La compétition pour le remplacement des camions des armées est lancée

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La compétition pour le remplacement de la majorité du parc logistique des armées françaises est enfin lancée. Un premier appel d’offres pour plusieurs centaines de camions-citernes de nouvelle génération (CC NG) a été émis hier.

Cet appel d’offres, c’est le lancement effectif du programme à effet majeur « flotte logistique et tactique terrestre » (FTLT), qui vise au remplacement d’environ 9400 porteurs en service dans les armées. Conduite au profit du Service des énergies opérationnelles (SEO), l’opération « CC NG » n’en est que l’incrément initial et d’autres suivront pour répondre à d’autres besoins.

 

Ce premier palier annonce l’acquisition de camions citernes protégés « destinés au renouvellement des capacités de ravitaillement en carburant des forces armées françaises », une fonction de soutien dont la valeur stratégique est démontrée au quotidien en Ukraine.

 

Le marché, conclu pour une durée de 10 ans et constitué de tranches optionnelles, prévoit la livraison d’un maximum de 800 camions-citernes accompagnés de leurs équipements. Pour amorcer cet effort attendu de longue date, la loi de finances initiale pour 2023 comprend une première ligne de près de 193 M€ en autorisations d’engagement.

Trois prestations sont demandées.

 

Hormis le développement et la livraison des camions, il s’agira de fournir un système de soutien complet et d’assurer le MCO du parc. Les plateformes seront déclinées en différentes versions, protégées ou non et dotées d’une mobilité différenciée « tout chemin ou tout terrain ». 

 

Ouvert aux candidats européens, le marché s’accompagne logiquement d’une série d’exigences. Au vu des volumes demandés, il faudra démontrer sa solidité financière avec un chiffre d’affaires annuel d’au minimum 200 M€ en moyenne sur les quatre derniers exercices.

Il s’agira également de pouvoir garantir un volume de production annuelle de 150 camions-citernes de plus de 10m3 équipés d’un système de distribution de carburant et aérotransportables par avion militaire. Dernier « détail » et non des moindre, la capacité à assurer le soutien de plusieurs centaines d’unités tant en France métropolitaine que parmi l’ensemble des territoires ultramarins.

 

Tous les grands noms du secteur sont a priori attendus sur la ligne de départ. Arquus, fournisseur historique allié à Soframe, avait dévoilé une esquisse d’offre technique lors du dernier salon Eurosatory. Le duo franco-français devrait en théorie se mesurer à Scania, dont le pôle défense est désormais bien implanté en France, et à l’allemand Rheinmetall, dont le lobbying ne date pas d’hier. D’autres restent en embuscade, comme DAF et Iveco. Tous ont jusqu’au 6 mars pour manifester leur intérêt.