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Pour l’aviation de chasse française, 2023 sera une année « très compliquée », selon le chef d’état-major de l’armée de l’Air


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Lors de son audition au Sénat à l’occasion des discussions budgétaires de fin d’année [le compte-rendu vient d’être publié… deux mois après], le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], le général Stéphane Mille, a d’abord évoqué la guerre en Ukraine, sans pour autant se risquer à en tirer des conclusions définitives au niveau capacitaire.

« La campagne aérienne en Ukraine n’est pas une campagne aérienne typique de ce à quoi nous aurions dû nous attendre. S’il faut certes tirer quelques leçons, nous ne pouvons donc pas nous appuyer uniquement sur la situation en Ukraine pour définir notre modèle pour demain. Ainsi, les adaptations au contexte ne remettent pas en cause les travaux prospectifs en cours », a en effet expliqué le CEMAAE.

Pour autant, quelques enseignements sont à tirer. À commencer par l’importance du domaine spatial, « directement ciblé par des manoeuvres à visée militaire ».

Un autre, qui est « plutôt une confirmation », a dit le général Mille, est que « la supériorité numérique et technologique, à elle seule, ne suffit pas à prendre l’ascendant dans le domaine aérien ». Aussi, a-t-il continué, la « doctrine d’emploi, le niveau de préparation opérationnelle et l’intégration multi-milieux multi-champs sont des facteurs déterminants d’efficacité et ces sujets font l’objet de réflexions » dans le cadre de la prochaine Loi de programmation militaire [LPM].

Au passage, il a réaffirmé que la réappropriation d’une capacité de suppression des défense aériennes [SEAD – Suppression of Enemy Air Defences], abandonnée à la fin des années 1990, est « nécessaire ». En outre, et ce n’est pas une surprise, le CEMAAE a également noté que la « fonction ‘connaissance et anticipation’ est toujours aussi essentielle pour mieux connaître, comprendre et prévoir ».

Enfin, et toujours à la lumière de la guerre en Ukraine, le général Mille s’est aussi interrogé sur les « limites l’hyper-mutualisation des moyens mis en oeuvre dans le cadre de nos contrats opérationnels, et qui a fait suite à la mise en service d’appareils polyvalents »…

Quoi qu’il en soit, et cela sera toujours vrai quelle que soit la nature d’un conflit, la préparation opérationnelle est un élément clé. Or, en 2023, « l’activité chasse devrait toucher un point bas à la suite du retrait de service des Mirage 2000C et des 24 Rafale prélevés […] pour l’export », a prévenu le CEMAAE. « C’est un effet conjoncturel », a-t-il ajouté.

Ainsi, l’an prochain, « l’activité des pilotes de chasse devrait être ramenée à 150 heures par pilote », a-t-il encore précisé, confirmant ainsi les prévisions avancées dans les documents budgétaires. « Cela est soutenable dès lors que cela ne dure qu’une année. Cependant, l’activité devrait repartir à la hausse grâce en partie au re-complètement de la flotte Rafale avec la reprise des livraisons pour l’AAE », a continué le général Mille. Pour rappel, 13 Rafale F3R seront livrés en 2023… Et 42 exemplaires de plus seront commandés.

En tout cas, a-t-il insisté, « 2023 [sera] donc un point bas, très compliqué pour l’armée de l’Air et de l’Espace », d’autant plus que les engagements opérationnels demeurent élevés. D’où le recours, pour y remédier en partie, à la simulation.

« Faute d’un nombre de Rafale suffisants, des pilotes sur 2000 C n’ont pas pu basculer sur Rafale. Cela est gérable dans un temps court, compte tenu des progrès réalisés en matière de simulation », a en effet souligné le CEMAAE. « À Mont-de-Marsan, nous réalisons des expériences de simulation massive en réseaux ou encore d’insertion d’aspects simulés dans des missions réelles. Cela nous permettra de passer les échéances difficiles de 2023 et de 2024 », a-t-il conclu sur ce sujet.

Par ailleurs, et au-delà des perspectives qu’elle a pu ouvrir [interopérabilité, influence, etc], la vente de ces 24 Rafale d’occasion [à la Grèce et la Croatie, ndlr] va aussi permettre de compléter le nombre de radars à antenne active [AESA] en dotation au sein de l’AEE. « 20 % des appareils sont aujourd’hui dotés de radars AESA. Nous aurons des livraisons en 2023, avec pour objectif de passer à 50 % à la fin de l’année 2023. C’est un des bénéfices de nos exportations de Rafale. Nous avons en effet investi une partie des recettes de ces exportations sur les radars AESA », a expliqué le général Mille.

Ya Rab Yeshua.

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