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Problématique de la reconversion à l'étranger pour les anciens soldats


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http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2023/04/02/une-autorisation-prealable-pour-les-contractors-francais-23778.html

Vers une autorisation préalable du MinArm pour les contractors français

 

Voilà un point de l'interview de Sébastien Lecornu dans Le Parisien à l’occasion de la présentation, mardi, en conseil des ministres de la Loi de programmation militaire, qui mérite attention.

La question de ma consoeur et de mon confrère portait sur la formation qui aurait été dispensée à des militaires chinois par d'ex-pilotes des armées françaises.

Voici la réponse du ministre:

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Cette réponse, qui met en avant bien naturellement les "intérêts stratégiques", dépasse largement le cadre de la Chine. Et elle suscite des questionnements dans le monde des "contractors" français qui travaillent déjà pour "des entreprises ou pays étrangers" ou qui se préparent à une deuxième carrière.

Première interrogation: le ministre parle de "soldats français" qui dans le cadre de leur reconversion se mettent aux services de sociétés ou d'institutions  étrangères.

Sébastien Lecornu ne prend en compte que les individus.

Qu'en sera-t-il des entreprises françaises (les ESSD, entreprises de services de sécurité et de défense) qui proposent les mêmes prestations à des clients étrangers?

On peut difficilement restreindre l'obligation aux seuls futurs ex-militaires français. Les ESSD doivent aussi bénéficier de cette autorisation qui mettra fin à bien des ambiguïtés (dont celles de l'Etat français).

Par ailleurs, y aura-t-il une autorisation globale pour tous les personnels français sous contrat avec une société française dûment autorisée? Ou un double régime: d'une part pour l'entreprise et d'autre part pour chaque personnel? 

Une autre interrogation porte sur le délai d'obtention de cette autorisation préalable.

Ce délai ne peut être que court !

En outre, quel sens à "préalable": avant tout demande d'emploi ou après avoir reçu une offre d'emploi ? Un contractor français qui postule pour un poste dans une société étrangère, devra-t-il obtenir le sésame tricolore pour chacune des candidatures qu'il fera ou après avoir été recruté (au risque de ne pas le décrocher le poste ou de le décrocher trop tardivement aux yeux de ses employeurs potentiels).
Il en est de même pour les ESSD qui font face à une concurrence impitoyable de la part des Anglo-Saxons: faudra-t-il qu'elles demandent cette autorisation au coup par coup, au risque de voir leurs positions/propositions être fragilisées? 

On s'interroge aussi sur les contrats (concernant des individuels ou des ESSD) déjà existants: faudra-t-il, par exemple, que les contractors français de DCI ou de Themiis, déjà déployés dans plusieurs pays étrangers, ou que les démineurs français présents en Somalie sous contrat avec les Américains de Bancroft Global Development obtiennent, rétrospectivement, cette autorisation préalable? 

Poursuivons.
Qui va gérer les demandes ?

La réponse à cette question sera peut-être apportée dans le tréfond de la LPM présentée mardi mais dont la presse devrait avoir une bonne idée dès ce lundi. Si ce n'est pas le cas, cette réponse tardera à être donnée et la mesure prendra donc du temps à se mettre en place. Il faudra bien décider quel service/direction mettra en oeuvre les moyens humains nécessaires à l'examen des demandes et déterminer la procédure d'obtention du "feu vert". 

Quels sont les types de formations/prestations qui sont concernés ? Quel est le périmètre ? Si, comme les réflexions anciennes et toutes avortées l'ont démontré, ce périmètre n'est pas précisé ou restreint à des prestations précises (en l'occurrence la formation aéronautique), la mesure n'aura qu'une portée très limitée. 

En fait, à travers cette mesure prochaine, c'est toute l'éternelle question de la régulation/suivi des activités des ESSD et des contractors qui se pose et qu'il serait temps de prendre à bras le corps, avec réalisme, lucidité et rapidité.

Il va donc falloir que le ministère des Armées se mette à plancher. S'il se trouve en manque de données, voire d'imagination, il pourra toujours exhumer les nombreux rapports (de parlementaires et de militaires) qui ont abordé la problématique des ESSD.

S'il faut au ministère des données plus récentes, qu'il lise l'ouvrage qui vient de sortir et qui a été écrit par Peer de Jong (voir mon post). Son titre est tout un programme: "Agir entre les lignes".

Ya Rab Yeshua.

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