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Bientôt un blindé Griffon à propulsion hybride pour l’armée de Terre?


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En 2018, le ministère des Armées a consommé 840.000 m3 de produits pétroliers, dont 581.600 m3 de carburants aéronautiques, pour près de 700 millions d’euros. Cette consommation n’a cessé d’augmenter au cours de ces dernières années, notamment en raison d’une activité opérationnelle intense. Par ailleurs, les emprises militaires engloutissent, chaque année, environ 2,6 TWh pour un coût de 222 millions d’euros. Ce qui en fait pas forcément bon ménage avec les politiques visant à réduire les gaz à effet de serre…

Seulement, faire rimer transition écologique avec efficacité opérationnelle est compliqué, la première ne devant pas amoindrir la seconde. Ainsi, le directeur central adjoint du Service des essences des Armées [SEA], un rapport parlementaire publié en 2018 avait mis en garde : « Des normes environnementales trop rigoureuses risquent de rendre les nouveaux matériels et véhicules incompatibles ou vulnérables aux carburants disponibles en opérations extérieures, qui sont souvent de moins bonne qualité. »

Or, dans le même temps, la consommation de produits pétroliers et d’électricité ne pourra qu’augmenter dans les années à venir dans la mesure où les soldats sont de plus en plus connectés et que les véhicules blindés du programme SCORPION sont plus lourds que leurs prédécesseurs, le SEA ayant même anticipé une hausse de 20% de la consommation de carburants, laquelle devrait atteindre 1 million de mètres cube par an. Et cela vaudra aussi pour le New Generation Fighter [NGF], l’avion de combat sur lequel s’appuiera le Système de combat aérien du futur [SCAF].

En septembre 2019, la ministre des Armées, Florence Parly, avait annoncé la mise en place d’une « task force énergie » tout en évoquant une stratégie pour faire du ministère des Armées un « acteur majeur de la transition énergétique et de la préservation de notre environnement. »

Normalement, Mme Parly aurait dû dévoiler la nouvelle stratégie énergétique des armées à l’occasion d’un déplacement à la
Base pétrolière interarmées Chalon-sur-Saône, le 3 juillet. Mais l’annonce de la démission du gouvernement conduit par Édouard Philippe a changé la donne.

Cependant, les axes de cette stratégie ont été évoqué par certains journaux.

Premier point : l’approvisionnement en produits pétroliers ne sera pas forcément assuré dans les années à venir. Et les prix peuvent même flamber, ce qui réduira d’autant les marges de manoeuvres financières du ministère. Et cela alors même que la consommation des armées va augmenter. D’où l’idée d’augmenter les stocks stratégiques de 60.000 m3 et d’intensifier les coopérations dans ce domaine avec les partenaires de l’Otan et de l’Union européenne [via, un projet appelé « Fonction énergie opérationnelle » et la mise en palce d’une centrale européenne d’achat de produits pétroliers au profit des forces armées].

Un autre axe vise à réduire la consommation énergétique des emprises militaires, que ce soit sur le territoire nationale ou en opérations extérieures [concept « Eco Camp »]. Ainsi, il est question de remplacer 1.600 chaudières au fioul ou à charbon et de recourir à des énergies « propres ».

Et, d’ici la fin 2021, un logiciel appelé « Data Énergie 360 » sera mis en place pour mesurer la consommation énergétique des bases, camps et casernes. En outre, des contrats de « performance énergétique de long terme » seront signés avec des opérateurs privés pour 12 emprises militaires.

Mais c’est surtout le volet « mobilité » qui, évidemment, est le plus « énergivore ». L’accent sera mis sur la recherche de nouveaux moyens de propulsion, les biocarburants et le recours accru à la simulation.

Ainsi, cette stratégie évoque le développement d’un démonstrateur d’une version « hybride » du Véhicule blindé multi-rôle [VBMR] Griffon, qui vient juste d’entrer en service dans l’armée de Terre. Un tel véhicule pourrait être opérationnel d’ici 2025.

La propulsion hybride a ses avantages, à commencer par celui d’être plus discret en opération, en plus de consommer moins de pétrole. Pour le moment, et d’après un rapport du député Claude de Ganay paru en novembre 2018, les « véhicules prévus dans le cadre du programme SCORPION seront équipés de moteurs aux normes Euro-3, alors que le cadre normatif actuellement applicable est la norme Euro-6 qui est plus exigeante. »

Outre-Manche, la British Army a d’ores et déjà lancé des études pour mettre au point des blindés à propulsion hybride d’ici 2022. « les systèmes de propulsion électriques peuvent considérablement optimiser la consommation de carburant de nos véhicules de combat, réduisant ainsi l’empreinte carbone. […] Lorsqu’elle est associée à d’autres solutions renouvelables telles que les panneaux solaires intégrés, cette technologie peut générer des avantages significatifs en termes de coûts et d’environnement, à la fois au Royaume-Uni et sur les théâtres d’opération à l’étranger », avait expliqué, en septembre 2019, William Suttie, un responsable de ce projet, dans les colonnes du Telegraph.

Cela étant, en France, Arquus a déjà une expérience certaine en matière de propulsion hybride avec son VAB Electer, qui a parcouru 5.000 km [dont 800 km sur sable] sans aucune panne durant une campagne d’essais de 18 mois. « Un succès qui témoigne de sa fiabilité, de sa robustesse et de sa performance », souligne l’industriel.

Ya Rab Yeshua.

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