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SOFINS 2021 : Aeromapper et son drone Noctua à l’assaut du secteur défense


BTX

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https://www.forcesoperations.com/sofins-2021-aeromapper-et-son-drone-noctua-a-lassaut-du-secteur-defense/

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Aeromapper aura, en seulement deux ans, parfaitement réalisé la navette du civil vers le militaire. Ce spécialiste français de la cartographie aérienne participait cette semaine à son premier salon de défense – SOFINS, en Gironde – avec un premier succès en poche auprès des forces spéciales françaises et l’intention d’en décrocher bien d’autres dans le secteur militaire. 

 

L’Avem, une solution « bien née »

Avant de rejoindre le SOFLAB, espace du SOFINS réservé aux jeunes pousses prometteuses, Aeromapper s’est fait un nom dans le civil grâce à son microdrone à voilure fixe Avem, à une avionique et à un logiciel de cartographie « maison ». Parfaitement adaptée aux besoins des filières des transports, de l’agriculture ou de l’énergie, la solution commercialisée en 2016 a rapidement été adoptée par Engie, puis par EDF, la SNCF ou encore Total. 
 

Si Aeromapper attire autant, c’est parce qu’il est l’un des rares à proposer des drones ultralégers à longue endurance, segment dans lequel les acteurs crédibles se comptent sur les doigts d’une main. Pour intégrer ce club, il faut en effet maîtriser la miniaturisation de l’électronique et le façonnage des matières pour atteindre un profil effilé et une envergure de plusieurs mètres. Le tout en conservant un poids inférieur à 5-6 kilos. « Cela nous permet de parcourir ce segment ‘petit micro-drone’ vers la limite de ce qui peut se faire sans catapulte aujourd’hui sur de la voilure fixe », précise Nicolas Sonnet, directeur du développement d’Aeromapper

Le succès aidant, la start-up est approchée en 2019 par certaines unités spéciales françaises soucieuses de compléter leur portfolio. « La machine est bien née par rapport à l’usage que ces unités en font », estime Nicolas Sonnet. Le drone Avem présentait d’emblée une très grande maturité. Les systèmes livrés dans le civil ont accumulé près de 4000 heures de vol dans des conditions et environnements exigeants, de la jungle de Guyane aux déserts africains. Le tout avec un taux de perte très faible. 
 

« Quand on combine cette fiabilité avec ses capacités opérationnelles, qui sont proches des standards du marché, un coût faible et une facilité de mise en place supérieure, on se retrouve avec un bon compromis qui fait du sens pour les forces spéciales ». Ajoutez à cela un startup qui conçoit son avionique et ses machines et dispose donc de la réactivité requise pour répondre à l’échéancier et aux requêtes atypiques des forces spéciales.

La clientèle est prestigieuse et le pari osé car, contrairement à beaucoup d’autres, Aeromapper ne réalise pas de levées de fonds. Elle ne mise que sur quelques aides ponctuelles et sur sa croissance, heureusement à deux chiffres, pour financer cette bascule vers le monde de la défense.
 
Des performances séduisantes
 

L’intérêt des militaires confirmé, l’Avem est remanié, adopte le « gris militaire » et est rebaptisé « Noctua ». Il sera ensuite décliné en versions 215, 265 et 400. À ce jour, Aeromapper a livré cinq systèmes complets de drones Noctua 265 aux forces spéciales françaises, soit une dizaine de vecteurs en tout. 

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De par ses performances, le Noctua vient combler l’écart existant entre les microdrones quadrirotor et les minidrones à voilure fixe comme le SMDR, plus performants mais beaucoup plus lourds. Il ne pèse ainsi que 3 kg, comprenant un kilo de charge utile.
 

Ce « poids plume », un impératif pour Aeromapper, autorise non seulement le lancement manuel, mais influe aussi favorablement sur l’autonomie et le transport et respecte les réglementations civiles. Le Noctua 265 et sa station sol peuvent chacun être transportés dans une caisse à fusil standard. Le tout est mis en place par une seule personne en moins de 10 minutes.

 

La famille Noctua est équipée d’un mécanisme rétractable pouvant accueillir une boule optronique miniature.

L’offre repose sur deux modèles à double voie optique et thermique : la Colibri 212 et la NightHawk2-UZ, deux fois plus lourde mais dotée d’une meilleure résolution. Le rayon opérationnel varie de 40 à 80 km suivant le modèle, leur conférant à tous une capacité de vol au-delà de la vue directe.  

 

S’il est taillé pour les missions de reconnaissance tactique, le drone peut emporter des charges customisées pour des missions de guerre électronique ou de cartographie tactique dans différentes bandes spectrales et résolutions. « Ce peut être du proche infrarouge, par exemple, pour l’étude de l’activité en milieu végétale », souligne Nicolas Sonnet. 

 

Pour diminuer le poids au maximum, Aeromapper est parti du cahier des charges imposé dans le civil pour trouver le bon compromis entre masse, robustesse et performances. Plutôt que de miser sur le carbone, Aeromapper a ainsi préféré un mix fibre de verre/kevlar mieux adapté à l’émission de signaux RF. 

 

Avec son envergure hors norme, sa masse limitée et son profil effilé, le Noctua présente une finesse proches de celle du planeur. « Si je lance ce drone à deux mètres de haut à la bonne vitesse, il parcourrait à peu près 45 mètres avant de toucher le sol ». Soit un rapport portance-trainée d’environ 22-23 proche de celui des premiers planeurs en plastique. 

 

Cette caractéristique permet au système de reposer sur un petit moteur alimenté par batteries Li-Ion peu gourmand en énergie et très silencieux. Le plus petit des trois, le Noctua 215 ne consomme que 60 watts en vol, soit l’équivalent « d’une grosse ampoule ».

 
Aeromapper-Noctua-SOFINS_001-800x450.jpe La boule optronique Colibri212 : une voie optique, une voie thermique, un zoom x40. Et le tout pour un poids limité à 180 grammes.
Passer le stade du rookie
Le pari est gagnant pour Aeromapper, les applications de défense et de sécurité représentent aujourd’hui 60% du chiffre d’affaires. Cette première présence dans un salon de défense aura ensuite permis de « montrer notre pertinence dans le monde de la défense ».
 

Un atterrissage réussi qui s’est traduit par une intégration en début d’année dans Generate, le programme d’accélération et d’accompagnement des start-ups du GICAT. Aeromapper est aussi l’une des quinze sociétés fondatrices de l’Association du drone de l’industrie française (ADIF), initiative lancée mi-juin pour faire de la filière française un leader mondial à l’horizon 2030. 

 

Pour autant, Aeromapper se considère encore comme un « rookie » dans le milieu. « Nous allons continuer à assimiler ce monde de la défense, à en comprendre les enjeux, à en comprendre les missions et à essayer de proposer des systèmes de plus en plus adaptés aux besoins ». Et la start-up de rester à l’affût de toute nouvelle piste de partenariat dans le secteur pour affûter son offre.

 

Pour son directeur du développement, l’entreprise doit encore affiner certains aspects pour parvenir à la pleine maturité du Noctua à la fin de l’année 2022. En autres pistes, l’entreprise travaille actuellement sur des concepts d’atterrissage automatique « distant ». 

 

Cette nouvelle brique doit contribuer à éloigner l’opérateur d’un site de récupération situé en environnement contesté. « Il s’agit d’éviter d’être remonté par les gens qui ont été observés en signalant un espace d’atterrissage au moyen d’une balise posée au préalable par les équipiers », annonce Nicolas Sonnet. 

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Ya Rab Yeshua.

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