuler son achat de 12 sous-marin auprès de la France et à se rapprocher des États-Unis et de la Grande-Bretagne?

À ce propos, candidat à la prochaine élection présidentielle, Michel Barnier [LR] a déclaré, ce 21 septembre, sur France 2 que, après le « désastre diplomatique et industriel » de la vente de sous-marins à l’Autralie, « nous devons réfléchir à nos propres erreurs dans cette grande région indo-pacifique » de laquelle « les Américains et les Chinois […] veulent nous éliminer ». Et d’ajouter : « Nous avons des raisons d’avoir une ambition française dans cette région, car nous avons une présence importante à laquelle nous tenons », notamment en « Nouvelle-Calédonie ».

« Il serait bien que le gouvernement actuel, que le président, ne se contentent pas d’une position neutre » à l’égard de ce territoire, et « que la France réaffirme son attachement à la Nouvelle-Calédonie », a encore insisté M. Barnier.

Mais encore faut-il avoir les moyens militaires suffisants pour « peser ». « On pourrait imaginer à l’avenir une tentative d’éviction de la France de certaines régions du monde, notamment celles où nous avons des territoires. Nous devons pouvoir décourager et si nécessaire empêcher de telles initiatives » et, pour cela, « nous devons avoir des équipements répondant à la hausse du niveau de menace », avait prévenu l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale, en février dernier.

Sauf que ce n’est pas encore le cas. « On récolte ce que l’on a semé. Pour des questions budgétaires les nouvelles capacités ont été échelonnées dans le temps et nous prenons aujourd’hui livraison des matériels d’il y a dix ans. C’est-à-dire que nous mettons en service la génération d’avant », avait en effet déploré le CEMM.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/09/24/la-france-a-t-elle-vraiment-les-moyens-de-ses-ambitions-dans-la-region-indo-pacifique/

La France a-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions dans la région Indo-Pacifique ?

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Un autre aspect de l’affaire des sous-marins australiens est que Canberra, Londres et Washington n’ont pas jugé pertinent d’associer Paris dans l’alliance AUKUS pour la région Indo-Pacifique alors que la France est le seul pays membre de l’Union européenne à être présent dans cette partie du monde, via La Réunion, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie [ces deux territoires représentant à eux deux les 2/3 de la zone économique exclusive [ZEE] française, ndlr].

On peut avancer au moins deux raisons pour expliquer cette mise à l’écart de la France =

- la première est que l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis sont très liées via le cercle des « Five Eyes », une alliance forgée au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale dans le domaine du renseignement.

- quant à la seconde, elle serait liée à la faiblesse des forces françaises – et en particulier navales – dans la région du Pacifique. « Quand les types de 130 kilos disent certaines choses, les types de 60 kilos les écoutent », faisait dire Michel Audiard à Jean-Paul Belmondo dans « Cent mille dollars au soleil ».

Sur le plan militaire, les États-Unis mènent évidemment le bal, au regard des moyens qu’ils sont en mesure de déployer dans la région [groupe aéronaval, capacités d’assaut amphibie, moyens aériens, etc…]. Le Royaume-Uni, qui a fait de l’Indo-Pacifique l’une de ses priorités dans le cadre de sa stratégie « Global Britain », a l’intention d’y accroître la présence de ses forces, comme en témoigne la mission qu’y conduit actuellement le porte-avions HMS Queen Elizabeth et son escorte.

Un tel déploiement de la Royal Navy a par ailleurs vocation à devenir récurrent, d’autant plus qu’elle disposera, à terme, de deux porte-avions. En outre, Londres a annoncé son intention de baser deux patrouilleurs au Japon.

Et la France dans tout ça ?

Ces dernières années, et malgré leur contribution aux principales fonctions stratégiques [connaissance et anticipation, prévention, protection et intervention] et l’appui éventuel qu’elles peuvent apporter à la dissuasion, les forces dites de souveraineté, car affectés aux départements et territoires d’outre-Mer, ont vu leur format se réduire comme peau de chagrin, sous l’effet de la professionnalisation des armées [1995-2001] et la Révision générale des politiques publiques [RGPP], menée entre 2007 et 2013.

Et leurs moyens ont fait les frais des contraintes budgétaires…

Ainsi, devant les reports successifs de certains programmes [comme le BATSIMAR…], la Marine nationale a dit craindre, à plusieurs reprises, de connaître des « ruptures temporaires de capacités » [RTC] susceptibles de devenir définitives. Cela étant, des mesures ont été prises pour y remédier partiellement, comme avec la livraison des Bâtiments de soutien et d’assistance outre-Mer [BSAOM] et, dans le cadre de l’actuelle Loi de programmation militaire, la commande de six patrouilleurs outre-Mer [POM].

Dans le dossier de présentation de la stratégie pour l’Indo-Pacifique publié par l’Élysée, il est précisé que les moyens militaires déployés en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française se composent de sept navires, de neuf avions et de sept hélicoptères. Le tout servi par 2840 militaires. Mais ce document fait l’impasse sur les capacités réelles de ces forces de souveraineté.

Ainsi, alors que cela fait maintenant plusieurs années que l’on parle de « militarisation » de la région Indo-Pacifique, avec des budgets militaires constamment en hausse [tant en Chine qu’au Japon ou en Corée du Sud], on affirmait, à Paris, que le principal armement d’un navire français dans cette région était son pavillon… Ce qui est sans doute vrai pour des pêcheurs illégaux ou des trafiquants… Ce qui l’est moins pour des pays aux intentions peu pacifiques.

Dans le détail, les Forces armées en Nouvelle-Calédonie disposent de la frégate de surveillance Vendémiaire [avec son Alouette III], du BSAOM D’Entrecasteaux et du patrouilleur P400 « La Glorieuse ». Aucun de ces navires n’est doté de capacités de lutte anti-sous-marine. Pire encore : en juillet, et suite à l’incendie du D’Entrecasteaux, la Marine nationale n’avait plus de bâtiment disponible, seule la vedette de la gendarmerie maritime étant en mesure de prendre la mer.

S’agissant des Forces armées de Polynésie française, la situation est identique, avec la frégate de surveillance Prairial, le patrouilleur Arago [doté seulement de deux mitrailleuses de 12,7 mm] et le BSAOM Bougainville. La gendarmerie maritime met en oeuvre le patrouilleur côtier « Jasmin », qui n’est guère mieux armé que l’Arago.

Quant aux capacités aériennes, elles reposent sur quatre avions de transport CN-235, cinq hélicoptères [dont 3 antiques Puma en Nouvelle-Calédonie et 2 Dauphin de la Marine en Polynésie] et de cinq avion de surveillance maritime Falcon 200 Gardian, dont le retrait du service avait été prévu… en 2015.

Évidemment, on peut toujours penser que capacités seront renforcées, le cas échéant, par des moyens venus de métropole… C’est ce qu’ont d’ailleurs montré les missions Pitch Black, Pégase et Heifara Wakea, conduites en 2018 et en 2021 par l’armée de l’Air & de l’Espace, avec la « projection » de Rafale en Australie et en Polynésie. Ou encore les déploiements du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [en 2019] et du sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Émeraude, accompagné par le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] Seine, en 2020. Mais de telles missions ne sont pas récurrentes…

Cependant, dans un entretien récemment accordé à La Tribune, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait avancé l’idée de prépositionner des moyens dans la zone. « Quand un bateau doit partir de l’autre côté de la planète, vous avez quasiment deux mois pour y aller et deux mois pour revenir. Sur quatre mois de déploiement, vous ne pouvez faire que dix jours sur place. Ce n’est pas intéressant. Aujourd’hui, tous nos partenaires – américains et britanniques principalement – repensent le concept de prépositionnement. Nous devons donc réfléchir à des bateaux qui soient maintenables dans l’univers technique de l’Asie », avait-il dit.

Plus largement, le CEMM avait estimé qu’il fallait « probablement remilitariser notre présence en Indo-Pacifique ». Et d’ajouter : « Si nous voulons échanger avec nos alliés au même niveau en termes de renseignements, de guerre électronique, de guerre anti-sous-marine, de connexions de systèmes d’armes, etc… nous devons remplacer nos frégates de surveillance, dont le système d’armes est obsolète sur le plan militaire ».

Mais avec seulement 15 frégates de premier rang, six SNA [dont un – La Perle – est actuellement hors course] et un seul porte-avions, la marge de manoeuvre est [très] étroite. « Nous sommes largement au-delà des missions prévues par le Livre blanc », avait d’ailleurs souligné l’amiral Vandier dans l’entretien donné à La Tribune. Le même constat avait été dressé par ses prédécesseurs.

Au quotidien Le Monde, qui lui a demandé si la France avait les moyens de ses ambitions dans la région Indo-Pacifique, la ministre des Armées, Florence Parly, a rappelé que le budget de la Défense devrait atteindre les 40,9 milliards d’euros en 2022 [mais aucune commande de navire ne sera passée pour la Marine, ndlr].

« Ce n’est pas moi qui vous dirai que la France n’a pas les moyens de ses ambitions. La question essentielle est surtout celle de la coordination des efforts entre Européens. Un pays seul, bien sûr, n’a pas le même impact dans une zone aussi vaste. En revanche, si plusieurs pays se placent sous bannière européenne et assument cette volonté d’avoir leur voix propre dans cette région, cela a beaucoup de sens », a répondu la ministre.

Quoi qu’il en soit, tout est question de priorité. Ainsi, pour ne prendre qu’un seul exemple, pendant que les moyens de ses armées se réduisaient, la France se couvraient de ronds-points qui, pour l’hedomadaire Challenges, ne « servent pas à grand chose, sinon à dégrader nos paysages » tout en coûtant « très cher : 4 à 5 milliards d’euros par an pour plus de 50 milliards depuis [leur] introduction […] il y a 40 ans ». Soit le coût d’un porte-avions ou celui de dix frégates multimissions par an… Les marins n’en demandent pas tant.

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Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/10/04/le-hms-queen-elizabeth-a-rejoint-deux-porte-avions-americains-pres-de-taiwan-ou-la-chine-accentue-sa-pression-militaire/

Le HMS Queen Elizabeth a rejoint deux porte-avions américains près de Taïwan, où la Chine accentue sa pression militaire

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En 2020, Taïwan fit état de 380 incursions de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ], ce qui constituait un record depuis la troisième crise du détroit de Formose, en 1995-96.

Cette année, plus de 500 incursions aériennes chinoises ont d’ores et déjà été constatées par Taipei… Ce qui met ses forces aériennes à rude épreuve.

Depuis quelques mois, il n’est plus question pour l’APL d’envoyer une patrouille de seulement quelques appareils dans l’ADIZ de Taïwan. Les formations qu’elle y envoient sont toujours plus imposantes et virent à la démonstration de force. Le but ? Tester la défense taïwanaise, user son potentiel et faire passer le message que Taipei ne pourra pas s’opposer à la puissance chinoise, même en multipliant les achats d’équipements militaires, principalement [voire exclusivement] auprès des États-Unis.

En janvier, la plus importante formation chinoise repérée dans les environs de Taïwan en une seule journée comptait une quinzaine d’appareils. Puis une vingtaine en mars et près d’une trentaine en juin. Le 1er octobre, jour anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, ce sont pas moins de 38 appareils, en deux vagues, qui ont été envoyés dans l’ADIZ taïwanaise. Un record. Mais on en était qu’au début…

Le lendemain, en deux fois, 39 avions de l’APL ont patrouillé dans l’ADIZ de Taïwan, plus précisément dans une zone située dans le sud-ouest de l’île considérée comme « rebelle » par Pékin. À la différence de la veille, aucun bombardier stratégique H-6, à capacité nucléaire, n’a été repéré. Même chose durant la journée du 3 octobre, où « seulement » 16 avions chinois ont une nouvelle fois été envoyés en mission dans les environs de Taïwan.

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Ce jour-là, les États-Unis ont fini par réagir à cette intense activité de l’APL, en se disant « très inquiets ». Et le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, a dénoncé des « provocations militaires » considérées comme « déstabilisatrices » pour la « paix et la stabilité régionales ».

« Nous exhortons Pékin à cesser ses pressions militaires, diplomatique et économique, et sa coercition contre Taïwan », a déclaré M. Price, avant de réaffirmer « l’engagement indéfectible » des États-Unis auprès de Taïwan.

Mais cette déclaration n’a eu aucun effet… puisque, ce 4 octobre, l’APL a envoyé pas moins de 52 avions dans l’ADIZ taïwanaise en une seule vague, dont 36 chasseurs [34 J-16 et 2 Su-30], 2 appareils de patrouille maritime Y-8 ASW, 2 KJ-500 pour le guet aérien et, surtout 12 bombardiers stratégiques H6. Ce qui, sauf erreur, n’avait jamais été vu jusqu’à présent.

 

Dérivé du Tupolev Tu-16 soviétique, le H-6 a constamment été modernisé par l’APL. S’il a une capacité nucléaire, ce bombardier peut emporter jusqu’à 9’000 kg de bombes et/ou de missiles air-mer et air-sol. Certains modèles ont été modifiés pour tirer des armes hypersoniques.

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Durant ces quatre derniers jours, les appareils de l’APL – 145 au total – ne se sont aventurés qu’une seule fois vers la partie orientale de Taïwan, là où sont situées deux bases stratégiques pour la défense de l’île.

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Toutes les autres incursions ont concerné les îles Pratas qui, placées sous la juridiction de Taipei, ne manquent pas d’intérêt pour la Chine dans la mesure où leur contrôle lui permettrait de surveiller les mouvements des navires et des avions – américains – se dirigeant vers la mer de Chine méridionale depuis l’océan Pacifique, tout en tenant à l’oeil le canal de Bashi qui, en plus d’être un passage important pour les opérations militaires, est primordial pour les réseaux de communications au regard du nombre de câbles sous-marins qui y ont été installés, au point d’en faire l’un des principaux point de défaillance potentiel d’Internet.

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D’ailleurs, non loin de là, trois groupes aéronavals – deux américains et un britannique – constitués autour des porte-avions USS Ronald Reagan, USS Carl Vinson et HMS Queen Elizabeth, ainsi que plusieurs navires venus du Japon, du Canada et de Nouvelle Zélande, ont effectué un exercice conjoint au cours de ces derniers jours.

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Pour rappel, le HMS Queen Elizabeth compte 18 avions F-35B à son bord [dont dix de l’US Marine Corps] tandis que le groupe aérien embarqué de l’USS Carl Vinson (ci-dessus) est le premier à compter des F-35C parmi ses aéronefs. D’ailleurs, celui-ci a des capacités qui sortent de l’ordinaire dans la mesure où l’accent a été mis sur la guerre électronique, avec sept avions de guerre électronique E/A-18 Growler [au lieu de cinq habituellement] et cinq appareils de guet aérien E-2D Hawkeye [contre quatre].

Photos : Ministère japonais de la Défense

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/10/13/mme-parly-revele-quun-navire-espion-francais-a-effectue-une-mission-dans-le-detroit-de-taiwan/

Mme Parly révèle qu’un navire « espion » français a effectué une mission dans le détroit de Taïwan

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Le 12 octobre, la ministre des Armées, Florence Parly, a été conviée à deux auditions parlementaires distinctes – l’une au Sénat, l’autre à l’Assemblée nationale – pour évoquer l’affaire de l’annulation par Canberra de la commande de 12 sous-marins de type Shortfin Barracuda auprès de Naval Group ainsi que la création de l’alliance « AUKUS », formée par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis.

Comme on pouvait s’y attendre, la ministre n’a pas échappé aux interrogations de certains parlementaires sur la stratégie française en Indo-Pacifique, et en particulier sur les moyens militaires qui y sont déployés, ceux-ci sous-entendant, en creux, que leur faiblesse pouvait expliquer la décision de Canberra de nouer une alliance avec Londres et Washington.

D’autres questions ont porté sur l’attitude de la France à l’égard de la Chine. Attitude qui aurait ainsi précipité l’Australie dans le partenariat « AUKUS ».

Dans ses réponses, Mme Parly a au contraire soutenu que l’engagement des forces françaises en Indo-Pacifique restait important, en prenant l’exemple de la mission Marianne, à laquelle prirent part, l’an passé, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Émeraude et le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] Seine. Ou encore en insistant sur le dispositif militaire déployé dans la région [mais dont les capacités sont insuffisantes, notamment pour dans le domaine de la lutte anti-sous-marine, ndlr].

« Si nous avons un outil militaire puissant à l’échelle d’un pays tel que la France, c’est pour éventuellement devoir s’en servir si c’est nécessaire mais aussi pour pouvoir donner de la crédibilité à la diplomatie que nous menons », a fait remarquer la ministre aux députés de la commission de la Défense et à celle des Affaires étrangères. « Autrement dit, a-t-elle continué, je ne suis pas persuadée que nous devions nous placer dans la perspective de devoir affronter militairement la Chine », contrairement à ce que sous-entend le partenariat « AUKUS ».

« En revanche, a ensuite fait valoir Mme Parly, ce que nous prônons, c’est le respect de principes fondamentaux tels que […] la liberté de navigation. Et c’est pour cette raison que nous projetons des moyens navals, notamment en mer de Chine ». Il s’agit, a-t-elle insisté, « d’exprimer de façon pacifique que nous avons le droit de circuler librement dans ces eaux-là ».

La ministre a évidemment tenu le même discours aux sénateurs, quelques heures plus tôt. Cependant, dans une réponse à une question portant sur les tensions entre Taipei et Pékin, lesquelles sont probablement à leur plus haut niveau depuis plus de 25 ans, Mme Parly a laissé entendre que la France faisait plus que de manifester son droit à naviguer dans des eaux revendiquées par la Chine.

S’agissant des tensions sino-taïwanaises, « nous manifestons, y compris avec les moyens de la Marine nationale, notre attachement au droit international et à la liberté de circulation », a rappelé Mme Parly.

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Ainsi, en avril 2019, la frégate de surveillance Vendémiaire avait transité par le détroit de Formose, considéré comme étant une « chasse gardée » par Pékin. Et la réaction chinoise ne se fit pas attendre : le navire français fut invité à partir par les forces navales chinoises et la Chine adressa une « protestation solennelle » à la France, lui reprochant une « violation » de ses eaux territoriales.

Les frégates de surveillance de la Marine nationale, dont le premier des six modèles a été mis en service voici près de trente ans, ne sont pas des bâtiments dits de « premier rang ». Dépourvus de moyens de lutte anti-sous-marine, leurs capacités militaires sont limitées… Mais le transit de l’une d’entre-elles dans le détroit de Formose avait suffi pour provoquer l’ire de Pékin… Alors, que dire si cela avait été un navire conçu pour collecter des renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM], comme le Dupuy de Lôme ?

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Et pourtant, celui-ci s’est récemment aventuré dans le détroit de Formose. C’est en effet ce qu’a confié Mme Parly aux sénateurs, au sujet de l’envoi de « moyens » navals dans les eaux revendiquées par Pékin, en particulier celles entourant Taïwan. « Cela s’est traduit par la présence de bâtiments de la Marine nationale comme le Dupuy de Lôme dans le détroit de Formose », a-t-elle révélé.

Pour rappel, le Dupuy de Lôme est un « bâtiment d’expérimentations » de 3’600 tonnes [pour une longueur de 101,75 m et une largeur de 15,85m] mis en oeuvre par la Marine nationale au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM]. Si son armement est anecdotique [deux mitrailleuses de 12,7 mm], en revanche, ses moyens d’interception et d’écoute ne le sont pas…

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La ministre n’a pas précisé la date de la mission assurée par le Dupuy de Lôme. Cependant, on sait que, en juillet dernier, ce navire a navigué en mer du Japon pour se rendre dans le détroit de Tatarie, entre la Russie continentale et l’île de Sakhaline. Ce qui lui a d’ailleurs valu d’être surveillé de près par les forces russes présentes dans le secteur.

Un mois plus tard, des médias taïwanais ont avancé qu’un navire français se trouvait dans le détroit de Formose, précisément au large du canton de Fangyuan. L’information a d’abord été confirmée par une source de la garde côtière taïwanaise, puis démentie par la suite.

Quant aux données du Système d’identification automatique [AIS], si elles ont bel et bien indiqué la présence d’un bâtiment de la Marine nationale entre la Chine et Taïwan, le numéro d’identification MMSI qui lui était attribué ne correspondait à aucun navire français susceptible de se trouver dans la région.

Par ailleurs, Mme Parly a parlé de « présence » et non de « transit ». Ce qui peut vouloir dire que le Dupuy de Lôme s’est attardé dans le détroit de Formose… Qui plus est, et alors que le passage de navires de l’US Navy y est désormais régulier, l’envoi d’un navire « espion » dans cette zone est plutôt singulier, même si les « destroyers » américains disposent de capteurs leur permettant de collecter du renseignement.

En tout cas, les services diplomatiques chinois n’ont a priori pas relevé la confidence faite par Mme Parly aux sénateurs. Et celle-ci ne l’a pas répétée aux députés lors de sa seconde audition de la journée organisée sur le même thème.

Ya Rab Yeshua.

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