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Paris envisage d’apporter une aide militaire au Mozambique, aux prises avec l’État islamique en Afrique centrale


BTX

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http://www.opex360.com/2021/01/13/paris-envisage-dapporter-une-aide-militaire-au-mozambique-aux-prises-avec-letat-islamique-en-afrique-centrale/

En octobre 2017, le groupe jihadiste Ahlu Sunnah wal Jamaa [les « adeptes de la tradition du prophète], encore appelé « al-Shahab » [qui n’a rien à voir avec l’organisation somalienne du même nom, liée à al-Qaïda, ndlr] lança une insurrection armée dans la province de Cabo Delgado, où d’immenses réserves de gaz naturel venaient d’être découverte, au point de laisser espérer le Mozambique de devenir l’un des premiers producteurs au niveau mondial.

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Seulement, Maputo tarda à réagir, se réfugiant alors dans le déni. Mais des renforts militaires finirent par y être envoyés et il fut fait appel à des sociétés militaires privées [SMP], dont la russe Wagner et la sud-africaine Frontier Services Group.

Cependant, cela ne freina nullement les activités d’Ahlu Sunnah wal Jamaa, qui multiplia les attaques contre les forces de sécurité, la population locale et les expatriés. Puis le groupe fit allégeance à l’État islamique [EI ou Daesh] et prit le nom « État islamique d’Afrique centrale » [ISCAP].

« Le noyau de l’ISCAP est formé d’islamistes venus s’installer en Tanzanie après avoir été chassés du Kenya en 2015. Puis, chassés de Tanzanie en 2017, ils ont pris pied dans le nord du Mozambique et se sont agrégés avec les groupes locaux comme Ansar Al-Sunna », explique ainsi Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’IFRI.

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En août, l’ISCAP s’est emparé de Mocimboa da Praia, qu’il avait déjà occupé quelques mois plus tôt. Or, le port de cette localité est stratégique dans la mesure où il est essentiel pour ravitailler les installations du site offshore d’Afungi.

Puis, un mois plus tard, l’ISCAP a débarqué sur les îles de Metundo et Vamizi, ce qui le met en position de menacer le trafic maritime au large de Cabo Delgado. Et, depuis, la situation s’est encore dégradée, de plus en plus d’attaques étant menées dans les environs du site d’Afungi. Ce qui a d’ailleurs récemment incité le groupe français Total, fortement impliqué dans les projets gaziers du Mozambique, à évacuer son personnel.

Devant les députés, le 12 janvier, la ministre des Armées, Florence Parly, a évoqué la situation de Cabo Delgado, laquelle fait l’objet d’échanges avec son homologue portugais, João Cravinho, le Mozambique étant une ancienne possession du Portugal.

« Ce qui se passe au nord est très inquiétant », avec « la montée en puissance d’un mouvement terroriste qui se réclame de Daesh », a dit la ministre. « Et donc, a-t-elle poursuivi, nous sommes en train de voir comment nous pouvons appuyer, par de l’entraînement et de la formation, les forces armées » du Mozambique.

« Nous souhaitons pouvoir le faire avec nos partenaires européens », a ensuite précisé Mme Parly. En outre, a-t-elle rappelé, « nous disposons de forces qui sont positionnées dans le sud de l’océan Indien, à la Réunion et à Mayotte pour pouvoir y contribuer le cas échéant. »

Les forces évoquées par la ministre sont les FAZSOI, c’est à dire les les Forces armées dans la zone sud de l’Océan Indien. Elles sont notamment constituées par le 2e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa], du détachement de Légion étrangère de Mayotte [DLEM], du Bâtiment de soutien et d’assistance outre-Mer [BSAOM] Champlain, de deux frégates de surveillance [le Nivôse et le Floréal] et de deux patrouilleurs, à savoir le « Malin » et l’Astrolabe [qui, toutefois, appartient aux TAAF]. Enfin, ces moyens sont complétés par deux avions de transport CASA CN-235.

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Ya Rab Yeshua.

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Voilà ce qui montre une compétence que nous les français avons que beaucoup d'autres pays européens n'ont pas... pour ceux qui aiment toujours critiquer la France.

Les portugais, s'ils veulent y faire quelque chose à Mozambique, ils auront besoin du savoir faire d'un pays comme la France, car eux, ils n'ont ni les moyens, ni le savoir faire, malgré les intérêts encore existants au Mozambique.  Puis la France y a son intérêt aussi, gagnant-gagnant.

Je me demandais quand les anciennes colonnies portugaises allaient être frappées par ce malheur, depuis 1 an on le savait, maintenant ça ne le fait que confirmer.

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"La guerre n'est rien d'autre que la continuation de la politique par d'autres moyens."

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  • 2 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/01/20/mozambique-21816.html

Le site gazier de Total sous la menace des insurgés

 

De quoi ont parlé Florence Parly et son homologue portugais João Gomes Cravinho, le lundi 18 janvier, lors de leur entretien téléphonique? Certainement d'Afrique et plus précisément du Mali et du Mozambique.

Les Portugais pourraient rejoindre Takuba.

Difficile de l'assurer, même si la ministre française cite le Portugal dans la liste des pays partant pour donner un coup de main? Mais sous quelle forme ? Une certitude: un ou deux officiers vont rejoindre l'état-major de Takuba ?

Et quid des forces spéciales portugaises qui sont déjà déployées en RCA où elles font du très bon boulot ? Iront-elles au Mali ? Oui si le Parlement portugais donne le feu vert.

Et le Mozambique...? On parle de plus en plus d'un coup de pouce extérieur (pas seulement celui des ESSD dont Lignes de défense s'est fait l'écho) pour venir au secours du régime mozambicain aux prises avec une insurrection djihadiste près de la frontière avec la Tanzanie (une zone à 1 600km de Maputo).

Les appels du pied se multiplient pour que la communauté internationale s'implique dans le nord de l'ex-colonie portugaise face aux insurgés.

Paris et Washington ont été sollicités, parce que des entreprises française (Total) et américaine (Exxon) opèrent dans le nord du Mozambique, une zone à l'immense potentiel gazier off-shore qui donne sur le canal du Mozambique où opère actuellement la frégate de surveillance Nivôse qui pourrait, si Paris le décide, contribuer à la sécurisation des approches maritimes et à la surveillance du cabotage qui permet aux insurgés de se ravitailler. 

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Total s'inquiète pour ses investissements dans le méga-projet gazier de ce nord en plein tumulte puisque les combats se rapprochent de la zone d'Afungi où est construit le site Mozambique LNG (GNL, pour gaz naturel liquéfié).

Le 27 juin 2020, un convoi transportant du personnel d'un sous-traitant de Total, la société Fenix Constructions Services, était tombé dans une embuscade faisant 8 morts. L’attaque avait eu lieu à une cinquantaine de kilomètres du site de Total de Palma.

Total s’inquiète aussi de l’efficacité de la Cabo Delgado Joint Task Force, dont les effectifs devaient être portés de 500 à 3 000 hommes après une attaque le 12 août dernier. Mozambique LNG assure à cette force un soutien logistique (matériel roulant, hébergement et restauration) et financier (un per diem de 10$ pour chacun des 850 militaires mozambicains affectés à la protection des sites de Total). Le ministère de la Défense mozambicain est également défrayé pour ses missions de protection sur le site d’Afungi, selon des déclarations de la société française, fin août dernier, après le renforcement de l’accord signé le 1 mars 2019.

Les inquiétudes sont légitimes puisque le premier janvier dernier, des affrontements ont eu lieu aux portes du village de Quitunda où ont été réinstallées les populations locales déplacées par le chantier gazier. Des tirs ont eu lieu à un kilomètre de la piste d'aviation mais pas à l'intérieur du périmètre sécurisé qui renferme le village de Quitunda, la base-vie, la piste d'aviation et les installations industrielles (voir la photo aérienne ci-dessus avec Quitunda à gauche de la piste et la base-vie à droite). Cette incursion a poussé Total à suspendre certaines activités. Et à s'interroger sur la sécurité des personnels et du site.

Lundi 18 janvier, alors que les ministres des Armées franco-portugais échangeaient, le PDG du groupe Total, Patrick Pouyanné, a rencontré le président mozambicain Filipe Nyusi, le ministre de la Défense, Jaime Bessa Neto, le ministre de l’Intérieur, Amade Miquidade, pour évoquer les conditions de sécurité de la zone d'Afungi . "Ils ont arrêté ensemble les principes d'un plan d'actions pour renforcer la sécurité de la zone afin de permettre une remobilisation progressive des équipes dans les prochains mois", a annoncé l'entreprise dans une déclaration du mardi 19 janvier. Sans donner de détails.

Quelles sont les options du groupe français dont le directeur de la Sûreté, Denis Favier, suit de très près ce dossier ?

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Soutenir les forces gouvernementales. L'entreprise le fait déjà. Mais elle ne peut guère faire plus, la sécurité relevant des autorités mozambicaines qui tentent vaille que vaille de s'organiser et de renforcer leurs forces.

Le commandement de la zone opérationnelle Nord a ainsi été confié à un militaire, le général Eugenio Mussa, qui remplace un policier, Bernadino Rafael, la contre-guérilla relevant jusqu'à présent de la police. Mais quelle que soit la direction, ce sont les moyens qui manquent.

Maputo espère obtenir des aides des Portugais et des Américains.

Les Portugais ont exprimé leur volonté d'aider les forces mozambicaines. Leur ministre de la Défense a confirmé des discussions sur un éventuel soutien logistique et sur de la formation au profit des forces armées mozambicaines.

Même position aux USA. Le 8 janvier, l'Américain Anthony Tata s'était rendu à Maputo pour y discuter d'un possible coup de pouce à l'armée mozambicaine (lire ici) mais depuis cette visite Tata a démissionné. On attend le nom de son remplaçant; ce devrait être Colin Kahl. Par ailleurs, Tata avait été précédé au Mozambique par le "Counterterrorism Coordinator" Nathan Sales qui s'était rendu à Maputo en décembre.

Soutenir les ESSD. On voit mal Total, pour des questions d'image, épauler les ESSD déjà présentes sur place et qui effectuent un mentoring "offensif". La société française s'était déjà émue des rumeurs de bavures commises par les forces gouvernementales; elle ne souhaite certainement pas être associée (au moins de près) avec le groupe sud-africain DAG ou toute autre société militaire privée.

Obtenir une aide directe de l'Etat français. Côté français, l'effort éventuel ressemblera t'il à ce qui s'était fait à Arlit, au Niger, il y a quelques années pour aider à la sécurisation du site d'Areva ?

Avec un envoi ponctuel de troupes et de moyens navals venant des forces tricolores de l'océan Indien (venant de la Réunion et de Mayotte) ? La réponse (pour l'instant) à Paris est négative.

Par ailleurs, Maputo n'a pas clairement exprimé ses besoins. Donc, "la France reste attentive", dit-on au ministère des Armées, et elle pourrait "dans un cadre européen" envisager de fournir des moyens pour la formation des forces mozambicaines.

En attendant des demandes concrètes de Maputo et une réponse franco-européenne, Total et le ministère des Armées "échangent des informations". 

Faire sécuriser ses installations par des sociétés spécialisées. C'est ce que fait déjà l'entreprise, avec des coûts qui s'ajoutent au manque à gagner suite à l'interruption de certaines activités sur le site d'Afungi.

Total travaille avec plusieurs sociétés de sécurité dont ARKHE Risk Solutions créée en 2003 par les Sud-Africains d'Omega Risk Solutions avec la société mozambicaine Tivonele Security. Et Total a aussi renforcé les moyens humains affectés à la sécurité de ses sites au Mozambique, pays que le cyclone Heloïse vient de frapper.

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2021/03/28/mozambique-situee-pres-dun-important-site-gazier-la-ville-de-palma-est-tombee-sous-le-joug-de-letat-islamique/

Située près d’un important site gazier, la ville de Palma est tombée sous le joug de l’État islamique

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En octobre 2017, le groupe jihadiste Ahlu Sunnah wal Jamaa [les « adeptes de la tradition du prophète »], encore appelé « al-Shabab » [sans rapport avec l’organisation somalienne du même nom, ndlr] lança une insurrection armée dans la province de Cabo Delgado, où la découverte d’immenses réserves de gaz naturel devait permettre au Mozambique de devenir l’un des premiers producteurs mondiaux.

Malgré l’enjeu que représentait cette région, les autorités mozambicaines tardèrent à réagir, quand elles ne se réfugièrent pas dans le déni. Puis, elles finirent par solliciter le concours de sociétés militaires privées [SMP], notamment russes et sud-africaines. Dans le même temps, le groupe al-Shabab fit allégeance à l’État islamique et prit le nom d' »État islamique d’Afrique centrale » [ISCAP].

Seulement, la situation continua à se dégrader. En août 2020, les jihadistes s’emparèrent du port de Mocimboa da Praia, stratégique pour assurer la logistique des installations du site gazier d’Afungi, dont le groupe français Total est l’un des principaux investisseurs.

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Puis, un mois plus tard, ils débarquèrent sur les îles de Metundo et de Vamizi, se donnant ainsi la possibilité de menacer le trafic maritime au large de Cabo Delgado.

Les mois suivants, plusieurs attaques menées dans les environs d’Afungi décidèrent Total à suspendre ses activité dans la région. Puis il y eut une accalmie, mise au crédit de l’action des forces armées mozambicaines [Forças Armadas de Defesa de Moçambique]. Toutefois, en février, la situation restait préoccupante, comme le souligna, en février, Bernard Émié, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE], lors d’un Comité exécutif sur le contre-terrorisme.

Effectivement, l’accalmie aura été de courte durée. Alors que Total venait d’annoncer la reprise de ses activités sur le site d’Afungi, Palma, ville de 75.000 habitants située à seulement dix kilomètres, a été attaquée par l’ISCAP en trois endroits différents.

Le sort de Palma peut faire penser à celui de Kolwezi, submergée par des rebelles katangais en 1978. En effet, de nombreux expatriés – au moins 180 – ont été pris au piège. Des opérations d’évacuation – par mer et voie terrestre – ont été tentées le 26 mars. Mais d’après la presse locale, au moins un convoi est tombé dans une embuscade qui a fait au moins sept tués.

Il est difficile d’avoir des informations sur la situation de la ville, étant donné que les relais téléphoniques ont été coupés [ce qu’a confirmé l’opérateur Vodacom]. On ne dispose donc que de témoignages de personnes ayant pu fuir les combats. Selon Pinnacle News, « des dizaines de civils ont été décapités ou abattus et au moins 21 soldats ont été tués. »

Quoi qu’il en soit, le 27 mars, Palma a fini par tomber sous le contrôle des jihadistes. « Les forces gouvernementales se sont retirées de Palma, donc la ville est de fait saisie », a confié une source sécuritaire citée par l’AFP. « Palma est tenue par les assaillants », a confirmé une autre.

Le fait que cette attaque ait été lancée alors que Total venait d’annoncer la reprise de ses activités est vraisemblablement une coïncidence… Et l’accalmie qui avait été constatée plus tôt était probablement due à des difficultés liées à la saison des pluies qu’à l’action des forces mozambicaines dans la région.

En attendant, Total a de nouveau annoncé la suspension de ses activités à Anfugi. Et il reste à voir ce qu’envisage de faire Maputo pour reprendre le contrôle de la ville… Concernée par la situation en raison de la présence d’expatriés sud-africains dans la région, l’Afrique du Sud pourrait tenter une intervention…

C’est ce que croit savoir le journal « Daily Maverik« , édité à Johannesburg. « L’Afrique du Sud envisageait samedi d’envoyer des forces spéciales dans la ville côtière de Palma, afin d’évacuer plusieurs Sud-Africains qui seraient toujours pris au piège ou retenus en otage par les insurgés islamistes », a-t-il en effet écrit, le 27 mars.

Pour rappel, les forces spéciales américaines ont récemment lancé une mission visant à former et à entraîner leurs homologues mozambicaines. Quant à la France, concernée par l’implication de Total à Cabo Delgado et présente dans la région [avec Mayotte], elle envisage d’en faire autant. C’est en effet ce qu’avait affirmé Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, en janvier. « Nous sommes en train de voir comment nous pouvons appuyer, par de l’entraînement et de la formation, les forces armées » du Mozambique, avait-elle dit.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/03/30/apres-lattaque-jihadiste-contre-palma-le-portugal-annonce-lenvoi-de-60-militaires-au-mozambique/

Après l’attaque jihadiste contre Palma, le Portugal annonce l’envoi de 60 militaires au Mozambique

 

C’est par la messagerie Telegram que, le 29 mars, l’État islamique a revendiqué la prise de Palma, ville de plusieurs dizaines de milliers d’habitants située à dix kilomètres du site gazier d’Afungi, dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique.

Pour rappel, la branche locale de l’EI [ISCAP], issue du groupe jihadiste Ahlu Sunnah wal Jamaa [les « adeptes de la tradition du prophète »], encore appelé « al-Shabab », avait lancé une offensive « suprise » contre la ville cinq jours plus tôt, piégeant ainsi les expatriés qui s’y trouvaient. Des informations parcellaires ont fait état de dizaines de civils et d’au moins 21 soldats mozambicains tués.

En tout cas, cette attaque jihadiste a provoqué l’exode de milliers de civils. Et, selon les autorités mozambicaines, une centaine de personnes sont actuellement portées disparues.

Dans son communiqué, l’EI affirme avoir attaqué « des casernes militaires et des quartiers généraux du gouvernement » et tué des « dizaines de militaires et de chrétiens, dont des ressortissants d’États croisés », dans une allusion aux pays occidentaux.

Depuis octobre 2017, et le début de l’insurrection lancée par Ahlu Sunnah wal Jamaa, les jihadistes n’ont cessé du gagner du terrain au Cabo Delgado, allant jusqu’à s’emparer du port de Mocimboa da Praia, essentiel pour la logistique des installations du site d’Afungi. Aussi, la première des conséquences est que, si rien n’est fait, l’EI est susceptible de disposer à nouveau d’un territoire où il aurait toute latitude pour recruter et former de nouveaux sympathisants… dans une région – le canal du Mozambique – qui ne manque pas d’intérêts stratégiques, à commencer par ceux liés à l’exploitation gazière.

Sur ce point, d’ailleurs, l’avancée des jihadistes risque de plonger le Mozambique dans de grandes difficultés financières étant donné qu’il s’est beaucoup endetté en misant sur les recettes gazières pour rembourser ses emprunts.

En outre, la France est également concernée pour plusieurs raisons : elle est un pays de la région, avec Mayotte et La Réunion, elle est toujours dans le collimateur de l’EI et le groupe Total est très impliqué au Cabo Delgado. D’où l’aide militaire que Paris envisage d’apporter à Maputo, sous forme d’entraînements et de formations.

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Cela étant, ancienne puissance coloniale, le Portugal est particulièrement concerné par la situation dans le nord du Mozambique. En décembre, le ministre portugais de la Défense, João Gomes Cravinho, avait évoqué une aide logistique ainsi que la formation de militaires des forces armées mozambicaines pour « faire face au terrorisme dans la province de Cabo Delgado ».

« Ce que nous allons faire, c’est soutenir les autorités mozambicaines pour qu’elles puissent exercer leur souveraineté », avait alors expliqué le ministre. « L’émergence du terrorisme dans le nord du pays a des caractéristiques communes avec le terrorisme dans d’autres parties du monde […]. Mais elle a aussi des spécificités locales. Par conséquent, il est essentiel de comprendre ce qui vient de l’extérieur et ce qui s’est développé avec des racines nationales », avait-il également estimé.

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Cette aide militaire ne s’est pas concrétisée. La prise de Palma par l’ISCAP a-t-elle accéléré les choses? Rien n’est moins sûr… même si, le 29 mars, le ministre lusitanien des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva, a confirmé l’envoi au Mozambique de 60 militaires portugais « pour des actions de formation avec les forces spéciales mozambicaines, dans le cadre d’un plan de renforcement coopération technico-militaire bilatérale. »

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En réalité, cet envoi de militaires portugais au Mozambique avait déjà été évoqué par João Gomes Cravinho, le mois dernier. « Les forces armées portugaises et mozambicaines travaillent pour que les travaux de formations puissent commencer sur le terrain bientôt, c’est à dire, espérons-le, au moins d’avril », avait-il dit. Ce sera « une mission de formation des commandos et des marines, donc des troupes spéciales mozambicaines », avait-il précisé.

En février, M. Santos Silva, dont le pays assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, avait plaidé pour une aide européenne en faveur du Mozambique dans le domaine de la sécurité.

« Il faut prendre des mesures pour lutter contre le terrorisme au Mozambique. Il est dans l’intérêt de l’Europe de participer à la gestion de la crise et de lancer des actions pour ce faire », avait-il dit. Et d’ajouter : « Nous ne pouvons pas accepter que l’islamisme radical, et le terrorisme issu de l’islamisme politique radical puissent étendre sa sphère d’influence dans l’est de l’Afrique. »

Pour le moment, il n’est pas question d’aller au-delà d’une aide en matière de formation dans la mesure où le gouvernement mozambicain n’a pas demandé d’intervention militaire extérieure au Cabo Delgado.

Par ailleurs, ayant déjà lancé une mission de formation au profit des forces spéciales de la marine mozambicaine, les États-Unis ont fait part de leur détermination à coopérer avec Maputo pour lutter contre les jihadistes, sans toutefois préciser les modalités de leur éventuelle contribution.

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« Je n’ai aucun détail opérationnel à donner, mais nous condamnons les attaques terroristes contre la ville de Palma », a en effet déclaré John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Nous restons déterminés à coopérer avec le gouvernement du Mozambique en matière d’antiterrorisme et de lutte contre l’extrémisme violent, et pour vaincre l’EI », a-t-il conclu.

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/03/30/mozambique-le-fondateur-de-dyck-advisory-group-revient-sur-l-engagement-de.html

Le fondateur de Dyck Advisory Group revient sur l'engagement de la SMP

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Le groupe sud-africain de sécurité privée Dyck Advisory Group (DAG) affirme avoir sauvé 240 Mozambicains et expatriés, menacés par les quelque 150 combattants islamistes qui ont pris la ville de Palma, la semaine dernière.

DAG s’apprête à quitter le nord du Mozambique après avoir combattu les «Shabab» depuis un an dans le cadre d'un contrat avec la police mozambicaine

Notre correspondante à Johannesburg, Valérie Hirsch, a réalisé, mardi, un entretien téléphonique avec son fondateur et directeur, le colonel zimbabwéen Lionel Dyck, 76 ans. Les commentaires entre parenthèses et soulignés sont les miens.

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-Quelle a été votre action sur le terrain?
Nous sommes arrivés mercredi, au début de l'attaque de Palma, avec 6 hélicoptères de combat: 3 Gazelle, 1 Alouette et 2 Ecureuil, qui nous ont servi à sauver des gens. Les attaquants étaient très bien armés; on en a neutralisé quelques-uns. On a aussi vu beaucoup de corps décapités.  Nos pilotes ont ensuite repéré des appels à l’aide, dessinés sur le sol par des gens réfugiés dans des hôtels. On a d'abord secouru 20 personnes de l’hôtel Amarula. Au total, on a pu sauver 240 personnes et ce n'est pas fini. Il y a encore beaucoup de disparus, dont quelques cadres de sociétés internationales. L’armée patrouille, mais les « Shabab » sont encore à Palma, cachés parmi la population. Il y a des tirs de temps à autre.

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- Vous reprochez à Total de ne pas vous avoir fourni du carburant ?
On n’avait plus de carburant. Total dispose de stocks de pétrole dans son enclave d’Afungi (où le groupe français est en train de construire un site d’exploitation de gaz offshore). Mais Total a refusé de nous en donner, en disant qu’il ne pouvait pas soutenir un groupe armé de sécurité (Total, à plusieurs reprises, a bien précisé qu'il n'utilisait pas les services de sociétés de sécurité armée et qu'il n'avait aucun contact avec DAG. Il l'a redit jeudi dernier dans son communiqué). On a dû organiser un ballet nocturne de petits avions depuis Pemba (la capitale régionale) pour acheminer 120 barils. Un donneur international a aussi amené 120 barils de Nairobi à Pemba.  

- Vous étiez seuls sur le terrain ?
Un pays a envoyé 12 soldats des forces spéciales (S'agirait-il des Etats-Unis qui ont déployé une quinzaine de membres de leurs FS pour former les fusiliers marins du Mozambique? Mais Lionel Dyck n'a pas souhaité en dire plus. D'autres sources font état de Britanniques) pour protéger leurs compatriotes.

L'armée locale est sous-équipée et démoralisée.

Au début des combats, on leur a proposé une couverture aérienne, mais les soldats n’ont pas bougé avant samedi soir. La société sud-africaine Paramount a aussi dépêché des hélicoptères, opérés par des pilotes ukrainiens. Le 1er jour, ils ont essuyé des tirs des Shabab et ont fait demi-tour sans riposter. Le lendemain, ils ont tiré deux roquettes, l’une sur un bâtiment et l’autre sur des soldats mozambicains (c'est une information plausible, mais pas confirmée, qui démontre l'absence de coordination avec les troupes au sol et l'inexistence de JTAC).

Les Ukrainiens ne connaissent pas le terrain.

Quant aux pilotes mozambicains, ils sont en formation en Afrique du sud et ne seront pas opérationnels avant trois mois.

Ce serait bien si la Légion étrangère française, basée à Mayotte, pouvait intervenir, car nous, nous partons du Mozambique le 6 avril.

Notre contrat d’un an n’a pas été renouvelé. Or, personne n’est capable de nous remplacer en ce moment.

- Est-ce suite au récent rapport d’Amnesty international, qui vous accuse d’avoir tiré sur des groupes de civils et lâché des grenades de manière indiscriminée, y compris sur un hôpital, lors de précédentes opérations contre les Shabab ?
 Nous avons été choqués par ce rapport, qui a très peu de vrai. Nous avons envoyé une équipe sur place, y compris 2 avocats et un policier britannique, qui vont faire un rapport (voir ici le communiqué de DAG à ce sujet. Il sera difficile dans l'état actuel des choses de déterminer qui a été tué et par qui. DAG aura donc bien du mal à se disculper). L’hôpital était, en fait, occupé par des assaillants qui nous tiraient dessus.

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Il y a toujours un général ou un haut gradé mozambicain, à bord de nos hélicoptères, qui nous donnent l’ordre de tirer (affirmation à vérifier). Nous sommes très disciplinés. Nous ne sommes pas des mercenaires mal rasés, alcooliques et sans morale ! Notre départ du Mozambique est plus lié à des rivalités entre la police et l’armée. Nous allons donc retourner à nos opérations de lutte contre le braconnage en Afrique australe et prochainement au Mali (effectivement, DAG recrute pour le Mali). 

Ya Rab Yeshua.

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  • 4 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/04/26/total-confirme-la-suspension-de-son-projet-gazier-au-mozambi-22078.html

Total confirme la suspension de son projet gazier au Mozambique pour cause de "force majeure"

La dégradation sécuritaire dans le nord du Mozambique et les récentes attaques des rebelles islamistes contre Palma et plusieurs localités de la province deu Cabo Delgado avaient conduit le groupe français à retirer son personnel de son emprise (voir un de mes récents posts ici).

Total a confirmé ce lundi la suspension de son gigantesque projet gazier au Mozambique, interrompu après une attaque jihadiste début avril, indiquant dans un communiqué avoir déclaré une situation de "force majeure".

Voici le texte de ce communiqué:
"Compte tenu de l’évolution de la situation sécuritaire dans le nord de la province du Cabo Delgado au Mozambique, Total confirme le retrait de l’ensemble du personnel du projet Mozambique LNG du site d’Afungi. Cette situation conduit Total, en tant qu’opérateur du projet Mozambique LNG, à déclarer la force majeure. Total exprime sa solidarité avec le gouvernement et la population du Mozambique et souhaite que les actions menées par le gouvernement du Mozambique et ses partenaires régionaux et internationaux permettent de rétablir la sécurité et la stabilité de manière durable dans la province du Cabo Delgado. Total E&P Mozambique Area 1 Limitada, une filiale à 100% de Total SE, opère le projet Mozambique LNG avec un intérêt de 26.5% au cote d’ENH Rovuma Área Um, S.A. (15%), Mitsui E&P Mozambique Area1 Limited (20%), ONGC Videsh Rovuma Limited (10%), Beas Rovuma Energy Mozambique Limited (10%), BPRL Ventures Mozambique B.V. (10%), et PTTEP Mozambique Area 1 Limited (8.5%)."

Cette notion juridique est invoquée lorsque des conditions exceptionnelles empêchent la poursuite d'un chantier, et l'exécution des contrats qui y sont liés.

A lire ici une note de ISSAfrica du 23 avril.

Ya Rab Yeshua.

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  • 4 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/05/24/mozambique-le-terreau-de-l-insurrection-djihadiste.html

Le terreau de l'insurrection djihadiste

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En attendant d'en savoir plus sur une éventuelle aide militaire française au Mozambique, dont le régime reste opposé à toue intervention extérieure, voici un peu de lecture pour mieux comprendre l'environnement socio-économique du Nord de ce grand pays lusophone d'Afrique australe (photo AFP).

 

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Il s'agit d'un texte de João Feijó qui est intitulé "Social Asymmetries Clues to Understand the Spread of Islamist Jihadism in Cabo Delgado". 

Actuellement, la situation reste  stationnaire, la menace étant toujours présente et la situation sécuritaire ne s'étant guère améliorée. La SADC qui a annulé sa dernière réunion, reste muette sur ses intentions.

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/05/25/mozambique-pretoria-veut-une-intervention-militaire-de-la-sa-22166.html

Pretoria veut une intervention militaire de la SADC

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J'ai publié hier matin une courte note sur le Mozambique et renvoyé vers une étude sur la situation socio-économique dans le nord que la population continue de fuir et où les combats, sporadiques et d'ampleur limitée, continuent entre forces gouvernementales et insurgés.

Je reviens sur ce pays puisque les 16 Etats de la SADC (Southern African Development Community, la Communauté de développement d'Afrique australe) vont se réunir de ce 25 mai au 28 mai à Gaborone (Botswana) pour discuter de la question mozambicaine (photo AFP). 

Naledi Pandor, la ministre sud-africaine des Relations internationales, s'est exprimée en amont de la réunion. Pretoria que les djihadistes ont prévenu de ne pas s'immiscer dans le conflit au Mozambique sous peine de mesures de rétorsion, a adopté une posture plus militante.

La ministre a en effet exhorté les pays de la SADC à mettre en place un mécanisme militaire pour intervenir au Mozambique et éviter tout risque de contagion dans le reste de la sous-région. C'est la première fois que Pretoria lance un appel clair à une telle opération.

La brigade en attente de la SADC pourrait être déployée (voir mon post sur la récente réunion de la SADC qui avait été annulée). Une force de 2 900 soldats, comme initialement proposé, pourrait être projetée dans le nord pour sécuriser les zones sensibles dans un premier temps puis pour passer à l'offensive contre les insurgés.

Pour l'heure, le Mozambique a seulement accepté de l'aide américaine et portugaise pour former certaines de ses unités. Mais les besoins nécessaires pour venir à bout de l'insurrection sont beaucoup plus importants. 

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/05/29/la-marine-nationale-pourrait-etre-impliquee-dans-la-lutte-anti-jihadiste-au-mozambique/

La Marine nationale pourrait être impliquée dans la lutte anti-jihadiste au Mozambique

En 2017, le Mozambique espérait devenir rapidement l’un des principaux producteurs de gaz naturel en raison des immenses réserves découvertes dans la province de Cabo Delgado [nord-est du pays]. Seulement, en octobre de cette année-là, l’organisation jihadiste Ahlu Sunnah wal Jamaa [les « adeptes de la tradition du prophète »], encore appelée « al-Shabab » [sans rapport avec les jihadistes somaliens, ndlr], y lança une insurrection armée, marquée par de nombreuses exactions commises contre les populations civiles.

La réponse de Maputo ne fut pas à la hauteur de ce qu’exigeait la situation. Et, le groupe jihadiste, affilié désormais à l’État islamique, n’a depuis cessé de gagner en influence. En août 2020, il prit le contrôle de Mocimboa da Praia, dont le port est essentiel pour ravitailler les installations du site offshore d’Afungi, exploité notamment par Total. Puis, le mois suivant, les jihadistes débarquèrent sur les îles de Metundo et Vamizi, ce qui les mettait en position de menacer le trafic maritime dans la région.

Et, récemment, l’État islamique d’Afrique centrale [ISCAP] a occupé pendant plusieurs jours la ville de Palma, située à une dizaine de kilomètres d’Afungi. L’évolution de la situation sécuritaire dans la province de Cabo Delgado a conduit Total à y suspendre ses activités.

Cela étant, à Paris, l’émergence d’un foyer jihadiste dans le nord du Mozambique inquiète, dans la mesure où il risque de s’étendre aux Comores… puis à Mayotte.

« La situation en Afrique orientale, depuis les Shebab de Somalie jusqu’aux infiltrations récentes de l’État Islamique au Mozambique, nous préoccupe également beaucoup », a ainsi confié Bernard Émié, le Directeur général de la sécurité extérieure [DGSE], lors d’un comité exécutif sur le terrorisme organisé le 1er février à Orléans.

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Quelques semaines plus tôt, lors d’une audition parlementaire, la ministre des Armées, Florence Parly, n’avait pas dit autre chose. « Ce qui se passe au nord [du Mozambique] est très inquiétant », avec « la montée en puissance d’un mouvement terroriste qui se réclame de Daesh », avait-elle affirmé. Et d’ajouter : « Nous sommes en train de voir comment nous pouvons appuyer, par de l’entraînement et de la formation, les forces armées [mozambicaines]. Nous souhaitons pouvoir le faire avec nos partenaires européens ». Plus particulièrement avec le Portugal, l’ancienne puissance coloniale.

Près de six mois plus tard, à l’occasion de son premier déplacement en Afrique du Sud, le président Macron a précisé les intentions françaises.

« Nous sommes à disposition pour aider, mais dans le cadre d’une solution politique qui sera d’abord demandée par le Mozambique et ensuite structurée par la SADC [Communauté de développement de l’Afrique australe] « , a-t-il dit, le 28 mai, au côté de Cyril Ramaphosa, son homologue sud-africain.

« Compte tenu de notre stratégie indo-Pacifique, nous avons de manière extrêmement régulière des frégates et différentes composantes de notre marine qui sont présentes dans la région et […] nous pourrions très rapidement réagir si cela était souhaité », a ensuite précisé le président Macron.

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Plus précisément, les capacités militaires françaises dans la région reposent sur les Forces armées dans la zone sud de l’Océan Indien [FAZSOI], qui s’appuient notamment sur le 2e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa], le détachement de Légion étrangère de Mayotte [DLEM], le Bâtiment de soutien et d’assistance outre-Mer [BSAOM] Champlain, les frégates de surveillance Nivôse et Floréal, deux patrouilleurs et deux avions de transport CASA CN-235.

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Cela étant, tout en assurant qu’un « problème africain est un problème de la France », M. Macron a souligné que « le coeur de la réponse doit être une réponse régionale africaine ».

« La SADC est prête à aider le Mozambique à lutter contre les insurgés et à assurer le rétablissement de la paix et de la stabilité au Mozambique », a déclaré le président Ramaphosa.

Ce dernier s’est exprimé au lendemain d’un sommet extraordinaire organisé par cette instance pour évoquer la situation dans la province de Cabo Delgado.

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Et si l’idée d’une intervention militaire y a été évoquée, elle n’a finalement pas été retenue… du moins pour moment, le président mozambicain, Filipe Nyusi, privilégiant un renforcement de ses forces de sécurité.

Photo : Frégate Nivôse © Marine nationale

Ya Rab Yeshua.

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  • 5 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/06/29/mozambique-la-sadc-debloque-10-millions-d-euros-pour-une-int-22267.html

Mozambique: la SADC débloque 10 millions d'euros pour une intervention militaire

 

Dix millions d'euros pour que la Force en attente de la SADC (Southern African Development Community) puisse intervenir au Mozambique! L'annonce a été faite, lundi, par le ministre angolais des Affaires étrangères, Téte António, qui a a espéré que les pays contributeurs mettent aussi la main au portefeuille.

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Cette annonce fait suite à celle du 23 juin (voir le point 7 du communiqué final ici). La SADC avait alors confirmé un envoi de soldats de sa Force en attente dans le nord du Mozambique pour rétablir la sécurité mise à mal par les insurgés. Des combats ont encore eu lieu ces derniers jours autour de la ville de Palma.

La SADC ne s'est cependant engagée ni sur des effectifs (une première étude portait sur près de 3000 hommes. Voir mon post ici) ni sur un agenda. Ce qui laisse déjà craindre une opération à minima et lente à se mettre en place.

Depuis le 23 juin, aucun pays de la SADC n'a précisé sa contribution. Seul le Rwanda (qui n'est pas membre de cette instance) a déclaré envisagé une aide au Mozambique. Selon un porte-parole de l'armée rwandaise, il y a bien des plans de déploiement mais ils ne sont pas encore finalisés.

Lors de sa visite officielle en Afrique du Sud voisine fin mai, le président français Emmanuel Macron s'était dit prêt à "prendre part à des opérations maritimes" au large du Mozambique, si les Etats de la région le demandaient.

Le Portugal et les Etats-Unis ont déjà envoyé des militaires pour des missions de formation. L'UE doit annoncer également une aide au régime de Maputo.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/07/01/terrorisme-lunion-europeenne-decide-lenvoi-dune-mission-militaire-de-formation-au-mozambique/

L’Union européenne décide l’envoi d’une mission militaire de formation au Mozambique

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L’envoi de militaires français au Mozambique afin d’y former les forces armées locales se précise.

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En effet, le 30 juin, l’Union européenne a décidé de mettre en place une mission de formation afin d’aider Maputo à combattre les jihadistes de l’État islamique d’Afrique centrale [ISCAP, ex-Ahlu Sunnah wal Jamaa, ndlr], actifs dans la province de Cabo Delgado, située dans le nord-est du pays. Et la France a fait part de sa disponibilité à y participer, au même titre que l’Espagne, l’Italie, le Luxembourg et, surtout, le Portugal, qui est à l’origine de cette initiative.

En janvier, et alors que les jihadistes venaient de multiplier les coups de main, comme avec la prise du port de Mocimboa da Praia [août 2020], la ministre des Armées, Florence Parly, avait affirmé lors d’une audition parlementaire que Paris cherchait à voir comment « appuyer, par de l’entraînement et de la formation, les forces armées [mozambicaines] ». Et de préciser qu’il était question de le « faire avec nos partenaires européens ».

Depuis, la situation sécuritaire de Cabo Delgado s’est encore dégradée, avec la prise de la ville de Palma par l’ISCAP. Ce qui met en péril l’exploitation de l’important gisement gazier d’Afungi, où le groupe français Total tient un rôle prépondérant.

En mai dernier, lors d’un déplacement en Afrique du Sud, le président Macron fit savoir que la Marine nationale pourrait intervenir au besoin. « Compte tenu de notre stratégie indo-Pacifique, nous avons de manière extrêmement régulière des frégates et différentes composantes de notre marine qui sont présentes dans la région et […] nous pourrions très rapidement réagir si cela était souhaité », avait-il en effet affirmé.

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Cela étant, la semaine passée, et alors que de nouveaux combats venaient d’éclater entre les jihadistes et les forces mozambicaines près d’une usine à gaz située à Patacua, dans le district de Palma, la Communauté de développement de l’Afrique australe [SADC] a approuvé l’envoi de troupes au Mozambique. Il serait question d’un déploiement de 3’000 soldats. Cependant, le financement n’en est pas assuré pour le moment.

Jusqu’alors réticent à toute intervention étrangère [hormis celle des sociétés militaires privées russes et sud-africaines, ndlr], le président mozambicain, Filipe Nyusi, a salué l’annonce de la SADC.

« Les initiatives de soutien de la SADC sont un complément important à l’effort de notre pays pour faire face au terrorisme avec, en première ligne, nos forces de défense et de sécurité, qui assurent avec abnégation la souveraineté et l’intégrité territoriale, ainsi que la protection de la population », a-t-il affirmé, le 23 juin.

Ce soutien devrait donc être complété par celui de l’Union européenne, avec une mission calquée sur le modèle de l’EUTM Mali et de l’EUTM RCA. En mai, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, en avait précisé le principe.

« Nous envisageons de lancer une mission militaire de formation, comme celles que nous avons déjà établies dans plusieurs pays africains », avait-il dit. Et d’ajouter : « Nous devons répondre rapidement à la demande du Mozambique. Les procédures sont assez lourdes et nous devons les accélérer ».

Maintenant que la décision d’une telle mission est prise, encore faut-il qu’elle soit approuvée par les ministres des Affaires étrangères des 27 pays membres. Ce qui devrait être fait lors de leur prochaine réunion, prévue le 12 juillet. Les contributions seront ensuite précisées [c’est ce qu’on appelle la « génération de forces »]. Mais on sait déjà que le Portugal fournira la moitié de l’effectif engagé. D’ailleurs, il a déjà envoyé des instructeurs au Mozambique.

Ya Rab Yeshua.

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  • 5 semaines plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2021/07/29/mozambique-revue-de-details-des-gros-bataillons-et-des-petit-22349.html

Mozambique: revue de détails des gros bataillons et des petits détachements

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Vaille que vaille, la réponse internationale à la crise dans le Nord du Mozambique se met en place. On attend des nouvelles de l'UE qui a décidé l'envoi d'une mission EUTM au Mozambique. du côté africain, plusieurs contingents sont confirmés.

Le Rwanda. Le déploiement d'un millier de militaires et de policiers a eu lieu (voir mon post ici).  Jeudi, un porte-parole rwandais a annoncé qu'entre le 24 et le 28 juillet, des escarmouches ont eu lieu près des bourgades de Mbau et Awase, faisant 14 morts dans les rangs des rebelles islamistes.

L'Afrique du Sud. Mercredi, le président Ramaphosa a confirmé qu'il avait autorisé le déploiement de 1 495 soldats pour une durée de trois mois. Le budget alloué est de 985 millions de rands. La semaine précédente un petit contingent des forces spéciales sud-africaines avait gagné Pemba, la grande ville du nord du Mozambique

Le Botswana. Gaborone a commencé à acheminer des troupes cette semaine. Lundi deux avions ont quitté le Botswana pour Pemba avec environs 300 militaires.  Voir mon post ici.

Le Zimbabwe. Le ministre de la Défense a annoncé le 29 juillet qu'il allait envoyer 304 soldats à Maputo. Ils seront chargés de "former un bataillon mozambicain". Pas de troupes de combat donc mais des formateurs (ça fait beaucoup pour former un bataillon...?). Le déploiement aura lieu dès que le SOFA sera signé entre les deux pays. Il s'agira de la première opex zimbabwéenne depuis 1998 (en RDC).

L'Angola. Le 27 juillet, il a été annoncé que le contingent angolais, composé de 20 militaires, commencera sa mission au Mozambique le 6 août. L'Angola participera avec deux officiers du Mécanisme de Coopération Régionale (RMC), huit officiers du Commandement de la Force et 10 membres d'équipage d'avions de projection aérienne stratégique de type IL-76. La mission angolaise, d'une durée de trois mois, a un coût initial de 575 000 dollars américains.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2021/08/09/avec-laide-du-rwanda-les-forces-mozambicaines-ont-chasse-les-jihadistes-de-la-ville-portuaire-de-mocimboa-da-praia/

Avec l’aide du Rwanda, les forces mozambicaines ont chassé les jihadistes de la ville portuaire de Mocimboa da Praia

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Le 12 août 2020, et au bout de cinq jours de combat, le groupe jihadiste « al-Shabab » [à ne pas confondre avec le groupe somalien du même nom], lié à l’État islamique en Afrique centrale [ISCAP], s’emparait de la ville portuaire de Mocimboa da Praia, stratégique pour l’exploitation des gisements gaziers découverts dans la province de Cabo Delgado [nord du Mozambique].

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À l’époque, il fut rapporté, que les forces gouvernementales avaient été obligées de se replier, faute de munitions. En outre, les sociétés militaires privées [SMP], sollicitées par Maputo, comme la sud-africaine Dyck Advisory Group [DYG], ne furent d’aucun secours.

Par la suite, les jihadistes s’attaquèrent à la ville de Palma, qu’ils occupèrent brièvement en mars dernier. « Les autorités locales n’ont pas réussi à défendre la ville et à assurer sa sécurité, comme dans le cas de Mocimboa da Praia, située plus au sud dans le Cabo Delgado, occupée depuis août 2020 par des organisations affiliées à Daesh. Ces faits récents pourraient avoir de profondes répercussions sur la paix et la sécurité dans la région et doivent être abordés de façon prioritaire au moyen d’une démarche régionale cohérente », a ainsi souligné Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans un récent rapport remis au Conseil de sécurité.

Cela étant, depuis l’affaire de Palma, plusieurs initiatives ont été lancées pour contrer l’influence grandissante de Daesh dans le Cabo Delgado. Les États-Unis et le Portugal ont ainsi chacun mis sur pied un programme de formation au profit des forces spéciales mozambicaines. Ce que s’apprête également à faire l’Union européenne, avec la mission « EUTM Mozambique ».

De son côté, la Communauté de développement de l’Afrique australe [SADC] se préparait à envoyer 3’000 soldats au Mozambique. Enfin, et à la demande du gouvernement mozambicain, le Rwanda a annoncé, le 8 juillet, le déploiement d’un contingent d’un millier de soldats et de policiers dans le Cabo Delgado.

Visiblement, cet apport aura été décisif puisque, un mois plus tard, le ministère rwandais de la Défense a fait savoir que les forces mozambicaines, appuyées par ses troupes, venaient de reprendre Mocimboa da Praia aux jihadistes.

« La ville portuaire de Mocimboa da Praia, un bastion majeur de l’insurrection […], a été prise par les forces de sécurité rwandaises et mozambicaines », a-t-il en effet indiqué via Twitter, le 8 août, sans plus de détails.

 

Lors d’une conférence de presse donnée plus tard dans la journée, le porte-parole du ministère mozambicain de la Défense, le colonel Omar Saranga, a précisé que les bâtiments officiels, le port, l’aéroport, l’hôpital ainsi que d’autres infrastructures clés étaient désormais à nouveau passés sous contrôle gouvernemental. Cependant, a-t-il continué, les opérations « se poursuivent dans le but de consolider le contrôle des zones critiques ».

Cela étant, aucun bilan des combats n’a été donné, pas plus que les détails de l’opération menée par les forces mozambicaines et rwandaises.

En tout cas, il aura fallu moins d’un mois depuis l’annonce par Kigali de son intervention militaire dans le Cabo Delgado pour y changer le rapport de forces.

« Depuis quelque temps, les insurgés ont fait de Mocímboa da Praia un authentique califat, un point stratégique, non seulement pour faire pression sur le gouvernement mozambicain mais aussi pour ravitailler les terroristes », rappelle Egídio Plácido, le rédacteur en chef de « Zambeze », un hebdomadaire local. Aussi, fait-il valoir, la reconquête de cette ville permettra « aux forces mozambicaines et à celles de la SADC d’avoir une plus grande flexibilité dans leur approvisionnement sur le terrain ».

En outre, M. Plácido souligne aussi que « l’arrivée des [soldats] Rwandais montre clairement que nos forces ont de nombreuses déficiences […]. En moins de 30 jours, les Rwandais sont arrivés et ont expulsé ceux que les forces mozambicaines] n’avaient pas réussi à expulser depuis un an ».

Photo : Soldat rwandais / archive

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2021/10/16/contre-terrorisme-lunion-europeenne-va-envoyer-140-instructeurs-militaires-au-mozambique/

Contre-terrorisme : l’Union européenne va envoyer 140 instructeurs militaires au Mozambique

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En janvier, la ministre des Armées, Florence Parly, avait parlé d’une éventuelle aide militaire au Mozambique, dont les forces armées se trouvaient alors en difficulté face à une insurrection menée par un groupe relevant de l’État islamique [EI] dans la province de Cabo Delgado, où par ailleurs, le groupe français Total est impliqué dans l’exploitation de gaz naturel.

« Nous sommes en train de voir comment nous pouvons appuyer, par de l’entraînement et de la formation, les forces armées » du Mozambique et « nous souhaitons pouvoir le faire avec nos partenaires européens », avait affirmé Mme Parly lors d’une audition au Sénat, avant de rappeler que le dispositif militaire français dans l’océan Indien pourrait, le cas échéant, être mis à contribution.

Dans le même temps, et sous l’impulsion du Portugal, ancienne puissance coloniale, l’Union européenne [UE] commença à réfléchir à un éventuel déploiement d’un mission militaire au Mozambique.

Puis, et alors que la situation sécuritaire dans la province de Cabo Delgado venait encore de se dégrader, avec l’attaque de la ville de Palma par les jihadistes, le Conseil de l’UE valida, en juillet, la mise en place une mission militaire de formation européenne au Mozambique [EUTM Mozambique, ndlr].

Cependant, et suite à l’attaque de Palma, le Portugal avait précédemment déployé un détachement de 60 militaires au Mozambique, dont le gouvernement accepta par ailleurs un appui de la Communauté de développement de l’Afrique australe [SADC] ainsi que celui du Rwanda.

En août, les forces armées rwandaises et mozambicaines infligèrent un revers aux jihadistes en les chassant de la ville portuaire de Mocimboa da Praia, qu’ils avaient conquise un an plus tôt.

Cela étant, la France n’enverra finalement pas d’instructeurs militaires au Mozambique. Du moins pas dans le cadre de la mission de l’UE, qui vient d’être formellement lancée, le 15 octobre.

Dotée d’un budget de 15,16 millions d’euros pour deux ans, celle-ci s’appuiera en effet sur des contingents fournis par le Portugal, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Finlande, l’Estonie, l’Autriche, la Belgique et la Lituanie. Au total, elle comptera 140 militaires européens, placés sous le commandement direct du général portugais Nuno Limos Pires et son quartier général sera installé à Maputo.

Durant son mandat, EUTM Mozambique aura à « appuyer le renforcement des capacités des unités des forces armées mozambicaines qui feront partie d’une future force de réaction rapide », dont cinq compagnies de fusiliers marins et 6 autres de commandos.

Les formations qu’elle délivrera porteront sur la lutte contre le terrorisme, la préparation opérationnelle et la protection des civils dans les zones de conflit. En aucun cas elle sera amenée à prendre part à des opérations militaires.

Ya Rab Yeshua.

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  • 2 mois plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/01/16/mozambique-22724.html

La SADC prolonge le mandat de sa force antiterroriste

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Le 12 janvier, les chefs de gouvernement de la Southern African Development Community (SADC), réunis à Lilongwe (Malawi) ont décidé de prolonger le mandat de la force conjointe déployée dans le nord du Mozambique pour assister les forces gouvernementales dans leur lutte contre les rebelles islamistes.

Dans leur communiqué final, les chefs d'Etat se sont félicités des "progrès" réalisés (point 11 de la déclaration) et ont prolongé (mais sans en préciser la durée) le mandat de la SAMIM (SADC Mission in Mozambique). Les soldats venant d'Angola, du Botswana, de RDC, du Lesotho, du Malawi, d'Afrique du Sud, de Tanzanie et de Zambie vont donc poursuivre leur mission dans la province du Cabo Delgado. Ils sont sous les ordres d'un Sud-Africain, le Major General Xolani Mankayi.

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La version française du communiqué est à lire ici.

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Les rebelles de l'ISCAP (l'État islamique en Afrique centrale) poursuivent malgré tout leurs attaques dans la province du nord, revendiquant ce week-end au moins deux raids le 13 contre des localités de Citate et Macomia:

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/01/00/2979883611.jpg

On se souviendra, enfin, que la mission européenne EUTM Mozambique a été lancée l'an dernier:

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/01/01/1261201895.3.jpg

Dix pays ont envoyé des formateurs qui vont entraîner 11 compagnies mozambicaines sur deux ans.

Ya Rab Yeshua.

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http://www.opex360.com/2022/01/18/larmee-de-terre-met-sur-pied-un-detachement-dinstruction-operationnelle-au-profit-des-forces-mozambicaines/

L’armée de Terre met sur pied un détachement d’instruction opérationnelle au profit des forces mozambicaines

Le 15 octobre 2021, l’Union européenne [UE] a formellement lancé la mission EUTM Mozambique, placée sous le commandement du général portugais Nuno Limos Pires. Dotée d’un budget de 15,16 millions d’euros pour deux ans, cette initiative vise à former les forces armées mozambicaines, aux prises avec une insurrection jihadiste [animée par une branche locale de l’État islamique, ndlr] dans la province septentrionale de Cabo Delgado.

La décision de mettre sur pied cette mission de formation avait été validée par le Conseil de l’UE après l’assaut donné par les jihadistes contre la ville de Palma par des jihadistes. À l’époque, la situation était pour le moins critique étant donné que l’État islamique d’Afrique centrale contrôlait alors la ville portuaire de Mocimboa da Praia et qu’il menait de plus en plus d’attaques dans les environs du site offshore d’Afungi et ses immenses réserves en gaz naturel.

En janvier 2021, devant les députés, la ministre des Armées, Florence Parly, avait évoqué l’éventualité d’une aide militaire française au Mozambique, via « de l’entraînement et de la formation ». Et d’ajouter : « Nous souhaitons pouvoir le faire avec nos partenaires européens » et « nous disposons de forces qui sont positionnées dans le sud de l’océan Indien, à la Réunion et à Mayotte pour pouvoir y contribuer le cas échéant ».

Seulement, au moment de son lancement, aucun militaire français n’a été mis à la disposition de l’EUTM Mozambique, celle-ci ayant débuté grâce aux contributions du Portugal, de l’Italie, de l’Espagne, de la Grèce, de la Roumanie, de la Finlande, de l’Estonie, de l’Autriche, de la Belgique et de la Lituanie.

http://www.opex360.com/wp-content/uploads/dio-mozambique-20220118.jpg

Cela étant, des militaires français devraient être bientôt engagés dans l’EUTM Mozambique… En effet, la semaine passée, une équipe du 2e Régiment de parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa], basé à La Réunion, a effectué une mission de « reconnaissance » à Maputo, dans le cadre de la « montée en puissance de la Mission militaire de formation de l’Union européenne au Mozambique », a indiqué l’État-major des armées [EMA], ce 18 janvier.

Cette mission, conduite au nom des Forces armées de la zone sud de l’océan indien [FAZSOI] devait permettre de « dresser le bilan des actions de coopération menées jusqu’à présent dans le domaine de la défense ». Et, avance l’EMA, « plusieurs reconnaissances de Maputo » ont été effectuées par l’équipe du 2e RPIMa, qui a aussi visité le camp de Catembe, qui l’un des deux lieux utilisé par l’EUTM Mozambique.

L’objectif de cette visite à Maputo était de préparer la mise sur pied, « dans les prochains mois », d’un Détachement d’instruction opérationnelle [DIO] armé par le 2e RPIMa au profit des forces armées mozambicaines. Selon l’EMA, il concernera les domaines de la logistique, du soutien sanitaire et de la maintenance.

Quant à la situation dans la province de Cabo Delgado, elle semble s’être améliorée, les jihadistes ayant été chassés de Mocimboa da Praia en août dernier, grâce à une offensive menée conjointement par les forces rwandaises et mozambicaines. Cependant, il n’est pas question de baisser la garde pour autant, la Communauté de développement de l’Afrique australe [SADC] ayant prolongé le mandat de sa force conjointe anti-terroriste qu’elle avait déployées dans le pays l’an passé.

Photo : EMA

Ya Rab Yeshua.

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  • 3 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2022/02/05/larmee-de-terre-a-deploye-un-detachement-de-partenariat-operationnel-au-mozambique/

L’armée de Terre a déployé un détachement de partenariat opérationnel au Mozambique

http://www.opex360.com/wp-content/uploads/eutm-mozambique-20220205.jpg

En janvier 2021, la ministre des Armées, Florence Parly, évoqué une éventuelle aide militaire française au Mozambique, confronté à une insurrection menée par l’État islamique d’Afrique centrale [ISCAP] dans la province de Cabo Delgado, où le groupe Total a des intérêts, via le site gazier d’Afungi. Et de préciser que l’idée était de former et d’entraîner les forces armées mozambicaines « avec nos partenaires européens ».

Le recours de Maputo à des mercenaires étrangères [dont ceux du groupe paramilitaire russe Wagner] n’empêcha nullement la progression de l’ISCAP qui, après s’être emparé de la ville portuaire de Mocimboa da Praia, s’attaqua à celle de Palma, en mars 2021.

Ce qui donna lieu à plusieurs initiatives par la suite, comme le déploiement dans la province de Cabo Delgado d’une force de 3000 hommes mise sur pied par la Communauté de développement de l’Afrique australe [SADC] ainsi que celui d’un contingent de 1000 soldats rwandais. En outre, les États-Unis lancèrent un programme de formation au profit des forces spéciales mozambicaines. De même que le Portugal.

Puis l’Union européenne [UE] décida la création de la mission de formation EUTM Mozambique, avec l’envoi, à Maputo, de 140 instructeurs militaires placés sous le commandement direct du général portugais Nuno Limos Pires. Seulement, la France ne faisait alors pas partie des pays contributeurs. Du moins jusqu’au 1er février dernier.

Mi-janvier, l’État-major des armées [EMA] a indiqué qu’une équipe du 2e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine [RPIMa] s’était rendue à Maputo afin de « dresser le bilan des actions de coopération menées jusqu’à présent dans le domaine de la défense » et de préparer l’engagement auprès de l’EUTM Mozambique, d’un « détachement d’instruction opérationnelle » [DIO] d’ici les « prochains mois ».

A priori, cela n’a été qu’une question de semaines. En effet, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a annoncé qu’un détachement de partenariat militaire opérationnel [DPMO] du 2e RPIMa était déployé à Maputo depuis le 1er février, avec la mission « d’assurer la formation des unités d’intervention mozambicaines dans le domaine du soutien logistique au combat [Combat service support] », dans le cadre de la « montée en puissance » d’EUTM Mozambique.

« Cette mission inédite et déclenchée sur court préavis souligne l’implication de la France dans cette région de l’Afrique Australe » et « illustre surtout la fiabilité et la crédibilité des armées françaises pour soutenir nos partenaires dans cette zone stratégique », a souligné l’EMA.

 

Par ailleurs, deux autres missions de type EUTM ont du plomb dans l’aile… C’est ainsi le cas de celle déployée au Mali [EUTM Mali]. L’arrivée dans le pays de « formateurs militaires russes » [supposés appartenir au groupe Wagner] a changé la donne… Et elle se trouve dans une situation assez ubuesque puisqu’elle doit former des troupes qui relèvent d’un pouvoir sanctionné par l’UE, celle-ci ayant pris des mesures contre cinq responsables de la junte malienne, dont Choguel Kokalla Maïga, le chef du gouvernement dit de transition.

Enfin, en Centrafrique, EUTM RCA, dont le commandement est désormais assuré par le général belge Jacky Cabo, a dû réduire la voilure, en raison de la présence auprès des forces centrafricaines de 2500 mercenaires de Wagner, selon le vice-amiral Hervé Bléjean, directeur général de l’état-major de l’UE [EMUE]. Ses activités de formation ont été suspendues en novembre, ce qui a conduit à la dissolution du détachement de Bouar. Mais, pour le moment, son existence n’est pas encore remise en cause, les autorités centrafricaine ayant souhaité son maintien. Mais, désormais, a précisé l’EMA, sa tâche se limite « au conseil stratégique du ministère de la Défense et de l’état-major des armées ».

Ya Rab Yeshua.

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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/02/06/mozambique-22786.html
 

Au Mozambique, les Américains poursuivent la formation des forces spéciales nationales (actualisé)

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Depuis le 31 janvier 2022, des forces américaines sont à l'oeuvre au Mozambique pour entraîner des unités gouvernementales. Il s'agit du 3e programme de formation en dix mois dans le cadre du Joint Combined Exchange Training (JCET). Voir le communiqué de l'ambassade US à Maputo

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Le lancement de ce programme fait suite à la visite en novembre dernier du patron de l'Africom, le général Townsend (photo ci-dessus Africom), et à l'escale à Maputo, le mois précédent, de l'USS Hershel “Woody” Williams (ESB 4).

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Le programme en cours d'une durée de deux mois porte sur la formation des forces spéciales locales et s'inscrit dans l'effort US de préparation opérationnel des unités mozambicaines qui combattent les rebelles dans le nord du pays. La province du Cabo Delgado, à majorité musulmane et située à la frontière tanzanienne, est en proie depuis fin 2017 à des violences jihadistes qui ont déjà fait plus de 3 700 morts dont 1 613 civils, et forcé 820 000 personnes à quitter leur foyer.

La sécurisation du nord du Mozambique est une priorité pour Maputo mais aussi pour les entreprises pétrolières dont Total Energies qui souhaite redémarrer en 2022 son projet de gaz naturel liquéfié (GNL) au Mozambique. Il est suspendu depuis les attaques de mars 2021 contre les villes et sites de la province du Cabo Delgado.

Depuis six mois, l'armée mozambicaine en difficulté est épaulée par au moins 3 000 soldats de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et du Rwanda. Mais le financement de cette force n'est pas garanti dans le temps; d'où l'effort occidental pour former et aguerrir les troupes mozambicaines. 

Ya Rab Yeshua.

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  • 9 mois plus tard...

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/11/29/au-mozambique-le-gaz-prend-enfin-la-mer-23498.html

Dans le nord du Mozambique, le gaz prend enfin la mer mais la guerre continue

Dans le nord du Mozambique, le gaz prend enfin la mer mais la guerre  continue : Lignes de défense

Petit point sur la situation au Mozambique.

Le producteur italien ENI a effectué, le 13 novembre, une première expédition de gaz naturel liquéfié (GNL) à partir du champ gazier Coral, dans les eaux du bassin de Rovuma, au large du Mozambique (photo ENI).

Cette livraison intervient après une suspension de plus de 18 mois des activités pour cause d’insécurité dans la province de Cabo Delgado. Une province d’où le Mozambique pourrait exporter 60 millions de tonnes de gaz par an et devenir la quatrième ou la cinquième puissance gazière au monde. 

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/00/2539910011.jpg

Ce premier chargement de GNL a été réalisé à partir des plateformes d’ENI installées en mer, au large de la province de Cabo Delgado. La localisation offshore des installations du groupe italien (à 50 km de la côte) les préserve de l’insurrection djihadiste qui, depuis 2017, a fait plus de 4 400 morts et quelque 950 000 déplacés dans le nord du Mozambique.

Un raid d’ampleur en mars 2021 contre la ville côtière de Palma avait contraint le géant français TotalEnergies à suspendre son projet gazier d’un montant de 18 milliards d’euros. Fin avril 2021, le pétrolier français avait invoqué la « force majeure » et cessé ses activités. Le projet de l’Américain ExxonMobil avait également été suspendu.

Ces attaques n’ont pas cessé, malgré le déploiement d’une force régionale de 3 100 hommes (la SAMIM ou Southern African Development Community Mission in Mozambique) et une sécurisation des sites gaziers par les forces mozambicaines.

Ces dernières disposent aussi du soutien de l’Union européenne qui a investi plus de 100 millions d’euros pour équiper et entraîner des unités antiguérilla. La mission de formation de l'Union européenne au Mozambique (en anglais European Union Training Mission in Mozambique) a été lancée en septembre 2021.

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Le déploiement de ces troupes a permis de sécuriser le port de Mocimboa da Praia situé à 80 kilomètres de Palma, le site de Total/Mozambique LNG. Mardi 29 novembre, un premier cargo a même pu accoster dans ce port et livrer du matériel pour les entreprises intervenant à Palma.

Ces derniers mois, la violence s’est toutefois intensifiée dans certaines parties de la province et les rebelles n'hésitent pas à attaquer les forces de la SAMIM: le 15 novembre, un convoi mixte (Tanzanie et Mozambique) est tombé dans une embuscade, le 29 novembre, c'est un soldat du Botswana qui est décédé de ses blessures...

La pression sur les populations civiles augmente aussi. Désormais, près de 1,15 million de personnes font face à des niveaux d’insécurité alimentaire sans précédents.

Ya Rab Yeshua.

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