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La France participe à un projet d’avion européen de transport stratégique « hors gabarit »


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En 2018, il était estimé que deux tiers des besoins des forces françaises en matière de transport aérien stratégique en direction des théâtres d’opérations extérieurs dépendaient de l’affrètement d’avions civils « hors gabarit », soit dans le cadre du contrat SALIS [Solution intérimaire pour le transport aérien stratégique] attribué par l’Otan à une compagnie privée [Antonov Logistics Salis, en l’occurrence], soit via une procédure dite à « bons de commande », laquelle a donné lieu à l’ouverture d’une enquête du Parquet national financier en raison de locations jugées « excessivement coûteuses » de gros-porteurs par le ministère des Armées.

Mais dans un cas comme dans l’autre, cette capacité de transport aérien stratégique repose essentiellement sur l’avion AN-124-100, capable d’emporter un chargement de 120 tonnes en un coup d’ailes, et accessoirement [sous réserve des disponibilités] sur des appareils de type AN-22 et IL-76.

Cependant, et comme le souligna le député François Cornut-Gentille dans un rapport sur le transport aérien stratégique publié en 2017, une telle capacité pose la question de l’autonomie stratégique, dans la mesure le recours à de tels avions hors gabarit fait que la France est dépendante de l’Ukraine, voire de la Russie. « Le ministère de la Défense et le ministère des Affaires étrangères sont ici des adeptes de la méthode Coué : les armées se satisfont du bon acheminement du fret et les diplomates de la solidité du couple franco-allemand au sein de l’Otan! Tous feignent de ne pas voir que, dans les faits, ce sont les Russes et les Ukrainiens qui ont la maîtrise de la projection de nos forces sur les théâtres extérieurs », fit-il en effet valoir.

D’où la recherche d’une alternative… Ainsi, interrogée sur ce sujet lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en 2018, et considérant que les Européens n’avaient « sans doute pas suffisamment insisté sur la dimension stratégique en terme de souveraineté » des avions gros porteurs, la ministre des Armées, Florence Parly, avait estimé qu’un projet pourrait être « utilement financé par le Fonds européen de défense » [FEDef], alors en gestation à l’époque.

Visiblement, d’autres pays européens ont depuis été convaincus de cette nécessité de disposer d’une flotte d’avions de transport hors gabarit. En effet, le 16 novembre, l’Agence européenne de défense [AED] a annoncé que le projet SATOC [Strategic Air Transport for Outsized Cargo] allait bénéficier d’un financement au titre de la Coopération structurée permanente [PESCO], et, donc, du FEDef.

Ce projet, qui fait partie d’une nouvelle vague de 14 autres lancés en même temps par l’AED, « vise à combler le manque critique de capacités en matière de transport stratégique pour les marchandises hors gabarit et lourdes ».

Dans un premier temps, il s’agira d’identifier « un nombre suffisant de membres » intéressés par le projet, la participation d’un État tiers [c’est à dire n’appartenant pas l’Union européenne, ndlr] n’étant pas exclue. Ensuite, il sera question de définir des exigences communes, avant de trouver un accord sur « une solution européenne […] pour le transport de marchandises hors normes ».

Pour le moment, cinq pays ont l’intention de prendre part au projet SATOC, dont la France, l’Allemagne, la République tchèque, les Pays-Bas et la Slovénie. L’objectif est de trouver un accord sur la solution qui sera retenue d’ici 2023.

S’il n’avait pas été annulé en 2007, le projet d’A380-800F cargo d’Airbus, avec sa capacité de transporter jusqu’à 150 tonnes de fret, aurait pu être le candidat idéal pour le programme SATOC… Aussi, faudra-t-il sans doute développer un nouvel avion, comme le suggéra, en novembre 2018, le général Philippe Lavigne, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE]. Défendant l’idée d’une « piste européenne dans le domaine du transport aérien très lourd et de très gros volume », il avait en effet déclaré : « Une place existe certainement pour un avion européen de transport lourd volumineux. […] Nous disposons d’une belle industrie aéronautique pour faire face à ce défi ».

Ya Rab Yeshua.

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