Aller au contenu
Aumilitaire
  • Rejoignez Aumilitaire

    Inscrivez vous aujourd'hui et recevez le guide gratuit Aumilitaire

     

Si Berlin abandonne le Tigre MK3, la France ne pourrait moderniser qu’une partie de ses hélicoptères d’attaque


Messages recommandés

http://www.opex360.com/2021/10/24/si-berlin-abandonne-le-tigre-mk3-la-france-ne-pourrait-moderniser-quune-partie-de-ses-helicopteres-dattaque/

spacer.png

Parmi les programmes majeurs d’armement menés en coopération avec l’Allemagne, seul le Système de combat aérien du futur [SCAF] a passé l’épreuve de la commission des Finances du Bundestag [chambre basse du Parlement d’outre-Rhin, ndlr], en juin dernier. Et encore, les députés allemands y ont mis des conditions pour la suite du projet, en ne votant qu’une partie des crédits demandés par leur ministère de la Défense.

En effet, le MAWS [Maritime Airborne Warfare System], qui vise à renouveler les moyens de patrouille maritime, risque fort de ne pas se relever de la décision de Berlin de se procurer cinq avions P-8A Poseidon auprès du constructeur américain Boeing.

Et le char de combat du futur [MGCS – Main Ground Combat System], dont le développement est pourtant dirigé par l’Allemagne, et le standard Mk3 de l’hélicoptère de combat EC665 Tigre sont, quant à eux, à l’arrêt.

S’agissant de ce dernier, on pouvait penser qu’il n’allait pas poser de problèmes particuliers. Le coup d’envoi du développement du Tigre Mk3 – et donc de la modernisation à mi-vie de cet appareil – avait été donné en mai 2018 par Florence Parly, la ministre français des Armées, celle-ci ayant alors souligné une « nouvelle étape pour l’Europe de la défense et la consolidation de notre industrie ». Puis, en septembre de la même année, l’Organisme conjoint de coopération en matière d’armement [OCCAr] notifia, au nom de la France, de l’Allemagne et de l’Espagne, une étude de levée de risque à Airbus Helicopters, Thales et MBDA.

Dans le détail, le standard Mk3 vise à traiter les obsolescences et à doter le Tigre de nouvelles capacités, notamment dans le domaine du combat collaboratif. Ce qui, pour l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] doit se traduire par son intégration au système d’information et de communication [SICS] du programme Scorpion. Il s’agit aussi de l’équiper du système de gestion aéroporté MUM-T pour qu’il soit capable de communiquer avec des drones et de l’armer avec le futur missile MHT [missile haut de trame] conçu par MBDA. Le tout pour un coût estimé à 5,5 milliards d’euros.

Seulement, l’Allemagne ne semble plus prête à investir dans un tel programme. En février, la chancelière allemande, Angela Merkel, parla d’une « série de négociations à conduire, en particulier avec Airbus pour la partie allemande » au sujet du Tigre Mk3. Puis il fut avancé que la Bundeswehr s’opposait « à toute mise à niveau étant donné la faible disponibilité opérationnelle » de ses hélicoptères d’attaque.

Qui plus est, un an plus tôt, le magazine spécialisé britannique Shephard Media laissa entendre que « le gouvernement fédéral allemand a[vait] demandé à son homologue américain des informations sur l’hélicoptère d’attaque AH-64 Apache de Boeing ». Et s’il n’en fut plus question par la suite, certains estimèrent que Berlin allait attendre la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale, issue des élections de septembre 2021, pour formaliser son retrait du programme Tigre Mk3.

« Pour le Tigre standard 3, notre hélicoptère de combat aux performances améliorées, il me paraît réaliste de dire […] que nous devrons examiner une solution d’attente. Nous envisageons donc un engagement du programme en octobre 2021, en espérant être rejoints par l’Allemagne à l’issue du processus de changement de gouvernement et de coalition », avait par ailleurs expliqué Joël Barre, le Délégué général pour l’armement, lors d’une audition parlementaire, en juin dernier.

Or, un retrait allemand de ce programme risque de pénaliser fortement l’ALAT, qui, contrairement à la Bundeswehr, utilise intensivement ses Tigre, en particulier au Sahel.

« Concernant le Tigre Standard 3, soit l’Allemagne nous rejoint et nous pourrons le réaliser tel que prévu, soit elle ne nous rejoint pas et il faudra redéfinir le standard avec l’Espagne et ne faire passer à ce standard 3 bis ou 4 qu’une partie de nos hélicoptères », a en effet déclaré le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], lors d’une audition à l’Assemblée nationale.

Pour rappel, l’ALAT doit disposer, d’ici 2027, de 67 Tigre HAD [appui et destruction]. Combien pourront être portés au standard Mk3 en cas de retrait allemand ? Le général Schill ne l’a pas précisé. En tout cas, a-t-il dit, « la présence de l’Allemagne constitue toutefois un enjeu puisque l’équilibre économique du programme ne peut être obtenu qu’avec elle ».

Cela étant, dans un entretien donné en avril dernier à La Tribune, le Pdg d’Airbus Helicopters, Bruno Even, s’était dit confiant sur l’issue de programme. « Je n’imagine même pas que les Allemands puissent acheter américain au regard des enjeux, qui reposent sur le lancement du programme Tigre Mark 3. Ce serait un constat d’échec », avait-il dit. D’autant plus que, selon lui, ce « programme est, notamment pour des raisons budgétaires, la meilleure des solutions pour les trois armées, dès lors qu’elles y vont ensemble par rapport à toute autre hypothèse. Je n’imagine donc pas un autre scénario ».

Quant au MGCS, dont l’un des blocages est dû à un désaccord entre les industriels impliqués [notamment entre Nexter et Rheinmetall], le CEMAT a estimé qu’il devait maintenant « revenir au premier plan ».

« Il est important pour nous mais également pour l’armée de Terre allemande que, sitôt le gouvernement allemand installé, nous puissions poursuivre ce projet majeur pour nos deux armées », a dit le général Schill, qui a donné le sentiment d’appeler à dépasser les désaccords sur les questions industrielles.

« Bien que consciente des enjeux industriels autour du projet, l’armée de Terre a un besoin stratégique d’acquérir un MGCS en 2035. Malgré les difficultés souvent inhérentes à un projet conduit en coopération, nous devons rester concentrés sur nos réflexions avec notre allié allemand sur le besoin opérationnel que nous partageons », a-t-il en effet affirmé.

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

https://www.forcesoperations.com/tigre-mk3-berlin-en-retrait-paris-et-madrid-avancent-desormais-en-duo/

Tigre Mk3 : Berlin en retrait, Paris et Madrid avancent désormais en duo

spacer.png

L’Allemagne s’est provisoirement retirée des discussions menées avec la France et l’Espagne sur le programme Tigre Mk3, confirmant un scénario évoqué dès le mois de juin par le délégué général pour l’armement (DGA) Joël Barre.

 

Avancer en duo

Entre le CEMAT, le général Pierre Schill, et les députés ayant travaillé sur le projet de loi de finances pour 2022, la déconvenue est loin d’être passée inaperçue. « Le Tigre standard 3, indispensable à l’armée de terre, n’est pas la priorité de l’Allemagne », résume par exemple le député LR François Cornut-Gentille, rapporteur spécial pour la mission Défense.
 

D’après le député LREM Christophe Lejeune, rapporteur pour le programme 146 « Équipement des forces – dissuasion », les autorités allemandes ont bel et bien décidé de « temporiser leur décision ». Surcoûts, inertie de la période électorale, lobbying américain en faveur de l’AH-64 Apache, voire un peu des trois : la raison de ce retrait provisoire n’est pas connue. 

Pour la France, ce programme synonyme de rénovation à mi-vie du système d’armes est trop important pour être abandonné. Certaines de ses briques dépassent d’ailleurs ce seul cadre, tels que le missile haut de trame ou la suite avionique FlytX commune avec le futur HIL Guépard. La notification d’une commande pour une première tranche de 14 appareils est toujours d’actualité si l’on en croit les différents rapports.
 

Les négociations se poursuivent donc en bilatérale avec le seul partenaire espagnol. Les deux pays ont toutefois convenu de « laisser la possibilité à l’Allemagne de revenir sur sa décision durant une période de six mois », relève Christophe Lejeune.

 

Vers une baisse du niveau d’ambition ?

L’Allemagne « out », ce sont potentiellement 51 hélicoptères en moins à moderniser et une incidence négative sur les économies d’échelle. La décision allemande constitue donc un enjeu « puisque l’équilibre économique du programme ne peut être obtenu qu’avec elle », soulignait dernièrement le CEMAT en audition parlementaire.
 

Principale conséquence : l’impossibilité de porter l’ensemble des 71 Tigre français au standard 3. « Concernant le Tigre Standard 3, soit l’Allemagne nous rejoint et nous pourrons le réaliser tel que prévu, soit elle ne nous rejoint pas et il faudra redéfinir le standard avec l’Espagne et ne faire passer à ce standard 3 bis ou 4 qu’une partie de nos hélicoptères », ajoutait-il.

La DGA et son homologue espagnole, la Direction générale de l’armement et du matériel (DGAM), planchent d’ores et déjà sur le rapprochement de leurs spécifications « afin de réduire le coût de la modernisation souhaitée et de ne pas augmenter l’enveloppe budgétaire allouée à cette opération du fait du retrait allemand », relève Christophe Lejeune.
 

À moins de relever le plafond financier, la démarche, tout en maintenant le programme en vie, pourrait se solder par une baisse du niveau d’ambition. Côté allemand, la constitution d’un nouveau gouvernement fédéral, espérée pour début décembre, pourrait contribuer à rétablir un canal et à – enfin – trouver un terrain d’entente dans le temps imparti. Réponse d’ici au printemps prochain.

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Sérieusement, il faut arrêter de croire que les Allemands sont nos "amis"

Déjà qu'ils ont failli nous la mettre à l'envers pour le Rafale (Heureusement que Dassault a réussi à tenir tête à tout le monde), qu'ils nous l'ont déjà mis à l'envers avec les russes et là, maintenant ils nous lâchent pour le tigre ???

Mais attendez....COMMENT ? LA STUPEUR M'ENVAHIT !!!

 

Le 24/10/2021 à 17:59, BTX a dit :

En février, la chancelière allemande, Angela Merkel, parla d’une « série de négociations à conduire, en particulier avec Airbus pour la partie allemande » au sujet du Tigre Mk3

C'est pas la première fois qu'elle utilisa le régime politique de son pays à son avantage mais bon à force d'oublier son histoire on en finit par s'en briser les reins...

  • Like 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2021/11/20/boeing-confirme-linteret-de-berlin-pour-lhelicoptere-dattaque-ah-64-apache-aux-depens-du-tigre-mk3/

Boeing confirme l’intérêt de Berlin pour l’hélicoptère d’attaque AH-64 Apache… aux dépens du Tigre MK3

 

spacer.png

En Allemagne, Boeing a actuellement plusieurs fers au feu.

Ainsi, l’industriel américain est en lice pour fournir à la Bundeswehr au moins 40 hélicoptères de transport lourd [HTL] dans le cadre du programme Schwerer Transporthubschrauber [STH], lequel a été relancé en janvier après avoir été annulé quelques mois plus tôt. Ce qui a d’ailleurs donné lieu à une procédure judiciaire lancée par Lockheed-Martin [également candidat avec le CH-53K King Stallion] et dont l’issue devrait être connue le 24 novembre prochain.

Par ailleurs, Boeing attend également le feu vert à la commande de 45 avions de combat F/A-18 Super Hornet [et E/A-18 Growler] pour remplacer les Panavia Tornado de la Luftwaffe. Pour rappel, annoncée en avril 2020, cette commande n’a toujours pas été notifiée au constructeur américain, lequel attend la formation du nouveau gouvernement allemand issu de la majorité sortie des urnes en septembre dernier pour aller de l’avant dans ce dossier.

Une autre affaire qui est bouclée est celle concernant l’acquisition de cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon afin de remplacer les P-3C Orion de la Deutsche Marine… sans attendre la concrétisation du programme MAWS [Maritime Airborne Warfare System], lancé en 2017 dans le cadre d’une coopération franco-allemande. Programme mis en péril par la décision de Berlin de se tourner vers Boeing, étant donné que la solution retenue n’aura rien de provisoire….

Mais une autre coopération bat de l’aile : la modernisation à mi-vie de l’hélicoptère d’attaque Tigre, lequel doit être porté au standard Mk3. Cette opération, d’un coût estimé à 5,5 milliards d’euros, vise à traiter les obsolescences de cet appareil, tout en le dotant de nouvelles capacités, notamment en matière de combat collaboratif. Si la France et l’Espagne ont bien l’intention de conduire ce programme, ce n’est pas le cas de l’Allemagne.

Ainsi, déplorant une disponibilité trop faible de ses Tigre, la Bundeswehr chercherait à se doter d’un autre type d’hélicoptère… Et, depuis quelques mois, il est dit qu’elle serait tentée par une solution américaine, en particulier par l’AH-64 Apache. Ce que vient de confirmer Boeing, selon le journaliste spécialisé Gareth Jennings, qui a fait état, via Twitter, de quelques « informations intéressantes » obtenues auprès de l’industriel américain, avant la conférence de Berlin sur la sécurité [qui aura lieu les 24 et 25 novembre].

 

Ainsi, Boeing a confirmé a avoir reçu, de la part du gouvernement allemand, une demande d’informations [RFI – Request for Information, ndlr] au sujet de l’AH-64 Apache. Et qu’il y a répondu avant la crise de la covid-19. Et d’ajouter qu’il attend la prochaine étape, qui concernerait peut-être l’Apache… voire « autre chose ». Et cet « autre chose » pourrait-il être le concept d’hélicoptère que Boeing avait proposé pour le programme FARA [Future Attack Reconnaissance Aircraft] de l’US Army?

Quoi qu’il en soit, le retrait de l’Allemagne du programme Tigre Mk3 ne sera pas sans conséquences sur l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], qui serait obligée de revoir à la baisse le nombre d’appareils à moderniser… ou à redéfinir un standard moins ambitieux que prévu. Et il pourrait également concerner le programme HIL [hélicoptèe interarmées léger – Guépard], une partie de l’avionique devant être commune.

« À ce stade, la participation des Allemands à la rénovation au standard III du Tigre n’est pas assurée. La France envisage désormais un partenariat avec l’Espagne sur un périmètre de rénovation et un volume d’appareils à déterminer, une partie des moyens prévus pour leur rénovation ayant disparu avec le retrait allemand. Le sous-chef Plans – programme a par ailleurs souligné l’importance revêtue par le standard III du Tigre, une partie de l’avionique étant aussi utilisée pour le futur hélicoptère interarmées léger », a en effet expliqué la députée Sereine Mauborgne, dans son dernier avis budgétaire concernant les forces terrestres.

  • Thanks 1

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois plus tard...

https://www.forcesoperations.com/feu-vert-espagnol-pour-le-tigre-mk-iii/

Feu vert espagnol pour le Tigre Mk III

spacer.png

La France est désormais certaine de pouvoir compter sur l’Espagne pour développer conjointement l’hélicoptère Tigre Mk III. Le programme a reçu hier l’aval du gouvernement espagnol, qui prévoit de libérer une enveloppe de 1,9 Md€ sur 16 ans.

 

Le feu vert espagnol en poche, la rénovation à mi-vie du Tigre va enfin pouvoir décoller. Celle-ci vise à « moderniser les flottes de Tigre respectives, dans le but de prolonger leur durée de vie de 20 à 40 ans et d’augmenter les capacités pour pouvoir remplir les missions qui leur sont assignées au-delà de 2035 », rappelle le gouvernement espagnol dans un compte-rendu de réunion.

Le PDG d’Airbus Helicopters, Bruno Even, a salué « une étape très positive vers le lancement de la modernisation du Tigre afin qu’il reste un atout essentiel et moderne pour ses armées pour les décennies à venir, renforçant la coopération européenne de défense ».
 

Les Allemands ont indiqué « qu’ils n’étaient pas encore prêts à nous suivre », confirmait le délégué général pour l’armement Joël Barre mi-octobre en audition parlementaire. Une décision de Berlin n’étant pas attendue avant fin 2022, l’accord adopté hier se limite à un scénario bilatéral entre la France et l’Espagne.

spacer.png

Le budget alloué alimentera le développement, la production et le soutien initial des deux flottes. Pour « faire face aux besoins financiers du projet », le ministère espagnol de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme sera amené à le « préfinancer partiellement » entre 2022 et 2028 pour plus de 700 M€. Le ministère de la Défense prendra le relais pour les annuités 2029 à 2037, pour un total de 1,185 Md€. 

 
La clé de répartition des coûts et de la charge industrielle dépendra du nombre initialement prévu de machines à moderniser, soit 78,83% pour les 67 exemplaires de l’ALAT et 21,18% pour les 18 exemplaires des FAMET. L’assemblage final des 85 Tigre Mk III sera réalisé sur le site Airbus Helicopters d’Albacete.
 
Selon le média espagnol ABC, la signature d’un contrat avec l’Organisation commune de coopération en matière d’armement (OCCAR), en charge du programme Tigre, devrait intervenir en mars 2022.
 

La livraison des 18 Tigre Mk III espagnols interviendra entre 2030 et 2034 afin d’aligner cette capacité au programme « Fuerza 2035 » des forces terrestres.

De son côté, la France envisage toujours d’ « être au rendez-vous capacitaire de 2028 », soulignait le DGA Joël Barre. Pour rappel, le ministère des Armées prévoyait la commande de 14 appareils en tranche ferme en 2021 en l’attente de la décision des deux autres pays.

  • Thanks 1

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2022/01/31/faute-dun-accord-avec-berlin-larmee-de-terre-ne-pourra-moderniser-que-42-helicopteres-tigre-sur-67/

Faute d’un accord avec Berlin, l’armée de Terre ne pourra moderniser que 42 hélicoptères Tigre (sur 67)

Les programmes d’armement menés dans le cadre d’une coopération entre la France et l’Allemagne ne sont pas épargnés par les difficultés… faute de pouvoir s’entendre sur les montages industriels, la répartition des charges de travail, les capacités à développer ou bien encore sur les calendriers et les coûts.

Ainsi, le Maritime Airborne Warfare System [MAWS] est compromis, suite à la décision de Berlin d’acquérir cinq avions de patrouille maritime P-8A Poseidon auprès des États-Unis.

Le Système de combat aérien du futur [SCAF] est embourbé dans des discussions compliquées entre Dassault Aviation et Airbus.

Même chose pour le Main Ground Combat System [MGCS], c’est à dire le char de combat du futur, pour lequel les industriels concernés [Nexter, Krauss Maffei Wegmann et Rheinmetall] peinent à s’entendre.

Cela étant, d’après La Tribune, qui cite le major général de l’armée de Terre [MGAT], le général Hervé Gomart, un document de concept exploratoire concernant le MGCS a été validé par la partie française… qui attend désormais le retour de son homologue d’outre-Rhin. En outre, Paris attend ce qu’en dira la nouvelle coalition gouvernementale au pouvoir à Berlin. Jusqu’à présent, Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, n’a rien dit au sujet de ce programme.

Un autre dossier qui pose problème est la modernisation des hélicoptères d’attaque Tigre.

Normalement, l’Allemagne en était partie prenante… Seulement, en raison de la faible disponibilité des 53 appareils mis en oeuvre par la Bundeswehr, Berlin a exprimé son intérêt pour le AH-64 Apache américain.

Cette modernisation de l’EC-665 Tigre consiste à le porter au standard Mk3. Elle doit permettre de traiter ses obsolescences tout en le dotant de nouvelles capacités, tant au niveau du combat collaboratif que de l’armement, notamment avec le futur missile MHT [missile haut de trame], développé par MBDA.

Le coût de ce chantier est estimé à 5,5 milliards d’euros. D’où les hésitations allemandes. Cependant, l’Espagne, intéressée par ce programme, a donné son feu vert à la modernisation des 18 Tigre des Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET]. Seulement, la participation de l’Allemagne à ce projet en garantissait l’équilibre économique.

En attendant que le gouvernement change éventuellement d’avis, les ambitions ont dû être revues à la baisse côté français. En octobre dernier, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, avait en effet prévenu que, faute d’une participation allemande à ce programme, il ne serait pas possible de moderniser les 67 Tigre de l’ALAT [Aviation légère de l’armée de Terre].

Devant l’Association des journalistes de défense [AJD], rapporte La Tribune, le général Gomart a donné plus de précisions… Ainsi, en l’état actuel de la situation, seulement 42 Tigre pourront être portés au standard MK3. Soit un peu moins des deux tiers de la flotte. Cela étant, la porte est toujours ouverte à une participation allemande…. Du moins jusqu’à l’été prochain. Faute de quoi, il faudra trouver des ressources dans la prochaine Loi de programmation militaire [LPM] pour que les 25 appareils qui resteront alors à moderniser puissent l’être.

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois plus tard...

Airbus Helicopters et MBDA enfin notifiés pour le développement du Tigre Mk III

https://www.forcesoperations.com/wp-content/uploads/2022/03/Airbus-Helicopters-enfin-notifie%CC%81-pour-le-de%CC%81veloppement-du-Tigre-Mk-III.jpg

Après une longue attente, l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAR) a notifié Airbus Helicopters et MBDA au nom de la France et de l’Espagne pour la rénovation à mi-vie de l’hélicoptère d’attaque Tigre (Tigre Mk III). Une bonne nouvelle pour la filière aéronautique mais une petite désillusion pour le client français, forcé de redéfinir son niveau d’ambition en raison de l’indécision du partenaire allemand.

 

Ce contrat, valorisé à 2,8 Mds€ pour la France et 1,2 Md€ pour l’Espagne, comprend le développement et l’intégration d’une nouvelle suite avionique FlytX, d’un nouveau casque TopOwl Digital Display, de nouveaux armements et de nouvelles liaisons de données. Si Airbus Helicopters est maître d’œuvre, MBDA s’occupera de l’intégration du missile air-sol MHT, conçu pour la France au travers du programme MAST-F de l’OCCAR.

Resterait à convaincre l’Espagne d’adopter elle aussi ce missile inspiré du MMP, « ce qui n’est pas évident car l’Espagne n’utilise actuellement que des Spike, y compris depuis le sol, » déclarait début janvier le sénateur LR Cédric Perrin, à la suite d’un déplacement à Madrid. « Parmi les arguments que nous faisons valoir, figure celui que la France prendrait en charge 4/5 des coûts de développement. Par ailleurs, ce futur missile anti-char pourrait aussi équiper l’Eurodrone. »
 

Hormis le missile MHT, l’armement du Tigre Mk III comprendra un nouveau missile air-air, de nouvelles roquettes guidées laser et une tourelle-canon THL 30 « améliorée ». L’OCCAR a également signé un contrat avec Safran Electronics & Defense pour le développement et la livraison de la boule optronique Euroflir 510, retenue dès 2020 pour remplacer le viseur de toit Stryx.

Thales fournira, en plus de la suite avionique FlyxT et du casque TopOwl DD, un nouveau système d’autoprotection construit autour de la solution CATS-150 ainsi qu’un système de navigation par satellite bi-constellation GPS et Galileo et deux terminaux de liaisons de données Micro-TMA. L’un permettra la liaison pour le guidage des nouveaux missiles air-sol et l’autre assurera une liaison vidéo avec les drones. Le premier prototype de Tigre rénové devrait réaliser son vol inaugural en 2025, soit deux ans plus tard qu’annoncé jusqu’alors.
 

« Ce programme comprend également des contrats OCCAR supplémentaires pour le développement et l’acquisition d’autres systèmes à intégrer sur le Tigre Mk III », souligne l’OCCAR dans un communiqué. De quoi permettre à l’appareil d’opérer au moins jusqu’en 2040.

« Avec cette modernisation, le Tigre restera un atout essentiel et moderne pour ses armées et renforcera la coopération de défense en Europe », déclarait pour l’occasion le PDG d’Airbus Helicopters, Bruno Even. « Le Tiger MkIII n’aura pas d’équivalent dans le monde pour les opérations de haute intensité et améliorera encore les capacités de connectivité, de précision et de puissance de feu du Tigre actuel ».
 

Fixée à 67 hélicoptères rétrofités à l’origine, la cible française a été ramenée à 42 exemplaires en tranche ferme et 25 supplémentaires en option. En cause, l’augmentation des coûts suite au retrait provisoire de l’Allemagne. Celle-ci conserve la possibilité d’intégrer le programme « dans un futur proche ». Côté espagnol, la cible reste de 18 hélicoptères. En plus du développement et de l’intégration, le contrat comprend le soutien en service initial.

Les livraisons démarreront en 2029 pour la France et un an plus tard pour l’Espagne. Les travaux seront répartis entre les sites d’Albacete (Espagne), retenu pour l’assemblage final, de Marignane (France) et de Donauwörth (Allemagne).

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines plus tard...

https://www.forcesoperations.com/le-tigre-mk-3-un-contrat-important-pour-thales-malgre-quelques-divergences-avec-lespagne/

L'Aviation légère de l'armée de Terre recevra ses premiers hélicoptères  Tigre Mk3 en 2029 - Zone Militaire

Du cockpit au rotor anticouple, il y aura du « Made in Thales » un peu partout sur le futur Tigre Mk 3. Notifié le 2 mars à Airbus Helicopters et MBDA, ce programme mené par la France et l’Espagne s’avère aussi « très important » pour Thales, qui mobilisera plusieurs centaines d’ingénieurs pour développer les briques situées dans son périmètre.

Plusieurs centaines d’ingénieurs mobilisés
Longtemps attendue, l’opération verra 42 Tigre français et 18 Tigre espagnols être portés au prochain standard, respectivement à compter de 2029 et 2030.
 
L’avenir de 25 des 67 Tigre français reste pour l’instant suspendu à la décision du partenaire allemand, mais « tout ce qui était prévu et voulu par les opérationnels est intégré à cette rénovation », assurait Yannick Assouad, directrice générale adjointe Avionique au sein de Thales, lors d’un récent point presse.
 

Le niveau d’ambition technique demeure bel et bien inchangé et se traduit par « un contrat important pour Thales » qui se situe « plutôt dans les centaines de millions d’euros que dans les dizaines », expliquait Yannick Assouad. L’aspect financier ne sera pas davantage détaillé, « parce que nous n’avons pas encore de contrat » et « parce qu’il y a encore quelques options qui sont en discussion ». Les systèmes d’entraînement et de simulation, par exemple, doivent encore faire l’objet d’un arbitrage.

La rénovation du Tigre fournira de l’activité à une douzaine de sites français du groupe, tant dans le périmètre de l’avionique que dans d’autres divisions et filiales. Le système d’autoprotection sera développé et produit à Brest dans une usine de Thales DMS. La liaison de données µTMA (microTMA) et la radio CONTACT proviendront des sites de Gennevilliers, Cholet et Brive de la filiale Thales SIX GTS.
 

La roquette guidée laser de 68 mm sera produite à la Ferté-Saint-Aubin. Les équipements avioniques – suite FlytX, casque TopOwl Digital Display, capteur air data et récepteur multi-constellation TopStarM – dépendent des sites de Bordeaux, Toulouse, Valence, Châtellerault et Vendôme. Quant aux dispositifs d’entraînement et de simulation, ils seront modernisés à Cergy si Thales est retenu pour ce pan du programme. 

En tout, « 600 ou 700 ingénieurs vont contribuer à l’ensemble de ces développements », souligne Yannick Assouad. Le seul volet avionique, poussé tant par le Tigre Mk 3 que par le HIL Guépard lancé en janvier, se traduira par l’ouverture de 100 à 200 postes. Une partie d’entre eux seront remplis en s’appuyant sur l’Engineering Competence Center France, une structure dans laquelle Thales a rassemblé ses savoir-faire en avionique après l’effondrement du secteur aéronautique en 2020. Lancer le Tigre Mk 3 se révélait dès lors tout autant essentiel pour la préservation de certaines compétences. Pour Thales comme pour Airbus Helicopters, l’objectif principal est désormais de pouvoir faire voler un prototype en 2025.
L’industriel se veut par ailleurs prudent quant aux perspectives d’exportation de ce nouveau standard. « Vu dans sa globalité, la réponse est non », explique Yannick Assouad. Thales propose néanmoins « certains de ces équipements pour équiper certains hélicoptères étrangers (…) et en particulier aux États-Unis ». Le casque TopOwl DD, par exemple, s’avère « relativement versatile ». Véritable succès commercial, la version actuelle a été intégrée sur des hélicoptères de combat étrangers, tels que le T129 turc et les AH-1Z/UH-1Y américains. La même manœuvre serait possible pour des systèmes de communication comme CONTACT, quoique plus complexe à réaliser en raison des questions de compatibilité.
 
https://www.forcesoperations.com/wp-content/uploads/2022/03/Le-Tigre-Mk-3-un-contrat-important-pour-Thales--800x566.jpg

La recherche d’un maximum de convergences

Pour maîtriser les coûts et maximiser l’interopérabilité, industriels, DGA et DGAM ont travaillé à faire converger les besoins. Que ce soit pour MBDA ou pour Thales, la plupart des systèmes sélectionnés sont donc communs aux deux utilisateurs. Mieux, côté français certaines briques sont ou seront intégrées sur d’autres plateformes aériennes existantes ou à venir.
 

C’est tout particulièrement le cas de CONTACT. Adoptée par les deux pays, cette radio logicielle sécurisée facilitera non seulement le partage d’informations entre Tigre français et espagnols mais leur permettra aussi d’entrer dans la bulle Scorpion de l’armée de Terre et de communiquer avec la quasi totalité des véhicules, aéronefs et bâtiments français.

La même logique prévaut pour la suite avionique FlytX et la liaison de données µTMA, cette dernière étant déclinée en terminaux de guidage des nouveaux missiles air-sol et de liaison vidéo avec les drones. Hormis le Tigre Mk 3, ces deux systèmes embarqueront sur le futur hélicoptère interarmées léger Guépard. La liaison µTMA est quant à elle aussi intégrée au mini-drone SMDR de l’armée de Terre. 
 

FlytX repose notamment sur deux écrans de 10 pouces pour la place pilote et trois écrans de 10 pouces pour la place tireur. Chacun sera également doté d’un petit écran tactile en couleurs permettant d’interagir avec l’ensemble des éléments connectés au système. « Tout cela va permettre à l’équipage de se concentrer sur la mission », indique Julien Litas, responsable des ventes Tigre Mk 3 pour Thales.

Les deux pays recevront ensuite le casque TopOwl DD, élément parmi d’autres d’une rénovation complète de la chaîne vidéo qui ira de la boule optronique Euroflir 510 (ou Strix NG) de Safran Electronics & Defense à la partie tête basse avec FlytX. Le casque TopOwl DD est par ailleurs synonyme d’amélioration de la chaine DRI (détection-reconnaissance-identification) et des performances, en particulier au niveau du couplage avec le viseur de toit et les systèmes d’armes.
 

Le casque TopOwl DD permettra « d’aller plus loin dans la mission grâce à la tête haute qui va donner un certain nombre d’informations de pilotage. Nous travaillons aussi à l’intégration de fonctions de type SVS (Synthetic Vision System), ou de la symbologie pour atterrir en environnement dégradé ».

Quelques différences subsistent malgré les efforts consentis de chaque côté.
 
La suite d’autoprotection, premièrement, est l’un des rares sujets où il n’y aura pas eu de convergence, car situé dans le domaine de la souveraineté. Côté français, cette suite construite autour du CATS-150 (Compact Airborne Threat Surveyor) sera bien entendu plus performante et capable de s’adapter aux nouvelles menaces « pour les vingt prochaines années », relève Julien Litas.  
 
La roquette guidée laser de 68 mm, qui armera également le HIL Guépard et le drone tactique Patroller, sera sur le Tigre français mais pas sur le Tigre espagnol. Celui-ci recevra une nouvelle roquette de 70 mm dont le fournisseur n’a pas été détaillé.  
 

Ces disparités ne sont pas limitées au seul périmètre de Thales. Ainsi, si l’Espagne rejoint la France dans l’intégration du missile air-air Mistral 3, elle favorise cependant le développement d’un « nouveau missile air-sol » plutôt que l’adoption du missile MHT développé par MBDA. Si elle choisit in fine de rejoindre le mouvement, l’Allemagne fera à son tour le choix d’une version partiellement « nationalisée », signale Thales. La roquette guidée laser, entre autres, ne fait pas partie des options retenues par la partie allemande lors des discussions préliminaires, qui lui préférera le maintien d’une roquette de 70 mm.   

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 mois plus tard...

https://www.forcesoperations.com/indra-embarque-officiellement-sur-le-tigre-mk-iii/

Indra embarque officiellement sur le Tigre Mk III

L'Aviation légère de l'armée de Terre recevra ses premiers hélicoptères  Tigre Mk3 en 2029 - Zone Militaire

Après Airbus Helicopters, MBDA et Safran, au tour d’Indra de monter à bord du Tigre Mk III. Le groupe espagnol a signé hier trois contrats avec l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAR), mandatée par la France et l’Espagne pour piloter le programme.

 

Si Thales fournira notamment la radio CONTACT et le casque TopOwl DD, son pendant espagnol est désormais contractualisé pour la modernisation du système IFF (Identification Friend or Foe) et le développement et la production d’une nouvelle suite de guerre électronique (SPEWS) et d’un nouveau système de commandement et de contrôle (SpC2).

Les SPEWS et SpC2 sont destinées à la seule flotte espagnole, les hélicoptères français devant recevoir des solutions livrées par Thales et ATOS. Le montant global de ces contrats n’a pas été détaillé.
 

« Ces systèmes sont des atouts majeurs pour le Tigre Mk III afin d’améliorer la compréhension des opérations lors des futurs conflits de haute densité », déclare l’OCCAR dans un communiqué.

« Avec la signature de ces trois contrats, la France et l’Espagne confirment la confiance placée en l’OCCAR pour la gestion d’un projet de système aérien complexe comme le Tigre Mk III », poursuit l’organisation.
 

Notifié début mars, le marché Tigre Mk III comprend la rénovation de 60 appareils, dont 42 pour la France et 18 pour l’Espagne, pour environ 4 Md€. La cible initiale française est pour l’instant amputée de 25 exemplaires « en attendant la rejointe éventuelle de l’Allemagne », relevait alors le ministère des Armées. La décision finale n’est pas attendue avant « la mi-2022 » au plus tôt selon le ministère de la défense allemand.

Le lancement en duo du programme a été suivi quelques semaines plus tard d’une visite du directeur de l’OCCAR et de représentants français et espagnols sur le site d’Albacete d’Airbus Helicopters España, désigné pour accueillir la ligne d’assemblage final du Tigre Mk III.
 
Crédits image : Airbus Helicopters
  • Thanks 1

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 2 mois plus tard...

http://www.opex360.com/2022/08/13/la-france-a-fini-par-prendre-acte-de-la-decision-allemande-dabandonner-lhelicoptere-dattaque-tigre-mk3/

La France a fini par prendre acte de la décision allemande d’abandonner l’hélicoptère d’attaque Tigre Mk3

La France a fini par prendre acte de la décision allemande d'abandonner  l'hélicoptère d'attaque Tigre Mk3 : r/france

Si des règles précises ne sont pas préalablement édictées et, surtout, acceptées par les différents acteurs, alors mener un programme d’armement en coopération est une gageure… En témoignent les projets lancés conjointement par la France et l’Allemagne [et qui, pour certains d’entre-eux, ont été rejoints par l’Espagne] depuis maintenant cinq ans.

Si le programme de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, conduit par l’Allemagne [via Airbus Defence & Space] en association avec la France, l’Italie et l’Espagne, a finalement pu prendre son envol après plusieurs mois [si ce n’est des années] de blocage, d’autres sont à l’arrêt, faute d’entente entre les industriels concernés.

Tel est ainsi le cas du Système de combat aérien du futur [SCAF], qui fait les frais de désaccords persistants entre Dassault Aviation et Airbus au sujet du pilier n°1, c’est à dire l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme.

Et ça l’est aussi pour le char de combat du futur, pour lequel les règles ont été changées en cours de route, Berlin ayant imposé Rheinmetall dans ce projet, qui devait être initialement réalisé par Nexter et Krauss-Maffei Wegmann [KMW], via leur co-entreprise KNDS. Lors de son ultime audition à l’Assemblée nationale en sa qualité de Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre a indiqué que le lancement de la prochaine phase de ce programme allait encore être reporté d’au moins trois mois de plus.

En matière de patrouille maritime, le MAWS [Maritime Airborne Warfare System] ne se porte pas mieux, ce projet ayant pris du plomb dans l’aile avec la commande passée par Berlin de cinq P-8A Poseidon auprès de Boeing. C’est une « solution intérimaire », ont assuré les autorités allemandes… Ou mais une « solution intérimaire » qui pourrait durer, d’autant que l’achat de trois appareils supplémentaires est sur la table…

Enfin, le développement du standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre, fruit d’une coopération franco-allemande lancée dans les années 1980, se fera avec l’Espagne… mais pas avec l’Allemagne, contrairement à ce qui avait été prévu.

En mai 2018, Florence Parly, alors ministre des Armées, s’était pourtant félicitée de la participation de Berlin à ce programme devant permettre de disposer d’hélicoptères d’attaque « adaptés à l’évolution anticipée des menaces jusqu’à l’horizon 2040 ». Puis, confrontée à une disponibilité jugée trop faible de ses Tigre, la Bundeswehr a laissé entendre qu’elle s’intéressait à l’AH-64E Apache de Boeing… Ce que l’industriel a confirmé, en novembre 2021.

Ne pouvant plus attendre, la France et l’Espagne ont fini par lancer le standard Mk3 du Tigre en mars dernier, en espère d’être rejoints plus tard par l’Allemagne. Celle-ci, selon la Tribune, devait donner une réponse d’ici la fin juin, après le salon aéronautique ILA de Berlin. Le délai étant passé, aucune annonce n’a été faite… Aussi, la France en a pris acte, comme l’a indiqué M. Barre aux députés.

« Nous avons subi des aléas pour le Standard 3 du Tigre. Ce programme d’hélicoptère de combat de nouvelle génération a fini par être abandonné par les Allemands. Les Espagnols ont accepté de continuer de coopérer avec nous. C’est un des volets clés de notre coopération avec l’Espagne », a en effet déclaré le désormais ancien DGA.

Si l’Allemagne n’a pas rejoint le programme Tigre Mk3, son industrie devrait cependant y participer, la filiale allemande d’Airbus Helicopters, implantée à Donauwörth, étant appelée à y jouer un rôle.

Quoi qu’il en soit, le faux-bond allemand aura des conséquences sur le format de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT], celle-ci devant se contenter de 42 Tigre Mk3 au lieu des 67 prévus.

Pour rappel, la France et l’Espagne vont respectivement investir 2,8 milliards et 1,8 milliard d’euros dans ce programme, qui vise à traiter les obsolescences et à doter le Tigre de nouvelles capacités, notamment dans le domaine du combat collaboratif.

Les appareils destinés à l’ALAT seront ainsi dotés du système d’information et de communication Scorpion [SICS], du système de gestion aéroporté MUM-T pour interagir avec les drones et du missile Akeron LP [ex-Missile Haut de Trame] et de la suite avionique FlytX.

https://www.forcesoperations.com/wp-content/uploads/2022/06/Photo_Akeron-LP_1-800x486.jpeg

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 5 mois plus tard...

https://www.opex360.com/2023/01/24/la-modernisation-des-helicopteres-tigre-de-larmee-de-terre-aurait-du-plomb-dans-laile/

La modernisation des hélicoptères Tigre de l’armée de Terre aurait du plomb dans l’aile

 

tigre-barkhane-20181009.jpg

Le 19 janvier, en signant le Traité de Barcelone, la France et l’Espagne ont renforcé significativement leur coopération dans de nombreux domaines, dont celui de la défense. Et cela alors que les deux pays mènent ensemble plusieurs programmes d’armement, dont le Système de combat aérien du futur [SCAF] et la modernisation de l’hélicoptère d’attaque Tigre. Or, celle-ci pourrait faire les frais de la prochaine Loi de programmation militaire [LPM]…

Pour rappel, ce programme à porter le Tigre au standard Mk3, vise notamment à adapter cet hélicoptère au combat collaboratif [avec la possibilité de prendre le contrôle de drones et de partager des données tactiques en temps réel] et à lui permettre d’emporter des missiles haut de trame [MHT ou Akeron HT] ou Spike [pour la version espagnole].

Lancée en 2022, cette modernisation du Tigre doit impliquer, outre Airbus Helicopters, Safran, Thales et MBDA.

Le faux-bond de l’Allemagne, qui était initialement partie prenante à ce projet, a contraint la France et l’Espagne à revoir leurs ambitions à la baisse, malgré les sommes engagées par ces deux pays. Ainsi, Paris a prévu d’investir 2,8 milliards d’euros pour porter 42 Tigre au standard Mk3 sur les 67 que possèdent l’aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] tandis que Madrid a débloqué une enveloppe de 1,18 milliard pour 18 exemplaires mis en oeuvre par les Fuerzas aeromobiles del Ejercito de tierra [FAMET].

Seulement, la question est de savoir si ce programme ira jusqu’au bout, notamment à la lumière des retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine, les hélicoptères d’attaque russes ayant été mis en difficulté. Deux conceptions s’opposent.

Ainsi, en décembre, la presse nippone a rapporté que le ministère japonais de la Défense envisageait de se séparer de ses hélicoptères d’attaque et de reconnaissance AH-64D Apache, AH-1S Cobra et Kawazaki OH-1 pour les remplacer par des drones tactiques.

A contrario, la British Army entend conserver les siens, comme le suggère le récent exercice qu’elle a mené avec des AH-64E Guardian, en vue d’adapter ses tactiques en fonction des RETEX de la guerre en Ukraine. « Nous avons dû complètement changer notre façon d’opérer à la fois dans les airs et au sol, pour exploiter au mieux les capteurs, les armes et les systèmes de communication améliorés de l’AH-64E, ainsi que ses meilleures performances de vol », a-t-elle fait valoir.

Et d’ajouter : « Pour […] frapper l’ennemi avant qu’il ne puisse viser les troupes amies, les AH-64E doivent être soutenus sur le terrain. Aussi, le fonctionnement des points de d’armement et de ravitaillement avancés [FARP] a été repensé afin d’éviter que les équipes de soutien ne soient localisées par des drones ou que leurs communications ne soient interceptées ».

Qu’en sera-t-il pour l’ALAT, et donc pour l’avenir de ses Tigre ?

Selon La Tribune, son standard Mk3 ne serait plus jugé prioritaire par l’État-major des armées, qui se contenterait d’une modernisation « a minima ». Ce qui inquiète les industriels concernés, qui ont donc adressé une lettre à Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, pour défendre ce programme. Seront-ils entendus ?

Cela étant, l’abandon éventuel du Tigre Mk3 n’est pas nouveau… Des rumeurs couraient à son sujet dès l’automne dernier… Et le sénateur Cédric Perrin s’en était fait l’écho lors d’une séance de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées. « L’an dernier, dans le cadre d’une mission à Madrid, nous avions évoqué avec les Espagnols le projet de modernisation du Tigre 3, afin de pallier les carences allemandes sur ce sujet. Si les assertions de la presse se révèlent exactes et que le Tigre 3 est effectivement abandonné par la France pour des raisons budgétaires, nous aurons bonne mine d’avoir sollicité les Espagnols », avait-il affirmé.

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois plus tard...

Exit le Tigre standard 3, place au Tigre standard 2+

https://www.forcesoperations.com/exit-le-tigre-standard-3-place-au-tigre-standard-2/

https://www.forcesoperations.com/wp-content/uploads/2023/03/EXTO-terminee-pour-le-Tigre-standard-2-.png

Le standard 3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre n’est plus, victime d’arbitrages défavorables et du désengagement de la partie allemande. Place à un Tigre porté au standard « 2+ », une opération heureusement toujours conduite en coopération avec l’Espagne.

Réinterroger le modèle
 

L’abandon du standard 3 du Tigre est acté, moins d’un an après son lancement en réalisation avec l’Espagne, nous confirme-t-on de source militaire. Une demi-surprise au vu des signaux sortis dans la presse ou émis par voie ministérielle. Si le Tigre « continuera de voler jusqu’en 2040-2045 », rappelait mardi dernier le ministre des Armées Sébastien Lecornu, celui-ci a demandé aux armées « de regarder si ce qui est imaginé pour le standard correspond bien à ce qu’on veut ». 

 

Si il ne remet pas en question le principe de la rénovation du parc, le ministre « réinterroge le modèle tel qu’il existe aujourd’hui ». Entre questions techniques et de soutenabilité économique, « j’ai donné mandat aux armées et à la DGA, en lien avec les industriels, de le mettre à jour, de le faire évoluer », ajoutait le ministre des Armées. La France avait déjà dû revoir ses ambitions à la baisse se limitant à la rénovation à mi-vie de 42 hélicoptères, l’avenir des 25 autres étant alors soumis à la rejointe éventuelle de l’Allemagne. Celle-ci étant définitivement hors-jeu, se repose peut-être la question de la cible.

 

Certaines briques sont conservées, d’autres passent à la trappe. L’ajout des missiles MAST-F (ou Akeron LP) et Mistral 3 est abandonné, de même que la modernisation du canon de 30 mm, qui devait à l’issue lui offrir un meilleur débattement. En lieu et place du MAST-F, la France va se réorienter vers des solutions sur étagère telles que le Brimstone, également conçu par MBDA. 

 

La nouvelle copie conserve le viseur de toit Strix NG (ou Euroflir 510), l’intégration dans la bulle SCORPION via SICS ALAT et CONTACT, la communication satellite et le receveur Galileo. La nouvelle avionique modulaire FlytX de Thales est préservée, mais son développement relève dorénavant du HIL Guépard. La question de la collaboration drone-hélicoptère demeure également d’actualité mais, outre la recherche de solutions techniques, demandera au préalable de définir une doctrine d’emploi. 

 
Vers un standard 2+
 

Les quelques briques subsistantes viendront s’ajouter à celles promises par le standard 2 du Tigre, développé en parallèle à la bascule en cours vers la version HAD. À l’origine « très ambitieuse », cette évolution avait elle aussi été revue à la baisse pour des raisons de coûts. Ne restent in fine que six modules d’amélioration, dont les plus emblématiques sont l’intégration de la roquette guidée laser et du système d’information SITALAT. 

 

La RGL conçue par Thales manque encore à l’appel mais ce retard n’empêche pas de progresser à partir du seul Tigre Std 2 livré au GAMSTAT. « Les prochains arrivent bientôt (…) Ils vont commencer à sortir de chez Airbus Helicopters », nous indique-t-on. Des livraisons qui viendront ajouter un surcroît de pression sur un calendrier d’évaluations déjà bien dense. La prochaine campagne de tirs est programmée pour ce mois-ci et s’étendra aussi au nouvel obus explosif de 30 mm conçu pour compenser les effets négatifs d’un tir sur sol meuble. 

 

Une bonne nouvelle malgré tout : cette révision des plans n’a pas entamé la motivation du partenaire espagnol. Celui-ci reste dans la course pour un futur standard 2+ qui devrait, à l’instar du désormais ex-Std 3, être intégré sur le site d’Albacete d’Airbus Helicopters. 

 

Crédits image : 1er RHC

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 3 mois plus tard...

https://www.forcesoperations.com/nexter-a-bord-du-tigre-modernise-lallemagne-definitivement-debarquee/

Nexter à bord du Tigre modernisé, l’Allemagne définitivement débarquée

https://www.forcesoperations.com/wp-content/uploads/2023/06/Nexter-a-bord-du-Tigre-modernise-lAllemagne-definitivement-debarque_01.png

La modernisation de l’hélicoptère d’attaque Tigre va bon train. Nexter (KNDS) monte à bord pour rénover le canon de 30 mm, Safran confirme avec de nouvelles briques et l’Allemagne reste définitivement au sol, apprend-on en cette semaine sur fond de grande messe aéronautique. 

Une tourelle THL 30 2.0
 

« Développée à la fin des années 1990 et produite à 136 exemplaires de 2003 à 2014 pour la France, l’Espagne et l’Australie, la THL30 a fait ses preuves sur de nombreux théâtres d’opérations dont l’Afghanistan, la Libye et le Mali », rappelle Nexter cette semaine à l’occasion du salon du Bourget. Trois décennies après les premières ébauches, la tourelle-canon bénéficiera d’un rétrofit complet dans le cadre de la rénovation mi-vie des Tigre français et espagnols, annonce l’entreprise. Aussi essentielle que peu perceptible à l’oeil nu, l’augmentation des performances portera sur deux volets. 

D’une part, Nexter a travaillé à l’augmentation du débattement latéral pour être en mesure d’engager des cibles au-delà de 90° de chaque côté. De quoi offrir un champ supérieur en vol stationnaire, par exemple, et profiter pleinement d’une arme dont la visée est reliée à la vue du pilote via le casque TopOwl. 
 

Et d’autre part, l’industriel en profite pour traiter les obsolescences d’une électronique datant du début des années 2000. La manoeuvre mobilise en permanence une douzaine d’employés du site toulousain du groupe et aura pour conséquence de gagner du volume et de réduire la masse totale du système d’arme à 160 kg, soit un gain de plusieurs dizaines de kilos. Sur un appareil où chaque gramme compte, l’évolution s’avère fondamentale pour faciliter l’emport de nouveaux systèmes et d’influer positivement sur l’autonomie. 

Le contrat notifié comprend une phase de développement et de qualification qui s’achèvera vers la mi-2027. Suivra la livraison, entre 2028 et 2034, de kits de rétrofit sur les sites de Marignane (Bouches-du-Rhône) et d’Albacete (Espagne) d’Airbus Helicopters, maître d’oeuvre du programme.
 
Nexter-a-bord-du-Tigre-modernise-lAllema
 
Safran consolide, l’Allemagne débarque
Si la bascule d’un Tigre Mk 3 vers un Tigre Mk 2+ technologiquement moins ambitieux a été confirmée par la voie du délégué général pour l’armement, l’étendue finale du futur standard reste difficile à appréhender. À l’image de la THL 30, il faut davantage miser sur les annonces industrielles pour affiner la copie. C’est le cas du côté de Safran, récemment sélectionné par Airbus pour fournir sa centrale inertielle SkyNaute, sa centrale de cap et d’altitude APIRS et ses actionneurs TRIM. Des briques qui rejoignent le viseur optronique multispectral Euroflir 510, retenu l’an dernier pour succéder au Strix. 
 

D’autres signaux positifs font état de la poursuite de travaux pour lesquels un abandon était jusqu’alors pressenti. Le missile Akeron LP, futur missile haut de trame (MHT) dans l’arsenal français, reste jusqu’à nouvel ordre à bord du Tigre, nous explique-t-on. Le développement se poursuit, satisfaisant au passage les sénateurs à l’origine d’un amendement adopté il y a peu pour sanctuariser le sujet MHT au sein du projet de loi de programmation militaire pour 2024-2030. L’ajout du missile Mistral 3 serait lui aussi toujours à l’étude.

Cette semaine très aérienne se clôture sur une clarification longtemps attendue. Après avoir consacré beaucoup d’énergie à ne pas se positionner, l’Allemagne a enfin clôturé un feuilleton poursuivi depuis des années. « La participation allemande au programme Tigre Mk III ou Mk II+ ne sera pas poursuivie plus avant », confirme un document publié hier par le ministère de la Défense allemand. 
 

La raison invoquée ? « L’évaluation globale du rapport coût-risque, qui est désavantageuse du point de vue allemand ». Quand les Tigre espagnols et français continueront de voler jusqu’en 2045 grâce au standard à venir, leurs homologues allemands quitteront le service actif d’ici à 2038. Dans l’intervalle, l’Allemagne se concentrera sur l’amélioration de la disponibilité et la poursuite de la transition partielle vers le standard ASGARD. S’il est tout sauf une surprise, ce retrait sonnerait en tout cas le glas du programme PESCO lancé en trio en novembre 2018 et conduit depuis lors par la France, indique la partie allemande.

Crédits image : EMA

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

© Aumilitaire - Contact - CGU

×
×
  • Créer...