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Le contre-espionnage militaire français s’interroge sur l’instrumentalisation de certaines ONG


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Il y a deux ans, le Bahri Yanbu, un cargo battant pavillon saoudien, était attendu au port du Havre pour, avait-il été avancé à l’époque, charger une cargaison d’équipements militaires destinés à l’Arabie Saoudite.

Le site d’investigation « Disclose » évoqua huit Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], ce que contesta une source gouvernementale française, assurant qu’aucune livraison de ce type de matériel commandé par Riyad n’était en cours.

Quoi qu’il en soit, l’arrivée du Bahri Yanbu au Havre donna lieu à une levée de boucliers d’au moins neuf organisations non gouvernementales [ONG], opposées à toute livraison d’armes à l’Arabie Saoudite en raison de son intervention militaire contre les milices Houthis [soutenues par l’Iran, ndlr] au Yémen.

L’argument avancé par ces ONG était que les CAESAr pouvaient être utilisés par les forces saoudiennes contre les populations civiles. À l’antenne de RMC, la ministre des Armées, Florence Parly, confirma que le Bahri Yanbu allait prendre en compte une cargaison d’armes, « en application d’un contrat commercial », sans en préciser la nature. « À la connaissance du gouvernement français, nous n’avons pas d’éléments de preuve selon lesquels des victimes au Yémen sont le résultat de l’utilisation d’armes françaises », avait-elle insisté.

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Parmi les ONG opposées à ce chargement d’armes à bord du cargo saoudien, certaines ont donné plus de voix que d’autres. Ainsi, Human Rights Watch dénonça « l’obstination de la France » à poursuivre ses livraisons d’armes à l’Arabie Saoudite, « malgré le risque indéniable et parfaitement connu des autorités françaises » de leur possible utilisation « contre des civils ».

De son côté, l’Observatoire des armements réclama la mise en place d’une « commission parlementaire permanente de contrôle des ventes d’armes comme […] au Royaume-Uni. »

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Ayant aussi l’habitude de dénoncer les ventes d’armes françaises à l’Égypte [sans s’attarder sur les livraisons faites à ce pays par d’autres…], Amnesty International appela à suspendre le chargement du Bahri Yanbu « afin d’établir notamment s’il s’agit de canons CAESAr ». Et d’assurer qu’un « tel transfert serait en effet contraire aux règles du Traité sur le commerce des armes que la France a signé et ratifié ».

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Mais ce fut l’ONG ACAT [Action des chrétiens pour l’abolition de la torture] qui entreprit une démarche judicaire pour empêcher le départ du cargo saoudien du Havre. Finalement, ce dernier repartira de France sans sa cargaison, les dockers ayant refusé de la charger à son bord.

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Cette affaire n’est pas un cas isolé.

Régulièrement, des ONG militent contre certaines ventes d’armes françaises, lesquelles obéissent à des considérations stratégiques.

La récente commande de 30 Rafale supplémentaires passée par l’Égypte n’y a pas échappé… alors que l’achat d’avions de combat russes Su-35 par le Caire n’a pas suscité la même désapprobation.

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En outre, la livraison de 36 Rafale à l’Inde est aussi dans le viseur de certaines ONG. L’une d’elles – Sherpa – a ainsi déposé une plainte contre X en avril dernier afin de bloquer ce contrat. Et cela en se basant sur des allégations de corruption avancées par le site Mediapart. Allégations réfutées par Dassault Aviation.

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Aussi, des parlementaires se posent des questions.

« Avez-vous noté une intensification de la guerre réputationnelle et des opérations d’ingérence menées par certaines ONG? » a ainsi demandé le député Jean-Louis Thiérot au général Éric Bucquet. le patron de la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense [DRSD – le service de contre-espionnage et de contre-ingérence du ministère des Armées, ndlr], lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale.

« Les ONG sont-elles instrumentalisées ? Ce qui est sût, c’est que certaines, notamment panafricaines, qui agissent contre nos opérations extérieures, sont financées par des puissances étrangères », a répondu le général Bucquet, en faisant probablement allusion aux campagnes de désinformation menées contre les troupes françaises au Sahel. La Russie et la Turquie ont été accusées à plusieurs reprises de les orchestrer…

Quant aux activités de certaines ONG contre les exportations d’équipements militaires français, le général Bucquet estime qu’elles ne sont pas dénuées d’arrière-pensées.

« Je pense que lorsqu’une ONG bloque un port français pour empêcher l’exportation d’armes, il y a un intérêt économique derrière, la difficulté étant de le prouver », a dit le chef de la DRSD aux députés. Et de conclure : « Si les militants agissent en toute innocence, avec naïveté, les financements, eux, proviennent parfois de puissances qui œuvrent contre les intérêts de la France. »

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Ya Rab Yeshua.

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