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Le Falcon Epicure, futur avion espion de l’armée française


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La ministre des Armées Florence Parly a confié à Dassault et Thales la réalisation du programme de successeur des avions de guerre électronique Transall Gabriel. Des équipements méconnus, mais essentiels aux forces.

Nom de code : CUGE, pour Capacité universelle de guerre électronique. Derrière cet acronyme un rien abscons, c'est bien un programme essentiel que la ministre des Armées Florence Parly a lancé le 28 février. Il s'agit de développer les successeurs des deux vénérables avions de guerre électronique Transall Gabriel, qui approchent de la trentaine et qui seront mis au rebut à l'horizon 2025. Ces avions espions, dérivés de l'appareil de transport militaire Transall, seront remplacés par des engins bien plus petits : trois jets d'affaires Falcon, probablement des triréacteurs 7X ou  8X, équipés d'une charge utile de renseignement électromagnétique, dite Epicure, développée par Thales.

A quoi servent ces avions de guerre électronique ? La réponse est dans leur nom : Gabriel signifie " Groupement Aérien de Brouillage, Recherche et Identification Électronique ". En clair, ces avions sont capables d'interceptions radio, de recueils de signaux radar, qui sont analysés dans l'avion par des spécialistes de l'écoute et du renseignement. "Cet appareil dispose de capteurs capables d'assurer une écoute du trafic radio […] radar et téléphonique", indiquait un rapport du Sénat en 1999. Les données recueillies servent évidemment aux états-majors, mais aussi à la Direction du renseignement militaire (DRM) et à la DGSE. Les Transall Gabriel présentent l'avantage d'être ravitaillables en vol, ce qui leur permet des missions longues au-dessus des théâtres d'opérations.

De Berlin au Levant

Ces appareils permettent en quelque sorte de cartographier le dispositif ennemi, en identifiant ses réseaux de communication. "Cet avion doté de moyens d'écoute électromagnétique, qui recueille des signaux sur les systèmes radar adverses, est extrêmement important pour nous, car c'est à partir de l'analyse de ces signaux que nous sommes en mesure de disposer d'une bonne évaluation des forces se trouvant en face de nous et de programmer nos contre-mesures électroniques", indiquait le chef d'état-major de l'armée de l'air André Lanata en octobre 2017 dans un rapport du député François Cornut-Gentille.

Depuis leur mise en service, les Gabriel ont été de toutes les opérations. On les voit au-dessus de Berlin dès janvier 1989, à quelques mois de la chute du Mur. On les croise en Yougoslavie, en Afghanistan, en Libye. Ils sont désormais régulièrement utilisés au Sahel et au Levant, où ils ont été déployés sur la base aérienne projetée H5, en Jordanie. Certains Gabriel ont même été "spottés" aussi au-dessus de la mer Baltique, probablement pour surveiller les avions russes dans la zone.

Dassault préféré à Airbus

Le choix de jets d'affaires Falcon pour remplacer les Gabriel est un joli coup pour Dassault, qui était opposé à Airbus et sa gamme d'avions civils A320, bien plus gros. Le ministère des armées a finalement privilégié le Falcon du fait de la miniaturisation des capteurs, qui permet d'utiliser un avion bien plus petit, donc moins repérable. Les Falcon ont d'autres atouts majeurs : ils sont capables de décollage et atterrissages "courts", ce qui permet d'utiliser un grand nombre de pistes, et sont très endurants, ce qui autorise des missions longues. Dernier avantage, leurs moteurs sont situés en hauteur, et pas sous les ailes, ce qui évite des angles morts dus à la présence des réacteurs. "Le Falcon Epicure servira les forces françaises comme le font déjà les Falcon 10, 200, 50, 900, 2000 et 7X", s'est réjoui Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation.

Le remplacement des Transall Gabriel s'inscrit dans la priorité donnée par la loi de programmation militaire 2019-2025, en cours d'examen au Parlement, au renseignement aérien et spatial. En plus des trois Falcon Epicure, les forces françaises devraient être dotées, d'ici à 2030, de huit nouveaux avions léger de surveillance et de reconnaissance (ALSR), des dérivés de King Air 350 militarisés par Thales et Sabena Technics. A fin 2025, l'armée devrait aussi pouvoir compter sur cinq systèmes de drones Reaper (de quatre appareils chacun), de trois satellites d'observation spatiale CSO, et d'un satellite d'écoute électromagnétique CERES.

Ya Rab Yeshua.

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