Aller au contenu
Aumilitaire
  • Rejoignez Aumilitaire

    Inscrivez vous aujourd'hui et recevez le guide gratuit Aumilitaire

     

L’armée de l’Air pourrait changer de nom


Messages recommandés

http://www.opex360.com/2019/05/24/larmee-de-lair-pourrait-changer-de-nom/

armee-air-20190524.jpg

La militarisation des activités dans l’espace a commencé dès le début de la conquête spatiale, Sputnik, le premier satellite placé en orbite ayant été lancé par missile balistique intercontinental soviétique R-7 Semiork. Depuis, que ce soit pour le renseignement, l’observation, la géolocalisation ou bien encore les télécommunications, l’espace est devenu incontournable pour les opérations militaires.

Cela étant, depuis quelques années maintenant, le fait nouveau est que l’on assiste à une « arsenalisation » de l’espace. Et le récent test d’un missile anti-satellite effectué par l’Inde le démontre, comme la mise au point d’engins dit manoeuvrants, d’armes à effet dirigé, à impulsion électromagnétique ou à micro-ondes de forte puissance.

Désormais, l’espace est un potentiel champ de confrontation, malgré le Traité sur l’espace de 1967 qui, il est vrai, n’interdit que la mise sur orbite d’armes de destruction massive [mais pas leur transit].

Pour prendre en compte cette nouvelle donne, la France entend se doter d’une stratégie spatiale, laquelle devrait être bientôt dévoilée par le président Macron. Toutefois, selon de récents rapports et propos tenus par la ministre des Armées, Florence Parly, il serait question de développer de nouvelles capacités.

« Nous allons continuer à avoir une stratégie défensive [dans l’espace] mais nous ne nous interdisons pas d’avoir une stratégie plus offensive », a ainsi indiqué Mme Parly, en avril dernier. Plus tôt, les députés Olivier Becht et Stéphane Trompille avaient évoqué, dans un rapport dédié à cette question, la possibilité de doter la France de « moyens » visant à lui permettre d’exercer son « droit de légitime défense » dans l’espace.

Quoi qu’il en soit, cette arsenalisation de l’espace a conduit l’administration Trump à proposer la création d’une sixième branche des forces armées américaines dédiée aux opérations spatiales. Cette dernière serait placée sous l’autorité du secrétaire à l’US Air Force.

Par ailleurs, en Russie, il existe un haut commandement des Forces aérospatiales, lequel regroupe la Force aérienne, la Force spatiale et les Troupes de défense antiaérienne et protection antimissile. S’agissant de la Chine, la « Force du soutien stratégique de l’Armée populaire de libération », mise en place en 2015, est responsable des opérations spatiales mais aussi des missions dans les domaine Cyber et la guerre électronique.

dassault-20180311.jpg

En France, l’organisation des activités spatiales militaires repose sur le « Commandement interarmées de l’espace » [CIE], lequel s’appuie sur quatre bureaux [politique spatiale et coopérations, préparation de l’avenir, emploi et coordination et maîtrise de l’environnement spatial] ainsi que sur 6 sections [observation, écoute, surveillance de l’espace, alerte, télécommunications et navigation-positionnement-datation] et un centre d’opérations espace.

La stratégie pour l’espace annoncée va-t-elle remettre en cause cette organisation? En tout cas, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAA], le général Philippe Lavigne, s’emploie depuis quelques mois à souligner l’importance du rôle des aviateurs dans le domaine spatial.

« L’espace est pour l’aviateur la prolongation évidente du milieu aérien », avait ainsi fait valoir le CEMAA, en octobre dernier, après avoir rappelé aux parlementaires les responsabilités assumées par l’armée de l’Air en matière de surveillance de l’espace, via le centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux [COSMOS].

« Dans ce domaine spatial, l’armée de l’Air a fortement investi, et dispose aujourd’hui de nombreux atouts à valoriser, notamment en personnel. Notre personnel est motivé, passionné et volontaire. La totalité des officiers est formée à l’espace, dès l’École de l’air de Salon-de-Provence. Voici un chiffre à retenir : deux tiers des militaires des armées spécialistes de l’espace sont des aviateurs, alors que nous sommes presque devenus, en volume d’effectifs, presque la plus petite des armées », avait encore insisté le général Lavigne, avant de faire remarquer que, parmi les spationautes français, quatre sont (ou ont été) des officiers de l’Air.

Lors de son dernier passage devant la commission de la Défense, à l’Assemblée nationale, le 15 mai, le général Lavigne est revenu sur cette question. Et quand des députés lui ont demandé si l’armée de l’Air serait « prête à changer de nom pour devenir l’armée de l’Air et de l’espace » et qu’un tel changement de dénomination est « bien envisagé dans les réflexions stratégiques en cours sur la défense spatiale », il n’a pas démenti.

« Pour ce qui nous concerne, je ne peux pas vous dire si l’armée de l’air s’appellera demain ‘armée de l’Air et de l’espace’ car nous attendons les décisions du président de la République, mais soyez assurés que le ministère des Armées continue à travailler aux questions de défense spatiale », a répondu le CEMAA dans un premier temps. « Je n’en dirai pas plus, si ce n’est que j’en rêve! », a-t-il ajouté plus tard.

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois plus tard...
  • 3 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2019/07/14/espace-20372.html

Espionnage, brouillage, attaques cyber, armes antisatellites...: la France militarise son espace

L'espace, indispensable aux opérations militaires, est devenu un champ de confrontation entre Nations, mettant la France au défi de muscler ses capacités dans ce théâtre hautement stratégique et de plus en plus militarisé.

Le 13 juillet 2018, le Président de la République avait rappelé que l’espace, "par les incroyables potentialités qu’il offre mais également par la conflictualité qu’il suscite", constitue "un véritable enjeu de sécurité nationale". Lors de ce discours il avait demandé que soit rédigée "une stratégie spatiale de défense" qui "aura vocation aussi à être déclinée, sur tous les aspects pertinents, sur le plan européen".

Un an plus tard, Emmanuel Macron a annoncé la création d'un commandement dédié à l'espace, lors d'un discours à la veille du défilé du 14 juillet. 

"Nous renforcerons notre connaissance de la situation spatiale, nous protégerons mieux nos satellites, y compris de manière active", a-t-il assuré en affirmant que "les nouveaux investissements indispensables seront décidés", tout en laissant à Florence Parly, la ministre des Armées, le soin d'annoncer prochainement plus en détail la traduction concrète des orientations stratégiques présidentielles. 

A Parly, les annonces
Le commandement militaire de l'espace "va se localiser à Toulouse, qui est le grand lieu de l'espace français", a précisé la ministre au lendemain de l'annonce du chef de l'Etat.

Dans un passé récent, Florence Parly a déjà fait des annonces. Au Salon aéronautique du Bourget, en juin dernier, Florence Parly a annoncé que la France allait lancer des études portant sur les prochaines générations de satellites militaires d'observation optique et de renseignement électromagnétique. "Nos opérations ne peuvent plus se passer de nos capacités spatiales qui contribuent de façon décisive à notre autonomie d'appréciation, de décision et d'action", avait-t-elle alors souligné en évoquant le lancement de deux programmes.

L'un d'entre eux, baptisé "Iris", aura vocation à succéder aux satellites d'observation optique CSO dédiés à la défense et à la sécurité, dont le premier a été mis en orbite en décembre dernier.

La ministre avait par ailleurs évoqué le lancement d'un autre programme, du nom de "Céleste", destiné à succéder aux satellites CERES de renseignement d'origine électromagnétique (ROEM).

Les préconisations de L'Hétairie.
Dans une note du 13 juillet, un groupe de spécialistes (Delphine GILLAIZEAU-DAVID, Vice-présidente Relations Institutionnelles 3i3s, Jean-Daniel TESTE Général de brigade aérienne, PDG de L'Observation de la Terre Appliquée, ancien Commandant Interarmées de l'Espace, et Alexandre PAPAEMMANUEL, Chef du pôle défense nationale de L’Hétairie, enseignant à Sciences Po) estiment que les réponses apportées par l’Etat sont insuffisantes et que la gouvernance demeure perfectible.

Ils formulent 14 préconisations.

Préconisation n°1 : Accroître les crédits de R&D consacrés au spatial militaire et soutenir une pensée prospective française au service des conflits spatiaux à venir, tout en s’émancipant des contraintes juridiques actuelles ;
Préconisation n°2 : Investir pour renforcer la sécurité du satellite (TC, durcissement), assurer un antibrouillage performant et des traitements à bord afin d’optimiser l’utilisation des bandes de fréquence tout en renforçant la protection des transmetteurs au sol ;
Préconisation n°3 : Créer un institut national de la donnée spatiale, véritable guiche unique et interministériel des données qui permettra d’unifier les chaînes de traitement des données ROIM et ROEM ;
Préconisation n°4 : Accroître la précision de la carte des objets spatiaux, à l’instar de ce que réalisent les Etats-Unis ;
Préconisation n°5 : Moderniser les systèmes GRAVES et SATAM ainsi que des systèmes de veille en orbite basse, conformément au programme lancé par la DGA ; améliorer le système d’informations spatiales (SIS) ;
Préconisation n°6 : Financer les travaux de conception de la prochaine génération de systèmes de surveillance de l’espace ;
Préconisation n°7 : Se doter rapidement d’une capacité d’observation de l’espace au profit de capacités de renseignement spatial plus abouties, de détection et d’alerte en cas d’attaque balistique afin de compléter notre dispositif de dissuasion nucléaire ;
Préconisation n°8 : Recourir à l’intelligence artificielle pour l’analyse de données massives afin d’identifier ces manœuvres discrètes, offensives ou sortant du pattern of life initialement caractérisé ;
Préconisation n°9 : Associer l’ensemble des services de renseignement pour participer à la caractérisation complète des satellites ;
Préconisation n°10 : Créer un Commandement des Opérations Spatiales, organisme à Vocation Interarmées (OVIA), destiné à fédérer l’ensemble des capacités militaires sous commandement unique ;
Préconisation n°11 : Etablir une Doctrine, une Organisation, des Ressources humaines, des Équipements, du Soutien, Entraînement (DORESE). Il convient donc de mettre en place une formation spatiale militaire, sanctionnant une expérience dans ce domaine au sein des Armées ;
Préconisation n°12 : Doter le Commandement militaire spatial de moyens souverains et de processus organisationnels et techniques qui utilisent des ressources humaines, matérielles et informatiques ;
Préconisation n°13 : Créer un centre militaire spatial pour rapprocher physiquement le CNES du Commandement des Opérations Spatiales ;
Préconisation n°14 : Transformer le COSPACE en un conseil national de l’Espace, sur le modèle du secrétariat général de la Mer ou du National Space Council aux Etats-Unis.

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

© Aumilitaire - Contact - CGU

×
×
  • Créer...