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Pour M. Lecornu, le format de la Marine nationale doit avoir la « dimension » du domaine maritime français


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Si certains moyens mis en oeuvre par la Marine nationale dans les départements et les territoires d’outre-Mer sont sur le point d’être modernisés, avec l’arrivée annoncée des nouveaux patrouilleurs de la classe « Félix Éboué » et le remplacement prévu des avions de surveillance maritime dans le cadre du programme AVSIMAR [ou Albatros], il n’en reste pas moins que cet effort est insuffisant, notamment en Indo-Pacifique, où les tensions de cessent de s’accentuer.

Or, comme le souligne le député Yannick Chenevard dans son avis budgétaire concernant la Marine nationale, la France a des « intérêts vitaux » dans cette partie du monde. Intérêts qui sont d’abord des « enjeux de souveraineté ».

« La France est présente dans l’Indopacifique à travers ses territoires ultra-marins : La Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna. Peuplés d’environ 1,8 million d’habitants, ces territoires permettent à notre pays de disposer de la deuxième plus grande zone économique exclusive [ZEE] du monde [9 millions de kilomètres carrés], laquelle abrite d’importantes ressources halieutiques et un fort potentiel de ressources minières qui restent à découvrir dans les grands fonds marins », rappelle le M. Chenevard.

Et, poursuit-il, la possession de cette ZEE constitue un « enjeu stratégique » pour la France car elle lui permet « d’être le seul pays de l’Union européenne [UE] présent dans une zone au coeur de l’économie-monde » car c’est en Indo-Pacifique que non seulement se « trouvent cinq des dix plus grands pays commerçants mondiaux » mais aussi les principaux fournisseurs de semi-conducteurs dont l’industrie européenne ne peut se passer ».

« Notre pays et l’ensemble de l’UE sont par conséquent très dépendants de cette zone, à la fois pour leurs approvisionnements et également pour leurs exportations » et la « présence de bases militaires françaises dans la région lui permet ainsi, le cas échéant, d’intervenir très rapidement en cas de crises menaçant ces flux et de faire respecter le droit international et l’accès aux espaces communs qu’il régit », explique le député, pour qui les moyens mis à la disposition des forces de souveraineté sont très insuffisants, en particulier dans le domaine naval.

Aussi, en conclut-il, « faute de moyens adaptés, les forces de souveraineté pourraient, à terme, ne plus être en mesure de remplir les missions qui leur sont normalement dévolues, en particulier l’affirmation de notre souveraineté dans la région, laquelle passe notamment par la surveillance de notre ZEE. Or, celle-ci est d’ores et déjà sous pression », notamment chinoise.

Visiblement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, est de cet avis. Interrogé par Ouest France avant la mise à flot de la Frégate de défense et d’intervention [FDI] « Amiral Ronarc’h » [première d’une série qui, pour le moment, en comptera cinq, ndlr], il a abordé les enjeux de la future Loi de programmation militaire [LPM], qui sera soumise l’an prochain au Parlement.

Et, à la question s’il y aurait des « inflexions » dans le domaine naval afin de répondre aux menaces qui s’accumulent, M. Lecornu l’a fortement suggéré.

« Aujourd’hui, la mer est devenue un espace de conflictualité en tant que tel et elle participe à la mondialisation des menaces. On le voit avec les fonds sous-marins : le sabotage du gazoduc Nordstream, la sécurité des câbles de communications » et « On le voit aussi avec les stratégies de refus d’accès à la mer pour entraver le commerce mondial. C’est pourquoi, pour assurer notre souveraineté, il nous faut nous adapter », a d’abord relevé le ministre.

« Je rappelle que la France n’est pas un pays comme les autres. Grâce à nos Outre-mer, notre surface maritime fait partie des plus importantes du monde et nous sommes riverains du Pacifique! Notre marine doit donc avoir cette dimension », a ensuite ajouté M. Lecornu. Et, a-t-il conclu sur ce sujet, « tout en gardant des instruments qui nous permettent de mener des opérations navales classiques, il nous faut aussi être modernes, en disposant de drones sous-marins, en nous appuyant sur le spatial ».

Dans son avis budgétaire, M. Chevenard donne quelques pistes pour renforcer les moyens de la Marine nationale dans l’Indo-Pacifique. Outre son plaidoyer en faveur d’un second porte-avions de nouvelle génération [PANG], lequel permettrait d’y assurer une présence plus régulière, il défend la nécessité d’accélérer et d’amplifier le programme « European Patrol Corvette » afin de remplacer au plus tôt les actuelles frégates de surveillance, sous-armées et qui ont fait leur temps. Et il appelle également à y déployer plus fréquemment des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ce qui est, pour le moment, compliqué…

« Si elle se contente d’un effort a minima – remplacement un pour un des bateaux existants sans déploiement de moyens supplémentaires de haut niveau, SNA, frégates ou porte-avions, la France montrera sa faiblesse dans un monde marqué par le retour de la guerre de haute intensité, la course aux armements et le primat de la force sur le droit, l’exposant au déclassement et à des menaces auxquelles elle ne pourra répondre », prévient le député.

Ya Rab Yeshua.

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