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Une «vraie armée européenne»: de quoi parle le président Macron ?


BTX

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https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/vraie-armee-europeenne-quoi-parle-president-macron-167796

Interrogé mardi matin sur Europe 1, le président de la République a créé la surprise en parlant de la nécessité d’une « armée européenne », sans que l’on comprenne bien de quoi il veut parler.

Car, rien dans les documents officiels, comme la « revue stratégique » et la loi de programmation militaire, ou les discours européens fondateurs du chef de l’Etat, tel celui de la Sorbonne, n’évoquaient un projet de la sorte. S’agit-il d’un lapsus présidentiel à la place du mot « défense » ? De la préparation d’annonces à venir ? D’un clin d’œil aux fédéralistes avec lesquels LREM souhaite s’allier en vue des élections européennes ? Les observateurs se perdent en conjectures.

« On ne protégera pas les Européens si on ne décide pas d’avoir une vraie armée européenne », a déclaré Emmanuel Macron, « face à la Russie qui a montré qu’elle peut être menaçante », même s’il convient d’établir avec elle « un dialogue de sécurité ».    « On doit avoir une Europe qui se défend davantage seule, sans dépendre seulement des Etats-Unis et de manière plus souveraine », a-t-il ajouté.

Une « vraie armée européenne » ? Il faut remonter à la Communauté européenne de défense (CED) pour retrouver un projet aussi ambitieux… mais qui a sombré en 1954 à la suite du rejet de ce traité par la France.

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/armee-europeenne-slogan-sympathique-casse-tete-absolu-concept-fumeux-168709

Armée européenne : « Slogan sympathique, casse-tête absolu, concept fumeux» pour Arnaud Danjean

Député européen LR, Arnaud Danjean est un spécialiste des questions de défense. A ce titre, il avait été sollicité par Emmanuel Macron pour présider à la rédaction de la « revue stratégique ». Publiée en octobre 2017, celle-ci fixe la doctrine française en matière de défense.

D’où sort cette proposition d’Emmanuel Macron de « vraie armée européenne » ? En avait-il été question lors des travaux de la revue stratégique ?

Cette expression est inédite dans la bouche d’un président de la République. J’ai d’abord cru à une forme de lapsus, une confusion entre « armée européenne » et « politique de défense européenne ». Sans ambiguïté mais avec la prudence et le réalisme nécessaires, la revue stratégique de 2017 avait tracé des perspectives pour une politique européenne de défense plus ambitieuse. (...)

Qui commanderait une telle armée ?

Dès que l’on sort du sympathique slogan, « l’armée européenne » devient vite un casse-tête absolu et un concept fumeux. Bien malin celui qui peut dire comment cela marcherait, quelle serait la chaîne de commandement ! Cela renvoie à des questions essentielles de légitimité et d’autorité politique. Qui a la légitimité d’envoyer des soldats tuer et mourir ? (...)

Dans une « armée européenne », que devient la dissuasion nucléaire française ?

C’est un autre énorme non-dit de cette affaire et je n’ai encore rien entendu sur ce sujet fondamental de la part des promoteurs de l’armée européenne (…)

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2018/11/14/lallemagne-veut-un-conseil-de-securite-europeen-prenant-des-decisions-sans-appliquer-la-regle-de-lunanimite/

L’Allemagne veut un « conseil de sécurité européen » prenant des décisions sans appliquer la règle de l’unanimité

Au sein de la Royal Navy, pour lutter contre la déformation d’une cloison due à une voie d’eau à bord d’un bâtiment, l’épontillage bois lors des exercices de sécurité à bord des navires est toujours en vigueur alors que, pour la Marine nationale, l’épontillage est hydraulique. Ce type de détail illustre les difficultés à surmonter pour arriver à former une « armée européenne », que le président Macron a sorti de son chapeau la semaine passée, sans donner plus de détails sur ce qu’il entendait par là.

Pensait-il à l’Initiative européenne d’intervention (dont d’ailleurs fait partie le Royaume-Uni, qui s’apprête à quitter l’UE), qui, lancée par la France, vise à favoriser l’émergence d’une culture stratégique commune et à créer les conditions préalables à des engagements militaires préparés et coordonnés entre les dix pays signataires ? Ou bien avait-il en tête l’idée d’une « armée européenne » commune aux membres de l’UE, c’est à dire « fédérale », comme cela est régulièrement proposé par ceux qui n’ont une vague idée des réalités militaires?

En tout, et après de nouvelles critiques du président américain, Donald Trump, à l’égard de son homologue français, la chancelière allemande, Angela Merkel, a repris cette idée d' »armée européenne » lors d’un discours prononcé le 13 novembre au Parlement européen.

Dans un premier temps, Mme Merkel a plaidé en faveur d’un « Conseil de sécurité européen » afin de renforcer la politique extérieure de l’Union européenne.

« J’ai proposé la constitution d’un conseil de sécurité européen avec une présidence tournante au sein de laquelle des décisions importantes pourront être plus rapidement prises », a en effet déclaré la chancelière allemande, qui a également estimé qu’il ne fallait plus appliquer la règle de l’unanimité dans ce domaine afin de permettre à l’UE d’agir plus facilement sur la scène internationale.

Puis Mme Merkel a appelé à « élaborer une vision nous permettant d’arriver un jour à une véritable armée européenne". Puis elle a inscrit ses propos dans ceux tenus il y a quelques temps par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, en affirmant qu’une « armée commune européenne montrerait au monde qu’entre pays de l’Union, il n’y aurait plus jamais de guerre. Elle ne serait pas dirigée contre l’Otan, mais elle la compléterait sans jamais remettre en cause le lien. »

La veille, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le pays, la Norvège, ne fait pas partie de l’UE, ndlr], avait dit « saluer les efforts renforcés de l’Union européenne en matière de défense […] parce que c’est une bonne chose si les alliés européens ont plus de capacités, s’ils travaillent plus étroitement ensemble ». Mais d’ajouter dans la foulée : « Ce dont nous ne nous félicitons pas, c’est que l’UE commence à développer des structures en double. »

« La réalité est que nous avons besoin d’une structure de commandement forte et compétente, nous ne pouvons pas diviser ces ressources en deux », fit alors valoir M. Stoltenberg, visant probablement l’Initiative européenne d’intervention.

« Ce ne serait pas une sage décision de la part des pays membres des deux organisations [UE et Otan, ndlr] de disposer de deux ensembles de structures de commandement ou de faire double emploi avec ce que fait l’Otan », avait ensuite poursuivi M. Stoltenberg. Et de conclure : « Plus d’efforts européens en matière de défense, c’est bien, mais cela ne doit jamais saper la force du lien transatlantique. »

Cela étant, Mme Merkel n’a pas donné la marche à suivre pour arriver à cette « armée européenne », si ce n’est qu’elle a mis l’accent sur le capacitaire (et non pas sur l’opérationnel) en proposant le développement commun d’armements (ce qui fait déjà l’objet du Fonds européens de Défense et de la coopération structurée permanente) et la mise en place d’une « politique commune d’exportation des armes »… Ce qui est loin d’être gagné quand l’on pense aux divergences entre Paris et Berlin sur ce point. Donc, le capacitaire avant l’opérationnel…

Quoi qu’il en soit, l’idée de créer une « armée européenne commune » revient maintenant régulièrement dans le débat, en faisant fi des réalités qui en font d’autant plus une chimère que les États de l’Union peinent de plus en plus à s’entendre entre eux. Le cas actuel de l’Italie en est un exemple.

Passé du ministère de la Défense à celui des Affaires étrangères en 2017, Jean-Yves Le Drian avait expliqué en quoi une « armée européenne » était impossible en l’état actuel des choses, lors de l’inauguration de la chaire « Grands enjeux stratégiques », à La Sorbonne, en janvier 2016.

« L’Europe a moins besoin d’une ‘armée fédérale’ imaginaire, développée par certains comme une fuite en avant, que de solidarité concrète entre ses membres, y compris sur le plan militaire » et « c’est aux États qu’il appartient en premier d’entretenir une défense forte, et c’est aux plus importants d’entre eux de montrer la voie en Europe », avait en effet affirmé M. Le Drian, en précisant qu’il s’agissait là d’une « conviction inébranlable ».

Et tant qu’aucune réponse ne sera apportée pour savoir quelles seront les responsabilités politiques, la chaîne de commandement et les règles d’engagement, parler d’une « armée européenne » revient à avoir la même utilisé qu’un ventilateur : en clair, on ne fait que brasser du vent.

Responsable de la Revue stratégique qui a servi à l’élaboration de la Loi de programmation militaire 2019-25, le député européen (LR) Arnaud Danjean estime que le « premier problème est d’ordre politique ou philosophique » car une « armée se bat pour défendre des valeurs, une institution » et, pour cela, « on n’a pas trouvé mieux que la nation jusqu’ici. » Se pose aussi la question du modèle de cette « armée européenne ». Sera-t-il français ou allemand? Ou sera-t-il le fruit d’un compromis qui la rendra inefficace?

Ancien chef d’état-major des Armées [CEMA], le général Pierre de Villiers, qui fait actuellement le tour des médias pour son nouveau livre « Qu’est-ce qu’un chef ?« , a résumé les difficultés de cette « armée européenne ».

Si cette dernière « consiste à juxtaposer des forces, à les fusionner et à en faire des unités de combat aux ordres d’un état-major hypothétique à Bruxelles, je vous dis : Impossible! Et le rêve se transformera en cauchemar. Il ne faut pas tuer la belle idée européenne (…), mais il faut que cette Europe forte se construise sur les souverainetés des nations dans une souveraineté française, interétatique, à géométrie variable », a expliqué le général de Villiers à l’antenne de BFMTV.

Ya Rab Yeshua.

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Les Pays-Bas disent préférer l’Otan à une « armée européenne »

http://www.opex360.com/2018/11/17/les-pays-bas-disent-preferer-lotan-a-une-armee-europeenne/

En parlant de la nécessité d’une « vraie armée européenne » pour protéger l’Europe de la Russie et de la Chine sans dépendre des États-Unis, le président Macron aurait sans doute dû préciser dans la foulée, ce qu’il avait exactement en tête. Ce qu’il a fait, le 14 novembre, en évoquant la constuction d’une « vraie capacité de […]

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2018/11/22/paris-et-berlin-devoilent-le-calendrier-de-leurs-projets-communs-davion-et-de-char-de-combat-du-futur/

Paris et Berlin dévoilent le calendrier de leurs projets communs d’avion et de char de combat du futur

………..…………………... le 22 novembre, le ministère des Armées et son pendant allemand ont publié un communiqué dans lequel ils ont détaillé les calendriers de ces deux programmes, tout en saluant une « étape décisive pour la défense européenne » qui montre que « la France et l’Allemagne peuvent allier leurs forces dans des projets d’avenir et que l’Europe peut contrôler sa destinée et construire une défense forte. »

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S’agissant du SCAF (=système de combat aérien futur), dont la conduite du projet est assurée par la France,...............le communiqué précise qu’elles ont convenu « d’un leadership conjoint entre Dassault et Airbus pour mener une étude commune de concept et d’architecture (comprenant la connectivité) pour le SCAF, sur la base du cahier des charges », ce qui donnera lieu à la signature d’un contrat au début de l’année 2019. L’on notera qu’il n’est nullement question de Thales dans ce texte.

………..…/………….

Quoi qu’il en soit, les études de recherche et développement [R&D] et de démonstrateurs pour l’avion de combat et son moteur [au singulier, ndlr] devraient être lancées à l’occasion du prochain Salon du Bourget, en juin 2019. La motorisation de ce futur avion de combat reviendrait à Safran (maître d’oeuvre) et à MTU.

………..…/……………..

https://twitter.com/vehi_mili_info

Quant au programme du char de combat du futur, dont la responsabilité a été confiée à l’Allemagne, le communiqué indique que les deux ministres « se sont félicitées des progrès accomplis dans les études de concept et d’architecture, et ont chargé leurs équipes d’en partager les résultats. »

L’on s’attendait à ce que la conception du MGCS allait revenir à KNDS, c’est à dire à la co-entreprise créée par l’allemand Krauss-Maffei Wegmann et le français Nexter Systems. Mais il est désormais question d’un troisième acteur : Rheinmetall.

« À cet égard, un cahier des charges pour les études conceptuelles et les activités de R&D sera convenu fin 2018. Rheinmetall, KMW et Nexter (sociétés du groupe KNDS), seront chargés de faire une proposition industrielle afin de mener avec succès les études et les activités de R&D respectives à partir de mi-2019 », est-il précisé dans le communiqué.

………..…./………………...

« Sans remettre en cause le leadership allemand dans ce domaine, il faut reconnaître que la France aura une avance technologique majeure en matière de combat collaboratif connecté avec l’opération Scorpion. Il conviendra donc de veiller à ce que cette dimension du combat terrestre soit dûment prise en compte, faute de quoi les capacités blindées françaises connaîtraient même une régression par rapport aux capacités Scorpion », avait prévenu M. Larsonneur, dans son rapport.

Ya Rab Yeshua.

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  • 1 mois plus tard...

SCAF : le démonstrateur devrait voler « autour de 2025 »

https://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/scaf-demonstrateur-devrait-voler-autour-2025-174189

Le démonstrateur du futur avion de combat franco-allemand devrait «  voler autour de 2025  », nous a indiqué ce matin Eric Trappier, président du Gifas et PDG de Dassault-Aviation. «  Notre ambition, c’est que le SCAF soit opérationnel en 2040. Il faut donc s’y mettre cette année  », a-t-il ajouté. Dix-huit mois après l’annonce politique, le 13 juillet 2017, «une étude sera lancée dès janvier  » 2019 et la décision de se doter d’un démonstrateur pour «  valider les choix techniques et opérationnels  » doit avoir lieu lors du salon du Bourget en juin prochain. Le président du Gifas a confirmé «  la volonté affichée d’un leadership français  » sur ce projet, qui sera un «  système complet  intégrant l’avion de combat  ». Après le «  partenariat historique entre Dassault et Airbus  », Eric Trappier a assuré qu’il y aurait de la place pour «  tous les autres  » acteurs du secteur. Au-delà du SCAF, Eric Trappier a appelé la DGA à avoir une «  politique ambitieuse  » en matière de démonstrateurs. «  On a besoin d’en faire voler un certain nombre afin de valider les choix techniques et opérationnels  »

Le président du Gifas a jugé que 2018 avait été «  une bonne année  » pour l’aéronautique et le spatial français et que 2019 devrait l’être également, malgré l’environnement international «  complexe  ». Il a notamment insisté sur le «  dynamisme  » des Etats-Unis et de la Chine, ainsi que sur la nécessité de l’Europe de poursuivre ses efforts en vue de son «  autonomie stratégique  ».

Le 53e salon du Bourget se tiendra du 17 au 23 juin prochain, cette année étant marquée par un triple cinquantenaire : la création d’Airbus, le premier vol du Concorde et le premier pas d’un homme sur la Lune.

Ya Rab Yeshua.

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  • 4 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2019/02/01/mme-parly-explique-ce-quil-faut-entendre-par-armee-europeenne/

Mme Parly explique ce qu’il faut entendre par « armée européenne »

Quand, à l’antenne d’Europe1, le 6 novembre dernier, le président Macron a évoqué l’idée d’une « vraie armée européenne » sans avoir eu le temps de préciser sa pensée, nombreux ont été les commentateurs et les éditorialistes à y voir un retour du projet de « Communauté européenne de défense » [CED], qui fit long feu dans les années 1950.

Et, beaucoup ont estimé, non sans raison, que de créer une « armée européenne », au sens strict du terme, était impossible au regard des règles d’engagements propres à chaque État membre de l’Union européenne ainsi que des différences culturelles, capacitaires, historiques et doctrinales.

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C’est, d’ailleurs, ce qu’a récemment rappelé le général Marc Compernol, le chef de la Défense belge, dans un entretien donné au quotidien Le Soir. « S’entrainer à intervenir ensemble en ayant le même matériel, oui. Par contre je ne crois pas à une armée européenne sous la même bannière, comme celle des Etats-Unis », a-t-il dit.

D’autres, certes moins nombreux que les premiers, ont en revanche laisser libre court à leur imagination, voyant déjà, non sans un certain enthousiasme, s’installer à Bruxelles un « Comité de défense européen »…

Plus tard, le président Macron a eu l’occasion de s’expliquer sur l’expression qu’il avait utilisée précédemment. Dans son esprit, il n’est nullement question de créer une armée fédérale au service de l’UE mais d’arriver à construire une « vraie capacité de défense européenne », qui plus est autonome par rapport aux États-Unis. D’où l’Initiative européenne d’intervention [IEI] portée par la France, afin de développer une culture stratégique commune entre les pays du Vieux continent volontaires pour y participer.

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Et c’est ce qu’a expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’un entretien donné à Bucarest, le 31 janvier. « L’expression armée européenne est une image utilisée par le président Macron pour mieux faire comprendre ce que l’Union européenne fait pour sa défense », a-t-elle en effet affirmé.

« CSP [coopération structurée permanente], Fonds de défense, personne ne comprend. Parler d’armée permet de faire comprendre que l’UE veut être en mesure d’assurer sa propre sécurité », a ensuite expliqué Mme Parly.

En tout cas, ce projet européen ne plaît pas à tout le monde.

Le président américain, Donald Trump, n’a en effet pas manqué l’occasion d’en dire tout le mal qu’il en pensait tandis que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a multiplié les mises en garde. Comme encore le 30 janvier. « Il est hors de question que l’UE se substitue à l’Otan. Elle doit être complémentaire, pas concurrente », a-t-il dit, en arrivant à Bucarest, où il était invité à assister à une réunion des ministres de la Défense de l’UE.

« L’Otan reste la pierre angulaire de la défense collective. Tout ce que nous faisons dans l’UE, nous le faisons en complément, pas en concurrence avec l’Otan », a une nouvelle fois affirmé Mme Parly. « Mais il y a des débats sur les modalités », a-t-elle dit.  »

« On ne peut pas exiger de l’UE qu’elle augmente ses contributions pour sa défense et s’offusquer du fait que les Européens s’organisent pour le faire » et « si le message est payer plus pour acheter Américain, alors certains Européens ne seront pas nécessairement d’accord avec cette ligne », a fait valoir la ministre française.

Cela étant, l’autonomie stratégique européenne avance, même si elle « prendra du temps », comme l’a souligné Mme Parly, pour entrer dans les faits. « 17 nouveaux projets ont été lancés dont certains très importants, comme la modernisation de l’hélicoptère d’attaque franco-allemand Tigre », a-t-elle rappelé.

En outre, la Commission européenne a lancé un fonds Européen de défense, dont la dotation doit être portée à 13 milliards d’euros pour la période 2021-2027. Et l’Initiative européenne d’intervention, qui est hors cadre de l’UE, mobilise 10 pays, dont le Royaume-Uni et le Danemark [ce pays ne participe pas à la politique européenne de sécurité et de défense, ndlr].

« Le Royaume-Uni a été parmi les premiers à adhérer à cette initiative », a souligné Mme Parly. « Mon espoir est que le jour où il quittera l’UE, il restera déterminé à poursuivre cette coopération dans un cadre différent », a-t-elle avancé.

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2019/02/10/lidee-dun-parapluie-nucleaire-francais-pour-lunion-europeenne-fait-son-chemin/

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L’idée d’un « parapluie » nucléaire français pour l’Union européenne fait son chemin

En septembre 1995, Alain Juppé, alors Premier ministre avait évoqué le concept de « dissuasion [nucléaire] concertée » avec l’Allemagne. Mais l’affaire n’alla pas plus loin, le gouvernement allemand n’ayant pas souhaité donner de suite à cette idée.

Puis, en 2006, à l’occasion d’un discours prononcé à l’Île-Longue, le président Chirac affirma qu’il fallait « nous poser, ensemble, la question d’une défense commune, qui tiendrait compte des forces de dissuasion existantes, dans la perspective d’une Europe forte, responsable de sa sécurité. » Mais, une fois encore, rien ne se passa.

Cependant, la doctrine nucléaire française parle de défendre les intérêts vitaux de la Nation et vise à faire du territoire national un « sanctuaire ». Pour autant, la Revue stratégique publiée en octobre 2017 rappelle que « la définition de nos intérêts vitaux ne saurait être limitée à la seule échelle nationale, parce que la France ne conçoit pas sa stratégie de défense de manière isolée, même dans le domaine nucléaire. »

Depuis les déclarations de MM. Chirac et Juppé, la situation internationale a profondément changé.

À la menace terroriste est venue s’ajouter celle dite de la « force », avec des pays qui mènent une politique assise sur leur puissance militaire, tout en s’affranchissant des normes internationales ainsi que les frontières. Le tout assorti de stratégies de déstabilisation et de remise en cause de ce que l’on tenait encore pour acquis il y a peu.

Ainsi en est-il de l’architecture européenne de sécurité.

Depuis le retrait des États-Unis du traité ABM [Anti-Ballistic Missile] trente ans après sa signature, le traité sur les forces conventionnelles en Europe [FCE] a été dénoncé par la Russie. Et, plus récemment, sur fond de violation présumée par la partie russe, Washington a décidé de se retirer du Traité sur les Forces nucléaires intermédiaires [FNI]. Et vu comme c’est parti, on peut nourrir quelques craintes sur la prolongation, au-delà de 2021, du traité New Start de réduction des armes stratégiques.

En outre, les États-Unis font de l’Asie-Pacifique leur priorité. Ce tournant avait été énoncé clairement dans leur stratégie nationale de sécurité publiée en 2012 afin de limiter l’influence chinoise. Et si un coup d’arrêt a été mis à ce « pivot » américain vers cette région [aux dépens de l’Europe] avec l’annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, les critiques récurrentes du président Trump à l’endroit de l’Otan font que les Européens s’interrogent…

Les élus américains aussi d’ailleurs, au point que le Sénat a voté une résolution pour soutenir l’Alliance atlantique et que la Chambre des représentants, désormais à la main des démocrates, en a fait de même en adoptant une loi visant à empêcher tout financement d’un retrait de l’organisation.

En Allemagne, où le tropisme « otanien » est très fort, on ne peut que redouter un retrait américain de l’Otan. « L’Europe ne peut pas se défendre sans les États-Unis », avait affirmé Sigmar Gabriel, l’ex-ministre allemand des Affaires étrangères, dans un entretien donné à Der Spiegel, en janvier 2018. Or, avait-il continué, « quand les États-Unis quittent une pièce, d’autres puissances entrent immédiatement. En Syrie, ce sont la Russie et l’Iran. En politique commerciale, c’est la Chine. Ces exemples montrent qu’au bout du compte, nous ne parvenons plus à la fois à diffuser nos valeurs européennes et à faire respecter nos intérêts. » Et de résumer la situation : « Dans un monde rempli de carnivores, les végétariens ont des difficultés. »

Par ailleurs, Au sein de l’Union européenne, et quand le départ du Royaume-Uni sera entré dans les faits, seule la France disposera à la fois de la force nucléaire et d’un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Ce qui lui donne un statut bien particulier. Et l’idée d’un « parapluie nucléaire » français fait visiblement son chemin.

En 2017, la chambre basse du Parlement allemand [le Bundestag] a estimé que, juridiquement, rien ne s’opposait à une participation financière de Berlin à l’arsenal nucléaire français. Ce qui montre que la question fait débat outre-Rhin. Et elle vient d’être relancée par le diplomate Wolfgang Ischinger, une figure respectée et influente en Allemagne pour tout ce qui a trait aux affaires stratégiques.

Président de la Conférence de Munich sur la sécurité, qui a traditionnellement lieu à la mi-février, M. Ischinger a en effet estimé, dans un entretien donné à des journaux du groupe Funke Mediengruppe, qu’une « européisation du potentiel nucléaire français » est « effectivement une très bonne idée » à « moyen terme ».

« Il s’agit de savoir si, et comment la France pourrait être disposée à mettre stratégiquement sa capacité nucléaire au profit de l’ensemble de l’Union Européenne », a continué M. Ischinger.

« Concrètement : les options de l’engagement nucléaire de la France ne devraient pas couvrir seulement son propre territoire, mais aussi le territoire des partenaires au sein de l’Union Européenne. En contrepartie, il serait nécessaire de préciser les contributions que les partenaires européens devraient apporter afin d’arriver à un partage équitable des charges », a expliqué le diplomate.

« Si le coûteux potentiel nucléaire français devait être développé, on ne peut pas attendre de la France qu’elle paye cela seule sur son propre budget. Les autres partenaires au sein de l’UE, qui bénéficieraient de cette protection, devraient contribuer en conséquence », a insisté M. Ischinger.

En clair, la dissuasion française serait étendue à l’ensemble des pays de l’Union européenne et ces derniers mettraient la main au portefeuille pour la financer, sans pour autant avoir voix au chapitre.

« Cependant : l’utilisation possible des armes nucléaires ne pourrait pas être décidée, au final, par un comité de l’UE. Cette décision resterait celle du président français. Ce que nous devons accepter! », a en effet conclu M. Ischinger.

Ce dernier a également rappelé que, l’UE a bénéficié du parapluie américain en matière de sécurité « pendant des décennies ». Et que cela n’est apparemment « aussi évident aujourd’hui. » Aussi, « il est grand temps que l’UE se transforme en une Union de la défense – sans renoncer à ses objectifs précédents en matière de politique économique, sociale ou commerciale », a-t-il plaidé.

Ya Rab Yeshua.

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  • 4 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2019/03/05/le-president-macron-propose-un-traite-de-defense-et-de-securite-pour-lunion-europeenne/

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Le président Macron propose un traité de défense et de sécurité pour l’Union européenne

Dans une tribune diffusée en 28 langues, ce 5 mars, le président Macron a précisé le projet qu’il entend porter à l’occasion des prochaines élections européennes, qui se tiendront le 29 mai. Dans ce texte, intitulé « Pour une renaissance européenne« , il définit ainsi trois priorités : « retrouver l’esprit de progrès », « défendre notre liberté » et « protéger notre continent ».

S’agissant du progrès, Emmanuel Macron propose de doter le « nouveau Conseil européen de l’innovation d’un budget comparable à celui des États-Unis, pour prendre la tête des nouvelles ruptures technologiques, comme l’intelligence artificielle », ce qui ne peut qu’intéresser le monde de la Défense.

Toujours dans le même chapitre, le président français estime qu’une « Europe qui se projette dans le monde doit être tournée vers l’Afrique, avec laquelle nous devons nouer un pacte d’avenir ». Il s’agirait ainsi de soutenir le développement de ce continent, via des investissements, des partenariats universitaires ou encore « l’éducation des jeunes filles ». Là encore, de telles mesures pourraient faire reculer l’influence jihadiste. Dans ce domaine, l’Union européenne soutient par exemple un Programme d’Investissements Prioritaires [PIP], au profit des pays du G5 Sahel.

Le second sujet évoqué par M. Macron concerne essentiellement les influences extérieures qui, via les cyberattaques et autres « infox », visent à manipuler les élections. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’être naïfs. […] Il y a des gens qui veulent perturber les élections européennes, et qui disposent d’outils très sophistiqués », avait ainsi prévenu Frans Timmermans, le vice-président de la Commission, en décembre dernier. La campagne sur le Brexit, au Royaume-Uni, aurait donné lieu à de telles ingérences, des chercheurs de l’Université d’Édimbourg ayant identifié pas moins de 400 faux comptes créés sur les réseaux sociaux pour diffuser des messages hostiles à l’Union européenne.

« Notre liberté première est la liberté démocratique, celle de choisir nos gouvernants là où, à chaque scrutin, des puissances étrangères cherchent à peser sur nos votes », a résumé M. Macron, avant de proposer la création d’une « Agence européenne de protection des démocraties qui fournira des experts européens à chaque État membre pour protéger son processus électoral contre les cyberattaques et les manipulations. » Et, pour faire bonne mesure, il estime également qu’il faudrait « interdire le financement des partis politiques européens par des puissances étrangères » et « bannir d’Internet, par des règles européennes, tous les discours de haine et de violence, car le respect de l’individu est le fondement de notre civilisation de dignité. »

Enfin, au chapitre « protéger notre continent », Emmanuel Macron estime que l’UE a « oublié de regarder les réalités du monde ». Et, selon lui, « aucune communauté ne crée de sentiment d’appartenance si elle n’a pas des limites qu’elle protège ». D’où la nécessité de veiller sur les frontières européennes. « La frontière, c’est la liberté en sécurité », insiste-t-il.

Aussi, le président français propose de « remettre à plat l’espace Schengen » et de mettre en place une « police des frontières commune et un office européen de l’asile », avec des obligations strictes de contrôle et une solidarité européenne à laquelle chaque pays contribue. Et le tout sous l’autorité d’une « Conseil européen de sécurité intérieure. »

Cela étant, M. Macron n’a pas oublié la défense européenne. Et si d’importants progrès ont été accompli ces dernières années avec le Fonds européen de défense et la coopération structurée permanente, il s’agit d’aller encore plus loin puisqu’il propose un « traité de défense et de sécurité » pour l’UE.

Ce texte « devra définir nos obligations indispensables, en lien avec l’Otan et nos alliés européens : augmentation des dépenses militaires et clause de défense mutuelle rendue opérationnelle », explique-t-il.

En clair, et comme il l’avait déjà annoncé en août 2018 lors de la Conférence des ambassadeurs, l’idée est de renforcer la portée de l’article 42-7 du Traité sur l’Union européenne, lequel prévoit que les États membres doivent « aide et porte assistance par tous les moyens en leur pouvoir  » à l’un d’entre eux s’il fait l’objet d’une « agression armée sur son territoire. » Mais il s’agit aussi de renforcer le pilier européen de l’Otan en doter l’UE d’une autonomie stratégique par rapport aux États-Unis.

En outre, ce nouveau traité instituerait un « Conseil de sécurité européen », comme l’avait déjà proposé Angela Merkel, la chancelière allemande, en novembre dernier. Et, à l’époque, elle avait estimé qu’il ne fallait « plus appliquer la règle de l’unanimité » dans ce domaine afin de permettre à l’UE d’agir plus facilement sur la scène internationale ».

Dans sa tribune, M. Macron reprend donc à son compte l’idée de ce Conseil de sécurité européen en voulant y associer le Royaume-Uni « pour préparer nos décisions collectives. » Pour rappel, Londres a rejoint l’Initiative européenne d’intervention [IEI] lancée par Paris en dehors du cadre de l’UE afin de développer une culture stratégique européenne et à renforcer la capacité des pays européens à agir ensemble.

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

Florence Parly ne veut pas d'une Europe sans défense. Et quid d'une Europe de la défense?

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/03/15/flore-nce-parly-ne-veut-pas-d-une-europe-sans-defense-et-qui-20105.html

Paru dans Ouest-France ce matin, le texte d'un entretien avec Florence Parly. Au menu, entre autres, la relation franco-allemande.

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Ya Rab Yeshua.

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  • 2 semaines plus tard...

Les Français pour une armée européenne mais pas optimistes quant à sa création

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/03/30/les-francais-pour-une-armee-europeenne-mais-pas-optimistes-q-20145.html

Plus de six Français sur dix sont favorables à l'idée de la création d'une armée européenne, souhaitée par le président Emmanuel Macron, selon un sondage Odoxa publié samedi dans Le Parisien.

L'enquête réalisée pour l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) les 13 et 14 mars auprès de 1004 personnes montre que 62% des sondées sont favorables à la mise en place d'une "armée commune aux Etats membres de l'Union européenne". Elles sont 75% à se prononcer en outre pour "une politique de sécurité et de défense commune des Etats membres de l'UE".

Les sympathisants PS, LR et LaRem sont les plus favorables à la création d'une armée, souhaitée par plus de 70% d'entre eux.

Les sympathisants de la France insoumise sont en revanche (et sans surprise) hostiles au projet, à 60%.

En revanche, dans une atmosphère marquée par la montée des nationalismes et le Brexit, les Français sont pessimistes quant à la faisabilité du projet : 60% pensent que cela n'arrivera pas dans les 10 à 15 prochaines années. 

PS. Quelques réflexions personnelles sur cette non-information =

Qu'est ce que c'est "un sympathisant PS" ? Ca existe vraiment …………..

LFI hostile ? Rien de plus normal car ce serait se soumettre à un commandement subsidiaire. Or……..

 

 

Ya Rab Yeshua.

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bonjour,

Difficile de croire a la création d'une armée Européenne, les états membres n'arrivent déja pas a se mettre d'accord sur l'horaire d''été, on imagine aisément la tournure des discussion le jour ou l'on parlera des règles d'engagement..........

  • Haha 1

" Si tu fais trop confiance à tes yeux, tu risques de ne pas voir ce qui est vraiment important ".

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  • 1 mois plus tard...

bonjour. 

je voulais réagir à l'un des articles postés. Trump dit qu'il ne souhaite pas qu'une armée européenne voit le jour qu'est ce qui motive cette phrase selon vous? Est ce que les intérêts américains et européens divergent à ce point?

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http://www.opex360.com/2019/05/23/mme-parly-repond-aux-critiques-americaines-sur-les-projets-visant-a-renforcer-lautonomie-strategique-europeenne/

Mme Parly répond aux critiques américaines sur les projets visant à renforcer l’autonomie stratégique européenne

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Récemment, deux responsables du Pentagone et l’ambassadeur des États-Unis auprès de l’Union européenne [UE] ont vertement critiqué les initiatives européennes dans le domaine militaire, en particulier les modalités relatives au Fonds européen de la Défense [FEDef], qui sera doté de 13 milliards d’euros pour la période 2021-2027 afin de financer l’innovation technologique et encourager les projets menés en coopération sur le Vieux Continent.

Pour être éligibles au FEDef, les industriels devront avoir obligatoirement leurs infrastructures au sein de l’UE et leurs décisions ne devront pas être contrôlées par une « entité installée » hors de l’UE. En clair, une filiale européenne d’un groupe étranger ne pourra pas bénéficier d’un financement. Aussi, Washington y voit une mesure « protectionniste », ce qui justifie ses menaces de « sanctions ».

Dans une tribune publiée par le Huffington Post, la ministre française des Armées, Florence Parly, a répondu aux critiques américaines sur les initiatives visant à doter l’UE de plus d’autonomie stratégique dans le domaine de la défense.

Déjà, en novembre, le président Trump était monté au créneau en qualifiant le projet d' "armée européenne" évoqué par son homologue français, Emmanuel Macron, de « très insultant ».

Dans un entretien donné à l’AFP le 31 janvier dernier, Mme Parly avait expliqué que l’expression armée européenne était « une image utilisée par le président Macron pour mieux faire comprendre ce que l’UE fait pour sa défense. » C’est à dire qu’il n’est pas question d’une « armée européenne unique » et fédérale mais d’aller vers plus d’autonomie européenne en matière de défense. Et c’est ce qu’elle a de nouveau mis en avant dans sa dernière tribune.

« Non, l’Europe de la défense, ce n’est pas ‘very insulting’, comme l’exprimait récemment sur Twitter l’un de nos meilleurs alliés. Ce n’est pas un protectionnisme déguisé. L’Europe de la défense, c’est simplement prendre notre destin en main. C’est tendre vers l’autonomie. Pourquoi? Car une puissance n’existe pas si elle n’est pas capable de décider et d’agir elle-même », a écrit Mme Parly.

« Alors oui, nous développerons une industrie européenne, une innovation européenne, des technologies européennes – et des emplois en Europe. Les 13 milliards du Fonds européen de défense ne resteront pas confinés dans des couloirs bruxellois: ils irrigueront tous les territoires européens. Quand on parle d’Europe de la défense, on parle aussi de ça », a continué la ministre.

Plus tard, lors de la séance des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, Mme Parly a enfoncé le clou, en se montrant plus directe à l’égard des critiques américaines.

« L’Europe de la défense se renforce grâce au Fonds européen de la défense, qui est une véritable révolution puisque jamais, jusqu’à présent, l’Europe n’avait investi un seul euro en faveur de la défense », a commencé par rappeler la ministre.

« Nous n’oublions pas que les États-Unis sont un allié et un partenaire stratégique. Mais il faut aussi que nos amis américains comprennent que les progrès que nous accomplissons entre Européens ne se font ni contre eux, ni sans eux », a-t-elle enchaîné.

Alors, a-t-elle continué, « oui, nous allons développer une industrie européenne, une innovation européenne, des technologies européennes » et « non, […] ce n’est pas un protectionnisme malsain ou déguisé » car c’est « simplement une manière de prendre notre destin en main et d’assurer la protection de 500 millions de citoyens européens. »

Cela étant, lors d’une audition au Sénat, Louis Gautier, ancien secrétaire général de la Défense et de la sécurité nationale et actuellement chargé d’une mission sur la défense de l’Europe, a fait part d’au moins deux points d’attention sur le futur FEDef.

Tout d’abord, l’ancien SGDN a souligné les « effets très positifs » des initiatives prises par l’UE en matière de défense au regard de la « dégradation continue de la situation stratégique Européens, notamment suite à divers événements » comme « la dénonciation de l’Accord de Vienne, le désengagement diplomatique américain sur le théâtre syro-irakien, le retrait du Fonds monétaire international, la prolifération de nouvelles gammes de missiles, l’intensification des menaces cyber et, enfin, le démantèlement de l’architecture européenne de sécurité. »

S’agissant des projets que financera le FEDef, M. Gautier estime qu’une « vision strictement capacitaire est insuffisante ». Car, a-t-il demandé, « si la défense européenne n’est pas fondée sur une doctrine militaire, comment opérer des choix capacitaires dé-corrélés des enjeux opérationnels? »

« Le dimensionnement des capacités militaires européennes doit couvrir tout le spectre des opérations possibles et rendre possible la gestion de crises touchant le cyber, les infrastructures critiques européennes et la sécurisation des frontières. La capacité à intervenir à la périphérie de l’Union doit également être privilégiée. Or, aujourd’hui, ces différents domaines d’intervention ne bénéficient même pas d’un portage, fût-il institutionnel, au sein de l’Union européenne! », a observé M. Gautier.

Enfin, le second point d’attention concerne le faible nombre d’États « disposant d’une réelle industrie de défense parmi les 27 [donc, sans le Royaume-Uni, ndlr]. » Pour M. Gautier, « cette réalité est un obstacle à la réussite du FEDef, que tous les membres de l’Union ont accepté de financer mais qui, au final, est voué à porter principalement des projets industriels conduits par seulement quelques États : la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne. »

Aussi, selon lui, il « ne faut donc pas freiner les projets, même portés par quelques-uns, qui favorisent une intégration accrue, sans pour autant mépriser l’inscription d’une défense européenne dans un cadre plénier. » En effet, a-t-il poursuivi, « les enjeux de sécurité nous concernent tous » et « toute faille dans la cyber-sécurité d’un seul État membre vulnérabiliserait l’ensemble de l’Union! ». Or, a-t-il conclu, « la force de l’Union européenne doit reposer sur la réaction de ses vingt-sept États-membres lors d’une crise internationale. »

Ya Rab Yeshua.

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  • 1 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2019/07/14/exit-lexpression-armee-europeenne-le-president-macron-parle-desormais-dagir-ensemble/

Exit l’expression « armée européenne », le président Macron parle désormais « d’agir ensemble »

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Quand il s’agit d’évoquer les questions de défense entre Européens, encore faut-il utiliser les bonnes expressions pour se comprendre. Car, que l’on soit à Paris, à Berlin ou à Varsovie, les concepts et les mots n’ont pas forcément la même signification.

C’est en effet ce qu’a été souligné lors de l’examen par la commission sénatoriale des Affaires étrangères, la semaine passée, du rapport intitulé « Défense européenne : le défi de l’autonomie stratégique« .

« Nous utilisons souvent des termes intraduisibles ou difficilement traduisibles, par exemple ‘Europe de la défense’, cependant que d’autres n’ont pas le même sens d’un pays à l’autre », a en effet expliqué le sénateur Ronan Le Gleut, co-auteur du rapport avec Mme Hélène Conway-Mouret.

« Beaucoup d’incompréhensions avec nos partenaires européens proviennent d’ailleurs de divergences linguistiques et sémantiques : nous employons des expressions ambiguës, ou supportant mal la traduction, auxquelles chacun attribue une portée différente. Ainsi la France a longtemps parlé d "Europe de la défense", expression intraduisible, auquel il convient de préférer celle de "défense européenne", plus proche aussi de ce que souhaite la majorité des pays européens », lit-on, en effet, dans ce rapport.

L’expression « armée européenne », utilisée par le président Macron en novembre dernier, en est un autre exemple [« On ne protègera pas les Européens si on ne décide pas d’avoir une vraie armée européenne », avait-il lancé, ndlr].

Dans l’esprit du chef de l’État, il s’agissait de mettre en avant la nécessité pour les Européens de gagner en autonomie stratégique et de prendre en main leur défense sans avoir à compter sur les États-Unis. Et, il n’était en aucun cas question de « fusionner » les armées européennes en une seule. « CSP [coopération structurée permanente], Fonds de défense, personne ne comprend. Parler d’armée permet de faire comprendre que l’UE veut être en mesure d’assurer sa propre sécurité », expliqua, plus tard, Florence Parly, la ministre des Armées, dans un entretien donné à l’AFP.
Le souci est que cette expression n’a pas été comprise ainsi sous d’autres latitudes…

Notamment en Allemagne où, par exemple, expliquent les deux rapporteurs, le porte-parole sur les questions de défense au SPD [Parti social-démocrate], leur a indiqué qu’il « était favorable à une armée européenne qui serait créée ex nihilo. »

Avant lui, Jean-Claude Juncker, le président sortant de la commission européenne, avait défendu l’idée d’une « armée commune européenne » qui « montrerait au monde qu’il n’y aura plus jamais de guerre entre les pays de l’UE [Union européenne]. »

Enfin, en janvier dernier, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez a estimé que « l’UE devrait progresser vers la création d’une véritable armée européenne et devenir une puissance crédible sur la scène internationale, plaidant pour un ordre mondial fondé sur l’État de droit et des règles communes ». Et d’ajouter : « Nous devons montrer au monde que l’Union européenne est ‘‘une puissance douce par choix, et non par faiblesse. »

Les deux rapporteurs, qui citent d’ailleurs le général Pierre de Villiers [« l’armée européenne est un rêve qui pourrait se terminer en cauchemar »], estiment qu’on est « bien loin d’une utopique ‘armée européenne’, idée cartésienne sans doute séduisante pour certains mais irréalisable à moyen terme, car une telle armée serait le signe d’une unification politique très avancée, qui a peu de chances d’advenir rapidement. »

« À quel chef obéirait une telle armée européenne? Selon quelles règles d’engagement? Les Européens sont-ils prêts à payer collectivement le prix du sang, dans le cadre d’une telle armée? Ne risquerait-on pas de créer une entité plus bureaucratique qu’opérationnelle, en raison des divisions de l’UE? », demandent M. Le Gleut et Mme Conway-Mouret.

En outre, « par essence fédéraliste, l’idée d’une armée européenne inquiète tous les Européens attachés à la souveraineté des nations. Mais, au-delà, ces termes inquiètent car ils engendrent la crainte qu’une protection jugée effective, celle de l’Otan, ne soit progressivement remplacée par un dispositif mal défini. La crainte d’un désengagement américain virtuel ne risque-t-elle pas, in fine, de rendre ce désengagement réel? C’est, implicitement, la question que plusieurs de nos interlocuteurs nous ont posée », expliquent les deux sénateurs. Aussi, estiment-ils, le terme d' »armée européenne » et même celui d' »autonomie stratégique » ne doivent « pas être employés à la légère », surtout s’il s’agit « d’encourager les coopérations, et de les expliquer au grand public en des termes simplifiés. »

En tout cas, lors de son discours prononcé à l’Hôtel de Brienne [siège du ministère des Armées, ndlr], le président Macron s’est gardé d’utiliser ces deux expressions au moment d’évoquer les coopérations européennes. À la place, il a défendu l’idée d' »agir ensemble ». Idée qui, d’ailleurs, est l’un des thèmes du défilé du 14-Juillet, cette année.

« C’est une priorité de mon mandat : faire en sorte de conduire les nations européennes à agir ensemble en matière de défense. Agir ensemble, ce n’est ni renoncer, ni abaisser la souveraineté nationale, ni, évidemment, renoncer à l’Alliance atlantique […] Mais se dire que développer des équipements communs et des capacités collectives a du sens », a déclaré Emmanuel Macron.

« Avec les 34 projets mis en oeuvre dans le cadre de la Coopération structurée permanente, avec le Fonds européen de défense, nous avons avancé comme jamais depuis deux ans. De même avec le Système de combat aérien du futur, le SCAF, conduit en coopération avec l’Allemagne et l’Espagne », a ensuite rappelé le chef de l’État.

« Agir ensemble, c’est faire en sorte également de construire une culture stratégique commune pour demain er pouvoir envisager des engagements opérationnels conjoints », a continué le président Macron, en faisant référence à l’Initiative européenne d’intervention, qui fédère dix pays du Vieux Continent.

« Agir ensemble, c’est tout simplement se dire qu’additionner nos atouts peut nous permettre de gagner en force, en efficacité. C’est acter le fait que notre Europe est aussi une Europe qui protège et que cette mission pour tous nos peuples est celle qui la rendra encore plus crédible », a encore insisté M. Macron.

Ya Rab Yeshua.

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  • 1 year later...

Des députés allemands proposent la création d'une armée européenne rattachée à la Commission — RT en français

Des députés allemands proposent la création d'une armée européenne rattachée à la Commission

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© Ole Martin Wold / NTB Scanpix / AFP Source: AFP Exercice Trident de l'OTAN en Norvège au mois de novembre 2018 (image d'illustration).

Le quotidien allemand Die Welt se fait l'écho du projet d'un groupe de députés sociaux-démocrates du SPD dont l'objectif serait de créer une armée européenne.

Ces parlementaires souhaiteraient que cette «28e armée de l'UE» soit directement subordonnée à la Commission européenne, sous la direction d'un nouveau «Commissaire européen à la Défense».

Il s'agit pour les parlementaires du SPD d'un «coup de pouce révolutionnaire» à la lente et difficile intégration militaire de l'Europe. Selon Fritz Felgentreu, l'un des porte-parole du groupe SPD, l'objectif est «d'améliorer la capacité de l'UE à agir indépendamment des questions fastidieuses de souveraineté».

«En plus de la capacité déjà existante de faire appliquer la politique commerciale et de la plus grande unité diplomatique souhaitée, la 28e armée peut renforcer durablement le pilier militaire de la coopération européenne» explique-t-il au Welt.

Une «28e armée» supranationale

Selon ce projet, cette nouvelle armée supranationale (si elle voyait le jour) comporterait initialement 1 500 soldats, pour atteindre 8 000 hommes à moyen terme.

Ceux-ci seraient recrutés parmi des soldats professionnels qui servent déjà dans les armées de l'UE et pourraient postuler individuellement pour l'intégrer. Au sein de la «28e armée», ces soldats ne seraient plus subordonnés à leurs structures de commandement nationales, mais à un «chef de la défense» de l'Union européenne.  Le contrôle politique de cette nouvelle armée distincte des armées nationales serait assuré par Parlement européen, via une nouvelle commission de défense. Les députés entérineraient ensuite les opérations à la majorité simple sur demande de la Commission.

Vers un retour du projet de CED de 1954 ? 

Pour l'heure, le seul embryon d'armée européenne comparable à la proposition du SDP sont les Groupements tactiques de l’Union européenne (GTUE), des groupes inter-armées capables de mener des interventions militaires dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune de l’UE.

Une initiative lancée en 1999 mais qui n'est pas une franche réussite, la Commission européenne ayant actuellement des difficultés à trouver des contributeurs de troupes pour les GTUE de la première moitié de 2021.

Un projet qui n'est pas sans rappeler le projet de Communauté européenne de défense (CED) rejeté par la France en 1954. La CED devait alors créer une armée européenne avec un commandement supranational qui aurait été rattaché à l'OTAN. Gaullistes et communistes à l'Assemblée nationale avaient alors fait échouer le projet en s'y opposant.  Cette velléité d'une plus forte coopération militaire européenne de la part de ces députés du SPD marque-t-elle une volonté d'indépendance stratégique vis-à-vis de l'Alliance atlantique, ou ces soldats sont-ils destinés à se ranger eux-aussi sous le drapeau de l'Otan ?

Les positions actuelles du gouvernement allemand de coalition, pour qui l'UE doit rester sous la tutelle américaine, ne plaident pas en faveur de la première hypothèse. La ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer avait ainsi déclaré le 2 novembre que «les illusions d’une autonomie stratégique européenne doivent cesser [car les] Européens ne seront pas capables de remplacer l’Amérique dans son rôle crucial de pourvoyeur de sécurité».

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Ya Rab Yeshua.

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Je pense que cela serais un grand pas en avant , après a voir si cela va être fait , pas simple pour les sujets de défense de vouloir unir l'EU ...

La coopération est déjà un peu bancal , mais bon je suis pour l'idée , avant de le faire il faut déjà le mettre sur le papier , c'est un bon point en tout cas .

Je ne peux confirmer ni démentir que c'est une signature. 😶

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Il y a 3 heures, Stvn a dit :

Je pense que cela serais un grand pas en avant , après a voir si cela va être fait , pas simple pour les sujets de défense de vouloir unir l'EU ...

La coopération est déjà un peu bancal , mais bon je suis pour l'idée , avant de le faire il faut déjà le mettre sur le papier , c'est un bon point en tout cas .

HEUREUSEMENT  on apprend a faire de jolie dessin  depuis la maternelle . on est champion pour mettre sur papier , et faire lire n'importe quoi aux crédules. ? 

on sait déjà pas comment fonctionner  avec UN pays , alors avec l'Europe , MDRRRRRRRRRRRRRRR.

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Bof , l'Europe n'est pas parfaite mais certaine choses fonctionnent quand même .

C'est possible de faire un truc quand même , après le problème c'est qu'il faut pas compter sur la majorité pour que cela marche !

C'est toujours avec la minorité que le monde a avancé .

A chaque nouveau pas en avant la grande majorité a crier au fou ? !

Exemple simple , mais a l'époque du début de la voiture , les gens on crier au scandale car cela aller annoncé la fin des chevaux ... mais heureusement que la voiture c'est développez quand même !

Je peux en sortir des millions de fois , ou l'homme a fait un pas en avant et ou la majorité a dit que c'était impossible ou dangereux ou que sais je .

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Je ne peux confirmer ni démentir que c'est une signature. 😶

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Bonsoir, il me semble quand 1993 a été créé le Corps Européen qui deviendras par la suite le Corps de Réaction Rapide Européen. Outre les français, il y a les allemands, les belges, les espagnols et luxembourgeois. Mais aussi des représentants anglais, italiens je crois.

L'idée etait de regroupé les matériels et troupes au sein d'une unité multinational.

Par la suite, il a été créé aussi le CRR FR ou la c'est sous commandement Français avec des pays invités.

Une armée Européenne veut dire choisir le pays d'accueil, le commandement, les moyens, et surtout la marge de manoeuvre de chaque pays et de l'Europe.

 

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Bonjour à tous

En effet cela serait une excellente nouvelle, il faut dépasser le stade des petites armées nationales et aller vers une armée européenne qui mette toutes ses ressources en commun

Exit les gachis monstrueux sur les programmes doublons des 28

L'Allemagne tend la main, à voir si la France va saisir l'occasion historique

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"Lorsqu’on choisit le déshonneur pour s’épargner la guerre, on finit par avoir le déshonneur et la guerre" Winston Churchill

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FOB – Forces Operations Blog » Un rapport européen invite à « défragmenter » les flottes de chars de combat

Un rapport européen invite à « défragmenter » les flottes de chars de combat

Le Leopard allemand, vendu à plus de 3500 exemplaires et décliné en plusieurs dizaines de variantes (Crédits : Bundeswehr/Marco Dorow )

Le Leopard allemand, vendu à plus de 3500 exemplaires et décliné en plusieurs dizaines de variantes (Crédits : Bundeswehr/Marco Dorow )

L’Agence européenne de Défense (AED) a publié vendredi dernier les résultats du premier examen annuel coordonné en matière de défense (CARD). Parmi les six axes d’effort évoqués, l’harmonisation des flottes de chars de combat par une meilleure collaboration dans leur modernisation et leur remplacement.

« Le domaine terrestre est caractérisé par une forte fragmentation, conduisant à un manque de cohérence, spécifiquement en ce qui concerne les véhicules blindés. La multitude de modèles opérés par les États membres et le manque d’harmonisation entre les programmes de modernisation et de remplacement expliquent le niveau actuel de fragmentation », rappelle l’AED.

Parmi les flottes les plus hétéroclites, les chars de combat.

Selon le rapport CARD, 18 nations de l’Union européenne opèrent aujourd’hui plus de 4000 chars de différents types, variantes et sous-variantes. Avec les conséquences négatives que l’on sait en termes d’interopérabilité, d’empreinte logistique et de coûts de possession.

Cette logique est appelée à perdurer, voire à s’étendre avec une multiplication des initiatives nationales et une concurrence coréenne qui, forte des succès acquis avec l’artillerie, se positionne désormais sur le segment des chars.

La plupart des pays concernés se concentrent essentiellement sur une logique de modernisation ou de remplacement à court et moyen termes, et seuls quelques-uns intègrent la prochaine génération de systèmes à leur planification.

Plus d’une dizaine d’entre eux expriment néanmoins un intérêt dans une coopération plus poussée. Selon le rapport CARD, il existe « un potentiel clair et significatif pour une coopération à court terme » notamment via « les modernisations conjointes de divers modèles ». Cela n’inclut que des solutions de surface, comme la gestion conjointe des mise à jour, la digitalisation ou l’implémentation de sous-systèmes communs.

L’Europe recommande et incite, mais reste timide lorsqu’il s’agit de soutenir l’émergence de solutions techniques. Tout au plus, le Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense (EDIDP) comprend un appel à projets visant à adresser la problématique de fragmentation. Baptisé « Ground combat capabilities », celui-ci a pour objet de fournir des pistes de modernisation ou de remplacement des chars de combat, véhicules de combat d’infanterie, véhicule de transport de troupes et autres blindés léger opérés par les armées européennes. Les résultats devront, entre autres, contribuer à fournir un maximum de similarités et de modularité ainsi qu’à réduire l’empreinte logistique.

Le spectre proposé par GCC est large mais se traduit par un investissement très limité. Les industriels sélectionnés peuvent espérer un maximum de 9 M€ sur la durée du marché, soit l’une des enveloppes les moins épaisses du dispositif EDIDP. L’appel à propositions doit se conclure le 1er décembre, pour des décisions attendues au mieux à l’été prochain. Encore faudra-t-il que ce projet aboutisse et que les briques qui en découlent se généralisent pour pouvoir parler d’un début de standardisation.

« La fragmentation européenne peut uniquement être résolue en saisissant les opportunités de coopération multinationale sur l’ensemble du cycle de vie d’une capacité », souligne le rapport CARD. Un objectif auquel seul un renouvellement complet mené sur le long terme et en coopération pourrait répondre. Une initiative s’est pour l’instant démarquée : le projet franco-allemand de char du futur (MGCS). Les pays « exclus », Italie et Pologne en tête, tentent bien de s’allier pour proposer une alternative mais MGCS demeure l’unique axe de coopération présentant quelques avancées.

Officiellement lancé cette année, MGCS doit passer la seconde en 2021. La France et l’Allemagne ont chacun prévu de débloquer une enveloppe de 100 M€ pour notifier les contrats de R&T relatifs au développement de 14 « Main Technological Demonstrators ». La concrétisation de cette étape, réclamée par les députés français, doit permettre à MGCS de devenir irréversible avant les élections fédérales allemandes de septembre 2021, puis la présidentielle de 2022 en France. Projet par nature européen, MGCS « fédérera autour de lui un certain nombre de partenaires européens importants », assurait le chef d’état-major des Armées (CEMA), le mois dernier face aux députés français. Une ouverture à d’autres nations n’est donc pas exclue mais n’interviendrait qu’à un stade ultérieur. Ce n’est qu’alors qu’il sera possible de constituer un véritable socle commun, préalable nécessaire pour atteindre le niveau de cohérence demandé par l’AED.

Ya Rab Yeshua.

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En France, la cote de l'Otan a perdu 21 points depuis 2009 : Lignes de défense (ouest-france.fr)

 

En France, la cote de l'Otan a perdu 21 points depuis 2009

L'Otan est réunie depuis hier et pour deux jours. Cette réunion (en visio-conférence) des ministres des Affaires étrangères est le dernier rendez-vous avec le secrétaire d'Etat Mike Pompeo. Le secrétaire général de l'Alliance, le Norvégien Jens Stoltenberg, a d'ailleurs laissé entendre, hier, qu'il était impatient de tirer un trait sur l'ère Trump et d'initier une nouvelle relation avec l'Amérique de Joe Biden. Biden qui est attendu à Bruxelles pour un sommet début 2021.

La réunion est consacrée:
- à l'avenir de l'Alliance, mise à mal par la défiance qu'elle inspirait à Donald Trump,
- à sa capacité de s'adapter pour faire face au changement de rapport de force avec le réarmement de la Russie, à la montée en puissance de la Chine comme puissance économique et militaire et aux problèmes posés par la Turquie, membre de l'alliance mais en rupture de ban. 

En attendant les conclusions éventuelles de cette réunion, voici quelques mots sur une étude du PEW Research Center sur la perception de l'Otan dans dix des pays membres. Cette étude diffusée le 30 novembre est à consulter ici. En moyenne, 60% des sondés ont une opinion favorable de l'Alliance, contre 30% qui ont une opinion défavorable.

En tête des dix pays concernés, le Danemark avec 79% d'opinions favorables (c'est un nouvel entrant dans ce type de sondage); en bas de tableau, la France avec un sondé sur deux qui jugent positivement l'Alliance:

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/01/01/3932761546.jpg

En 2009, pourtant, 71% des sondés français avaient une opinion favorable mais ce pourcentage s'est réduit comme le montre le tableau ci-dessous:

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/01/3802947500.png

Pour 2020, on notera que l'Allemagne a aussi connu une baisse significative (-15 points). Côté négatif, ce sont les Espagnols (43%) qui font le moins confiance à l'Alliance, suivis des Français (38%)

Pourquoi ce désamour français? Les facteurs pour l'expliquer ne manquent pas:
- Emmanuel Macron a lui-même sa part de responsabilité, ayant décidé de monter au créneau dans un entretien à l’hebdomadaire The Economist: "Ce qu’on vit actuellement est la mort cérébrale de l’OTAN" avait affirmé le président français avant de dénoncer "l’absence totale de coordination dans le processus de décision stratégique".
- le poids US au sein de l'Alliance. Un poids majeur qui renforce l'anti-américanisme dans certains milieux tricolores.
- les tensions avec l'allié turc. Dans L'opinion du 30 novembre, Jean-Luc Mélenchon a ainsi jugé qu'il s'agit d'"une alliance incertaine" et qu'il "s'y trouve des gens qui peuvent être des adversaires ou des ennemis", citant la Turquie.
- Défense de l'Europe ou Europe de la Défense? Trop d'interférences et d'incertitudes qui exaspèrent une partie du public français qui juge que l’OTAN constitue une dépense de moins en moins utile pour l’Europe.
- Une Alliance qui a garanti la paix mais qui s'est engagée hors d'Europe (Irak, Afghanistan) dans des aventures militaires US; d'où la perte de confiance dans une organisation qui a imposé la paix en Europe. 
- une posture jugée trop anti-Russes, l'Otan incluant des pays très agressifs envers la Russie, comme les pays baltes ou la Pologne.

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Vive passe d’armes entre les États-Unis et la Turquie lors d’une réunion de l’Otan (opex360.com)

Vive passe d’armes entre les États-Unis et la Turquie lors d’une réunion de l’Otan

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Si elle a décidé d’exclure la Turquie du programme F-35 en raison de son achat de systèmes russes de défense aérienne S-400, l’administration Trump n’a toujours pas pris de sanctions contre l’économie turque, comme l’y invite pourtant la loi dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act], qui prévoit des mesures contre toute entité se procurant du matériel militaire auprès de la Russie.

Cela étant, l’application de ce texte est à géométrie variable : Washington a ainsi sanctionné Pékin… mais pas New Delhi, intérêt stratégique oblige.

L’impératif stratégique pourrait expliquer cette réticence à décréter des sanctions contre la Turquie, pays membre de l’Otan dont la position géographique verrouille l’accès à la Méditerranée pour la marine militaire russe. C’est d’ailleurs celle qui est généralement avancée [et à laquelle s’accroche Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance, toujours prêt à arrondir les angles avec Ankara…].

Intervention en Libye et en Syrie, contre les milices kurdes syriennes, alliées de la coalition dirigée par les États-Unis contre Daesh [État islamique, EI], soutien appuyé à l’Azerbaïdjan dans l’affaire du Haut-Karabakh avec l’envoi de mercenaires recrutés parmi les groupes armés syriens, recherche d’hydrocarbures dans des zones revendiquées par la Grèce et la République de Chypre, remise en cause du droit international, chantage aux migrants avec l’Union européenne… Les récentes actions d’Ankara ont suscité – et suscitent encore – des tensions au sein de l’Otan.

Et, depuis quelques mois, plusieurs éléments tendent à montrer que les États-Unis prennent leur distance avec la Turquie, où ils disposent pourtant d’une importante base militaire [celle d’Incirlik, ndlr], laquelle abrite par ailleurs un dépôts de bombes nucléaires tactiques B-61 dans le cadre de l’Otan. D’autant plus que les relations entre les deux pays ont connu quelques tensions depuis l’arrivée de M. Trump à la Maison Blanche.

En 2019, les États-Unis ont renforcé leurs relations militaires avec la Grèce… Et donnèrent le sentiment de chercher dans la patrie d’Homère une alternative à la base d’Incirlik, que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a d’ailleurs menacé de fermer à plusieurs reprises. La bonne entente entre Athènes et Washington a été réaffirmée en septembre dernier, en pleine tension en Méditerranée orientale. Puis, l’administration américaine a décidé de lever en grande partie l’embargo sur les armes qui avait été décidé à la fin des années 1980 contre la République de Chypre. Une mesure qui a évidemment été mal accueillie à Ankara.

Et puis, plus récemment, l’ambassadeur des États-Unis en Grèce, Geoffrey R. Pyatt, a publié un communiqué suggérant que Washington a clairement choisi son camp dans la brouille qui oppose Athènes et Ankara.

Ainsi, le diplomate a souligné que la relation avec la Grèce dans le domaine militaire est « l’une des plus solides qu’ont les États-Unis en Europe. » Et d’ajouter : « Nous sommes très fiers de notre partenariat de défense et de sécurité avec la Grèce et travaillons quotidiennement pour le faire progresser afin qu’il soit encore plus fort, notamment grâce à l’acquisition future du F-35 » par Athènes. Un achat qui, selon lui, « garantirait l’interopérabilité avec les forces armées américaines et améliorerait la stabilité régionale ». Nul doute que ce dernier point a dû faire tousser à Ankara…

Quoi qu’il en soit, à l’occasion d’une réunion par vidéoconférence des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a vivement critiqué la Turquie. Il a été « très cash » a confié un des participants à l’AFP. « Son intervention a été très courte, mais très claire », a témoigné un autre.

En effet, pour sa dernière réunion à l’Otan, le responsable américain a donné le sentiment que les États-Unis ont « lâché » la Turquie, dont il a dénoncé les « manquements » au règles de l’Alliance et sa « politique du fait accompli » dans plusieurs crises régionales.

En outre, M. Pompeo, qui s’est récemment rendu à Istanbul sans rencontrer les responsables turcs, a également critiqué le « cadeau » fait par Ankara à Moscou, avec l’achat de systèmes S-400 « non inter-opérables » avec ceux de l’Otan et déploré la « prise en otage » des plans de défense et des partenariats envisagés par les Alliés, y voyant là une attitude qui « affaiblit la cohésion de l’Alliance. »

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a dû boire du petit lait, d’autant plus que les relations franco-turques sont actuellement très fraîches… Selon Politico, il a en effet également dénoncé le comportement d’Ankara, estimant que la « cohésion au sein de l’alliance serait impossible à réaliser si la Turquie imitait l’interventionnisme agressif de la Russie. »

D’autres participants à cette réunion ont pris la suite de M. Pompeo, comme si ce dernier les avait déshinibés, raconte l’AFP. Même le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères y est allé de son couplet, regrettant qu’un « État allié, la Turquie, ait été directement impliqué dans le conflit du Nagorny Karabakh en facilitant l’implication de mercenaires en Syrie. »

« À la fin de la réunion, il était clair que la Turquie était pratiquement isolée parmi les 30 membres de l’Alliance. Un appel renouvelé de Çavuşoğlu [le chef de la diplomatie turque, ndlr] pour que l’Otan joue un rôle dans la guerre civile en Libye a été rejeté par les autres alliés, qui ont accusé la Turquie d’exacerber le conflit en envoyant des armes et des mercenaires pour soutenir le gouvernement d’accord national basé à Tripoli », écrit Politico.

Le ministre turc n’est pas resté sans répondre. Ainsi, il a accusé M. Pompeo d’avoir contacté ses homologues européens pour les « exhorter à se liguer contre la Turquie et à se ranger aveuglément aux côtés de la Grèce. » Et d’accuser, encore une fois, Washington d’avoir refusé de vendre des systèmes de défense aérienne Patriot aux forces turques et de soutenir les « organisations terroristes kurdes en Syrie ».

En tout cas, au sein de l’Otan, le ton à l’égard de la Turquie a changé… Et le président Macron a sans doute pu le mesurer lors de la conversation téléphonique qu’il a eue avec M. Stoltenberg à l’issue de cette réunion.

« Cet échange a été également l’occasion d’aborder, directement et en confiance avec le Secrétaire Général, les préoccupations exprimées par un nombre croissant d’alliés sur les choix stratégiques faits par la Turquie, qui nécessitent une clarification par une discussion franche au sein de l’Alliance dans le nouveau contexte transatlantique », a fait savoir un communiqué de l’Élysée.

Ya Rab Yeshua.

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  • 8 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2021/08/30/le-chef-de-la-diplomatie-de-lue-plaide-pour-une-force-de-reaction-rapide-europeenne/

Le chef de la diplomatie de l’UE plaide pour une force de réaction rapide européenne

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Lors des opérations d’évacuation des ressortissants étrangers et de civils afghans susceptibles d’être menacés par les taliban, désormais maîtres de l’Afghanistan, les pays européens ont pu donner le sentiment d’avoir agi en ordre dispersé, sous la houlette des États-Unis sans lesquels il aurait très compliqué d’agir. Chacun a ainsi lancé sa propre mission d’exfiltration, déployant à Kaboul ses propres forces de protection, qui sont venues s’ajouter au 6’000 soldats américains chargés d’assurer la sécurité de l’aéroport.

Dans un entretien donné au « Corriere della Serra« , ce 30 août, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a estimé que l’Union européenne [UE] doit « tirer les leçons de cette expérience ».

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« Tous les pays de l’UE présents en Afghanistan se sont mobilisés autour de l’aéroport de Kaboul au cours des dernières semaines. Ils ont coopéré entre eux et partagé leur capacité de transport. Mais en tant qu’Européens, nous n’avons pas pu envoyer 6’000 soldats […] pour sécuriser la zone. Les États-Unis l’ont été », a commencé par souligner M. Borrell.

Aussi plaide-t-il pour la création d’une « force de réaction rapide » européenne permanente, capable d’agir en cas d’urgence. « L’UE doit pouvoir intervenir pour protéger nos intérêts lorsque les Américains ne veulent pas être impliqués », a plaidé M. Borrell, estimant qu’une telle unité devrait pouvoir mobiliser « 5’000 soldats » à court terme.

Une telle proposition a déjà été faite en mai dernier par quatorze pays membres de l’UE, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Grèce, Chypre, la République tchèque, le Portugal, l’Irlande et la Slovénie.

 

L’idée était alors de créer une force de 5’000 hommes, dotée des moyens de transport nécessaires pour les acheminer, avec leurs équipements, sur un théâtre d’intervention donnée. Et elle pourrait aussi être mise à la disposition des Nations unies… et de l’Otan.

Plusieurs initiatives visant à doter l’UE d’une capacité militaire de réaction rapide ont été avancées par le passé… Et aucune ne s’est véritablement concrétisée. Il y a bien les « groupements tactiques » européens [GTUE]. Mis en place en 2007 et placés en alerte à tour de rôle, ils n’ont jamais été sollicités depuis leur création… faute d’accord entre les pays contributeurs.

« L’Europe tâtonne en quête d’une réactivité collective, dont on voit bien qu’elle serait un succès décisif sur la voie d’une défense européenne. Parmi ces tentatives, la création des groupements tactiques de l’UE est emblématique des difficultés rencontrées. Ils n’ont jamais été déployés à ce jour faute d’accord politique mais ont permis des rapprochements multinationaux dont l’avenir dira s’ils peuvent être fructueux », avait ainsi résumé un rapport sur l’autonomie stratégique européenne, publié par le Sénat en 2019.

En outre, un obstacle au déploiement de ces GTUE a trait aux contraintes politiques, le processus de décision d’une éventuelle intervention, par exemple, étant différent d’un pays membres à l’autre. Il faudrait également s’accorder sur des règles communes d’engagement et mettre l’accent sur l’interopérabilité. Ce qui suppose une culture stratégique commune, comme se propose de la développer l’Initiative européenne d’intervention [IEI] qui, lancée par la France, ne relève pas de l’UE.

Quoi qu’il en soit, pour Josep Borrell, les Européens doivent « profiter » de la crise afghane pour « apprendre à travailler davantage ensemble et renforcer notre autonomie stratégique ». Et d’insister : « En tant qu’Européens, nous devrions être capables de faire les choses aussi par nous-mêmes, en renforçant notre capacité d’action ».

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/09/03/les-ministres-de-la-defense-de-lue-se-penchent-sur-la-creation-dune-nouvelle-force-de-reaction-rapide-europeenne/

Les ministres de la Défense de l’UE se penchent sur la création d’une nouvelle force de réaction rapide européenne

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Plusieurs pays européens auraient souhaité aller poursuivre leurs opérations d’évacuation de leurs ressortissants et des civils afghans susceptibles d’être menacés par les talibans au-delà du 31 août, date à laquelle le dernier soldat américain devait avoir quitté l’Afghanistan.

Seulement, les États-Unis ne leur ont pas donné satisfaction. Et comme ceux-ci comptaient le plus de militaires à l’aéroport de Kaboul, leur décision s’est donc appliquée à tout le monde.

Aussi, et alors que les pays européens ont donné le sentiment d’avoir agi en ordre dispersé à Kaboul, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, estime que le temps est venu de mettre sur pied une « force de réaction rapide européenne permanente », capable, avec 5’000 soldats, d’agir en cas d’urgence.

L’Union européenne « doit pouvoir intervenir pour protéger nos intérêts lorsque les Américains ne veulent pas être impliqués », a-t-il récemment fait valoir auprès du quotidien italien « Corriere Della Serra ». Une idée qu’il a de nouveau défendue dans une tribune publiée par le New York Times. « Aider à sécuriser un aéroport dans des circonstances difficiles, comme à Kaboul, pourrait être le type d’opération que nous visons à l’avenir », a écrit M. Borrell.

Le projet de doter l’UE d’une force de réaction rapide a été avancé en mai dernier, par 14 pays membres, dont la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Grèce, Chypre, la République tchèque, le Portugal, l’Irlande et la Slovénie. Et il a été évoqué lors d’une réunion informelle des ministres de la Défense des 27, au château de Brdo [nord de la Slovénie], les 1er et 2 septembre.

Cela étant, il existe déjà des « groupements tactiques de l’Union européenne » [GTUE], devant être capables de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours. Créées en 2007, ces unités n’ont jamais été sollicitées, faute de consensus politique entre les États membres. Il serait aussi possible de s’appuyer sur le Corps de réaction rapide européen [CRR-E, ou Eurocorps], qui, réunissant cinq nations cadres [France, Allemagne, Belgique, Espagne et Luxembourg], peut être mis au service de l’UE et de l’Otan.

Par ailleurs, dans le cadre de leurs relations bilatérales, la France et le Royaume-Uni ont créé la « Combined joint expeditionary force » [CJEF], pouvant mobiliser jusqu’à 10’000 hommes à court préavis, pour répondre à ses situations d’urgence. Déclarée pleinement opérationnelle en novembre 2020, elle peut être sollicitée pour des opérations de l’Otan, des Nations unies et… de l’Union européenne.

Mais en Slovénie, et après « l’échec » des GTUE, M. Borrell a dit vouloir « quelque chose de plus opérationnel », selon des propos rapportés par l’AFP. « L’Afghanistan a démontré que nos déficiences en matière d’autonomie stratégique ont un coût et que la seule manière de progresser est de combiner nos forces et de renforcer non seulement nos capacités mais aussi notre volonté d’agir », a-t-il fait valoir.

« Si nous voulons être en mesure d’agir de façon autonome et ne pas être dépendants de choix faits par d’autres, fussent-ils nos amis et alliés, alors nous devons développer nos propres capacités », a-t-il continué, insistant sur le fait qu’il n’y avait « pas d’alternative ». Ce qui, avec l’application de la directive sur le temps de travail aux militaires [pour les missions non-opérationnelles, nldr] et le projet de « taxonomie » porté par le Commission, lequel risque de rendre plus difficile le financement des entreprises européennes du secteur de l’armement, sonne comme un voeu pieu.

En tout cas, Florence Parly, la ministre française des Armées, partage l’avis de M. Borrell. En effet, selon elle, la crise afghane « a montré que l’Union doit accélérer le développement de capacités d’analyse, d’anticipation et d’action autonomes afin d’être en mesure à l’avenir de défendre pleinement ses intérêts, et en particulier de prévenir la résurgence du terrorisme jihadiste ».

Le problème est de pouvoir mettre d’accord 27 pays aux objectifs et intérêts divergents… et aux capacités militaires inégales. En outre, qui dit force de réaction rapide suppose une certaine célérité pour décider de la déployer… Et cela alors que chaque État membre a un processus de décision qui lui est propre.

D’où la proposition du ministre slovène de la Défense, Matej Tonin, dont le pays assure actuellement la présidence de l’UE. Celui-ci a émis l’idée de créer un système permettant de mobiliser des troupes de « pays volontaires », qui agiraient ainsi au nom des 27, à la condition d’avoir le feu vert d’une majorité des États membres.

 

Ce que permet, déjà, le traité de l’Union européenne, comme l’a rappelé Annegret Kramp-Karrenbauer, la ministre allemande de la Défense. En effet, l’article 44 de ce texte précise que « le Conseil peut confier la mise en œuvre d’une mission à un groupe d’États membres qui le souhaitent et disposent des capacités nécessaires pour une telle mission. Ces États membres, en association avec le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, conviennent entre eux de la gestion de la mission ».

Seraient concernées, selon l’article 43, « les missions humanitaires et d’évacuation, de conseil et d’assistance en matière militaire, de prévention des conflits et de maintien de la paix » ainsi que les missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rétablissement de la paix et les opérations de stabilisation à la fin des conflits ».

Cependant, Mme Kramp-Karrenbauer a estimé que, si les Européens doivent effectivement « être en mesure d’agir de manière plus autonomes », il est aussi « très important » qu’ils n’agissent « pas comme une alternative à l’Otan et aux États-Unis ».

D’autant plus que l’Otan, jusqu’alors engagée en Afghanistan via la mission Resolute Support, dispose déjà d’une unité de réaction « très rapide », avec la « force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation » [VJTF – Very High Readiness Joint Task Force], forte de 5’000 hommes.

Sur ce point, et s’il a estimé qu’une « Europe plus forte et plus prête à agir » est dans « l’intérêt » des États-Unis, le porte-parole de la diplomatie américain, Ned Price, a appelé l’UE à se coordonner avec l’Otan pour « éviter les doublons et ne pas gaspiller des ressources déjà rares ».

 

PS. Voilà une belle et illusoire "usine à gaz".

Ya Rab Yeshua.

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  • 6 mois plus tard...

https://www.forcesoperations.com/leurope-se-penche-encore-sur-ses-carences-et-ses-investissements-en-matiere-de-defense/

L’Europe se penche – encore – sur ses carences et ses investissements en matière de défense

 

Entre les 100 Mds€ annoncés en Allemagne, le souhait de la Suède et les 298 M€ supplémentaires alloués en 2022 par la Lituanie, plusieurs pays européens ont décidé de muscler davantage leur outil de défense. Des initiatives consécutives de l’invasion russe de l’Ukraine et annonciatrices d’investissements capacitaires que l’Europe souhaite faire converger. 

Une « mission » pour la Commission européenne
 

Le renforcement de l’Europe de la défense était l’un des trois axes majeurs du sommet de Versailles des 10 et 11 mars. En ressortent une seule décision tangible, l’allocation d’une seconde enveloppe de 500 M€ à l’aide militaire apportée à l’Ukraine, mais aussi la d’ « identifier les champs d’action » et les « investissements dont nous avons besoin », annonçait le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel. 

« Les choses ont accéléré, je crois, énormément en quelques jours à la suite de l’attaque russe », estimait le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes Clément Beaune vendredi dernier lors d’une audition au Sénat. Des débats de natures différentes selon les situations géographiques et politiques «  se sont accélérés ou réveillés un peu partout » et contribuent à un changement de posture tant à l’échelon national que pour la sécurité collective. 
 

Selon le secrétaire d’État, l’objectif est désormais de « pousser les feux pour que les investissements en matière de défense qui sont annoncés de manière parfois éparse mais ne sont pas négligeables soient coordonnés au niveau européen ». Lors du sommet de Versailles, « mandat a été donné à la Commission européenne pour lister nos carences, nos besoins et nos compléments d’investissements nécessaires d’ici le mois de mai en ce qui concerne les dépenses de défense », complète Clément Beaune. 

Le verdict de cet exercice de cartographie plusieurs fois menés auparavant « est en partie connu », relève Clément Beaune, pour qui « le diagnostic est posé mais est une accroche pour coordonner et renforcer ces efforts financiers de défense au niveau européen ». De même, s’il a été question de coordination et de mutualisation, la déclaration de Versailles élude l’idée d’intégration européenne. Ainsi, un flou persiste quant à l’objectif final de la manoeuvre : s’agit-il de construire des capacités communes ou de soutenir les initiatives nationales ? Après tout, les déficits et budgets de l’un ne sont pas ceux de l’autre et il sera d’autant plus difficile de s’aligner que les calendriers diffèrent également. 
 

Cette mission n’est donc pas sans soulever quelques questions parmi les sénateurs français. Est-elle l’unique priorité, sachant que de nombreuses analyses précédentes ont déjà relevé les carences européennes en matière de défense et que l’échéance de mai « est bien lointaine en période de guerre », soulève le sénateur LR Cyril Pellevat.

 

Bonne nouvelle pour le FEDef ?

Forces et faiblesses de la « boussole stratégique » européenne - Le Point

« Les choses bougent très vite », ajoutait Clément Beaune. Ce qui sera adopté « de manière sûre » les 24 et 25 mars, c’est la boussole stratégique. Au-delà du document d’orientation, la boussole stratégique doit permettre entériner « des mesures concrètes ». Hormis la mise sur pied d’une force de réaction rapide européenne, le contexte paraît favorable à un regain d’ambition financière en faveur du Fonds européen de la défense (FEDef). 
 

Ce n’est qu’un souhait de la France pour le moment, mais la volonté est bien de faire marche arrière après avoir réduit le montant initial du FEDef de 13 Mds€ à environ 7 Mds€ sur sept ans. « C’est peu », concède-t-il  mais « c’est 1 Md€ par an pour abonder le financement de projets de coopération types SCAF ou MGCS dans les années qui viennent ».

Ici aussi, le secrétaire d’État reste prudent. « Est-ce qu’on aura dès le sommet de Versailles un réinvestissement chiffré européen dans le Fonds européen de défense ou dans les mécanismes européens, je ne sais et je ne crois pas ». Pratiquement tout reste à faire en l’absence de consensus politique sur la question. Côté français, l’ambition reste bien de donner l’impulsion nécessaire pour espérer « renforcer la dotation budgétaire de ce fonds dans les années qui viennent. « C’est en tout cas l’un des sujets que l’on portera au nom de la présidence française ».
 

Assurer l’équilibre UE-OTAN

Exit les dissensions entre alliés, les questions budgétaires et le retrait d’Afghanistan, l’OTAN semble finalement bien loin de l’état de « mort cérébrale » avancé par le président Emmanuel Macron en 2019. Au point de rebattre les cartes du sacro-saint non alignement finlandais. Derrière, certains s’inquiètent d’un déséquilibre favorable à l’Alliance et d’orientations nationales susceptibles d’atténuer les effets européens de ce rebond. 
 

Ainsi, pour le sénateur PCF Pierre Laurent, la relance des programmes d’armement dans différents pays européens est « à l’évidence une bonne nouvelle pour l’OTAN, mais est-ce une bonne nouvelle en matière d’autonomie stratégique européenne en matière de défense ? ». De même, « est-ce que les lieux de décision en matière de défense européenne ne sont pas en train de se déplacer de fait vers l’OTAN et vers le sommet de l’OTAN à Madrid [en juin 2022] ? ». En filigrane, l’une des préoccupations majeures serait que ce sursaut ne profite pas qu’à la seule BITD européenne. 

L’inquiétude porte essentiellement sur les bénéficiaires des fonds débloqués et sur la part captée par la BITD européenne. « Soyons francs, nous ne sommes pas, du jour au lendemain, malgré les circonstances et malgré quelques accélérations chez notre partenaire allemand, en train d’acter immédiatement une forme de défense européenne passant par des achats militaires strictement européens », tempère Clément Beaune. 
 

Pour autant, celui-ci ne croit pas que « nous soyons dans un moment où toute cette prise de conscience et ce réveil européen en partie sur les questions de sécurité et de défense se canalisent vers un renforcement de l’OTAN ». Au contraire, l’équilibre et les synergies entre les deux organismes doivent primer, la défense européenne ne pouvant se construire « en cassant l’outil de l’OTAN ». 

 

« Cela ne veut pas dire que les Allemands, comme de tradition, achèteront systématiquement du matériel américain dans tous les contrats à venir. (…) Cela ne veut pas dire que le projet SCAF est remis en cause, les autorités allemandes ont été très claires à notre égard sur ce sujet », relativise le secrétaire d’État.

 

« Nous ne nions pas cette nécessité de l’OTAN mais les pays européens, et pas uniquement la France, se tournent vers l’Union européenne en essayant de renforcer ces moyens financiers ou ces moyens d’action en général ». L’engagement allemand dans les sujets SCAF et MGCS, par exemple, a été rappelé par le nouveau chancelier Olaf Scholz au travers de plusieurs canaux ces dernières semaines.

 

« Je crois qu’avec le gouvernement [allemand] précédent, nous avons rendu ces investissements, par plusieurs votes budgétaires, notamment au Bundestag récemment, irréversibles. Même si, ne nous le cachons pas, ils resteront difficiles et il y aura sans doute des débats internes en Allemagne, peut-être encore des tensions entre industriels, mais je crois que ces deux projets sont sur les rails et marquent un changement important », indiquait Clément Beaune. 

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/03/22/lallemagne-est-prete-a-fournir-le-noyau-de-la-future-force-de-reaction-rapide-europeenne/

L’Allemagne est prête à fournir le « noyau » de la future force de réaction rapide européenne

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Le 21 mars, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a dévoilé ce qui doit être la version définitive de la « Boussole stratégique » [.pdf], c’est à dire un document se voulant être le « Livre blanc » de la défense européenne. Celui-ci devra être formellement approuvé par le Conseil européen du 24 mars prochain.

« La boussole stratégique fournit une évaluation commune de l’environnement stratégique dans lequel l’UE [Union européenne] opère et des menaces et défis auxquels elle est confrontée.

Le document formule des propositions concrètes et réalisables, avec un calendrier de mise en œuvre très précis, afin d’ améliorer la capacité de l’UE à agir de manière décisive en cas de crise et à défendre sa sécurité et ses citoyens », explique le Conseil de l’UE dans un communiqué.

L’objectif de ce document, poursuit-il, est de faire de l’UE un « fournisseur de sécurité plus fort et plus efficace », complémentaire de l’Otan qui restera la pierre angulaire de la défense collective de ses membres [qui, cependant, n’appartiennent pas tous à l’Alliance, ndlr], tout en renforçant l’autonomie stratégique de l’UE [l’expression ne figure qu’une seule fois dans le texte, ndlr] et sa capacité à travailler avec des partenaires pour sauvegarder ses valeurs et ses intérêts.

« Les menaces augmentent et le coût de l’inaction est évident. La boussole stratégique est un guide pour l’action. Il définit une voie ambitieuse pour notre politique de sécurité et de défense pour la prochaine décennie. Cela nous aidera à faire face à nos responsabilités en matière de sécurité, devant nos citoyens et le reste du monde. Si nous ne le faisons pas maintenant, alors quand le fera-t-on? », a fait valoir M. Borrell.

Cette Boussole stratégique ne prévoit pas d’établir une clause de défense collective, comme le président Macron avait dit souhaiter le faire, en 2018.

En revanche, elle évoque [au moins à cinq reprises] l’article 42-7 du Traité de l’Union européenne, lequel contient une « clause d’assistance mutuelle », que la France avait d’ailleurs activée au moment des attentats de Saint-Denis et de Paris, en novembre 2015.

Par ailleurs, le communiqué du Conseil de l’UE explique qu’il est question de « renforcer » la capacité de l’UE à « anticiper, à dissuader et à répondre aux menaces et défis actuels et émergents ». Seulement, dans cette Boussole stratégique, il n’est question que de « dissuader » les attaques informatiques. D’ailleurs, le mot « dissuasion » [« deterrence » en anglais] est absent du document… qui parle de faire « progresser davantage » le désarmement nucléaire, avec l’objectif « ultime » d’éliminer de telles armes.

Quant aux moyens, la Boussole stratégique souligne que les « États membres se sont engagés à augmenter considérablement leurs dépenses de défense pour répondre à notre ambition collective de réduire les lacunes critiques en matière de capacités militaires et civiles et de renforcer notre base technologique et industrielle de défense européenne [BITD-E] ». Mais aucun objectif chiffré n’y figure.

Justement, s’agissant de cette BITD-E, le document veut « renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement » et estime que, plaidant pour une coopération accrue en matière d’industries et de technologies de défense, l’accès des industriels aux investissements doit être garanti… alors que le projet de « taxonomie » porté par la Commission européenne, parle d’exclure les activités liées à l’armement des financements publics et privés au nom de la « finance durable ».

« Il est tout aussi important de veiller à ce que les politiques horizontales de l’UE, comme les initiatives en matière de finance durable, restent cohérents avec les efforts de l’Union européenne pour faciliter un accès suffisant de l’industrie européenne de la défense aux financements et aux investissements publics et privés », est-il affirmé dans cette Boussole stratégique, qui, par ailleurs, souhaite l’élaboration d’une stratégie européenne pour l’espace.

Concernant les moyens pour, le cas échéant, agir, celle-ci confirme la mise sur pied, d’ici 2025, d’une force de réaction rapide européenne, dont le principe avait été avancé par 14 États membres en mai 2021.

En clair, il s’agit de remplacer les actuels groupements tactiques de l’UE [GTUE] qui, créés en 2007 et devant être en mesure de se déployer dans un délai de 10 jours, pour une période de 30 à 120 jours, n’ont jamais été utilisés.

(ici rapport de la commission du Sénat

https://www.google.com/url?sa=i&url=http%3A%2F%2Fwww.senat.fr%2Frap%2Fr18-626%2Fr18-62613.html&psig=AOvVaw1wVtkTXf_QoMQ8p13G1sn-&ust=1648130593994000&source=images&cd=vfe&ved=0CAgQjRxqFwoTCNjBnoez3PYCFQAAAAAdAAAAABAE)

« Nous devons être en mesure de répondre à des menaces imminentes ou de réagir rapidement à une situation de crise en dehors de l’Union » avec « une capacité qui nous permettra de déployer rapidement une force modulaire de 5’000 hommes » et comprenant des « composantes terrestres, aériennes et maritimes », affirme la Boussole stratégique. « À cet égard, nous nous engageons à accroître l’état de préparation et la disponibilité de nos forces armées », précise encore le document.

Berlin, Allemagne.08th décembre 2021.Christine Lambrecht (SPD), ministre  fédérale de la Défense, prête le serment d'office au Bundestag devant  Bärbel Bas (SPD), président du Bundestag, lors de la cérémonie  d'assermentation.L'élection et l'assermentation de

A priori, l’Allemagne entend tenir un rôle central dans la création de cette nouvelle force de réaction rapide, sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, ayant affirmé que la Bundeswehr serait prête à en « fournir le noyau ».

Cependant, une telle initiative risque de se heurter aux exigences de l’Otan… En effet, la question sera de savoir comment les pays potentiellement contributeurs à cette force de réaction rapide européenne tiendront leurs engagements à l’égard de l’Alliance, qui dispose également d’une force de réaction ainsi que d’une force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [Very High Readiness Joint Task Force, VJTF].

Ya Rab Yeshua.

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