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Gabon : le putsch fait pschitt mais la reprise en main s’annonce violente


BTX

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/01/07/gabon -le-putsch-fait-pschitt-mais-la-reprise-en-main-s-anno-19924.html

Le putsch des bérets verts gabonais a fait long feu. Six heures après la diffusion d’un message radiophonique annonçant la création d’un "Conseil national de restauration", les forces loyalistes ont repris le contrôle de Libreville.

Le lieutenant Kelly Ondo Obiang, dirigeant d’un autoproclamé Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS), a été arrêté, ainsi que la poignée de militaires putschistes. Ces soldats entendaient évincer le président Bongo et remplacer les institutions "illégitimes et illégales".

Ali Bongo, qui est âgé de 59 ans et qui est au pouvoir depuis 2009, a été hospitalisé le 24 octobre après avoir été victime d’un AVC lors d’une conférence économique en Arabie Saoudite. Hospitalisé plusieurs jours à l’hôpital Roi Fayçal de Ryad, il a poursuivi sa convalescence au Maroc, laissant son vice-président exercer le pouvoir en son absence sur décision de la Cour constitutionnelle. Le 31 décembre, le président Bongo a pris la parole pour la première fois depuis son hospitalisation. Cette prise de parole, peu fluide, était pour le MPJFDS une "honte" pour un "pays (qui) a perdu sa dignité". D’où la décision d’un putsch et d’un appel au "peuple afin de sauver le Gabon du chaos".

L’échec de ce putsch, putsch certainement téléguidé, risque de provoquer une sérieuse reprise en main par le camp supposé être évincé.

En effet, l’entourage d’Ali Bongo est divisé, chacun revendiquant l’héritage politique et financier du Président. "Un clan des durs rassemble plusieurs généraux et conseillers autour de Frédéric Bongo, le frère du Président et chef des services de renseignements", confiait en novembre un connaisseur des arcanes gabonais. "Il s’oppose au clan rassemblant le directeur de cabinet Brice Laccruche, la Première dame et des membres du Mouvement des amis d’Ali Bongo Ondimba". 

L’enjeu est de taille : le pouvoir politique au Gabon, la fortune personnelle du chef de l’État (460 millions d’euros) et, plus largement, "toute l’économie du Gabon sous la coupe d’Ali et de Pascaline", sa soeur, selon Gilles Gaetner, l’auteur d’un récent Pilleurs d’Afrique.

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En décembre, c’est le Franco-Gabonais Brice Laccruche, directeur de cabinet d’Ali Bongo depuis 2017 (ci-dessus), qui a été visé par des accusations de tripatouillage et de fraudes et traité d'"escroc vénal obsédé par l’argent et le pouvoir". Laccruche a riposté lors de ses vœux, dénonçant "les professionnels de la polémique, ainsi que les sycophantes modernes qui font profession de la calomnie et de la diffamation". Qui visait-il ? Certainement Frédéric Bongo, le chef des services de renseignements, qui aimerait bien que le pouvoir reste aux mains du clan Bongo. Un clan qui contrôle pouvoir et économie depuis 1967.

Simultanément a été établie et dénoncée la présence à Libreville d’une douzaine de Français, anciens militaires proches des Services français. La présence de ce "mystérieux commando français" a fait polémique. Certains ont pensé que cette présence n’avait pas pu échapper aux Services gabonais et à leur chef, Frédéric Bongo. Mais celui-ci aurait découvert le déploiement de cette équipe chargée, prétendument, d’un audit de sécurité commanditée par le porte-parole de la présidence gabonaise, Ike Ngouoni, lui-même aux ordres de Brice Laccruche. Le chef de cette équipe française, Stephan Privat (ci-dessous) a été interpellé et interrogé par les services gabonais avant d’être relâché.

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Encore une fois, le scénario s'organise autour de la rivalité entre Frédéric Bongo et Brice Laccruche.

Les machettes de sortie

La "drôle de guerre" de succession d’Ali Bongo a donc pris fin et la vraie guerre a démarré. Elle va opposer deux camps qui ont tout à perdre ou tout à gagner.

L’enquête qui va suivre, après le pitoyable putsch de ce lundi, pourrait bien dévoiler les responsabilités des uns et des autres et porter un coup fatal à l’un des clans qui se battent pour la "présidence bis" du petit pays pétrolier où la France garde toujours une (la?) main et s'immisce dans les affaires les plus intimes de l'Etat.

Ya Rab Yeshua.

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