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En 2019, 31% des jeunes recrues de l’armée de Terre ont dénoncé leur contrat durant leur période probatoire


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En 2019, 31% des jeunes recrues de l’armée de Terre ont dénoncé leur contrat durant leur période probatoire (opex360.com)

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En 2020, le ministère des Armées devait recruter 26.000 personnes, dont 16.000 pour l’armée de Terre, 3.500 environ pour la Marine nationale et autant pour l’armée de l’Air & de l’Espace. Évidemment, la crise sanitaire, avec le confinement, aurait pu contrarier cet objectif.

En effet, les Centres d’information et de recrutement des forces armées [CIRFA] ont dû rester fermer pendant deux mois, les campagnes d’information dans les établissement scolaires n’ont pu avoir lieu comme à l’accoutumé et l’organisation des concours d’entrée aux écoles militaires a été perturbée.

Pour autant, il n’en a presque rien été si l’on s’en tient aux chiffres donnés par les sénateurs Joël Guerriau et Marie-Arlette Carlotti, dans leur dernier avis sur les crédits du programme 212 « Soutien de la Politique de Défense ».

En effet, les recruteurs ont maintenu le contact avec les recrues potentielles qui avaient entamé les démarches pour s’engager, ce qui a permis par la suite aux CIRFA de reprendre leurs activités à un rythme intensif après le déconfinement.

Les Groupements Recrutement Sélection [GRS], dont relève les 104 CIRFA, ont en outre reçu le renfort de médecins afin que « toutes les visites médicales puissent se faire en temps utile, sachant qu’il était par ailleurs mis fin au double contrôle médical à l’évaluation et à l’incorporation », lit-on dans le rapport des deux sénateurs, pour qui la « mutualisation des efforts de recrutement des armées de Terre, de l’Air, de la Marine et du service de santé des armées, tout en évitant la concurrence, a également eu un impact positif. »

Quant aux concours aux écoles d’officiers, les oraux d’admission ont été supprimés, conformément à l’ordonnance n°2020-351 du 27 mars 2020.

Enfin, avec des méthodes innovantes en matière de communication et de ciblage, grâce notamment au recours au big data et à l’intelligence artificielle, les campagnes de recrutement ont été plus efficaces. Et les difficultés économiques causées par les mesures sanitaires décidées pour juguler l’épidémie de covid-19 ont sans doute contribué à la hausse du nombre de candidats à un engagement.

Aussi, par rapport aux objectifs initiaux en matière de ressources humaines, et avec les mesures de prolongation de service, le schéma d’emploi des armées pour 2020 a été globalement réalisé, avec 112 postes qui ne seraient pas pourvus.

« Au total, pour l’ensemble des personnels relevant du ministère des armées […], compte tenu d’une réduction des départs très proche de la réduction des embauches, le schéma d’emploi en 2020 perdrait seulement 112 emplois, passant des 300 emplois prévus en 2020 par la Loi de programmation militaire à une réalisation de 188 emplois, avec 2 611 recrutements et 2499 départs de moins que prévu initialement », relèvent les rapporteurs.

« Les mesures favorables à l’embauche, et dans une moindre mesure un ‘effet chômage’ en fin de période, ont permis d’endiguer les pertes en recrutement liées à la crise, tandis que celles favorables au maintien en poste, sans doute jointes à un autre ‘effet chômage’, dissuasif pour les départs en vue d’une ‘deuxième carrière’, ont donc permis de contrebalancer ces pertes », explique-t-ils.

Cela étant, recruter est une chose… Garder les jeunes recrues avant la fin de leur période probatoire en est une autre. Qui plus est, ces dernières années, le vivier des candidats médicalement aptes tendait à s’amenuiser…

« Pour la seule armée de Terre, la proportion des candidats médicalement aptes est ainsi passée de 83 % à 76 % entre 2011 et 2016. Un mode de vie de plus en plus sédentaire, une surconsommation d’écrans susceptible de favoriser surpoids et myopie, sont des facteurs susceptibles de conforter cette tendance », écrivent M. Guerriau et Mme Carlotti.

Évidemment, cette tendance effrite encore un peu plus un taux de sélectivité qui, selon le rapport, « s’approche aujourd’hui des planchers […] constatés au début des années 2000, au moment de la professionnalisation », sauf pour l’armée de l’Air & de l’Espace.

Résultat : l’attrition « initiale » ne cesse d’augmenter depuis 2014.

Et elle s’est établie à une niveau élevé, avec 20 à 28% en moyenne des recrues de l’armée de Terre qui dénoncent leur contrat avant la fin de leur période probatoire, sans avoir à donner de justification. En 2019, ce taux est même monté à 31%.

Les deux autres armées connaissant également le même souci, quoique dans des proportions moindres, de l’ordre de 10 à 20%. « On retrouve ces difficultés à un niveau de recrutement plus élevé, notamment pour les spécialités techniques touchant à l’aviation et à la marine, dans le cadre d’un environnement de plus en plus concurrentiel avec le secteur privé », notent les rapporteurs.

La difficulté est, souvent, de faire coïncider les souhaits d’un candidat non seulement avec ses capacités mais aussi [et surtout] les besoins des armées.

« Qu’un jeune soit quelquefois orienté vers une spécialité qui, au final, ne l’intéressera pas est malheureusement inévitable. Il faut travailler pour que ce soit le cas le moins souvent possible, bien évidemment, mais je ne veux pas laisser penser que le recruteur mentirait ou ‘vendrait du rêve’ », avait expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], lors d’une audition parlementaire, en novembre 2019.

Quoi qu’il en soit, les armées s’attachent à réduire cette attrition initiale, qui fait leur fait perdre du temps [ainsi qu’à la recrue qui a dénoncé son contrat] et des moyens. Les méthodes innovantes en matière de communication sont un levier. Et la mise en service prochaine du logiciel SPARTA [Système de parcours de recrutement interarmées] en sera un second.

Devant permettre de suivre et gérer les dossiers de candidature, SPARTA devrait « avoir un impact positif sur le recrutement, tant en termes de qualité, d’adéquation au poste que de durée de la procédure », explique le rapport. Et cela avec trois objectifs : un meilleur ciblage des profils, une meilleur analyse des candidatures afin de pouvoir proposer à la recrue potentielle les spécialités les mieux adaptées et un meilleur accompagnement par les recruteurs, « libérés des tâches répétitives et peu productives. »

Au-delà de ces solutions, une autre raison – conjoncturelle – pourrait réduire cette attrition initiale. « La période d’incertitude ouverte par la crise sanitaire et la recrudescence du chômage constitue un terreau favorable à la présentation d’un plus grand nombre de candidatures aux profils compatibles avec les métiers exercés », estiment les deux sénateurs.

Et d’ajouter : « Depuis la rentrée, on constate l’arrivée dans les CIRFA de personnes ayant perdu leur emploi dans le contexte de la crise sanitaire et pour qui l’armée, outre la stabilité d’un employeur public, offre la possibilité de donner du sens à un nouvel engagement. »

Photo :  ® armée de Terre

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Ya Rab Yeshua.

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