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Forces russes : bilans 2017


BTX

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/01/19/six-bateaux-de-debarquement-russes-quittent-la-baltique-22735.html

Six bateaux de débarquement russes quittent la Baltique et entrent en Manche (actualisé)

File:Olenegorskiy Gornyak in St Petersburg (03).jpg - Wikimedia Commons

 

Six bâtiments russes ont quitté la Baltique ces derniers jours et font route vers le sud, via la mer du Nord. Il s'agit des Olenegorskiy Gornyak et Georgiy Pobedonosets, ainsi que du Pyotr Morgunov. Un jour plus tôt, trois autres navires de la Flotte de la Baltique avaient aussi été repérés: le Korolev, le Minsk, et le Kaliningrad.

Minsk (porte-avions) — Wikipédia

Particularités de ces navires: ce sont tous des navires de débarquement de chars et de troupes, comme le confirme la Bible Flottes de combat.

Leur arrivée au large des côtes britanniques et hollandaises a suscité, mercredi, l'habituel émoi et le décollage tout aussi habituel de chasseurs Typhoon et F-16. Des E-3 Sentry ont aussi joué leur partition. Même les forces armées belges ont pris part à cet accompagnement:

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/00/01/1568628005.jpg

La presse britannique s'est bien sûr empressé d'expliquer que ces deux flottilles constituaient un danger potentiel mais bien réel si elles entraient en Méditerranée puis en mer Noire (lire ici par exemple le long sujet du Daily Mail dont est tirée la carte ci-dessous).

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/00/3023295901.jpg

A quelle mission seraient-elles destinées si ce n'est à débarquer des troupes dans le cas d'un éventuel conflit entre la Russie et l'Ukraine, estiment mes confrères d'outre-Manche?

Côté français, on garde un flegme tout... britannique, rappelant que le passage de navires russes dans la Manche et au large de Brest est "courant" et que ces navires ont le droit de naviguer dans ces eaux tout à fait internationales. Donc circulez, y'a pas grand-chose à voir, déconfliction oblige...

Toutefois le patrouilleur Flamand est bien allé jouer les curieux à l'entrée de la Manche. Le patrouilleur basé à Cherbourg est d’alerte pour tout type d’activités (dont le passage de migrants) ; il a donc joué les accompagnateurs dans le cadre de sa mission habituelle. Mais "aucun dispositif particulier n’a été mis en place",  précise-t-on du côté de la Marine. Toutefois le transit des navires russe sera "certainement" suivi par les forces françaises et un échange d’informations avec les alliés est en cours.

Des manoeuvres navales russes à venir.
La mission de ces six navires reste inconnue. Peut-être s'inscrit-elle dans le cadre des nombreuses manoeuvres navales que la Russie va effectuer jusqu'à la fin du mois de février ? Les agences russes Ria et Interfax, qui citent le ministère de la Défense, annoncent que des exercices militaires se dérouleront en Méditerranée orientale, mais aussi dans le nord-est de l'Atlantique et dans l'océan Pacifique et notamment en mer d'Okhotsk, bordée par la péninsule sibérienne du Kamtchatka.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/01/24/la-russie-a-lintention-de-mener-un-exercice-naval-dans-la-zone-economique-exclusive-de-lirlande/

La Russie a l’intention de mener un exercice naval dans la zone économique exclusive de l’Irlande

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La semaine passée, le ministère russe de la Défense a annoncé qu’il lancerait une série d’exercices navals dans les eaux de la Méditerranée, de la mer du Nord, de la mer d’Okhotsk ainsi dans celles de l’océan Atlantique et de l’océan Pacifique afin de préparer ses « forces navales, aériennes est spatiales » à « contrer les menaces militaires contre la Russie depuis les mers et les océans ».

Visiblement, les eaux entourant l’Irlande, pays neutre appartenant à l’Union européenne, seront concernées par ces exercices russes. En effet, Moscou a fait part de son intention d’y mener, durant six jours, des manoeuvres navales à partir du 3 février prochain. Plus précisément, celles-ci devraient avoir lieu à 240 km des côtes, dans la zone économique exclusive [ZEE] irlandaise.

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Théoriquement, le droit maritime international n’interdit pas de telles activités dans une ZEE. « Nous n’avons pas le pouvoir d’empêcher » cet exercice mais « j’ai clairement indiqué à l’ambassadeur de Russie en Irlande que ce n’était pas le moment d’accroître l’activité militaire et les tensions avec le contexte que nous connaissons en Ukraine », a expliqué Simon Coveney, le ministre irlandais des Affaires étrangères.
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Le fait que la Russie décide de conduire un exercice « aux frontières occidentales, ou si vous voulez, de l’Union européenne, au large des côtes irlandaises, n’est à notre avis, pas le bienvenu et n’est pas souhaitable en ce moment », a insisté M. Coveney, cité par le quotidien The Irish Examiner.

L’exercice qu’entend effectuer la marine russe impliquerait des tirs d’artillerie et de missiles. L’Irish Aviation Authority a fait savoir qu’elle mettra en place une zone d’exclusion aérienne temporaire au-dessus de la zone concernée afin d’assurer la sécurité des vols commerciaux.

 

« Nous ne savons quels missiles seront utilisés. Mais il est probable que ce soit des missiles de croisière Kalibr, qui équipent de nombreux navires de surface et de sous-marins russes », a estimé Sidharth Kausha, un expert de la guerre navale au Royal United Services Institute de Londres, dans les colonnes du Times.

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Selon les versions, le missile Kalibr a une portée comprise entre 1500 et 2000 km.

La zone où doit se tenir cet exercice est le point de passage de nombreux câbles sous-marins de communication, reliant notamment le continent américain à l’Europe. Ceux-ci intéressent particulièrement la Russie, à en juger la présence de son navire espion « Yantar » dans les eaux irlandaises, en août dernier. À l’époque, le comportement de ce dernier avait été décrit comme étant « hautement suspect » par les autorités militaires irlandaises.

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Par ailleurs, l’Irlande ne dispose que de neuf patrouilleurs et deux avions Casa CN-235 pour surveiller sa ZEE. Et l’île n’est pas en mesure de protéger son espace aérien, faute de posséder une aviation de combat. En 2020, face à la recrudescence des vols de bombardiers russes dans son voisinage, la question de se procurer des avions de combat et des radars a d’ailleurs été posée. Mais aucun budget n’a depuis été prévu pour cela.

Ya Rab Yeshua.

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No stress. Ne sombrez pas dans la surenchère informationnelle anglo-saxonne. Qui voit le diable partout sauf là où il est.

POUTINE montre les dents et joue "les gros bras". C'est son habitude. Il l'a fait en Crimée et au Donbass.

Vous noterez que les Irlandais, pourtant neutres, restent pragmatiques en reconnaissant que rien n'interdit à la Russie de manoeuvrer en ZEE tout en prévoyant de mettre en place une" zone d’exclusion aérienne temporaire au-dessus de la zone concernée".

BTX 

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Ya Rab Yeshua.

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Oui je suis d'accord avec toi sur ce point, sauf que jouer les gros bras comporte toujours le risque d'escalade. 

Mais on peut aussi voir leur présence comme une opportunité; si on veut enregistrer les performances de leurs sonars et radars dernier cri tout en testant la furtivité de notre matos, on envoie un SNA sur zone.

Modifié par AntL
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Dans cette histoire , les seuls personnes qui peuvent perdre ce sont l'OTAN , US ect ... car la Russie n'a strictement rien à perdre mais tout à gagner .

Vu la pression que subit la Russie via les sanctions , ect ... ils ont bien compris qu'ils avaient tout intérêt à faire renaitre la super puissance qu'elle était d'antan.

La technique d'acculé un pays ne peux provoquer que cette solution , est comme ce territoire a les moyens d'être autonome car la superficie est énorme , a terme on aura plus aucun contrôle sur ce pays et sa commence seulement a se voir ... il fallait y penser plus en amont , avant d'entretenir des sanctions et du softpower sur eux depuis des décennies .

A cause de notre allégeance au USA , on recréer l'ours russe , lien de causes à effets classique .

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Je ne peux confirmer ni démentir que c'est une signature. 😶

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http://www.opex360.com/2022/01/25/tensions-avec-la-russie-les-etats-unis-prets-a-engager-8500-soldats-de-plus-au-sein-de-la-force-de-reaction-de-lotan/

Tensions avec la Russie : les États-Unis prêts à engager 8500 soldats de plus au sein de la force de réaction de l’Otan

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Dans le cas d’une nouvelle intervention militaire russe en Ukraine, la France serait alors directement concernée par les mesures que pourrait prendre l’Otan.

D’une part, elle disposer d’un sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] doté de douze chars Leclerc en Estonie. D’autre part, elle assume la responsabilité des composantes terrestre et aérienne de la Nato Response Force [NRF – force de réaction de l’Otan] depuis le 1er janvier.

En outre, le « noyau dur » de la force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF], qui fait partie de la NRF, est constitué par le 1er Régiment d’Infanterie et le 3e Régiment de Hussards, ainsi que par des éléments du 2e Régiment de Dragons pour les capacités NRBC [Nucléaire, radiologique, biologique, chimique].

Comme l’explique l’Otan, la NRF a « pour but premier de permettre une réponse militaire rapide à une crise émergente, que ce soit pour des objectifs de défense collective ou pour des opérations de réponse aux crises ». Et, au regard des tensions avec la Russie, elle pourrait être rapidement renforcée par l’arrivée en Europe de 8’500 militaires américains. C’est en effet ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Pentagone, le 24 janvier.

« Le nombre de troupes que le secrétaire [à la Défense a placé en état d’alerte va jusqu’à 8.500 hommes », a déclaré M. Kirby. « Aucune décision sur un déploiement de ces forces en-dehors des États-Unis n’a été prise pour l’instant » mais « il est clair que les Russes n’ont actuellement pas l’intention d’amorcer une désescalade » aux abords de l’Ukraine, a-t-il ajouté.

Le volume des forces américaines mises en en alerte correspond à celui d’une brigade de l’US Army. Des capacités dans les domaines du soutien aérien, de la logistique et du renseignement seraient également mobilisées, le cas échéant.

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La Russie n’a pas tardé à réagir à l’annonce faite par le Pentagone. « C’est avec une grande préoccupation que nous constatons ces actions américaines », a commenté Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, ce 25 janvier. Selon lui, ce sont États-Unis qui sont la cause, « de facto », d’une « exacerbation des tensions »… alors que Moscou a déployé plus de 100’000 militaires aux abords des frontières ukrainiennes.

Cependant, la Russie se défend de préparer une offensive contre l’Ukraine. Et elle justifie les mouvements de ses troupes par l’attitude des États-Unis et de l’Otan à son égard. En outre, Moscou attend une réponse des Occidentaux sur ses revendications visant à lui garantir « juridiquement » sa sécurité. Revendications que ces derniers ont jugées inacceptables.

Cela étant, et après une vidéo-conférence ayant réuni son homologue américain, Joe Biden, et les principaux dirigeants européens, le président Macron a fait savoir sa « vive préoccupation concernant la situation aux frontières de l’Ukraine » et affirmé la « nécessité d’œuvrer collectivement à une désescalade rapide », via « l’expression de mises en garde fermes et crédibles à l’égard de la Russie », ce qui suppose une « coordination constante entre les partenaires européens et les alliés » et « un dialogue renforcé avec la Russie, que nous sommes en train de mener ».

Ya Rab Yeshua.

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https://atlantico.fr/article/rdv/la-russophobie-existentielle-des-etats-unis--risque-de-guerre-ou-suicide-geocivilisationnel-occident-russie-joe-biden-vladimir-poutine-diplomatie-conflits-alexandre-del-valle-eric-denece

Le président russe Vladimir Poutine et le président américain Joe Biden lors de leur rencontre à Genève, le 16 juin 2021.
©BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

GÉOPOLITICO SCANNER

La russophobie existentielle des Etats-Unis : risque de guerre ou suicide géocivilisationnel ?

Les motifs de discorde sont nombreux entre la Russie et l'Occident. La crise ukrainienne et les récentes négociations entre diplomates ont ravivé les tensions entre Joe Biden et Vladimir Poutine.

Eric Denécé et Alexandre Del Valle
Cette semaine, afin de faire le point des grands risques et défis géopolitiques et stratégiques au sortir de l'année 2021, Alexandre del Valle s'est entretenu avec l'un des meilleurs spécialistes français du Renseignement, Éric Denécé, qui aborde les motifs de discorde entre l'Occident atlantiste et la Russie, l'épineuse question ukrainienne et l'alliance entre le néo-Sultan Erdogan et le dictateur azéri tournée contre le peuple arménien abandonné par ses coreligionnaires occidentaux. Et il jette un regard critique sur un Occident suicidaire, stratégiquement incohérent et politiquement miné de l'intérieur par ses contradictions et son idéologie consumériste-individualiste déconstructrice...
 

Docteur en Science Politique, Habilité à diriger des recherches, Eric Denécé est fondateur et directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R).

Ancien officier-analyste au Secrétariat Général de la Défense Nationale (SGDN), ancien cadre de l’industrie d’armement, puis créateur et directeur du département d’intelligence économique du groupe GEOS, Denécé a un parcours original et une double expérience de terrain et académique: il opéré un temps au Cambodge, aux côtés de la résistance anticommuniste, puis en Birmanie, pour la protection des intérêts de Total contre la guérilla locale. Il a également été consultant pour le ministère de la Défense concernant l’avenir des forces spéciales et s’est rendu dans tous les pays concernés par les « révolutions » arabes, du Maroc à la Syrie, afin de suivre, sur le terrain, ces événements majeurs.

Son analyse totalement à contre-courant du conflit syrien avait d'ailleurs laissé sans voix Yves Calvi sur LCI (https://www.dailymotion.com/video/x5sky1q). Il est par ailleurs auteur de nombreux ouvrages**, et ses travaux sur le renseignement lui ont valu d’être lauréat du Prix 1996 de la Fondation pour les Études de Défense (FED) et du Prix Akropolis 2009 (Institut des Hautes Etudes de Sécurité Intérieure). 

 

Alexandre Del Valle :  Quelle est votre analyse de la grave crise occidentalo-russe qui oppose Moscou à l'Otan et aux Etats-Unis autour de l'Ukraine, avec à la clef un risque de guerre d'ici février 2022...? 

Eric Denécé : Je considère que dès l’origine, ce sont les Occidentaux et les Ukrainiens qui sont responsables de cette crise. Revenons en 2014 : Si l'ex-président ukrainien Ianoukovitch était un effet un dirigeant corrompu et un homme peu respectable, il n’était pas pire que ses prédécesseurs, notamment Timotchenko. De plus, rappelons qu’il avait été élu démocratiquement en présence d’observateurs de l’OSCE et qu’il n’était qu’à un an de la fin de son mandat. L’opposition ukrainienne, qui ne voulait pas du rapprochement avec Moscou qu’il imposait, n’avait qu’à attendre une année afin de le chasser légalement lors des élections suivantes. Mais elle préféré le renverser par la force et l’Occident a encouragé et soutenu ce véritable coup d’Etat, bafouant les valeurs et les règles qu’il prône urbi et orbi. Puis le régime qui s’est installé à Kiev s’en est aussitôt pris aux populations russophones du Donbass, ce qu’Américains et Européens ont couvert. 

En réaction à ces actions clairement anti russes, Poutine s’est emparé de la Crimée. Depuis, il ne cesse de rappeler que la présence à ses frontières d’un Etat ukrainien hostile et armé par l’OTAN est pour lui une menace sécuritaire majeure qu’il ne peut accepter. Mais au lieu de faire retomber la tension, les Occidentaux n’ont fait que la renforcer : il n’y a qu’à suivre le ballet incessant des avions de renseignement électronique de l’OTAN à proximité des territoires russe et biélorusse pour le mesurer. 
 
Jamais les Américains n’auraient toléré une situation symétrique – des vols russes à proximité des côtes des Etats-Unis et des forces russes déployées au Mexique – et n’auraient pas manqué de réagir violemment. Rappelons également que le budget de Défense américain est près de 10 fois supérieur à celui de Moscou. Donc la vraie question est : qui menace qui ?
 

Heureusement, Moscou a fait preuve, jusque-là, d’une étonnante retenue et les négociations du 10 janvier à Genève pourraient annoncer une déconfliction. 

ADV : L’OTAN et les Etats-Unis ne peuvent-ils pas un jour trouver un accord avec la Russie? L'anti-russisme atlantiste est-il existentiel ? 

ED : Malheureusement, je finis par le croire, raison supplémentaire pour laquelle la France devrait sortir définitivement de l’OTAN

Pour des raisons assez irrationnelles, la détestation de la Russie demeure très présente chez les Américains et les Britanniques, confortés dans le sentiment qu’elle demeure une menace pour la Pologne et les Etats baltes. Aussi, depuis 30 ans, en dépit des engagements pris à la fin de la Guerre froide, ils ne cessent d’essayer d’affaiblir Moscou et de réduire son influence. Et lorsque que Moscou régit face à leurs provocations répétées, son action est qualifiée d’agression !

Début 2019, la RAND Corporation, financée par le Pentagone, a publié un rapport de 350 pages listant les actions de déstabilisation « non violentes » pouvant être lancées contre la Russie. Ces mesures, exploitant les vulnérabilités de Moscou, visent explicitement à mettre sous pression son armée et son économie et à lui faire perdre son prestige et son influence au niveau international. 
 
Toutefois, l’attitude d’extrême fermeté de la Russie sur le dossier ukrainien a obligé les Américains et l’OTAN à revenir à la table des négociations. Ils semblent avoir pris tardivement conscience qu’ils ne feraient pas reculer Moscou et qu’ils allaient être responsables d’un conflit dont ils ne pourraient sortir vainqueurs.

 

ADV : Certains voient dans la guerre du gaz mettant en concurrence le gaz russe et le gaz de schiste américain un des facteurs de la tension actuelle qui pousserait les Etats-Unis à tout faire pour que Vladimir Poutine tombe dans le piège ukrainien afin de justifier ensuite des sanctions internationales qui isoleraient totalement la Russie et stopperaient son influence politico-énergétique sur l’Europe? 

 

ED : Non, il n’y a pas de concurrence à mon sens entre le gaz russe et américain. En revanche, Washington essaie en effet de découpler au maximum l’Europe de la Russie, et de réduire les ressources économiques de Moscou. C’est le but de leur action autour de North Stream 2. Les Américains font tout ce qui est en leur pouvoir pour garder les Européens sous leur influence et empêcher toute dissidence dans le camp occidental. Tous doivent considérer la Russie comme une menace et soutenir Washington dans son action, sans en questionner le bien-fondé.

ADV : Dans ce contexte, comment analysez-vous les événements récents au Kazakhstan ?

ED : Les événements récents au Kazakhstan sont à l’origine un pur problème interne. Sous couvert de manifestations populaires en réaction à l’augmentation des prix du carburant, tout semble confirmer qu’il y a bien eu une tentative de coup d’Etat orchestré par l’ex-président Nazarbaïev, pour reprendre le pouvoir, car il estimait que son successeur Tokaïev échappait à son influence. Pour parvenir à ses fins, Nazarbaïev aurait ainsi fait appel à des combattants étrangers, notamment islamistes et turcs, pour créer le chaos et chasser Tokaiev. Mais celui-ci a réagi très énergiquement : il a pris la tête du conseil de sécurité après en avoir chassé Nazarbaïev et a arrêté Karim Massimov, le chef des services de sécurité, pour haute trahison. Il a ensuite fait très rapidement appel à l’OTSC car il n’était pas sûr de la loyauté de la police et de l’armée. 

Le Kremlin a immédiatement répondu à son appel, rappelant que la Russie ne tolérerait pas de nouvelle « révolution orange » dans son étranger proche. Moscou a mobilisé les forces de l’ensemble des États membres de l’OTSC (Organisation du traité de sécurité collective, à vocation politico-militaire, fondée en 2002, et qui regroupe l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie et le Tadjikistan, NDLR), et a pris en charge la logistique de l’opération. Cette crise a ainsi permis à la Russie de montrer la réactivité et le caractère opérationnel de l’OTSC, puis d’illustrer la cohésion interne de l’organisation. 

Il y a fort à parier que les Américains aient essayé d’exploiter cette situation pour ouvrir un second front contre la Russie, afin de l’obliger à céder aux pressions sur le dossier ukrainien. Depuis les années 1990, Washington et ses relais financent en effet des « représentants de la société civile » au Kazakhstan dans le but de faire basculer le pays du côté occidental. La National Endowment for Democracy (NED) a notamment conduit une vingtaine de programmes au Kazakhstan depuis 30 ans. Mais Washington semble avoir été pris de court par l'intervention éclair de l'OTSC et la situation semble aujourd’hui être rentrée dans l’ordre.

ADV : Pensez-vous que la guerre économique a remplacé la guerre militaire entre puissances nucléaires? 

ED : Non, en aucun cas. Ce n’est qu’une nouvelle modalité de compétition, voire d’affrontement, qui s’est ajoutée aux autres. De plus, la guerre économique fait aussi – voire surtout – rage entre alliés. Il n’y a qu’à voir les agressions américaines répétées dont ont été victimes la France et ses entreprises pour le mesurer.

Aujourd’hui, les rivalités entre puissances s’exercent simultanément sur plusieurs registres : affrontements via des proxies, guerre économique, guerre de l’information, cyberguerre, guerre secrète (renseignement et opérations clandestines), subversion via des ONG… en espérant que cela n’aille pas jusqu’au conflit militaire… ou pire.

 

ADV : La Chine de Xi Jinping est aujourd’hui plus encore que la Russie de Poutine un vrai ennemi politico-stratégique pour les Etats-Unis et l'Occident, mais elle demeure un partenaire économique et une usine mondiale. Comment l’Amérique de Joe Biden compte-t-elle s’y prendre pour empêcher Pékin de la doubler - à terme - ou même de faire main-basse sur Taïwan, sachant que les pays occidentaux sont hyper-dépendants de l'économie et de l'industrie chinoise? 

ED : C’est bien là la question fondamentale… à laquelle les Américains ne répondent pas. Pire, ils ont poussé la Russie dans les bras de la Chine et se trouvent donc désormais face à un front uni, tant en Ukraine qu’en mer de Chine. C’est insensé ! Quels sont les stratèges inconséquents qui ont provoqué une telle situation ? Face à la menace chinoise, bien réelle, comme en témoigne le préoccupant hubris de Xi Jinping, une alliance, ou au moins un partenariat stratégique avec la Russie était indispensable. Or c’est tout le contraire qui s’est produit. C’est du suicide. Les Américains montrent une nouvelle fois qu’ils sont des apprentis sorciers qui entraînent irrémédiablement les autres Occidentaux, qui les suivent docilement, à leur perte.

La seule initiative américaine pertinente a été la décision de Biden de lancer une politique de grands travaux, aux Etats-Unis et dans le monde, afin de contrer les Routes de la soie chinoises (One Belt, One Road - Belt and Road Initiative, ndlr), qui permettent à Pékin de s’implanter dans toute l’Eurasie et d’y acheter des infrastructures majeures et surtout, des alliés politiques. Toutefois, la stratégie américaine tarde à prendre corps.

 

ADV : Enfin, vous êtes un grand connaisseur du conflit azéro-turco-arménien: quel avenir non seulement pour ce qu'il reste du Nagorny-Karabakh arménien agressé par le tandem turco-azéri fin 2021, et même de l'Arménie enclavée, prise en étau et victime d'un embargo infini turco azéri et abandonnée partiellement par le protecteur russe traditionnel et totalement par l'Occident postchrétien...? 

ED : C’est un véritable problème auquel la communauté internationale ne se consacre pas assez. Nous sommes en effet confrontés à une véritable stratégie d’éradication d’un peuple et de sa culture, une poursuite du génocide de 1915 et des pogroms anti arméniens qui n’ont jamais cessés.

L’Europe ferme les yeux, en grande partie car de nombreux politiques, experts ou journalistes ont été littéralement achetés par l’argent azerbaïdjanais issu des hydrocarbures. Ces acteurs colportent à l’envi la propagande azérie partout où ils peuvent, afin de justifier leur rémunération. Celle-ci est faite de mensonges grossiers, de contre-vérités historiques aisément opposables et tente de faire oublier que l’Azerbaïdjan est un régime autocratique, haineux, raciste et recourant depuis une dizaine d’années à une propagande islamiste anti-arménienne. Toutefois, les moyens que consacre le dictateur Aliyev à sa communication mensongère lui permettent d’être largement diffusée.

Rappelons que ce despote du Caucase, soutenu par son voisin turc, tout aussi anti-arménien que lui, a fait appel à plusieurs milliers de djihadistes syriens dans son agression contre le Haut-Karabakh. Pour autant, aucune réaction n’a eu lieu. L’Azerbaïdjan continue de participer à toute sorte de compétition sportive européenne et aucune sanction n’a été prise à son encontre. Encore une fois, les Européens se sont couchés…

 

ADV : En fin de compte, Poutine n'a-t-il pas été le perdant de l'étrange alliance avec  le néo-sultan Erdogan qui n'a cessé de soutenir des jihadistes et islamistes syriens, et qui a marché sur les plates-bandes russes en Libye et surtout en Ukraine, récemment soutenue par Erdogan, sans oublier le Caucase? Poutine est-il en fait plus faible et moins le "stratège invincible" que ne le pensent ses admirateurs populistes, gaullistes et autres en Occident? 

ED : Absolument pas. La Russie de Poutine joue ses cartes de manière très réfléchie, pragmatique et efficace. Son but est d’affaiblir l’Occident et surtout l’OTAN, en riposte aux promesses non tenues depuis 30 ans et des sanctions qui lui sont imposées. Américains et Européens le dénoncent mais en sont totalement responsables. Le rapprochement entre Moscou et Ankara n’a pour d’autre but que de diviser et affaiblir l’OTAN, d’introduire un facteur d’incertitude supplémentaire dans le jeu, déjà chaotique des Occidentaux. C’est parfaitement réussi. Cela ne signifie nullement que Poutine apprécie Erdogan, mais il s’en sert. Ce dernier, mythomane et arrogant, ne s’aperçoit pas que sa marge de manœuvre ne cesse de se réduire, tant du côté occidental que russe. Aussi, continue-t-il de commettre certains actes inconsidérés, comme récemment en Ukraine. Mais ses adversaires tiennent les comptes. Son déclin prochain est inévitable.

 

ADV : Quel bilan stratégique bref dressez-vous pour 2021 et quelles menaces ou grands défis entrevoyez-vous pour l’Europe et le monde à l'horizon 2022?

ED : Tout conduit à croire que l’Occident sous leadership américain semble irrémédiablement aller vers un suicide géopolitique. Sa négation des réalités historiques, géographiques et son mépris des intérêts des autres acteurs ne peut que se retourner contre lui.

De plus, il ne fait rien contre les trois maladies qui le rongent de l’intérieur : l’islamisme, l’immigration et une américanisation désormais quasi-totale des valeurs (société ultra individualiste de l’hyper consommation, citoyens de plus en plus incultes gavés de séries TV, wokisme, Russian Bashing, etc). Tout paraît annoncer un cataclysme à venir, mais nous semblons foncer vers le mur avec entrain…

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Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2022/02/02/un-navire-espion-russe-surveille-de-pres-par-les-forces-francaises-en-mediterranee/

Un navire espion russe surveillé de près par les forces françaises en Méditerranée

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Après avoir accompagné une flottille russe composée de six navires de débarquement se rendant en Méditerranée, la Marine nationale a dépêché le patrouilleur de haute mer « Commandant Blaison » à la rencontre de deux corvettes appartenant à la classe Steregouchtchi [à savoir la « Soobrazitelniy » et la « Stoykiy »] durant leur transit en Manche.

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A priori, ces deux bâtiments russes doivent participer à un exercice qui se tiendra finalement en dehors de la zone économique exclusive [ZEE] de la République d’Irlande, contrairement aux plans initiaux de Moscou.

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D’autres navires pourraient les rejoindre étant donné qu’ils ont été repérés dans la Manche. Il s’agit du pétrolier-ravitailleur Vyazma, du croiseur lance-missiles « Maréchal Oustinov », du destroyer « vice-Amiral Koulakov » et de la frégate « Amiral Kastanov ». Un sous-marin nucléaire ferait également partie de cette flottille…

 

 

 

Cela étant, le « Vasiliy Tatishchev », un navire russe dédié à la collecte de renseignement d’origine électromagnétique, a également fait l’objet d’une étroite surveillance, après qu’il a franchi le détroit de Gibraltar pour se rendre en Méditerranée.

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Et sa présence dans les approches maritimes françaises a contraint à mobiliser les grands moyens pendant trois jours [du 23 au 26 janvier, ndlr]

« Des avions de surveillance maritime Falcon 50 de la Marine nationale, des chasseurs Mirage 2000 de l’armée de l’Air et de l’Espace [de l’escadron 2/5 Île de France, basé à Orange, ndlr], ainsi que les deux frégates légères furtives Aconit et Surcouf se sont ainsi relayés, sous les ordres du commandant de la zone maritime Méditerranée, pour s’assurer des intentions et de la cinématique de ce navire », a en effet expliqué l’État-major des armées [EMA], ce 2 février.

Et d’expliquer que ces moyens ont contribué « au volet de Défense maritime du territoire [DMT] de la Posture permanente de sauvegarde maritime [PPSM], en lien avec la chaîne sémaphorique de la Marine nationale », sous la « coordination du Centre des opérations de la Méditerranée [COM] ».

Par ailleurs, l’EMA insiste sur le fait que la surveillance du navire espion russe a été réalisée « de manière professionnelle et conformément aux usages en vigueur ». Sans doute que sa route croisera celle d’autres bâtiments français, comme ceux du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, celui-ci ayant appareillé le 1er février pour une mission centrée exclusivement sur la Méditerranée.

Jusqu’alors, l’EMA était plutôt discret sur la surveillance exercée sur les navires militaires russes en transit dans les approches maritimes françaises. Généralement, et sauf cas exceptionnel, cela était traité comme relevant de la routine… ou comme un non-évènement.

« Il s’agit également de surveiller nos compétiteurs : lorsque les Russes partent du Grand Nord pour se rendre en Méditerranée, ils traversent notre ZEE et sont donc à chaque fois suivis par un bâtiment de la marine nationale », avait seulement indiqué l’amiral Nicolas Vaujour, sous-chef d’état-major opérations [SCOPS] à l’EMA, sans trop s’attarder sur ce sujet, lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale.

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Désormais, et probablement au regard des tensions avec la Russie, l’EMA n’hésite plus à communiquer sur de telles missions de surveillance, en particulier sur les réseaux sociaux.

Photos : EMA

Ya Rab Yeshua.

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En Méditerranée, la présence militaire russe pose un « véritable défi » aux forces françaises, selon un rapport

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De par son intervention en Syrie, la Russie a pu accroître sa présence militaire en Méditerranée, un espace stratégique qui lui donne l’accès aux mers chaudes [et donc, au Moyen-Orient]. D’abord en faisant en sorte que le « point d’appui matériel et technique », dont elle disposait à Tartous depuis un accord conclu en 1971 avec Damas, devienne une base navale à part entière. Et en obtenant la « concession » de la base aérienne de Hmeimim, près de Lattaquié.

Le véritable projet militaire de Poutine en Syrie | Middle East Eye édition  française

Le rétablissement de cette présence militaire russe dans cette région, qui s’était amoindrie après la fin de la Guerre Froide, a commencé au début des années 2020, avec la création d’une « force opérationnelle permanente de la marine en Méditerranée », rattachée à la flotte russe de la mer Noire. Celle-ci dispose d’au-moins une quinzaine de navires de combat [frégates appartenant à la classe Amiral Grigorovich, armées potentiellement de missiles de croisière Kalibr, sous-marin de type Kilo, etc].

Classe Amiral Grigorovich — Wikipédia

Quoi qu’il en soit, la priorité donnée à la Méditerranée par Moscou a été confirmée par le document stratégique « Fondements de la politique de l’État dans le domaine naval à l’horizon 2030 », signé par le président Poutine en juillet 2017.

Depuis, la base navale de Tartous s’est développée significativement, avec l’installation de batteries de défense aérienne de type S-400 et d’un système de défense côtière Bastion-P, doté de missiles de croisière anti-navires.

Même chose à Hmeimin, où des travaux ont été récemment achevés pour permettre le déploiement – temporaire – de bombardiers stratégiques Tu-22M Backfire ainsi que celui de MiG-31K, dotés de missiles aérobalistiques [et hypersoniques] Kinjal.

Un MiG-31 russe tire un missile hypersonique Kinjal sur une cible navale –  vidéos - 10.01.2020, Sputnik France

Par ailleurs, et au-delà de la Syrie, la Russie cherche à accroître son influence dans d’autres partie de la Méditerranée, comme en témoignent la présence du groupe paramilitaire Wagner [dont les actionnaires ont leurs entrées au Kremlin] en Libye et les relations privilégiées qu’elle entretient avec l’Égypte et, surtout, l’Algérie.

Aussi, dans un rapport publié cette semaine au nom de la commission de la Défense, les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer ont prévenu que cette présence militaire russe, en particulier en Méditerranée orientale, « constitue un véritable défi » pour les forces françaises, « même si les interactions se déroulent […] de façon professionnelle » pour le moment. Ce qui n’est pas toujours le cas pour leurs homologues américaines et britanniques.

« Le dispositif russe est de nature à restreindre fortement la liberté d’action de la France et de ses partenaires dans la zone. Tout d’abord, les déploiements de nos capacités en Méditerranée orientale sont désormais régulièrement sources d’interactions, d’intensité variable, avec les forces russes, comme l’ont confirmé le capitaine de vaisseau Hervé Siret et le colonel Romain Canepa, représentant le centre de planification et de conduite des opérations [CPCO] de l’État-major des Armées », soulignent en effet les rapporteurs.

Ces interactions se produisent « tant dans le milieu naval – à l’occasion des déploiements du groupe aéronaval [GAN] dans le canal de Syrie, par exemple, que dans le milieu aérien », les déploiements de Rafale dans la région donnant « quasi-systématiquement lieu » à des rencontres avec des avions de combat russes.

« On assiste aujourd’hui à un pistage souple des forces navales étrangères déployées en Méditerranée orientale, en particulier dans le canal de Syrie et à l’interception systématique des vols de surveillance et de reconnaissance effectuées au-dessus de ce canal », a ainsi expliqué un officier de la Marine nationale aux deux députés.

Qui plus est, la mise en place de capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD] par la Russie en Syrie est de nature à réduire la liberté de manœuvre des forces françaises. Au point que, selon le commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA], le général Philippe Moralès, une opération de type « Hamilton » [du nom de celle qui fut menée en avril 2018 contre le programme chimique syrien, ndlr] serait maintenant « plus complexe à mettre en œuvre ». Qui plus est, dans le cas d’une crise, ces capacités russes pourraient être utilisées pour restreindre l’accès non seulement à la Méditerranée orientale mais aussi au Canal de Suez [et donc, à la mer Rouge, à l’océan Indien et au Moyen-Orient].

Cela étant, si les forces américaines dénoncent régulièrement des interactions « non professionnelles » et « dangereuses » avec leurs homologues russes, celles-ci n’ont pas le même comportement avec les militaires français.

Certes, les navires de la Marine nationale en mission en Méditerranée orientale [ou en mer Noire] sont régulièrement survolés par des avions de combat russes, comme l’avait indiqué l’amiral Christope Prazuck, l’ex-chef d’état-major de la « Royale ». Cependant, selon les MM. Ferrara et Michel-Kleisbauer ont souligné le « respect que les Russes [ont] pour notre marine et, d’une manière générale, pour la France ».

Escale de la frégate Auvergne de la Marine nationale française à (...) - La  France en Ukraine

« Alors que le contact est rugueux avec les Américains et les Britanniques […], ils restent très professionnels vis-à-vis des marins français. Ce respect a des conséquences très pratiques. En septembre 2018, la frégate Auvergne a été accusée d’avoir abattu un avion russe. Grâce à ce respect, à cette confiance et aux canaux de discussion directs, la vérité a pu être rétablie et la France disculpée », a ainsi expliqué Michel-Kleisbauer, lors de l’examen du rapport en commission.

Par ailleurs, les deux rapporteurs ont également mis en garde contre la « menace d’une militarisation de la présence chinoise » en Méditerranée, qui « ne doit plus être appréhendée comme un espace clos, mais comme le maillon d’une chaîne mondiale qu’elle forme avec l’Indo-Pacifique ».

Liaoning & Shandong provide know-how for more capable and powerful aircraft  carriers - Naval Post- Naval News and Information

« Plusieurs personnes auditionnées ont alerté les rapporteurs sur le risque d’une militarisation de la présence chinoise en Méditerranée », lit-on en effet dans ce rapport. Et, « dans cette perspective, le développement capacitaire de la marine chinoise permettrait assurément à la Chine d’assurer une présence permanente en Méditerranée », d’autant plus que « outre la dimension quantitative, la marine chinoise a monté en gamme et renforcé ses capacités de projection, comme l’illustrent le lancement de deux premiers porte-avions chinois, le Liaoning en 2012 et le Shandong en 2019, et la mise en service d’un troisième porte-avions prévue en 2025 ».

Cette volonté chinoise d’établir une présence militaire en Méditerranée s’inscrirait dans la continuité la construction, par Pékin, d’une base navale à Djibouti, laquelle serait « susceptible d’accueillir des porte-avions, grâce à la construction d’une importante jetée ».

Djibouti : la mystérieuse base chinoise qui inquiète l'Occident - Le Point

« Dans ce contexte, la mise en œuvre d’un processus de militarisation similaire à celui développé à Djibouti des infrastructures portuaires chinoises en Méditerranée est une hypothèse qui ne saurait être exclue, ainsi que l’ont confirmé aux rapporteurs de nombreuses personnes auditionnées. Une telle militarisation de ces infrastructures aurait certes pour objectif premier de sécuriser ses investissements économiques et de protéger ses ressortissants dans la région », font valoir les rapporteurs. Et cela serait évidemment un « atout atout stratégique significatif pour la Chine en cas de crise », ont-ils conclu.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/07/09/la-marine-russe-a-recu-le-sous-marin-k-329-belgorod-pouvant-emporter-la-torpille-nucleaire-dronisee-poseidon/

La marine russe a reçu le sous-marin K-329 Belgorod, pouvant emporter la torpille nucléaire « dronisée » Poseidon

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Parmi les armes décrites comme étant « invicibles » qu’il avait dévoilées en mars 2018, le président russe, Vladimir Poutine, s’était attardé sur un drone sous-marin à propulsion nucléaire appelé « Status-6 Poseïdon », et dont le renseignement américain soupçonnait l’existence.

Statut-6 / Poséidon / Kanyon -

Plus précisément, d’une longueur d’une vingtaine de mètres pour un diamètre de deux mètres, le « Poseidon » est en réalité une torpille autonome intercontinentale pouvant emporter une charge thermonucléaire d’au moins deux mégatonnes.

Et d’après les rares détails divulgués à son sujet, cet engin, d’une portée illimitée, pourrait naviguer à la vitesse d’environ 70 noeuds, à une profondeur de 1000 mètres. De quoi menacer les infrastructures portuaires stratégiques et les villes côtières.

Seulement, il fallait à la marine russe un sous-marin capable de mettre en oeuvre cette « torpille » à capacité nucléaire. D’où la décision de reprendre la construction du K-139 « Belgorod », laquelle avait débuté en 1992 au chantier naval Sevmash, à Severodvinsk, avant d’être interrompue à deux reprises : en 1997, pour des raisons économiques, et en 2006, le ministère russe de la Défense ayant décidé à l’époque de couper les crédits alors qu’il restait encore 15% du travail à accomplir.

En 2012, et sous l’appellation « K-329 Belgorod », Moscou relança la construction de ce sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière appartenant à la classe Oscar II pour le compte de la « Direction principale de la recherche en haute mer du ministère de la Défense de la Fédération de Russie » [GUGI].

Projet 10831, Losharik Le 10831 de projet est une des stations améliorées  projets en eaux profondes in… | Nuclear submarine, Russian nuclear  submarine, Submarines

En effet, il était alors question de le doter de « bathyscaphes et de systèmes télécommandés » pour opérer dans les fonds marins, comme le « Losharik » [projet 10831], un sous-marin à propulsion nucléaire affichant un déplacement de 2000 tonnes pour une longueur de 78 mètres et pouvant naviguer à une profondeur maximale de 6000 mètres, ou encore un submersible aux dimensions plus modestes appartenant à la classe « Kashalot » [projet 1910].

Kashalot" (Cachalot) Project 1910 nuclear deep-water station Mikromir  350-007

Quoi qu’il en soit, le K-329 « Belgorod » fut également désigné pour emporter la torpille « dronisée » Poséidon, ce qui supposait d’apporter des modifications importantes par rapport au dessin initial d’un sous-marin de type Oscar II, dont un allongement de la coque d’une bonne vingtaine de mètres.

Mis à l’eau en avril 2019, le K-329 « Belgorod » entama ses essais, en mer Blanche, deux ans plus tard. Cependant, les autorités russes se montrèrent plutôt discrètes à ce sujet… Cela étant, le 8 juillet, le chantier naval Sevmash a indiqué avoir remis officiellement le sous-marin à la marine russe, après la signature de son certificat d’acceptation et de transfert.

Sevmash: "Belgorod research submarine "
Everyone: 🤔https://t.co/TgTC80tzJS

— Joseph Dempsey (@JosephHDempsey) July 8, 2022

 

« Aujourd’hui est un jour important pour nous, avec la signature du certificat d’acceptation du sous-marin de recherche Belgorod et son transfert à la flotte. […] Le ‘Belgorod’ offre de nouvelles opportunités à la Russie pour la conduite de diverses études, d’expéditions scientifiques et d’opérations de sauvetage dans les zones les plus reculées du monde », a commenté l’amiral Nikolaï Ievmenov, le chef d’état-major de la marine russe… qui, selon le compte-rendu de la cérémonie, n’a pas dit un mot sur les torpilles nucléaires « Poseidon », alors que ce navire a été modifié pour en emporter une demi-douzaine…

La marine russe a reçu le sous-marin K-329 Belgorod, pouvant emporter la  torpille nucléaire "dronisée" Poseidon - Zone Militaire

A priori, le K-329 « Belgorod » devrait subir d’autres essais – comme un déploiement longue durée – afin de vérifier l’ensemble de ses capacités militaires. À moins qu’il ne soit admis officiellement au service actif le 31 juillet prochain, à l’occasion de la Journée de la marine russe.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/08/04/haut-karabakh-larmenie-demande-a-la-force-russe-dinterposition-dagir-apres-de-nouveaux-combats-avec-lazerbaidjan/

Haut-Karabakh : l’Arménie demande à la force russe d’interposition d’agir après de nouveaux combats avec l’Azerbaïdjan

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En novembre 2020, l’Arménie fut obligée d’admettre sa défaite militaire face à l’Azerbaïdjan, en signant un accord de cessez-le-feu parrainé par la Russie censé mettre un terme aux hostilités au Haut-Karabakh [ou République séparatiste d’Artsakh], territoire revendiqué par Bakou.

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En effet, l’Azerbaïdjan avait alors atteint ses principaux objectifs, à savoir la reprise des districts entourant le Haut-Karabakh, qui constituaient alors un glacis de sécurité établi par les Arméniens autour de la République d’Artsakh, qui avait déjà fait l’objet d’une guerre particulièrement meurtrière dans les années 1990, quand elle prit ses distances avec Bakou pour se rapprocher d’Erevan.

En outre, les forces azerbaïdjanaises, par ailleurs soutenues activement par la Turquie, avait également fait main basse sur la ville de Choucha, stratégique de part sa proximité avec Stepnankert, la capitale séparatiste.

Pour surveiller ce cessez-le-feu, la Russie avait déployé une force d’interposition de 2’000 soldats au Haut-Karabakh. Et cela, en plus de la base militaire dont elle dispose en Arménie, plus précisément à Gyumri.

Cela étant, les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan restent vives, Bakou n’ayant pas renoncé à récupérer le Haut-Karabakh et disposer d’un accès vers le Nakhitchevan, une région azerbaïdjanaise séparée du reste du pays par le territoire arménien. Aussi, les violations du cessez-le-feu sont monnaie courante… Comme cela est encore arrivé le 3 août.

En effet, via un communiqué, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a fait savoir que, en réponse une à attaque ayant coûté la vie à l’un de ses soldats, ses troupes avaient mené l’opération « Vengeance », au cours de laquelle elles s’emparèrent de « plusieurs positions » au Haut-Karabakh. Une version des faits qui, semble-t-il, ne correspond pas à la réalité.

Petit modèle de propagande mensongère azérie. Bakou dit avoir lancé l'opération "Vengeance" après la mort "en martyr" d'1 soldat 🇦🇿 dans 1 attaque #armenienne le 3 août. Or, il a été tué par l'armée de défense de l'#Artsakh APRÈS le début de l'attaque 🇦🇿 !https://t.co/eNm7pgJ1cd

— J-Christophe Buisson (@jchribuisson) August 4, 2022

 

Le ministère arménien des Affaires étrangères a aussitôt exhorté la communauté internationale à prendre des mesures pour dénoncer « l’attitude et les actions agressives de l’Azerbaïdjan ». De son côté, Arayik Haroutiounian, le président de la république d’Artsakh (ci-dessous) a décrété une mobilisation militaire partielle.

Message du Président Haroutiounian à l'occasion de la Journée de la Russie  | ARMENPRESS Armenian News Agency

Par la voix de Peter Stano, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, l’Union européenne [UE], qui assure une médiation entre Erevan et Bakou, a appelé à la « cessation immédiate des hostilités », estimant qu’il était « essentiel de désamorcer, de respecter pleinement le cessez-le-feu et de revenir à la table des négociations pour rechercher des solutions négociées ».

À noter, au passage, que la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, a récemment signé un accord avec Bakou afin de doubler les importations de gaz naturel azerbaïdjanais dans les années à venir, l’objectif étant de réduire la dépendance aux hydrocarbures russes.

Dans le même temps, à Moscou, le ministère russe de la Défense a dit avoir pris des « mesures pour stabiliser la situation », sans donner plus de détails… Ce qui est apparemment loin de satisfaire Nikol Pachinian, le Premier ministre arménien.

« Au Haut-Karabakh, il y a une ligne de contact où sont déployés des soldats de la paix, et ce territoire est sous leur responsabilité. Nous attendons que chaque tentative de violer la ligne de contact soit empêchée par le contingent de soldats de la paix », a en effet déclaré M. Pachinian, lors d’une réunion avec ses ministres, ce 4 août.

En outre, le chef du gouvernement arménien estime que l’opération russe de maintien de la paix devrait être « clarifiée » étant donné que l’Azerbaïdjan refuserait de signer un « document sur le mandat » des forces russes. Enfin, il a demandé à Bakou de remplir « ses obligations », c’est à dire de reconnaître l’existence de la république d’Artsakh ainsi que celle du « corridor de Latchin », qui relie le Haut-Karabakh à l’Arménie et de respecter la ligne de contact ».

Le Monde en cartes on Twitter: "Haut-Karabagh : Vladimir Poutine scelle la  défaite d'Erevan après l'accord de « cessez-le-feu total » entre l'Arménie  et l'Azerbaïdjan https://t.co/iqxvgGwYMW via @lemondefr #haut  https://t.co/myfVwI8ZSZ" / Twitter

‘Dans le cas contraire, nous devons promouvoir des mécanismes internationaux pour que l’Azerbaïdjan remplisse ses obligations », a estimé M. Pachinian.

En attendant, l’Arménie a dû se contenter de la même réponse donnée la veille par Moscou. « Nous sommes extrêmement préoccupés par l’escalade des tensions […] et appelons les parties à faire preuve de retenue et à respecter le cessez-le-feu », a en effet déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, en précisant être en « contact étroit » avec Erevan et Bakou. « Les soldats russes de maintien de la paix font tous les efforts nécessaires pour stabiliser la situation sur le terrain. Un travail actif est en cours avec les deux parties […] à tous les niveaux », a-t-il assuré, après avoir appelé les deux parties à la « retenue ».

Cela étant, dans cette affaire, Moscou cherchera certainement à ménager Ankara, qui entretient des relations très étroites avec Bakou. Avec la guerre en Ukraine, la Turquie semble vouloir se donner le rôle de médiateur : si elle a condamné l’agression russe et fermé ses détroits menant à la mer Noire aux navires de guerre, elle n’a pas pris de sanctions contre la Russie et continue même à développer ses relations économiques avec elles. D’ailleurs, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, sera reçu par son homologue russe, Vladimir Poutine, à Sotchi, ce 5 août…

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/08/26/le-constructeur-russe-sukhoi-envisage-une-version-navalisee-de-son-avion-de-5e-generation-su-57-felon/

Le constructeur russe Sukhoï envisage une version navalisée de son avion de 5e génération Su-57 « Felon »

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Comme au temps de l’Union soviétique, la marine russe n’a, jusqu’à présent, manifesté qu'un intérêt limité aux capacités aéronavales, ses priorités allant plutôt vers le développement de sa flotte de sous-marins. Mais cela pourrait changer à l’avenir.

En effet, lors d’un discours prononcé à Saint-Pétersbourg, le 31 juillet dernier, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, a dévoilé une nouvelle doctrine navale, dans laquelle l’Otan en général et les États-Unis en particulier sont décrits comme faisant partie des « principaux défis et menace à la sécurité nationale et au développement de la Fédération de Russie » sur les mers.

Et ce document [.pdf] souligne la nécessité de « s’assurer de la capacité de l’industrie navale russe à construire des navires de grande capacité, y compris des porte-avions modernes pour la marine ».

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Or, ces dernières années, plusieurs concepts de porte-avions ont été dévoilés par Moscou, (photo ci-dessus) comme l’ambitieux projet « 3000E Shtorm », qui proposait de construire un navire d’au-moins 90.000 tonnes, d’une longueur de 330 mètres pour 40 mètres de large et capable d’emporter entre 80 et 90 aéronefs lancés soit par des catapultes électromagnétiques, soit au moyen des tremplins, comme cela avait été imaginé pour l' "Oulianovsk », qui aurait pu devenir le premier porte-avions à propulsion nucléaire soviétique.

Seulement, ce projet est resté à l’état de maquette… Mais, en 2021, le bureau d’études Nevsky, filiale du constructeur naval United Shipbuilding Corporation [USC], a dévoilé deux nouveaux concepts de porte-avions, dont le Varan [en configuration CATOBAR, c’est à dire doté de catapultes et de brins d’arrêt] et le Lamentin, une version plus modeste du « 3000E Shtorm ».

Quoi qu’il en soit, aucune suite n’a été donnée à ces concepts pour le moment. D’ailleurs, la Russie ne dispose pas, pour le moment, de chantiers navals adéquats pour le moment [sauf à mettre la main sur celui de Nikolayev, dans la région d’Odessa, en Ukraine, ndlr]. Et la marine russe devra se contenter de son unique porte-avions, « l’Amiral Kouznetsov », qui n’a plus navigué depuis que sa modernisation a été lancée, en 2017.

Le Kusnetsov a-t-il encore un avenir ?

Ayant subi maints aléas [chute d’une grue, incendie à bord, etc], ce chantier a pris du retard. Et, dernièrement, il a été avancé que cet unique porte-avions russe ne reprendrait pas la mer d’ici à 2024, des malfaçons ayant été constatées. Ce qu’a récemment confirmé Alexeï Rakhmanov, le patron du conglomérat USC, auprès de l’agence Interfax.

« À la suite de la détection de défauts, une partie importante de l’équipement a dû être remplacée ou réparée en usine », a confié ce responsable, qui évoqué des difficultés « objectives » et « subjectives » qu’il n’a pas détaillées. « De plus, des décisions ont été prises concernant le navire et je ne peux pas les commenter. Mais je note qu’après la réparation, le porte-avions Amiral Kouznetsov servira pendant au moins 25 ans », a-t-il ajouté. Ce qui reste à voir…

Si tel est le cas, et sous réserve que la construction d’un nouveau porte-avions finisse par se concrétiser [un financement était à l’étude, fin 2021, selon le ministère russe de la Défense, ndlr], alors il faudra probablement de nouveaux chasseurs embarqués, sachant qu’actuellement, l’aviation navale russe dispose de MiG-29K et de Su-33.

L’été dernier, une source de l’industrie militaire russe avait assuré à l’agence Ria Novosti que le constructeur RSK MiG venant de lancer le développement d’un chasseur embarqué de « 5e génération », en vue de présenter un prototype dans les « prochaines années ». Et de laisser entendre que cet appareil serait de type VSTOL [Vertical or Short Take Off and Landing]…

Cela étant, RSK MiG n’est pas le seul constructeur à se pencher sur la question. Lors du forum Armée 2022, qui s’est récemment tenu dans la banlieue de Moscou, le directeur général du conglomérat OAK [Compagnie aéronautique unifiée], Youri Slyusar, a expliqué à l’agence TASS que le chasseur-bombardier de 5e génération Su-57 « Felon » pourrait servir de modèle à un éventuel futur avion de combat embarqué.

« La doctrine maritime russe évoque la construction de porte-avions avancés. De notre point de vue, ce qui serait le plus prometteur consisterait à bâtir un groupe aéronaval basé sur un chasseur de cinquième génération et utilisant également des drones. Les bases posées dans le cadre du programme Su-57 permettrait de le faire dans les plus brefs délais », a fait valoir M. Slyusar.

Les Sukhoi SU-57 russes font leur apparition - La Nouvelle République  Algérie

Pour rappel, présentant une envergure de 13,95 mètres pour une longueur de 19,8 mètres et une masse au décollage de 35.000 kg, le Su-57 Felon peut voler à la vitesse de Mach 2,42, à 19.000 mètres d’altitude, pour un rayon d’action de 2150 à 3500 km. Doté de 4 soutes d’armement [dont 2 sur les flancs pour les missiles air-air] et 6 pylones externes, il est équipé de radars en bande L et en bande X. Il est prévu de lui associer le drone de combat S-70 Okhotnik-B. La force aérospatial russe en a commandé 76 exemplaires à ce jour.

Cela étant, compte tenu des contraintes physiques et mécaniques qui s’exercent au moment du catapultage et de l’appontage, il ne suffira pas d’ajouter une crosse à un Su-57 pour en faire un avion embarqué…

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/10/04/pouvant-emporter-la-torpille-nucleaire-poseidon-le-sous-marin-russe-belgorod-aurait-pris-la-mer/

Pouvant emporter la torpille nucléaire « Poseidon », le sous-marin russe Belgorod aurait pris la mer

Le sous-marin russe K-329 "Belgorod" effectue des essais en mer. -  AGASM-Sous-marins sous-marin

Lors de l’allocution qu’il a prononcée le 21 septembre dernier pour annoncer la mobilisation de 300’000 réservistes et son soutien aux référendums d’annexion devant être organisés dans quatre régions ukrainiennes contrôlées par ses troupes, le président russe, Vladimir Poutine, a promis d’utiliser « tous les moyens à [sa] disposition » pour protéger « l’intégrité territoriale » et « l’indépendance de la Russie », après avoir dénoncé des « menaces occidentales » ayant « dépassé toutes les limites ». Et d’avertir : « Ceux qui essaient de nous faire chanter avec des armes nucléaires doivent savoir que la rose des vents peut tourner dans leur direction ».

Ce n’était pas la première fois que le chef du Kremlin évoquait le possible emploi de l’arme nucléaire. Ceux « qui tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues », avait-il en effet prévenu quelques heures après le début de l’invasion de l’Ukraine. Et, trois jours après, Moscou mit ses forces stratégiques en alerte, alors que celles-ci venaient de participer, une semaine plus tôt, à l’exercice Grom 22, dont l’objectif était d’évaluer leur état de préparation.

Depuis, l’offensive lancée par la Russie contre l’Ukraine ne se déroule pas conformément aux plans établis par son état-major : la tentative de prendre Kiev s’est soldée par un échec, les forces russes ont revu leur dispositif pour se concentrer sur les régions du Donbass et de Kherson. Après avoir progressé difficilement, elles sont désormais mises en grande difficulté par une contre-attaque de l’armée ukrainienne, laquelle peut compter sur le soutien matériel des Occidentaux.

Aussi, les menaces de M. Poutine sont à prendre au sérieux. Elles ne concernent pas seulement le recours à l’arme nucléaire… étant donné qu’elles peuvent prendre la forme d’actions difficilement attribuables [mais aux effets potentiellement dévastateurs], comme celles relevant des opérations sur les fonds marins, voire dans l’espace.

FDRA - Fuerza Terrestre: BPM-97 Vystrel ucraniano reemplaza al BTR-152  vietnamita

Quoi qu’il en soit, et selon des images diffusées via les réseaux sociaux, le président russe entend peut-être démontrer qu’il ne « bluffe » pas. Ainsi, des vidéos ont montré un convoi ferroviaire transportant des blindés légers de type BPM-97 Vystrel (ci-dessus) à Serguiev Possad, localité située à une soixantaine de kilomètres au nord de Moscou.

Another train with military equipment going to the front by rail somewhere in central Russia.

At first glance, there is nothing special about it. But upon closer examination, you can see KamAZ-43269 "Shot" standing on the platforms with combat modules "Spoke". pic.twitter.com/Lp5YQTteMi

— Masno (@NovichokRossiya) October 2, 2022

 

Or, selon l’analyste militaire Konrad Muzyka, cité par le quotidien « The Times », ces BMP-97 « Vystrel » seraient armés d’une tourelle de 30 mm. Et de tels véhicules sont exclusivement utilisés par la 12e Direction principale du ministère russe de la Défense [GUMO], chargée du transport, de la sécurité et du stockage des armes nucléaires.

Pour autant, et comme on ignore la destination de ce convoi ferroviaire, il serait imprudent de tirer la moindre conclusion pour le moment. Il est en effet possible que des unités de « contre-sabotage » soient déployées dans les régions ukrainiennes contrôlées par la Russie, où des sites militaires ont semblé avoir fait l’objet d’opérations « spéciales ». Ou bien encore qu’il ne s’agisse que de la préparation à une nouvelle édition de l’exercice Grom, qui a habituellement lieu en octobre.

Iskander — Wikipédia

Cela étant, d’autres images sont plus explicites : elles montrent un long convoi ferroviaire transportant des tracteurs-érecteurs-lanceurs [TEL] de missiles balistiques Iskander

. Pouvant emporter une charge nucléaire ou conventionnelle et ayant une portée de 50 à 500 km, ces engins sont susceptibles d’être utilisés comme des missiles tactiques. La vidéo aurait été prise le 2 octobre [ce qui ne peut pas être vérifié] et aucune donnée de géolocalisation n’est disponible.
				

				

🇷🇺#Russia – 20221002 – unknown place – Reported around 08.23 am, video shows a train with 9K720 Iskander ballistic missile launchers, army trucks, passenger cars with troops and cargo wagons pic.twitter.com/uoZ6K9tg4s

— glosm eusec (@glosmeusec) October 3, 2022

Baie de Dvina — Wikipédia

Dans un autre registre, le quotidien italien La Repubblica a fait état, le 2 octobre, d’un rapport de l’Otan selon lequel le sous-marin nucléaire K-329 Belgorod aurait quitté la base de Severodvinsk, probablement pour des essais en mer Blanche. Pour rappel, ce navire a été officiellement remis à la marine russe le 8 juillet dernier par le chantier naval Sevmash.

This seems relevant right now https://t.co/upHZRDormi#Russian submarine Belgorod, carrier of Poseidon nuclear weapon pic.twitter.com/lz60xFT58e

— H I Sutton (@CovertShores) October 2, 2022

Pouvant emporter la torpille nucléaire "Poseidon", le sous-marin russe  Belgorod aurait pris la mer - Zone Militaire

Or, ce sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière appartenant à la classe Oscar II été modifié pour le compte de la « Direction principale de la recherche en haute mer du ministère de la Défense de la Fédération de Russie » [GUGI]. Il peut ainsi emporter des sous-marins à propulsion nucléaire de type Losharik [2000 tonnes de déplacement pour 78 mètres de long] ou Kashalot, de dimensions plus modestes. Mais, surtout, il est en mesure de mettre en oeuvre six exemplaires de la torpille nucléaire « dronisée » Poséidon, laquelle fait partie des armes « invincibles » dévoilées par M. Poutine en mars 2008. D’une portée illimitée, elle pourrait naviguer à la vitesse d’environ 70 noeuds, à une profondeur de 1000 mètres.

D’après la Repubblica, « l’alerte vient d’un rapport de renseignement envoyé par l’Otan aux commandements alliés les plus importants ces derniers jours. Il concerne les mouvements du sous-marin nucléaire Belgorod, devenu opérationnel en juillet. Actuellement, il serait déployé dans le grand Nord et il est à craindre que sa mission soit de tester pour la première fois la super-torpille Poséidon ». Ce qui n’est pas impossible puisque le Belgorod n’a, a priori, pas encore effectué de déploiement de longue durée afin de vérifier ses capacités militaires.

Présidente de Doctrine & Strategy Consulting et ancienne analyste de la Defense Intelligence Agency [DIA, renseignement militaire américain], Rebekah Koffler a estimé que le K-329 Belgorod ne serait pas pleinement opérationnel d’ici 2027. Cependant, a-t-elle confié à Fox News, la Russie « pourrait tester » une torpille Poseidon, ce qui serait une « façon d’intimider à la fos l’Ukraine et ses alliés de l’Otan », avant de souligner la discrétion des sous-marins russes.

« Il y a eu des moments où des sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire russes, armés de missiles de croisière à longue portée, ont opéré sans être détectés pendant des semaines près des côtes américaines », a en effet rappelé Mme Koffler.

Photo : archive

Ya Rab Yeshua.

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