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Le général Lecointre plaide pour plus d’équité entre les militaires et les fonctionnaires civils


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Dans les revues qu’il publie chaque année, le Haut comité d’évaluation de la condition militaire [HCECM] revient régulièrement sur le décalage qui est observé entre les niveaux de vie des civils et des militaires. Un point qui a également été largement évoqué par un rapport du sénateur Dominique de Legge, en 2019.

« Les comparaisons, tant internationales qu’avec les catégories socio-professionnelles comparables en France montrent que les militaires connaissent des niveaux de rémunération faibles, en dépit des mesures de revalorisation spécifiques prises afin de renforcer la fidélisation et de compenser la suractivité et des mesures générales de revalorisation de la rémunération de la fonction publique. Ces dernières sont rendues toutefois particulièrement complexes, en raison de la diversité des statuts, des modalités de rémunération et de pensions », avait ainsi écrit M. de Legge.

Ainsi, la revue annuelle d’évaluation de la condition militaire publiée en décembre 2018 indiquait que « le niveau de vie annuel moyen du ménage dont le référent est un militaire demeure inférieur à celui du ménage dont le référent est un fonctionnaire civil de l’État [-17% sur la période 2010-2015]. » Et d’ajouter : « Comparé au niveau de vie annuel moyen des ménages, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, celui du ménage dont la personne de référence est un militaire est inférieur de 6,8 %, alors que celui du ménage dont la personne de référence est un fonctionnaire civil de l’État est supérieur de 12,3%. »

Qui plus est, les écarts se creusent à mesure que l’on monte dans la hiérarchie. « Le niveau de vie annuel moyen des ménages dont la personne de référence est un officier ou un sous-officier est inférieur respectivement à celui dont le référent est un cadre [- 22,6 %] ou un personnel exerçant une profession intermédiaire [- 9,9 %] », était-il détaillé dans le même document. Dans le même temps, les ménages dont la personne de référence est un militaire du rang s’en sortaient alors mieux puisqu’ils disposaient alors « d’un niveau de vie annuel moyen approchant celui du ménage dont la personne de référence est un employé [+1,9 %] et supérieur à celui du ménage dont la personne de référence est un ouvrier [+12,3 %].

Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Lecointre, avait déjà abordé ce sujet, quelques mois après avoir ses fonctions. Il souligna que de tels écarts étaient de nature à porter atteinte à « l’attractivité de notre modèle d’armée pour les années qui viennent, dans un contexte d’évolution des compétences critiques et de mutation de la conflictualité emportant un besoin en qualifications rares. »

Depuis, quelques mesures ont été prises, comme l’instauration de la « prime de lien au service », qui concerne les militaires servant dans des spécialités « pointues » et déficitaires. De même qu’une « indemnité spécifique de haute responsabilité » dédiée aux officiers généraux à la tête de grands commandements. Pour autant, les écarts persistent.

« D’une manière générale, aujourd’hui, il faut que nous fassions des efforts » en matière « d’équité entre la société civile et la société militaire », a dit le général Lecointre, lors de sa dernière audition devant les députés de la commission de la Défense, le 15 octobre.
« Tous les rapports du Haut comité d’évaluation de la condition militaire mettent en évidence un décalage très clair entre le niveau de vie et de revenus d’un ménage dont le référent est un militaire et le niveau de vie et de revenus d’un ménage dont le référent est un fonctionnaire civil », a-t-il rappelé.

Et, selon le CEMA, « à niveaux de responsabilités, de grade et de qualifications équivalents, c’est chez les colonels et les jeunes officiers généraux que ce décalage est le plus important puisqu’il est de l’ordre de 30%, ce qui est absolument considérable. » D’ailleurs, ce point fait l’objet d’une « attention particulière » de sa part car la « fidélisation est absolument indispensable à la qualité de nos armées ».

Quoi qu’il en soit, ce décalage obervé pour l’ensemble des officiers et des sous-officiers, s’explique par les sujétions propres à la condition militaire, à commencer par la mobilité, laquelle, a souligné le général Lecointre, « contraint évidemment l’emploi du conjoint » et « l’accès la propriété », tout en « perturbant la scolarité des enfants ».

« Ce sujet est pris en compte », a assuré le CEMA, citant la nouvelle politique de rémunération des militaires [NPRM] qui entrera en vigueur en 2021 ainsi que « l’instauration » d’une « prime de mobilité qui devrait répondre partiellement à ce sujet-là » auquel il « faudra que nous continuions à nous intéresser. »

Dans son rapport de juillet 2019, le sénateur de Legge avait proposé une solution pour remédier à cette situation. Estimant qu’il fallait « impérativement » atténuer ou compenser les contraintes liées à la mobilité, il avait soumis l’idée d’ouvrir un « grand chantier visant à limiter la mobilité aux strictes nécessités opérationnelles » et d’envisager « des moyens de la rendre moins difficile à vivre, en privilégiant, par exemple, des mutations dans des bassins géographiques proches. »

http://www.opex360.com/2020/10/17/le-general-lecointre-plaide-pour-plus-dequite-entre-les-militaires-et-les-fonctionnaires-civils/

Ya Rab Yeshua.

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