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Pégase, l’hélicoptère qui fait entrer les FAGN dans le 21e siècle


BTX

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https://www.forcesoperations.com/pegase-lhelicoptere-qui-fait-entrer-les-fagn-dans-le-21e-siecle/

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Les militaires auront leur Guépard, les gendarmes du ciel leur Pégase. Seule la notification du marché sépare désormais les Forces aériennes de la Gendarmerie nationale (FAGN) de cette nouvelle version de l’hélicoptère H160, dont un modèle réduit était dévoilé la semaine dernière à Paris lors du salon MILIPOL.

 

Remplacer des Ecureuil en fin de vie

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C’était l’une des mesures phares du plan de soutien aéronautique de juin 2020 : l’anticipation de la commande de 10 hélicoptères H160 pour un coût total de 200 M€ afin de renouveler une partie des 26 AS-350 Ecureuil en service depuis 40 ans. « Ce renouvellement s’inscrirait dans une politique de rationalisation de la flotte globale », indiquait alors le gouvernement français.
 

« L’opportunité du plan de relance nous permet de concrétiser un besoin opérationnel évoqué chez nous depuis des années », souligne le chef d’escadron (CEN) Thibault, commandant de la section aérienne de la Gendarmerie à Villacoublay (Yvelines). Ce renouvellement répond en effet à « un besoin historique », les services du ministère de l’Intérieur reposant depuis 15 ans sur les Puma du groupe interarmées d’hélicoptères (GIH). Avec le H160 Pégase, les unités du ministère de l’Intérieur disposeront, à compter de 2023, d’une capacité équivalente en propre.

Des 10 hélicoptères attendus, quatre opéreront au départ de la base aérienne 107 de Villacoublay. Elle sera la première emprise à en être dotée. Les autres seront répartis en trois plots de deux machines dans le grand sud. Le schéma finale n’est pas encore arrêté, mais l’idée sera bien de « disposer de pôles régionaux et d’un pôle central à Paris ».
 

« L’objectif sera, au moment où nous recevons nos H160, de se séparer d’une partie de nos Ecureuil, qui sont vieillissants et n’offrent plus le niveau de performance requis pour nos missions ». La flotte des FAGN, actuellement constituée de 56 appareils, en sortira quelque peu réduite.

La déclinaison concernant le retrait des Ecureuil n’est cependant pas totalement fixée et pourrait encore évoluer, notamment au profit des six sections aériennes présentes dans les DROM-COM. « Les forces aériennes de la Gendarmerie sont aussi présentes en outre-mer. Les Ecureuil sont extrêmement intéressants pour les types de missions auxquels ils doivent faire face », rappelle le CEN Thibault.
 

Plus d’emport, plus vite et plus loin

« J’ai tendance à dire que cet hélicoptère fait rentrer les Forces aériennes de la Gendarmerie nationale dans le 21e siècle. Nous allons changer de dimension en pouvant nous projeter beaucoup plus vite, beaucoup plus loin et emmener beaucoup plus de monde tout en étant étroitement connectés avec le reste de la Gendarmerie nationale », résume le CEN Thibault.
 

De fait, le H160 Pégase annonce un sursaut majeur en terme de performances. « Aujourd’hui, nous sommes parfois limités en termes d’emport et de rayon d’action. En passant d’une machine de 4 tonnes à une machine de 6 tonnes, on augmente forcément les capacités sur ces deux aspects », indique le CEN Thibault. Il transportera jusqu’à 12 passagers à 280 km/h et avec une endurance de 850 km, quand l’Ecureuil est limité à cinq ou six passagers pour une distance maximale de 660 km et à 225 km/h en vitesse de croisière.

Avec quelques appareils, les FAGN seront « en mesure de transporter une section complète de forces d’intervention spécialisées et de les projeter au plus près de la crise dans des temps très courts, partout sur le territoire. C’est quelque chose que nous ne sommes pas capables de faire aujourd’hui avec autant de réactivité et de performance ».
 
Pe%CC%81gase-lhe%CC%81licopte%CC%80re-qu Le H160 Pégase recevra, entre autres, la boule optronique Euroflir 410 de Safran Electronics & Defense, également retenue pour le H160M Guépard et pour le drone Patroller de l’armée de Terre
Les appareils pourront être modifiés suivant un principe de kits que « nous voulions conserver pour nos unités, qui sont de petites unités dotée de peu de machines donc rapidement reconfigurables, parfois plusieurs fois dans la même journée pour différentes missions ».
 

Basé sur les études menées par Airbus pour la déclinaison ‘services publics’ du H160 civil, le Pégase emporte « une boule optronique Euroflir 410, un phare de recherche infrarouge, des potences d’aérocordage pour la dépose de deux opérateurs en simultané, un treuil et un système de mission qui est le noyau centralisateur de la mission dans l’appareil ». Un système de mission spécifiquement conçu en coopération avec les utilisateurs finaux. C’était en effet « un vrai enjeu de profiter de l’acquisition de ces appareils pour renforcer ce partage de données et d’informations entre les équipes qui travaillent au sol et celles qui travaillent dans les airs ».

S’y ajouteront des kits de protection balistiques amovibles venant renforcer la structure depuis l’intérieur, ainsi que des capacité de transport sous élingue et de flottabilité de secours. Seule différence notoire par rapport aux Puma du GIH : l’impossibilité de réaliser une extraction au moyen d’une grappe ou d’une nacelle.
 

Objectif Paris 2024

Contre-terrorisme, ordre public, police judiciaire, observation et surveillance, ou encore mission de transport ministériel : « nous ne changeons pas d’éventail de missions, l’évolution se concentre sur le renforcement des capacités », confirme le CEN Thibault.
 

L’arrivée du H160 Pégase ne modifiera par ailleurs pas le principe de subsidiarité établi avec la Sécurité civile. La Gendarmerie nationale reste leader pour le maintien de l’ordre, la Sécurité civile et ses H145 Dragon pour la protection des populations et la gestion des catastrophes, mais l’un peut venir en renfort de l’autre si nécessaire.

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« Aujourd’hui, ce système fonctionne très bien ». En témoigne l’envoi il y a deux semaines d’un hélicoptère des FAGN sur une intervention pour suppléer au Dragon requis ailleurs. À l’inverse, « il est arrivé que, en régions, les Dragon projettent le RAID en subsidiarité de nos appareils ».

Le périmètre des ressources humaines n’évoluera également pas, « ce qui est d’ailleurs un défi parce qu’il va falloir qualifier une partie des équipages sur un nouvel appareil tout en continuant d’opérer sur les Ecureuil ». Les premières formations s’effectueront « probablement à partir de fin 2023, début 2024 ». Car, pour les FAGN, l’enjeu reste bien d’être aux rendez-vous pour les Jeux olympiques d’été de 2024, organisés à Paris.
 
« Nous espérons qu’ils seront livrés avant les Jeux Olympiques pour qu’ils puissent participer à la sécurisation de l’événement », relève le CEN Thibault. Il s’agira ensuite de pouvoir déployer l’ensemble de la flotte dans les deux ans, deux ans et demi.

Ya Rab Yeshua.

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