Les forces spéciales françaises et américaines vont renforcer leurs relations

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Alors que les États-Unis mettent un terme à leurs opérations en Afghanistan, quitte à ce qu’al-Qaïda revienne s’y installer dans la foulée du mouvement taleb, et que la France va revoir son dispositif au Sahel, les forces spéciales américaines et françaises vont renforcer leur coopération, notamment en matière de contre-terrorisme. C’est en effet l’annonce faite par Florence Parly, la ministre des Armées, via Twitter, ce 10 juillet.

« Signature avec Lloyd Austin d’une convention pour renforcer la coopération de nos forces spéciales. Face au terrorisme, nos forces spéciales ont développé une véritable fraternité d’armes », a en effet indiqué Mme Parly, après avoir rencontré son homologue américain au Pentagone. « Cette convention approfondira les liens exceptionnels qui ont été tissés », a-t-elle ajouté, sans livrer plus de détails.

Ces dernières années, les commandos américains et français ont notamment œuvré ensemble au Levant, contre l’État islamique [EI ou Daesh]. Et, au Sahel, le groupement français de forces spéciales « Sabre », basé au Burkina Faso, accueille en son sein une « cellule américaine ». Justement, et alors qu’il n’était jusqu’alors pas encore garanti depuis l’installation de l’administration Biden à Washington, le soutien des États-Unis aux opérations françaises menées dans la région va se poursuivre.

 

En effet, les deux ministres « ont parlé de travailler avec les forces de la coalition du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger pour apporter la paix et la sécurité dans la région ». Et Lloyd Austin d’insister : « Les États-Unis fiers de soutenir nos partenaires français et africains ».

« Votre soutien continuera d’être nécessaire dans la lutte contre le terrorisme et nous vous en sommes très reconnaissants », a répondu Mme Parly.

Avec la fermeture annoncée par le président Macron d’au moins trois bases françaises implantées dans le nord du Mali [celles de Tombouctou, de Kidal et de Tessalit], le groupement Sabre disposera forcément de moins de points d’appui pour mener ses opérations, ce qui est de nature à réduire sa réactivité… Aussi, ce soutien américain pourrait par exemple se traduire par la mise à disposition d’hélicoptères de transport lourd… qui font toujours défauts aux forces françaises.

Cela étant et selon le compte-rendu fait de cette rencontre par le Pentagone, ce renforcement de la coopération entre les forces spéciales françaises et américaines ne concernerait pas seulement le contre-terrorisme.

Selon ce texte, il est question d’une « feuille de route » pour souligner « l’intention des États-Unis et de la France d’identifier les domaines où une coordination et une coopération accrues des opérations spéciales sont possibles ».

Évidemment, le contre-terrorisme n’est pas le seul domaine d’intervention des forces spéciales… Ces dernières sont « des précurseurs, à travers le combat hybride », avait tenu à rappeler le général Éric Vidaud, actuel patron du Commandement des opérations spéciales [COS], lors d’une récente audition parlementaire. « Si la désescalade n’a pu être obtenue et que le conflit a mué en haute intensité, elles peuvent venir en appui des forces conventionnelles sur des points spécifiques ou en intervenant dans des zones particulières », avait-il ajouté. Ce qui suppose de disposer de la capacité d’accéder à des zones de conflit en toute discrétion et d’opérer dans un environnement contesté.

Par ailleurs, il est également question de renforcer la coopération franco-américaine dans d’autres domaines.

« Notre coopération est déjà très forte et profonde, notamment dans le domaine des opérations, et nous voulons saisir toutes les opportunités pour la renforcer », a déclaré Mme Parly. « Le renseignement, l’espace et le cyber sont aussi des domaines où nous coopérons de plus en plus », a-t-elle précisé.

 

Justement, après avoir visité le siège de l’US Cyber Command aux côtés de M. Austin, Florence Parly a fait savoir qu’elle avait évoqué avec ce dernier « les pistes de renforcement de notre coopération dans ce domaine prioritaire en France comme aux États-Unis ».