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De plus en plus de militaires du rang refusent de devenir sous-officier à cause d’un gain salarial « trop faible »


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https://www.opex360.com/2023/02/18/de-plus-en-plus-de-militaires-du-rang-refusent-de-devenir-sous-officier-a-cause-dun-gain-salarial-trop-faible/

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Certes, la trajectoire financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée à l’euro près, les hausses budgétaires prévues ayant été au rendez-vous, ce qui tranche avec les habitudes passées. Pour autant, cela n’a pas empêché des ajustements et des redéploiements de crédits [de l’ordre d’un milliard d’euros par an] pour financer des priorités nouvelles, accentuer l’effort dans certaines capacités clés, comme l’espace, le renseignement ou le cyber, et prendre en charge des dépenses imprévues [crise covid, vente de Rafale d’occasion à l’exportation, surcoûts des opérations extérieures et des missions intérieures, etc].

Justement, s’agissant des opérations extérieures [OPEX], l’article 4 de la LPM 2019-15 prévoyait un financement inter-ministériel dès lors que l’enveloppe prévue en loi de finances initiale [LFI] était dépassée. Mais le gouvernement n’ayant pas voulu recourir à ce mécanisme, le ministère des Armées a dû se débrouiller pour trouver les ressources budgétaires manquantes, en jouant sur le coût des facteurs, en réajustant certains programmes d’armement ou encore en puisant dans les crédits non consommés de son titre II, c’est à dire de sa masse salariale. Ce qui n’était pas un bon signe – comme le soulignèrent à l’époque certains parlementaires – car cela voulait dire que les objectifs en matière d’effectifs n’étaient pas tenus.

Or, la question des ressources humaines est l’un des trois points d’attention majeurs que les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] ont souligné dans leur bilan de la LPM qui s’achève, les deux autres étant la préparation opérationnelle [avec des difficultés concernant la disponibilité de certains équipements et l’insuffisance des stocks de munitions, en particulier de celles dites « complexe »] et l’état des infrastructures [avec seulement un quart du parc immobilier du ministère des Armées considéré « en bon état »].

Pour rappel, la LPM 2019-25 prévoyait d’accroître l’effectif du ministère des Armées de 6000 postes [ou équivalents temps plein – ETP] d’ici 2025, dont 3000 d’ici 2023. Or, à la fin de l’année 2022, il y avait un « retard de plus de 1920 ETP par rapport à la cible », a constaté M. Jacobelli. « C’est un point de vigilance extrême » dont ont fait part l’ensemble des personnes auditionnées », a-t-il insisté.

Pourtant, cette situation n’est pas le résultat de difficultés en matière de recrutement… Mais d’un problème de fidélisation, dont les causes « sont multiples », a dit M. Jacobelli, devant la commission de la Défense. Cela étant, deux ont retenu principalement son attention ainsi que celle de son co-rapporteur.

La première est le « décrochage » des soldes par rapport aux salaires versés dans le civil, laquelle est liée, d’une certaine façon, à « la moindre acceptabilité des sujétions militaires chez les jeunes générations, notamment des mobilités géographiques dans un contexte d’emploi accru des conjoints », a avancé le député.

« Concrètement, cela se traduit par le fait que de plus en plus de militaires du rang ne souhaitent pas devenir sous-officier car le gain salarial est trop faible par rapport aux sujétions liées à ce nouveau statut », a expliqué le parlementaire. « Or, le modèle de notre armée repose notamment sur cette promotion interne [le fameux « escalier social »], a-t-il fait observer.

Or, sur le terrain, a-t-il continué, ce « déficit de fidélisation a des conséquences très concrètes, avec une baisse du taux d’encadrement des plus jeunes alors même que les besoins d’encadrement sont importants en raison de la hausse des recrutements ».

Pour y remédier, MM. Chenevard et Jacobelli, avancent plusieurs pistes. Selon eux, il est « impératif » de faire un nouvel effort sur « le volet indiciaire de la rémunération » des militaires dans le cadre de la prochaine LPM.

« La refonte du volet indemnitaire par la NPRM [Nouvelle politique de rémunération des militaires, ndlr] était la bienvenue et a été saluée par les militaires mais nous sommes arrivés aujourd’hui au bout de cette logique » et « on ne pourra pas lutter contre ce sentiment de décrochage sans une revalorisation significative de la part indiciaire », a insisté M. Jacobelli.

À noter que le projet de loi de réforme des retraites prévoit de reporter de 52 à 54 ans l’âge auquel un ancien militaire peut bénéficier d’une pension à liquidation différée dès lors qu’il a quitté l’institution après quinze ans de service, « mais avant la durée de service ouvrant droit à pension à liquidation immédiate ». Selon la rapporteuse de ce texte, Corinne Vignon, l’objectif « vise à fidéliser les militaires des corps techniques, qui n’ont aucune difficulté à opérer une reconversion professionnelle dont l’institution cherche à éviter le départ précoce ».

Quoi qu’il en soit, une autre piste avancée par MM. Chenevard et Jacobelli consisterait à amplifier les initiatives consistant à recruter le « plus tôt possible » car « plus les militaires entrent tôt dans l’institution, plus ils sont fidèles à celle-ci », a noté le député, en citant l’École militaire préparatoire et technique de Bourges et le BTS Cyber de Saint-Cyr l’École. Cette démarche, qu’il a qualifié d' »innovante », ne l’est pas vraiment… puisqu’il existe aussi – et depuis longtemps – l’École d’Enseignement Technique de l’Armée de l’Air et de l’Espace [implanté à Saintes] et l’École des mousses pour la Marine.

Enfin, cette fidélisation passe aussi par « l’attention portée aux conditions de vie des militaires et de leurs familles », a rappelé le parlementaire. Sur ce point, le plan Famille, lancé en 2017, a bien été accueilli… Et un second est prévu par la prochaine LPM, avec une dotation de 750 millions d’euros, ce qui « sera certainement positif », a-t-il conclu.

Photo : armée de Terre

Ya Rab Yeshua.

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il y a 14 minutes, Yann pyromane a dit :

J'ai pas connu ...😉 à mon époque c'était l'inverse le conjoint ne rentrait pas en ligne de compte , il suivait le mouvement c'est tout ce qu'on lui accordait comme droit .Tant mieux pour ceux d'aujourd'hui .

Si ça peut vous rassurer je ne connais pas non plus. A part sur le papier... 

  • Haha 1

“Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.”

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Moi j'ai été marié avec ouigo toute ma vie militaire, je connais la ligne Bordeaux nice par coeur. Conjointe à Cannes pour le boulot aucun intérêt de la faire venir avec quelqu'un qui en plus n'etait jamais la a cause de son job par nature. J'en ai bouffe du tgv mais c'etait le prix a payer. 

Aujourd'hui on est bien. Je ne prends plus le train. Meme avec la carte des vieux. Negatif. 

Après faut vieux cc1 au 2eme rep ou adjudant tifrice au fin fond des Bermudes j'aurai vite choisi. 

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