Entre casques innovants et vestes balistiques, Unitive muscle encore son offre

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Surfant sur les succès engrangés auprès de plusieurs groupes d’intervention et de la clientèle moyen-orientale, Unitive continue d’affuter son offre commerciale grâce à ses partenaires Maskpol et Ulbrichts. La jeune filiale du groupe Etienne Lacroix spécialisée dans les équipements présentait de nouvelles solutions de protection innovantes lors du salon MILIPOL, organisé en octobre à Paris.  

 

Unitive, un tremplin vers l’export

 

En 2020, Maskpol a signé des contrats à long terme pour la fourniture de 50 000 casques HP-05, plus de 480 000 uniformes militaires et 130 000 ensembles de vêtements de protection. De plus, Maskpol est depuis longtemps un fournisseur privilégié de masques à gaz et de gilets pare-balles pour le ministère polonais de la Défense. La relation a encore été renforcée par la récente commande pour la fourniture de plus de 2 000 gilets balistiques KWM-02 de nouvelle génération.

 

« Ce partenariat fructueux a démarré il y a un peu plus de trois ans, avec un premier contrat export décroché en 2019 avec le Qatar pour des casques de combat », rappelle Thierry de Guillebon, directeur commercial d’Unitive. La pandémie aura quelque peu ralenti l’élan, mais le « tremplin » à l’export que représente l’équipementier français a depuis permis de relancer certains prospects prometteurs au Moyen-Orient.

 

Même son de cloche du côté d’Ulbrichts. Ce spécialiste autrichien de casque de protection balistique hautes performances a remporté 80% des marchés lancés au profit des polices d’État allemandes. Fournisseur historique du GSG 9 allemand et de l’EKO Cobra autrichien, il vient aussi de livrer le GIGN français, qui présentait sa nouvelle tenue intégrant le casque Hoplit sur le stand du ministère de l’Intérieur.

 

« Convaincre le GIGN est particulièrement complexe au vu du niveau d’exigence. Notre collaboration étroite avec Unitive aura permis d’apporter une empreinte française essentielle pour approcher ce type de client », estime Georg Schapernack, PDG d’Ulbrichts GmbH.

 

Le casque Hoplit d’Ulbrichts, récemment acquis par le GIGN

 

« Nous menons tout un travail conjoint entre les équipes de nos deux sociétés, pour que chacun des produits Ulbrichts soient personnalisés et développés à la demande pour chacun de leurs clients français. En ce sens nous pouvons dire que c’est un réel co-développement ».

 

« Ce contrat ouvre également de nouvelles perspectives avec d’autres unités d’élite européennes », ajoute-t-il. Ces premières victoires en poche, les deux entreprises misent plus que jamais sur leur intermédiaire français pour leur ouvrir les portes d’autres marchés.

 

Pour muscler l’argumentaire d’Unitive, chacune planche notamment sur la montée en gamme de leur offre de protections individuelles. Une volonté qui se traduit par la recherche des plus hauts standards pour Maskpol, par le développement d’un casque aux performances uniques pour Ulbrichts.

 

Nouveau gilet et des vues sur le textile pour Maskpol

 

Avec son nouveau gilet pare-balles KN-03, Maskpol propose une solution « low profile ». Léger et discret, il s’oriente principalement vers les forces de sécurité intérieure, spécialisées ou non. Il comprend une enveloppe en Cordura 560D et un système MOLLE permettant à l’utilisateur de configurer son gilet selon ses besoins. Sa compacité autorise un port en dessous de vêtements « civils » pour davantage de discrétion.

 

Pour développer ce produit, Maskpol a dépassé les standards polonais pour atteindre le niveau d’exigence de l’Institut national de la justice américain (NIJ), avec l’objectif de toucher une plus vaste clientèle export. Ce gilet pare-balles est le premier de la gamme développé en suivant le cahier des charges du NIJ, le tout certifié par un laboratoire polonais indépendant.

 

Il emporte ainsi des plaques de protection balistique de niveau 3A et garantit aussi une protection anti-lames et anti-ponction de niveau 3, soit « le niveau plus haut » selon Maciej Wlodarski, responsable export pour Maskpol. L’ensemble ne  pèse environ pas plus de 4 kg (en taille L).  « Maskpol a travaillé d’arrache-pied pendant près d’un an pour parvenir à ce résultat », souligne Macej Wlodarski.

 

Crédits : Maskpol

 

« Unitive avait un prospect au Moyen-Orient désireux d’acquérir un gilet qui protège à la fois contre les menaces balistiques et contre les coups de couteau, ce qui est assez rare », explique Thierry de Guillebon.

 

Pour les armées, Maskpol a conçu un nouveau gilet pare-balles KKZ-01, également visible pour la première fois en France. « Cette veste balistique est conçue pour un usage militaire. Nous la proposons déjà à la Pologne, mais nous espérons aussi la vendre au Moyen-Orient et en France avec l’aide de notre partenaire, Unitive », explique Maciej Wlodarski.

 

Développée à l’origine pour l’armée polonaise, il atteint un degré de protection similaire au niveau 4 du NIJ. Il comprend également un système de décrochage rapide (ROC) qui permet, en cas d’urgence, d’ôter facilement la veste pour s’alléger et gagner en aisance de mouvement.

 

Hormis la protection individuelle, Maskpol tente maintenant de se faire un nom dans le secteur du textile professionnel. Une stratégie qui reposera sur les nouvelles lignes de vêtements MAPA, pour les civils, et MAPA Pro, pour les unités spéciales.

 

Et une première mondiale pour Ulbrichts

 

Annoncé à l’été dernier lors du salon SOFINS, le casque Rifle Helmet d’Ulbrichts est aujourd’hui une réalité. Contrairement aux autres modèles, la particularité du casque Rifle Helmet est qu’il se suffit à lui-même pour offrir un niveau de protection VPAM 6 sur toute la surface et ne requiert donc plus l’ajout d’un renfort de plaque Fortis.

 

Ce casque est le fruit de « la recherche sans relâche d’une solution technique permettant d’arrêter les munitions à noyau de fer 7,62×39 M43, extrêmement difficiles à stopper, ainsi que le calibre 7,62×51 OTAN (M80) (NIJ III) à pleine vitesse », déclare Ulbrichts. Cette particularité, unique au monde d’après l’entreprise autrichienne, assure un niveau de protection optimal contre les munitions de fusils d’assaut tout en diminuant considérablement le poids.

 

La forme du casque et les matières utilisées, un alliage « maison » de titane et de polyéthylène, contribuent à réduire l’énergie résiduelle de la balle à une quinzaine de joules, bien en deçà du niveau mortel de 25 J. Résultat : le casque ne se contente pas d’arrêter la balle, il empêche aussi une trop forte déformation de la face arrière synonyme de traumatisme crânien, voire de décès pour l’utilisateur.

 

Pour Ulbrichts, ces performances doivent participer à sensibiliser les opérationnels L’importance de la protection de tête est longtemps resté un sujet mal connu des forces de police, estime l’industriel autrichien. La vague d’attentats des années 2015-2016 aura changé la donne, les unités de police réfléchissant davantage à l’intérêt de rehausser le niveau de protection des équipements pour répondre à l’usage récurrent de fusils d’assaut.

 

L’entreprise prône donc un concept déjà adopté en Allemagne et supposant l’emport systématiques de casques « lourds » dans chaque véhicule de police. Un principe qui ne semble pas encore s’être répandu côté français, mais Ulbrichts se tient dans les starting-blocks en vue d’une éventuelle évolution du besoin. Actuellement au stade du prototype, le casque Rifle Helmet sera commercialisé à compter de l’an prochain.