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L’idée de servir à bord d’un sous-marin ne séduit pas encore les femmes de la Marine nationale


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Encore récemment , il n’était pas question d’autoriser les femmes à servir à bord des sous-marins de la Marine nationale, le vice-amiral Claude Pieri ayant écarté cette possibilité dans les années 1980 pour « des problèmes évidents de cohabitation en milieu aussi fermé".

Cependant, et alors que la féminisation des équipages de sous-marins était déjà une réalité au sein d’autres forces navales, Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, annonça, en avril 2014, que trois officiers féminins allaient être autorisés à embarquer à bord d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] à « titre expérimental ».

Finalement, elles furent quatre à participer à une patrouille du SNLE « Le Vigilant », en 2018. Ainsi, Karen assura les fonctions de de chef du service chaufferie de ce sous-marin, Camille fut nommée adjointe au chef du service lutte sous la mer tandis que Harmonie occupa le piste d’adjointe au chef du service sécurité/plongée et Pauline devint la première femme médecin à exercer à bord d’un navire de ce type.

Le choix d’un SNLE pour cette première s’expliquait par le confort [relatif] que peut offrir un sous-marin de cette catégorie par rapport aux actuels SNA [sous-marins nucléaires d’attaque]. « Pour respecter nos règles d’intimité, c’est plus facile pour des officiers qui ont des chambres individuelles dans les SNLE. Après on verra », avait dit l’amiral Prazuck, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM].

Et les choses devraient changer quand les SNA de la classe Suffren entreront en service.

En attendant, l’expérience de Karen, Camille, Harmonie et Pauline n’a pas apparemment eu l’écho espéré auprès des femmes [officiers] de la Marine nationale. Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, l’amiral Prazuck a fait part de sa déception à ce sujet.

« Lorsque nous avons ouvert les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins aux femmes, je pensais qu’elles seraient beaucoup plus nombreuses à se porter candidates. Nous avons embarqué les quatre premières il y a deux ans, et nous en embarquons actuellement deux autres », a en effet confié le CEMM.

« Il faudra probablement qu’elles témoignent, qu’elles expliquent ce qu’elles ont vécu et ce qu’elles ont fait, qu’elles apaisent d’éventuelles craintes pour que les femmes soient plus nombreuses, comme c’est le cas dans la marine américaine ou britannique sans que cela ne produise la moindre difficulté. Notre objectif est donc de rallier ces modèles, qui ont fait et font leurs preuves. Sur les SNLE, cela se fait à un rythme moins rapide que celui que j’espérais mais cela va venir! », a ajouté l’amiral Prazuck.

Seulement, la « communication » autour de la mission de ces pionnières n’est pas simple… Pour la bonne raison que l’arrêté du 9 août 2016, modifiant l’arrêté du 7 avril 2011 relatif au respect de l’anonymat de militaires et de personnels civils du ministère de la défense, protège l’anonymat des membres des équipages de SNLE. Certes, les noms de famille ne sont pas communiqués… Mais les photos qui ont accompagné les reportages sur les quatre premières femmes à avoir servi à bord d’un SNLE peuvent en dire beaucoup.

Quoi qu’il en soit, le renforcement de la mixité dans la marine est l’un des « chevaux de bataille » de l’amiral Prazuck. « Je suis assisté, dans ce domaine, par une équipe de réservistes citoyens qui s’intitule « Tous les talents » et qui me fait des propositions. Elle a ainsi suggéré que nous nous adressions aux clubs sportifs féminins, que nous modifiions nos parcours de carrière. J’observe que, cette année, onze femmes sont entrées à l’école navale, contre cinq les années précédentes. C’est très encourageant », a-t-il dit aux députés.

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Par ailleurs, a aussi expliqué le CEMM, « la fidélisation des hommes, c’est également la fidélisation des femmes. » Or le personnel féminin n’a pas le même comportement que son équivalent masculin.

Les femmes « partent plus tôt, en moyenne au bout de douze ans de services, contre dix-sept pour les hommes. Je me dois d’en examiner le pourquoi et le comment, même si je vois bien que le moment où elles quittent le service correspond à celui où elles veulent fonder une famille », a relevé l’amiral Prazuck.

« Il me faut donc probablement adapter les parcours de carrière à cette évolution pour ‘organiser l’immobilité’. […] Ce ne peut évidemment être une immobilité totale : ce serait contraire au statut général des militaires, à la dynamique de nos parcours de carrière, qui impose de passer d’un bateau à un autre et de progresser. Mais je dois être capable, à certains moments, même si cela va me coûter, même si cela sera difficile, de m’engager, si un marin, homme ou femme fait l’effort d’une formation de haut niveau, à le faire bénéficier d’une immobilité géographique pour une durée déterminée », a-t-il conclu.

Ya Rab Yeshua.

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