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Russie-Otan. Vers l'affrontement ?


BTX

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https://atlantico.fr/article/decryptage/russie-otan--vers-l-affrontement-alain-rodier

La guerre est souvent le résultat de la peur provoquée par un adversaire potentiel dont on ne peut déterminer avec exactitude les intentions. C’est ce qui arrive en ce moment avec le président Vladimir Poutine qui, en tant qu’ancien officier de renseignement, reste impénétrable quant à ses intentions vis-à-vis de l’Ukraine.

Russie-Otan. Vers l'affrontement ?

La guerre est souvent le résultat de la peur provoquée par un adversaire potentiel dont on ne peut déterminer avec exactitude les intentions.

En effet, les dirigeants politiques ont à leur disposition un arsenal militaire mis en œuvre par des professionnels. Ces derniers sont juste chargés d’être certains qu’il reste opérationnel pour le cas où « l’ordre serait donné » de s’en servir. La décision finale reste donc l’apanage du dirigeant suprême qui est aussi le chef des Armées. C’est pour cette raison qu’il est très délicat de connaître les intentions de cette personne si elle prend la précaution de ne pas communiquer sur les sujets sensibles, même avec ses proches.

C’est ce qui arrive en ce moment avec le président Vladimir Poutine qui, en tant qu’ancien officier de renseignement, reste impénétrable quant à ses intentions vis-à-vis de l’Ukraine.

Le doute fait rapidement place à la peur.

Du coup, le président Joe Biden a tranché : il est « persuadé » que son homologue russe va passer à l’action ! Seul problème, il ne sait pas quand. Bien sûr, il n’a aucune preuve à présenter qui vienne étayer son opinion.

De plus, il joue sur du velours. Si la Russie n’attaque pas, ce sera en raison de la politique dissuasive menée par l’OTAN ; si elle attaque, il aura beau jeu de dire qu’il avait alerté  le monde entier… 

Pour rappel, la situation était quasi-similaire durant la Guerre froide mais les décideurs - sauf Joe Biden - n’étaient pas aux manettes à cette époque et ils sont peu friands d’Histoire, même récente. Il est certain que cette dernière ne se répète pas mais de grandes erreurs pourraient être évitées si les décideurs actuels en tiraient les leçons négatives (ce qui n’a pas « marché »).  

Pendant des dizaines d’années, l’OTAN était sûr que le Pacte de Varsovie allait donner l’assaut et, déjà les Américains dénonçaient la toute puissance du Pacte de Varsovie qui devait amener ses chars aux ports européens donnant sur l’Atlantique en quelques jours seulement. Cela avait justifié la création des réseaux Gladio qui devaient entrer en résistance après l’invasion. Surtout, les États-Unis ont profité de la situation pour rester en Europe (sauf en France après la sortie de l’organisation intégrée de l’OTAN) à des fins qui n’étaient pas que sécuritaires.

Il a été découvert plus tard - lors de l’invasion de l’Afghanistan - que les renseignements fournis par les Américains concernant le Pacte de Varsovie n’étaient certes pas faux (la menace existait vraiment car Moscou voulait réellement exporter son idéologie marxiste-léniniste par tous les moyens, même militaires) mais très exagérés.

Un exemple concret : les fantassins des divisions de fusiliers motorisés embarquaient effectivement dans des véhicules transport de troupes blindés mais ces derniers étaient de telles « caisses à savons » que ses équipages n’étaient plus opérationnels au bout de quelques heures tant ils étaient sonnés par l’inconfort de leurs engins. Ensuite, comme dans beaucoup d’armées du monde, c’est la logistique qui suivait mal. 

Plus grave encore : l’enthousiasme des militaires du rang soviétiques à venir « libérer » les pays européens du joug capitaliste était - au mieux - « modéré ». Quant aux soldats des pays frères membres du Pacte de Varsovie, c’était encore pire. Or le critère majeur qui fait la qualité d’une armée reste la motivation de ses personnels. Il n’est pas dit que les plus de 110.000 – 150.000 militaires russes massés autour de l’Ukraine (selon les différentes estimations sujettes à caution) soient particulièrement motivés pour aller tuer (ou pire, se faire tuer) en combattant leurs frères historiques ukrainiens…  

Dans le cas de l’affrontement qui a lieu entre les États-Unis (qui emmènent derrière eux l’OTAN) et la Russie depuis la fin de la Guerre froide, ce n’est pas que Washington craigne vraiment Moscou, mais cette peur est une réalité pour nombre de pays de l’Alliance qui gardent un très mauvais souvenir de l’ère soviétique : pays baltes, Pologne en première ligne.

Cette dernière est prise en compte par les nations anglo-saxonnes qui s’en servent comme prétexte pour que la Russie ne redevienne une grande puissance influente (malgré son armement nucléaire que le président Poutine a remis sous les feux de la rampe ce week-end en assistant à un grand exercice « Grom 2022 » - tonnerre - mettant en œuvre les armements stratégiques).

Vice-versa, il en résulte la peur du Kremlin vis-à-vis de l’OTAN qui mène une politique d’assimilation qui a absorbé 14 pays depuis 2014 pour un « pacte défensif ». Ce dernier est compris à Moscou comme un « pacte agressif » commandité par la Maison-Blanche. Ne jamais oublier que la Russie, même communiste, a toujours eu le « complexe de l’encerclement ».

L’accumulation de forces russes aux frontières ukrainiennes n’est pas innocente car elle démontre la volonté du Kremlin d’enfin bloquer l’OTAN aux marches de la Russie et de redevenir un interlocuteur obligatoire sur le plan international et pas uniquement un fournisseur de gaz pour les Européens. En gros, l'objectif est de se faire respecter par les Américains qui, pour Poutine, ne comprennent qu'une chose : la force.

Sur ce théâtre, ce sont les Russes qui ont l’avantage car Joe Biden a assuré qu’il n’enverrait aucun militaire américain pour se faire tuer pour la cause ukrainienne.

Par contre, tout observateur un peu averti aura noté que les derniers évènements du Donbass(1) (les dirigeants des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, Léonid Passetchnik et Denis Pouchiline, ont annoncé le 18 février l’évacuation des civils des deux républiques vers la Russie tout en accusant l’Ukraine de vouloir déclencher les hostilités) semblent être des manœuvres de propagande qui pourraient effectivement donner un prétexte à une intervention de l’armée russe.

Certains voudraient que les choses ne dégénèrent, ils ne s’y prendraient pas autrement. Le problème est : qui ?    

 

1. Le président Poutine a évoqué un « génocide ». Un dossier concernant cette affaire aurait été adressé à Washington et un autre devrait être envoyé à Berlin qui doute de la réalité des faits signalés. Question : pourquoi Moscou n’en n’a pas fait état plus tôt ?  

 

Alain Rodier, ancien officier supérieur au sein des services de renseignement français, est directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R). Il est particulièrement chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée.

Son dernier livre : Face à face Téhéran - Riyad. Vers la guerre ?, Histoire et collections, 2018.

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Ya Rab Yeshua.

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C'est quand même un gros problème , la méthode trop brutal avec Putin à vraiment créer une bête ...

Si en amont, la Russie avait était mieux considérer , on en serait pas la aujourd'hui .

Toutes décisions prise à sont inertie , cette séries de décision depuis des années viens d'ouvrir la voie à un conflit dure. 

Difficile maintenant , de prévoir l'avenir , car nous ne contrôlons plus rien .

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Je ne peux confirmer ni démentir que c'est une signature. 😶

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  • 4 semaines plus tard...

http://www.opex360.com/2022/03/23/otan-le-commandement-allie-de-forces-interarmees-veut-davantage-de-troupes-pretes-au-combat/

Otan : Le commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

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Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

Dresde, Allemagne. 16 juillet, 2015. Le Lieutenant-général Joerg Vollmer  avant la passation de l'appel les commandos dans l'armée allemande dans la  caserne Graf-Stauffenberg à Dresde, Allemagne, 16 juillet 2015. Dans un  appel,

« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisables à court préavis ».

En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun des alliés était tenu d’informer l’Otan qu’il disposait de troupes prêtes à être engagées.

« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/03/23/ l-otan-va-deployer-quatre-nouveaux-groupements-tactiques-su-22914.html

L'Otan va déployer quatre nouveaux groupements tactiques sur son flanc oriental

https://www.francetvinfo.fr/pictures/AJ8NhjHVsq4D6OPnlloxylLQcCY/1200x675/2022/03/23/phpHiZeTi.jpg

Quatre nouveaux groupements tactiques otaniens vont être localisés en Bulgarie, Roumanie, Hongrie et Slovaquie pour renforcer les défenses de l'Alliance sur son flanc oriental. Ils s'ajouteront à ceux déjà existant dans les trois pays baltes et en Pologne. 

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"Les dirigeants de l'Otan vont décider lors de leur sommet demain (jeudi) de renforcer la posture de défense avec quatre nouveaux groupements tactiques (...), portant à huit les groupements tactiques déployés de la Baltique à la mer Noire", a précisé le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, au cours d'une conférence de presse en amont de la réunion de ce jeudi.

Pour lire la transcription de la conférence de presse de mercredi, c'est ici.

Au total, l'Otan compte désormais 40 000 soldats placés directement sous sa direction, qui s'ajoutent aux 100 000 soldats américains déployés en Europe et aux forces des autres Etats membres.

Le secrétaire général a aussi promis un soutien accru à la Géorgie et à la Bosnie-Herzégovine, deux pays menacés selon lui par des opérations de déstabilisation russes. Par ailleurs, l'Alliance est préparée à protéger les alliés contre une attaque nucléaire.

Ya Rab Yeshua.

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