Aller au contenu
Aumilitaire
  • Rejoignez Aumilitaire

    Inscrivez vous aujourd'hui et recevez le guide gratuit Aumilitaire

     

TF Sabre : Le Burkina Faso aurait donné un mois aux forces spéciales françaises pour quitter Ouagadougou


BTX

Messages recommandés

https://www.opex360.com/2023/01/22/tf-sabre-le-burkina-faso-aurait-donne-un-mois-aux-forces-speciales-francaises-pour-quitter-ouagadougou/

TF Sabre : Le Burkina Faso aurait donné un mois aux forces spéciales  françaises pour quitter Ouagadougou - Zone Militaire

Au Mali, un coup d’État mené en deux temps, une campagne anti-française encouragée, voire inspirée par la Russie et le déploiement du groupe paramilitaire russe Wagner dans le pays, ont dégradé les relations entre Bamako et Paris, ce qui s’est soldé par le retrait de la force Barkhane, achevé en août dernier.

Or, ce même scénario est en train de se jouer au Burkina Faso, également aux prises avec des organisations jihadistes.

S’il s’était fait surprendre par le putsch mené par le colonel Assimi Goïta au Mali, le renseignement français avait cependant anticipé celui mené en janvier 2022 par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. « On sentait la tension monter », avait en effet confié Florence Parly, lors d’une audition au Sénat, en février dernier. Et la Russie n’y était sans doute pas étrangère… Ainsi, après le renversement du président Marc-Roch Kaboré ne manqua pas d’être salué par… Evguéni Prigojine, le fondateur du groupe Wagner.

Pour autant, et même si un sentiment anti-français fut encouragé au sein de la population burkinabè, comme en témoignèrent les manifestations organisées lors du passage d’un convoi de Barkhane en novembre 2021, le lieutenant-colonel Damiba ne remit pas ouvertement en cause la présence du détachement des forces spéciales françaises [Task Force « Sabre »] à Ouagadougou.

Au contraire : s’il était question pour le Burkina Faso de « diversifier » ses partenariats militaires, il avait assuré qu’il entendait « maintenir la relation partenariale de combat » avec Paris.

Seulement, en octobre, le lieutenant-colonel Damiba fut à son tour renversé par le capitaine Ibrahim Traoré, à la faveur d’un nouveau coup d’État. « Nous avons décidé de prendre nos responsabilités, animés d’un seul idéal, la restauration de la sécurité et de l’intégrité de notre territoire. […] Notre idéal commun de départ a été trahi par notre leader en qui nous avions placé toute notre confiance. Loin de libérer les territoires occupés, les zones jadis paisibles sont passées sous contrôle terroriste », fit alors valoir un putschiste.

Depuis, le relations avec Paris se sont dégradées… alors que le nouveau pouvoir semble de plus en plus tenté par un rapprochement avec Moscou. Début janvier, celui-ci a demandé le départ de l’ambassadeur de France, Luc Hallade, en poste à Ouagadougou depuis 2019, pour des propos jugés « offensants » au sujet de la situation sécuritaire au « Pays des hommes intègres ». En outre, l’attaque d’emprises diplomatiques françaises, quelques semaines plus tôt, avait déjà jeté un froid…

Qui plus est, à en croire le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, le groupe Wagner aurait déjà pris ses marques au Burkina Faso.

« Aujourd’hui, des mercenaires russes sont à notre frontière nord. Le Burkina Faso a conclu un arrangement pour employer des forces de Wagner et faire comme le Mali » et, en contrepartie, « je crois qu’une mine leur a été allouée dans le sud du Burkina. […] Avoir ces hommes qui opèrent à notre frontière nord est particulièrement préoccupant pour nous, au Ghana », avait-il effet affirmé, le 14 décembre, lors d’une rencontre avec Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Quoi qu’il en soit, les forces spéciales françaises ne devraient pas rester au Burkina Faso… Déjà, en novembre, et dans le cadre de la révision de la posture militaire française en Afrique, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’avait pas écarté cette éventualité, lors d’un entretien accordé au Journal du Dimanche.

« Il est évident que la révision de notre stratégie générale en Afrique interroge toutes les composantes de notre présence, y compris les forces spéciales », avait-il dit, en soulignant que le détachement Sabre avait eu « un rôle-clé ces dernières années dans la lutte contre le terrorisme au Sahel ».

Et le ministre d’ajouter : « Nous travaillons à une organisation du format de nos bases militaires existantes. Elles devront garder certaines capacités, pour protéger nos ressortissants, par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales » car « il n’est plus question de lutter contre le terrorisme à la place de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés. »

Si le retrait du détachement Sabre est « dans les tuyaux », il pourrait se concrétiser plus tôt que prévu. En effet, selon l’Agence d’information burkinabè [AIB], Ouagadoudou exigerait le départ des commandos français d’ici un mois.

« Cette dénonciation faite le 18 janvier 2023, donne selon les termes de l’accord du 17 décembre 2018, un mois aux Forces armées françaises pour quitter le territoire burkinabè », explique l’AIB, dont les informations reposent sur une « source proche du gouvernement ». Et celle-ci de préciser : « Ce n’est pas la rupture des relations avec la France. La notification concerne uniquement les accords de coopération militaire ».

Burkina : Les assises nationales ont démarré sans le capitaine Ibrahim  Traoré - Afro impact

Cette « dénonciation » des accords de coopération militaire avec la France aurait donc été adressée quelques heures après que le capitaine Ibrahim Traoré a affirmé, devant des étudiants que le « combat pour la souveraineté » était « engagé » et que les « relations avec certains États » allaient être revues.

Mais elle survient surtout après une rencontre entre l’ambassadeur de Russie au Burkina, Alexeï Saltykov, et le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kyélem de Tembela [qui s’était par ailleurs rendu à Moscou en décembre, ndlr]. Or, a affirmé ce dernier, « la Russie est un choix de raison » et « le partenariat doit se renforcer ».

Reste à voir la forme que prendra ce « partenariat ». Le groupe Wagner, déjà occupé au Mali et, surtout, en Ukraine, va-t-il se déployer en force au Burkina ? Ou est-ce que sa classification parmi les « organisations criminelles » par les États-Unis fera réfléchir Ouagadougou à deux fois avant de solliciter ses [sévices] « services »?

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 semaines plus tard...

https://www.opex360.com/2023/02/20/les-operations-des-commandos-francais-de-la-tf-sabre-ont-officiellement-pris-fin-au-burkina-faso/

Les opérations des commandos français de la « TF Sabre » ont officiellement pris fin au Burkina Fas

 

burkina-sabre-20230220.jpg

Selon le dernier rapport du Comité des Nations unies chargé de surveiller l’application des sanctions décidées contre al-Qaïda et l’État islamique [EI], publié le 13 février, la situation sécuritaire s’est encore détériorée au Sahel depuis que certaines forces étrangères [en particulier les forces Barkhane et Takuba] ont quitté le Mali, notamment en raison du recours par Bamako aux services deu groupe paramilitaire russe Wagner.

« Leur départ a créé un déficit capacitaire qui a été exploité par les groupes terroristes pour accroître leur efficacité et leur mobilité et étendre leur zone d’influence », constate-t-il. Et cela, malgré la rivalité entre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM, lié à al-Qaïda] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Ainsi, l’influence du GSIM dans le centre du Mali s’est renforcée, de même que dans le nord et l’est du Burkina Faso. D’après le document des Nations unies, cette organisation jihadiste « s’impose comme l’autorité centrale en l’absence de gouvernance forte » tout en tirant parti des « frustrations de communautés vulnérables et sous-représentées telles que les Touaregs et les Peuls ». Et il en résulte « une forte polarisation ethnique qui alimente la violence et contribue aux objectifs du groupe à l’insu de ces communautés ».

En outre, poursuit le rapport, « les activités des acteurs non étatiques ou des milices locales au Mali et au Burkina Faso exacerbent les tensions intercommunautaires et facilitent le recrutement de combattants par le GSIM ou l’EIGS ».

S’agissant du Burkina Faso, le rapport fait état d’une « augmentation sensible de la violence dans le nord et l’est », le GSIM et ses affiliés ayant l’objectif de contrôler les axes de communication menant au Togo et au Bénin, où ils « pourraient chercher à appliquer la même stratégie d’exploitation des tensions communautaires. Moins touché par cette violence ». Et de noter que « la route N18, qui traverse les provinces de la Gnagna et de Fada Ngourma, est particulièrement prise pour cible ».

Cela étant, comme le Mali, et après avoir connu deux coups d’État, le Burkina Faso est actuellement dirigé par une junte, qui n’est sans doute pas insensible aux promesses faites par la Russie aux pays du Sahel… ainsi qu’à ceux du golfe de Guinée. « La lutte contre le terrorisme est bien sûr d’actualité pour les autres pays de la région » et « nous allons leur apporter notre assistance pour surmonter ces difficultés. Cela concerne la Guinée, le Burkina Faso et le Tchad, et en général la région sahélo-saharienne et même les pays riverains du Golfe de Guinée », a en effet déclaré Serguei Lavrov, le chef de la diplomatie russe, lors d’un déplacement à Bamako, le 7 février.

Quoi qu’il en soit, et après fait part de son intention de « diversifier » ses partenariats militaires, le Burkina Faso a dénoncé, en janvier, un accord de défense qu’il avait conclu avec la France en décembre 2018, sur fond de tensions diplomatiques. Et de donner trente jours au détachement français de forces spéciales « Sabre » [ou TF Sabre] pour quitter le pays.

 

Un peu moins d’un mois avant le terme de cet « ultimatum », l’état-major général burkinabè a officialisé la fin des opérations de la TF Sabre au Burkina Faso.

« L’état-major général des armées et le commandement de la task force Sabre ont organisé ce samedi 18 février 2023, dans l’enceinte du camp Bila-Zagré, à Kamboinsin [dans les faubourgs de Ouagadougou], une cérémonie solennelle de descente de drapeaux marquant la fin officielle des opérations de la task force à partir du sol burkinabé », a-t-il en effet annoncé, via un communiqué.

Pour le moment, à Paris, le ministère français des Armées n’a fait aucun commentaire. Cependant, après l’annonce de la décision du gouvernement burkinabè, une source « proche du dossier » avait confié à l’AFP que la TF Sabre [et ses 400 opérateurs] allait quitter le Burkina Faso d’ici la fin février et que le retrait de tous ses matériels serait terminé « d’ici la fin avril ».

« Le désengagement des équipements et matériels restants de Sabre sera finalisé par une équipe de logisticiens déployés à cet effet, selon un chronogramme défini en accord avec l’état-major général des armées », est-il cependant indiqué dans le communiqué que vient de publier Ouagadougou.

Il reste maintenant à voir si les mercenaires de Wagner se déploieront au Burkina Faso… Sur ce point, l’essayiste Seidik Abba, ne le croit pas. « Le reste de la coopération militaire avec la France reste maintenu. Donc, [les responsables burkinabè] ne sont pas dans une démarche de rupture totale comme on a pu le voir avec Bamako. Et je pense que c’est cela l’option pour le Burkina, parce que, en contractant les services de Wagner, il pourrait s’aliéner le partenariat militaire qui est très efficace avec un pays comme le Niger », a-t-il expliqué lors d’un entretien donné à RFI.

Ya Rab Yeshua.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

© Aumilitaire - Contact - CGU

×
×
  • Créer...