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Covid-19 : une application de suivi testée par la Bundeswehr


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Les soldats du bataillon de la garde de la Bundeswehr, cobayes du projet européen PEPP-T (Crédit: ministère de la Défense allemand)

Les soldats du bataillon de la garde de la Bundeswehr, cobayes du projet européen PEPP-T (Crédit: ministère de la Défense allemand)

L’utilisation des données de nos téléphones portables pour lutter contre le Covid-19 n’est désormais plus tabou. Un projet européen d’application mobile a été expérimenté cette semaine avec succès avec l’aide de l’armée allemande.

130 scientifiques européens mobilisés

Dans une salle de la caserne Julius Leber de Berlin, cinquante soldats de la garde (Wachbataillon) répartis en cinq groupes suivent un marquage au sol simulant des contacts interpersonnels. Chacun a reçu un smartphone sur lequel est installée une version prototype de l’application et qui, relié à des caméras, enregistre les mouvements et interactions entre « cobayes ». Un « contact » est établi lorsque deux militaires s’approchent l’un de l’autre à moins d’un mètre et demi durant deux minutes.

Il s’agit du premier d’une série de tests grandeur nature destinés à valider le développement d’une application mobile de traçage du Covid-19. À terme, elle permettra d’identifier celles et ceux ayant directement fréquenté des personnes infectées. « Nous n’avions pas le temps de faire appel à la population pour les tests pratiques. La Bundeswehr était en mesure de nous fournir très rapidement le personnel et les infrastructures », explique le directeur de l’expérimentation, le professeur Ralf Schäfer.

Le principe adopté est simple : à l’aide des antennes relais, il sera possible de retracer avec précision les déplacements et contacts d’une personne contaminée grâce aux données GPS et au Bluetooth. En cas d’infection confirmée, le malade peut volontairement télécharger ses données de déplacements sur un serveur dédié. Les personnes disposant de l’application seront alors à leur tour alertées en cas de contact avec un cas confirmé lors des sept jours précédents. À plus grande échelle, ces informations permettront par la suite aux autorités de mieux cartographier la propagation du virus.

Cette expérimentation s’inscrit dans le cadre plus large de l’initiative européenne « Pan-European Privacy Preserving Proximity Tracing »  (PEPP-PT). Ce programme rassemble 130 scientifiques, chercheurs et experts de huit pays d’Europe sous les bannières de l’Institut Robert Koch, principal centre épidémiologique d’Allemagne, et de l’Institut Fraunhofer Heinrich-Hertz, spécialisé dans les télécommunication.

Selon Ralf Schäfer, le code source de l’application sera diffusé le 17 avril. Il pourra servir de base logicielle commune pour le développement de solutions répondant aux législations nationales tout en garantissant une interopérabilité transfrontalière. « Dans le futur, ce logiciel ne sera pas seulement utilisé en Allemagne, mais aussi dans de nombreux pays européens, y compris l’Italie, l’Espagne et la France », estime Schäfer.

Principe de précaution vs protection des données personnelles

Il va de soi que l’efficacité d’un tel dispositif dépend d’un consentement volontaire généralisé des utilisateurs. Selon une étude de l’Institut du Big Data de l’Université d’Oxford, le système ne sera performant que si au minimum 60% de la population l’installe sur son smartphone. La tâche s’annonce ardue, ce type d’application risquant d’ébrécher la sacro-sainte protection des données individuelles pour favoriser, du moins provisoirement, le principe de précaution. Ce type d’initiative devra donc répondre à des objectifs sanitaires légitimes et s’inscrire d’emblée dans un cadre légal strict. C’est l’essence même du projet PEPP-PT, dont le manifeste insiste sur la « la protection des données, l’anonymisation, la conformité au RGPD ainsi que la certification technique et la sécurisation des communications ».

Côté français, on n’a pas attendu le feu vert populaire pour tenter l’expérience à grande échelle. Ainsi, une étude menée depuis fin mars par six chercheurs de l’Inserm se base sur des paquets de données mobiles fournies par Orange pour cartographier les mouvements des Français. Les modèles de propagation du virus qui en découleront seront ensuite fournis aux décideurs politiques pour les aider à définir des scénarios de sortie de crise. Ces informations, récoltés grâce aux 50 000 antennes du maillage national d’Orange, sont totalement anonymes.

Face à la multiplication des initiatives, l’idée chemine maintenant ouvertement dans la classe politique. Ce mercredi, le Premier ministre Édouard Philippe est venu en personne ouvrir le débat au devant de l’Assemblée nationale. « On pourrait peut-être – et je dis peut-être, car le débat n’est évidemment pas clos – sur le fondement d’un engagement volontaire, utiliser ces méthodes pour mieux tracer la circulation du virus et les contacts (…) de chacun » , expliquait-il devant les députés.

Alors, méfiance ou consentement ? Près de 80% des Français se diraient favorables au déploiement de ce type de dispositif, estime l’Université d’Oxford. Derrière le projet PPEP-T, au moins deux applications « made in France » de ce type, CoronApp et Covimoov, sont déjà pratiquement opérationnelles pour les plateformes IOS et Android. Pour Google et Apple, il ne reste qu’à décrocher l’aval gouvernemental pour autoriser leur téléchargement.

Ya Rab Yeshua.

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