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L’armée de l’Air évoque un nouvel avion européen de transport pour remplacer les CN-235 et les C-130


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http://www.opex360.com/2020/07/24/larmee-de-lair-evoque-un-nouvel-avion-europeen-de-transport-destine-a-remplacer-les-cn-235-et-les-c-130/

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Quand le programme européen d’avion de transport militaire A400M « Atlas » a été lancé, l’objectif était de remplacer, du moins pour la France et l’Allemagne, les Transall C-160, et de concurrencer les constructeurs américains dans ce domaine, dont Lockheed-Martin et son C-130J Hercules.

En 2010, Domingo Urena-Raso, alors directeur d’Airbus Military, avait même dit espérer vendre 500 exemplaires de l’A400M au cours des « 30 prochaines années », en misant sur la nécessité de remplacer les C-130 Hercules d’ancienne génération pour de nombreux forces aériennes. Dix ans plus tard, on est loin du compte. Et les difficultés de l’industriel à mettre point les capacités tactiques de l’appareil, comme le ravitaillement en vol des hélicoptères, ont conduit la France et l’Allemagne à se procurer des C-130J Hercules.

Par ailleurs, et comme l’avait souligné le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [et, désormais, de l’Espace] lors d’une audition parlementaire, si l’A400M peut se poser sur des terrains sommaires, sa taille et son chargement ne lui permettent pas d’offrir la même souplesse d’emploi qu’un Transall C-160.

« Nous n’avons pas toujours besoin de poser l’appareil grâce à la livraison par air qu’offre l’A400M », avait toutefois ajouté le général Lavigne, avant d’évoquer la piste d’un « recours à l’hélicoptère de transport lourd, comme le démontrent les Britanniques en Afrique ». Seulement, si cela fait longtemps qu’on en parle, une telle solution n’est toujours pas d’actualité.

Cela étant, depuis maintenant quelques années, certains forums dédiés à l’aviation évoquent la mise au point par Airbus d’un avion de transport militaire qui, plus petit que l’A400M et appelé A200M, pourrait remplacer les C-130H [et concurrencer les C-130J] ainsi que les Casa 235/295.

Or, un tel projet est bel et bien dans les cartons : dans leur rapport sur l’avenir de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] qu’ils viennent de publier, les députés Benjamin Griveaux et Jean-Louis Thiériot ont estimé qu’il pourrait même faire un très bon candidat à un « plan de relance européen ».

« L’armée de l’Air met en avant un projet de futur cargo tactique médian [FCTM], destiné à remplacer à la fois les C-130 et les Casa, flottes aujourd’hui vieillissantes », avancent en effet les deux parlementaires. Et d’ajouter : « Ce FCTM, qui serait un concurrent direct du C-130J américain, ferait aux yeux de l’armée de l’Air un excellent produit pour un plan de relance européen ».

Ainsi, selon les députés, Airbus est déjà à la tâche étant donné qu’il est en train de concevoir « un appareil se plaçant sur le segment capacitaire du C-130 et reprenant nombre d’éléments de l’A400M, dont les moteurs, ce qui permet d’envisager des économies d’échelle en matière de formation, de logistique et d’emploi. »

L’Espagne serait particulièrement intéressée par un tel projet qui, d’après MM. Griveaux et Thiérot, pourrait bénéficier d’un soutien du Fonds européen de Défense [FEDef]. Seulement, le Conseil de l’UE ayant abouti à un accord sur le Cadre financier pluriannuel [CFP] et le plan de relance européen vient de faire un sort à ce dernier, en réduisant sa dotation de moitié par rapport au montant initialement envisagé.

Qui plus est, d’autres projets européens prétendent également à un financement de la part du FEDef. Et certains peuvent être considérés comme étant prioritaires par rapport à d’autres, à l’image du programme Twister [Timely Warning and Interception with Space-based TheatER surveillance], c’est à dire un système devant être en mesure d’intercepter des missiles balistiques manœuvrant de portée intermédiaire, des missiles de croisières hypersoniques ou haut-supersoniques, des planeurs hypersoniques, des missiles antinavires et des avions de combat de nouvelle génération.

Par ailleurs, s’agissant des coopérations européennes, les deux rapporteurs prennent résolument la défense du programme de drone MALE européen, lequel est actuellement à la peine, faute d’entente sur les coûts et les performances entre les clients [France, Allemagne, Italie, Espagne] et les industriels [Airbus, Dassault Aviation, Leonardo]. Sauf à mettre les bouchées doubles après un éventuel accord, cet appareil ne devrait pas être opérationnel d’ici 2028…

« En première analyse, l’option européenne sera vraisemblablement plus coûteuse. Mais l’expérience actuelle de la commande de trois avions E2D Hawkeye montre que, lorsque les Français sont dépendants des Américains, ceux-ci facturent chèrement toute spécification française », ont fait valoir les deux rapporteurs, soulignant le « risque sérieux qu’un retard européen qui se creuserait encore, et ce pour la durée d’une génération de drones, ne signe la fin de nos ambitions souveraines dans ce segment capacitaire. »

Photo : CN-235 (c) Armée de l’Air

Ya Rab Yeshua.

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  • 3 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2020/10/31/un-rapport-plaide-pour-un-nouvel-avion-de-transport-destine-a-remplacer-les-cn-235-et-les-c-130h-hercules/

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S’agissant des capacités de l’armée de l’Air & de l’Espace, le député Jean-Jacques Ferrara, rapporteur pour avis sur les crédits des forces aériennes, a identifié cinq fragilités qui « ne doivent pas être occultées ».

L’une d’entre elles qui risquent de l’être est la modernisation du Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales [SCCOA] dans la mesure où elle ne bénéficie pas forcément de la même visibilité que les grands programmes d’armement. Or, avec ses radars et autres capteurs, elle est absolument indispensable pour la surveillance de l’espace aérien et la bonne conduite des opérations.

Un autre point d’attention, par ailleurs commun aux autres armées, est la nécessaire « reconstitution des stocks de munitions au ‘juste niveau’ ainsi que la définition des armements futurs », écrit M. Ferrara, qui cite également les « défis » de la composante héliportée de l’aAE.

Cette dernière va cependant bénéficier du plan de soutien à la filière aéronautique, avec la commande de 8 hélicoptères H225M Caracal alors qu’il était question de louer entre 12 et 20 Super Puma pour remplacer ses Puma à bout de souffle. Mais au-delà de cette commande, il faudra lancer les travaux sur le standard 2 du Caracal et définir les « spécifications propres à l’aAE pour l’hélicoptère Guépard », le successeur du Fennec, avec notamment l’ajout d’une perche de ravitaillement en vol et de la Liaison 16.

Mais l’une des fragilités majeures concerne l’aviation de combat, dont un quart, souligne le député, sera « dépourvu de capacité de combat air-air. »

Aussi estime-t-il qu’il est « indispensable d’intensifier la modernisation de l’aviation de chasse, au travers de la commande d’équipements missionnels supplémentaires, en particulier les pods Talios, de la poursuite des travaux sur les futurs standards du Rafale et, au-delà, du SCAF, ainsi que de l’installation d’un centre de simulation de Rafale sur la base aérienne d’Orange » et qu’il convient « également de mener à son terme le programme MENTOR de modernisation de la formation des équipages de l’armée de l’air, ce qui suppose d’acquérir des avions de formation PC-21 supplémentaire pour la base aérienne de Cognac. »

Cela étant, le prélèvement, au profit de la Grèce, de 12 Rafale sur la flotte que met en oeuvre l’aAE est un autre point d’attention. D’une part, parce qu’il n’est pas encore acquis que le produit de cette vente, qui rapportera 400 millions d’euros au budget général de l’État, sera reversé à celui du ministère des Armées. Et, d’autre part, parce qu’il y a encore des incertitudes sur les modalités de financement des 12 exemplaires qu’il faudra commander pour remplacer les appareils cédés à la force aérienne grecque. Qui plus est, cette opération n’était jusqu’alors pas prévue par la LPM… « Il y a là un sujet d’attention majeur », insiste M. Ferrara.

Enfin, une autre inquiétude porte sur l’aviation de transport, qui connaît de grandes difficultés depuis plusieurs années, en raison, notamment, des retards qu’a connu le programme A400M « Atlas », dont l’aAE attend cinquante unité. Mais certaines flottes sont vieillissantes, comme celle des 14 C-130H Hercules ou encore celle des 27 Casa CN-235, dont les premiers exemplaires furent mis en service en 1991.

Si la modernisation des C-130H Hercules est en cours, celle des CN-235 est à lancer, afin d’adapter leur avionique au normes du « Ciel unique européen » [Single European Sky ou SES]. En outre, le maintien en condition opérationnelle de ces deux types d’avions est compliqué… Dans un précédent rapport, publié en 2018, M. Ferrara avait précisé qu’il fallait compter « environ dix-huit heures trente de maintenance pour une heure de vol sur CASA, et jusqu’à vingt-sept heures de maintenance pour une heure de vol de C130H. »

Quoi qu’il en soit, et comme le firent avant lui les députés Jean-Louis Thiériot et Benjamin Griveaux, le rapporteur estime qu’il faudrait d’ores et déjà « lancer les travaux sur le futur cargo tactique médian [FCTM] destiné à remplacer à la fois les Casa et les C130H à l’horizon 2030-2035. »

Le développement d’un tel appareil, dans le cadre d’un financement européen, serait pertinent dans la mesure où il permettrait, en plus, d’offrir un alternative au C-130J Hercules américain [dont l’aAE compte quatre exemplaires, ndlr]. En outre, Airbus aurait déjà un tel avion dans ses cartons, avec l’A200M, un appareil dont les capacités se situeraient entre l’A400M et le C-295.

Ya Rab Yeshua.

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