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Récit du presque quotidien pour la 33F


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Mardi 2 janvier, après la tempête Carmen les jours précédents, la tempête Eleanor sévit sur toute la façade atlantique, avec de violentes rafales de vents et une mer très agitée. À 19 h 47, dans le détroit des Casquets, en Manche, un navire de commerce, le Pictor J., reçoit un appel de détresse d’un voilier en difficulté, le Xoro. Le centre régional des opérations de secours et de sauvetage en mer (CROSS) de Jobourg est prévenu de la situation. Aucune liaison radio ne peut être établie avec le skipper du Xoro. Il est demandé au Pictor J. de venir se positionner au plus près du voilier pour servir de relais radio et de protection contre le vent.

 

Des conditions très difficiles

De retour d’un vol d’entraînement, le Caïman Marine du détachement 33F passe immédiatement en mode intervention. «Quand on part, on voit les minutes défiler sans savoir à quoi s’attendre», note le MT Claude, plongeur de bord. L’hélicoptère décolle du port de Cherbourg. Les conditions météorologiques – pluie forte, vent d’ouest de 50 nœuds (93km/h), mer 7, grande houle avec des creux supérieurs à 7 mètres – rendent le sauvetage du skipper très périlleux. Arrivé sur zone, le vent perturbe fortement les manœuvres du Caïman. Le Pictor J. s’écarte. Après quatre tentatives, le plongeur de bord est finalement déposé à 3 mètres de l’avant bâbord du voilier. Il se hisse par ses propres moyens à bord et trouve le skipper, réfugié dans l’habitacle. L’hélicoptère demande à ce que les feux de Xoro soient allumés pour débuter le treuillage à la mer. Le plongeur saute à l’eau avec le skippeur, qui possède seulement une combinaison de voile non-étanche et une brassière. L’opération est rendue d’autant plus difficile pour l’équipage du Caïman, que le vent se renforce et que l’état de la mer se dégrade.

 

35 minutes dans l’eau

Les premières tentatives de treuillage sont vaines. Les marins n’arrivent pas à déposer le croc assez près du plongeur. La cinquième sera la bonne. Le Caïman descend très bas, à 40 pieds. Le plongeur parvient à se saisir du croc, lesté de 15kg, et ramène le skipper à bord de l’hélicoptère. «À ce moment-là, j’ai su que nous serions sauvés», précise le MT Claude. Au final, ils seront restés 35 minutes dans l’eau.
À 22 h 20, fin de mission, l’équipage du Caïman dépose le naufragé au port de Cherbourg. «C’est clairement l’opération la plus risquée que j’ai vécue, insiste le MT Claude. Parce que le sauvetage d’un voilier, de nuit, avec des conditions météorologiques si mauvaises, c’est le pire des cas de figure.» Même sentiment chez le capitaine de corvette Stéphane, pilote du Caïman : «En 25 ans de carrière, c’est le sauvetage le plus compliqué que j’ai réalisé.» Grâce à l’action rapide du détachement 33F, le naufragé est sain et sauf. «On doit le succès de l’opération au professionnalisme de toute une équipe, des techniciens jusqu’au personnel présent à bord de l’hélicoptère», affirme le capitaine de corvette Stéphane.
Choqué et en état d’hypothermie, le skipper a été conduit par les pompiers à l’hôpital de Cherbourg. Le voilier a été localisé pour la dernière fois le 3 janvier à la dérive au nord de l’île anglo-normande d’Aurigny.
Au total, la tempête Eleanor a fait 7 morts sur son passage. En moyenne, le Caïman de Cherbourg intervient plus d’une centaine de fois chaque année (138 l’année dernière) et sauve une vingtaine de personnes par an (29 au total l’année dernière).

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