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L’Algérie aurait les moyens d’installer une bulle de déni d’accès dans le détroit de Gibraltar


BTX

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L’automne dernier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait souligné l’effort massif consenti par l’Algérie pour moderniser et accroître les capacités de ses forces navales.

Classe Kilo — Wikipédia

« L’Algérie possède désormais six sous-marins russes de type Kilo équipés des missiles de croisière navale Kalibr. Cela change la donne. Elle dispose de corvettes chinoises et de radars fabriqués par Thales que nous n’avons pas encore », avait ainsi affirmé l’amiral Vandier, dans un entretien publié par le Télégramme.

Puis, lors des auditions parlementaires concernant le projet de loi de finances 2022, il était revenu sur cette question, expliquant que l’Algérie était « en train de construire deux porte-hélicoptères d’assaut » et qu’elle « possédera bientôt dix frégates et quinze corvettes », en plus des « quatre sous-marins supplémentaires » qu’elle venait d’acheter à la Russie.

Dans leur rapport sur les « enjeux de défense en Méditerranée », les députés Jean-Jacques Ferrara et Philippe Michel-Kleisbauer ont longuement décrit les évolutions capacitaires des forces algériennes, notant, au passage, que l’évolution projetée du tonnage de leur composante navale est de +120% entre 2008 et 2030… Un chiffre à comparer avec la hausse attendue [pour le moment] de +3,5% pour la Marine nationale durant la même période…

Ainsi, selon les deux rapporteurs, la modernisation des capacités militaires algériennes a notamment permis la constitution de « capacités offensives hauturières », concentrées en particulier à Mers el-Kébir, de « capacités de frappes dans la profondeur, y compris en Europe, avec six sous-marins Kilo dotés de missiles SS-N-30 Kalibr [dont la portée est limitée par rapport à celle des engins en service au sein de la marine russe, nldr] et ses avions de chasse Su-30 MKA et Mig-25 PDA », de « capacités de tirs quasi-balistiques, avec le [missile] SS26 Iskander », et de « capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone en Méditerranée occidentale, à travers un dispositif de défense anti-aérienne composé de S-300 et prochainement S-400 et des systèmes perfectionnés de radars [notamment de type Rezonans], de brouillage et de guerre électronique ».

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D’après le général Philippe Moralès, le commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA], de telles capacités pourraient permettre à l’Algérie de « constituer une véritable bulle de déni d’accès dans le détroit de Gibraltar et jusqu’au sud de l’Espagne, dans une logique de sanctuarisation de la Méditerranée occidentale ». En clair, le Maroc ayant essentiellement une façade maritime donnant sur l’océan Atlantique, elle serait en mesure de bloquer la marine marocaine en cas de conflit… Or, les rapports entre Rabat et Alger sont actuellement très tendus, les deux capitales ayant rompu leurs relations diplomatiques en août 2021, avec le conflit au Sahara occidental en toile de fond.

« L’ampleur de ce réarmement, notamment au regard des contraintes économiques que connaît l’Algérie, interroge sur les finalités poursuivies par les autorités algériennes. […] En outre, la révision constitutionnelle de novembre 2020 autorise désormais la projection de l’armée algérienne hors de ses frontières dans le cadre d’opérations de maintien de la paix, à rebours de la tradition non-interventionniste du pays », lit-on dans le rapport de MM. Ferrara et Michel-Kleisbauer.

Cependant, et selon les explications obtenues lors des auditons menées pour les besoin de leur rapport, les deux députés avancent que « l’Algérie n’a pas à ce stade de volonté de projection de puissance » et que son « réarmement massif obéirait par conséquent à des finalités principalement dissuasives : signal stratégique à l’égard du rival marocain, protection du territoire, dans un contexte de forte préoccupation sécuritaire à ses frontières [Mali et Libye], préservation du prestige de l’armée et illustration de l’influence de cette dernière sur le pouvoir politique ».

Reste que la proximité entre Alger et Moscou peut être un « motif de préoccupation », estiment-ils. Surtout avec l’implantation du groupe paramilitaire russe Wagner au Sahel. « La Russie constitue ainsi de loin le premier fournisseur de l’Algérie : elle pourvoirait à hauteur de 67 % aux besoins en équipements militaires de l’Algérie. En outre, les deux États ont intensifié leur coopération opérationnelle, avec un premier entraînement commun des forces terrestres russes et algériennes, qui s’est déroulé en octobre 2021 », rappellent-ils.

Aussi, dans un tel contexte, MM. Michel-Kleisbauer et Ferrara estiment que « l’apaisement des tensions et le rétablissement de relations de confiance entre la France et l’Algérie doivent être encouragés, au service de la stabilité de la zone ». Et de saluer, à cet égard, la récente décision d’Alger de « lever l’interdiction du survol de l’espace aérien des vols militaires français ».

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Ya Rab Yeshua.

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