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Au 2e RIMa, la petite révolution du Glock 17FR


BTX

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L’ordre de l’instructeur retentit sur le champ de tir flambant neuf du 2e régiment d’infanterie de marine de Champagné (Sarthe), aussitôt suivi du claquement sec des tirs. Malgré la pluie, ils sont une dizaine ce matin-là à s’approprier le nouveau pistolet semi-automatique des Armées, le Glock 17FR. À peine livré, le successeur des PAMAS G1 et PA MAC 50 fait déjà l’unanimité au sein de ce groupe qui, au terme de deux semaines de stage, ira ensuite former le reste du régiment.

 

Le 2e RIMa en pointe

Des 74 600 Glock 17FR commandés en décembre 2019, près de 80% sont destinés à l’armée de Terre. Un premier lot de 520 exemplaires est parvenu en début d’année au 2e RIMa, précurseur sur le sujet avec le 6e régiment du génie et le 126ᵉ régiment d’infanterie. Les perceptions se sont depuis élargies à d’autres unités, dont les 2e régiment étranger de génie et 2e régiment étranger d’infanterie.
 

Du côté du « Grand 2 », cette dotation initiale recouvre 50% de la cible régimentaire. Elle sera progressivement complétée au gré des livraisons effectuées par la 14e base de soutien du matériel (14e BSMAT) de Poitiers, chargée de la réception, de la vérification et de la redistribution des pistolets. Une fois perçues par le bureau maintenance du 2e RIMa, les armes sont attribuées au prorata des compagnies, en fonction de la programmation opérationnelle, puis reversées à un pour un avec l’ancien armement.

« Globalement, on peut estimer qu’à la fin de l’été, l’ensemble du régiment sera passé sur le Glock », présume le commandant Quentin, chargé de la cellule instruction au sein du bureau opération instruction (BOI) du 2e RIMa. « L’enjeu pour nous, les unités d’infanterie, c’est d’avoir un maximum de soldats qui soient en double dotation, c’est à dire équipés à la fois d’une arme longue et d’une arme courte, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent », indique-t-il.
 

Anciens et nouveau modèles vont encore coexister durant plusieurs mois, mais c’est bien le Glock 17FR qui sera désormais privilégié pour les différentes projections du régiment, parti le mois dernier au Liban et en Côte d’Ivoire. « L’objectif c’est bien de pouvoir partir avec en opération le plus rapidement possible », ajoute le commandant Quentin. Dès lors, il s’agit de former au plus vite les compagnies présentes en métropole pour permettre aux autres d’entamer sans délai le cycle d’instruction une fois rentrées d’opération. 

 
2e-RIMa-Glock-17FR_004.jpeg Une dizaine de cadres du 2e RIMa viennent de conclure un stage de deux semaines qui leur permettra d’aller instruire leurs compagnies à la prise en main du Glock 17FR
À nouvelle arme, nouvelle gestuelle
 

À l’instar des véhicules Scorpion, la logique retenue est celle de la formation décentralisée. Une poignée de primo-formateurs régimentaires sont passés par l’école du Matériel de Bourges en octobre dernier pour suivre un stage piloté par la STAT et des représentants de Glock et du Français Welkit, chargé du holster.

Au sein du 2e RIMa, cette mission été confiée à l’adjudant-chef Stéphane, moniteur ISTC (Instruction sur le tir de combat) et chef du groupement de simulation et d’instruction au tir du régiment. Une fois rentré à Champagné, à lui de « former les formateurs » qui composent la petite équipe rencontrée sur le champ de tir. Pour accélérer la manœuvre, l’appropriation du Glock 17FR est venue se greffer au stage de formation « moniteur tir de combat » planifié de longue date. S’y ajoutent des séances hebdomadaires à destinations d’autres cadres. Tous iront à leur tour réaliser l’instruction dans leurs compagnies respectives.
 

Au-delà des données techniques, ce sont de nouveaux gestes qu’il faut transformer en autant de réflexes. « À chaque arme correspond une gestuelle qui répond aux impératifs de sécurité, d’emploi opérationnel et de contraintes techniques », explique le commandant Quentin. Le ministère des Armées a, par exemple, tenu compte des RETEX pour intégrer des moyens de rétention intuitifs sur l’étui du Glock 17FR. Il s’agit d’un capot de recouvrement et d’une rétention anti-arrachement actionnés par le pouce au moyen d’une commande unique. Le mécanisme se veut mieux adapté à certains cas de figure, notamment en cas de tentative d’arrachage de l’arme, un type d’agression survenu à plusieurs reprises durant l’opération Sentinelle, ou de perte lors d’un saut en parachute.

De ces premiers cycles pourraient découler des RETEX non pas sur la technologie, manifestement très bien accueillie, mais plutôt sur la prise en main de l’arme. Le cursus actuel est une évolution de celui adopté pour les anciens pistolets. Il n’est donc pas impossible qu’il évolue en tenant compte des spécificités du Glock 17FR. Dans la gestuelle par exemple, qui pourrait impliquer autant de constats sur l’usure prématurée de l’arme, la sécurité de mise en œuvre, etc.
 

« Une vraie révolution »

L’adoption du Glock 17FR représente un bond technologique de plusieurs décennies pour les Armées. « Passer du PA MAC 50 au Glock 17FR, c’est comme si vous passiez instantanément du Bi-Bop [dans les années 1990, le premier téléphone portable commercialisé en France à destination du public] à l’Iphone 10. C’est une vraie révolution », estime le commandant Quentin. 
 

L’évolution est perceptible dès la prise en main. Rustique et très fiable, le nouveau pistolet est aussi plus léger. Quant un PAMAS chargé atteint 1,2 kg, un Glock 17FR ne pèse qu’environ 900 grammes grâce à une carcasse et à un chargeur en polymère. Cette « perte de poids » doit influer positivement sur la fatigue musculaire du soldat, notamment lorsque la situation implique de maintenir l’arme à bout de bras.

Exit, ensuite, la mire métallique des anciennes générations, le Glock 17FR comprend des points fluorescents en remplacement de la mire métallique des pistolets précédents et apportent une réelle plus-value en matière d’ajustement du tir, notamment passé une certaine distance. Jusqu’à atteindre des performances records pour les très bons tireurs. Un caporal-chef du 2e RIMa est ainsi parvenu à toucher plusieurs fois une cible placée à une distance de 400 mètres.
 
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« C’est un atout particulièrement intéressant dans le sens où nous n’opérons pas toujours sous une luminosité parfaite », pointe le commandant Quentin. Ce système permet en effet une acquisition plus rapide et plus précise dans l’obscurité, une capacité primordiale lorsqu’à certains moments « c’est le premier qui tire qui l’emporte ». « Au plus vite on a acquis son objectif, au plus vite l’arme délivre un effet sur l’ennemi et au meilleur on est. Cela peut sauver la vie du tireur et celle de ses camarades », complète-t-il.
 

Autre avancée majeure, le chargeur de Glock 17FR emporte 17 munitions de calibre 9×19 mm, quand le PA MAC 50 n’en comprend que neuf. Une capacité pratiquement dédoublée contribuant à réduire l’éventualité d’un changement de chargeur, synonyme d’inertie temporaire. Le nouveau modèle offre également un visuel sur le nombre de munitions restantes. Chaque combattant perçoit quatre chargeurs, dotation de base qui peut monter à six suivant les besoins de la mission.

À chaque tireur son Glock
 
« L’autre grande révolution, c’est que nous ne disposons pas seulement d’une arme mais d’un environnement », commandant Quentin. Le Glock 17FR est effectivement accompagné d’une unité collective et d’équipements garantissant, entre autres, un degré élevé de personnalisation, tant dans la prise en main que dans le port de l’arme.
 

« L’idée centrale, c’est de pouvoir satisfaire tout le monde. Il était donc primordial d’écouter les besoins de l’utilisateur, qu’importe sa fonction ou l’échelon où il opère », commente l’adjudant-chef Stéphane. Le Glock 17FR est ainsi fourni avec une série de « doserettes », des adaptateurs avant et arrière grâce auxquels le tireur peut adapter la poignée Mono Grip à sa main et obtenir une meilleure préhension.

2e-RIMa-Glock-17FR_001-800x450.jpeg En plus d’une poignée Mono Grip, la possibilité pour le militaire d’y fixer des adaptateurs (deux à l’avant, deux à l’arrière) pour obtenir une meilleure prise en main
Chaque arme est ensuite accompagnée d’un étui Black Hawk conçu spécifiquement pour le marché français. Il permet le port de l’arme à la cuisse, au ceinturon ou sur la Structure Modulaire Balistique Électronique (SMBE).
 
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Il dispose d’une interface Quick Dismounted et de platines que le tireur choisit de configurer (haut, bas, avant, arrière) selon sa morphologie, sa mission et son équipement. Selon le commandant Quentin, « ce holster de poitrine s’avère très intéressant lorsqu’on est en tourelle, dans un blindé par exemple, et qu’il est donc difficile d’aller chercher son arme au ceinturon ou à la cuisse ».
 

À cette base commune viennent s’ajouter quelques options conçues pour appuyer l’emploi par des unités spécialisées ou pour des missions particulières.

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Ce sont des réducteurs de son, lampes tactiques 4 voies et autres désignateurs laser qui, dans le cas du 2e RIMa, concerneront la section d’aide à l’engagement débarqué (SAED), l’un des éléments du groupement commando de la 9e BIMa.

En misant sur la personnalisation de l’arme, le ministère des Armées apporte « une somme de petites avancées qui nous changent la vie », note l’adjudant-chef Stéphane. « Nous avons tourné la page d’une armée totalement uniformisée pour privilégier une logique de cohérence selon l’emploi, une logique d’efficience opérationnelle », résume son supérieur du BOI.  

Ya Rab Yeshua.

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