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La Direction générale de la sécurité extérieure compte toujours moins de militaires dans ses rangs


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Avant la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et la mise en oeuvre de la Loi de programmation militaire [LPM] 2009-14, qui fit de la fonction « connaissance et anticipation » l’une des priorités, la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] comptait environ 29% de militaires parmi ses effectifs [hors Service action, qui compterait 900 opérateurs, nldr]

Seulement, étant donné l’ampleur des suppressions qu’elle connurent, les armées eurent de plus en plus de difficultés à affecter des militaires à la DGSE qui, dans le même temps, augmenta ses effectifs civils [notamment en recrutant des contractuels].

Résultat : en 2017, un rapport parlementaire s’inquiéta de cette évolution, susceptible d’altérer l’identité de la DGSE, qui, pour rappel, relève du ministère des Armées. Et, à l’époque, elle comptait encore près de 25% de militaires dans ses rangs.

« Cette érosion risque de se poursuivre dans les prochaines années en raison de la sociologie des nouveaux recrutements mais également de la difficulté des Armées à pourvoir les postes de spécialistes auprès d’employeurs multiples » et elle  » pourrait être de nature à affecter son identité si des mesures ne sont pas prises pour l’enrayer », avait alerté le document.

Avec la LPM 2019-25, la DGSE a augmenté ses effectifs [toujours hors SA] au-delà de ce qui avait été initialement prévu, 1038 postes ayant été « ouverts » au recrutement, contre 772. Cela a permis de renforcer certaines fonctions, comme le cyber. Et, désormais, elle compte près de 6000 agents.

Cela étant, la tendance décrite dans le rapport parlementaire publié en 2017 s’est encore accentuée… Au point que Bernard Émié, le « patron » de la DGSE, commence à s’en inquiéter.

Bernard Emié (@BernardEmie) / Twitter

« Lorsque j’ai pris mes fonctions, les militaires représentaient 25 % des effectifs, ils ne sont plus que 20 % aujourd’hui car les armées ne parviennent pas à mettre à notre disposition des personnels, non par manque de volonté mais par absence de ressources », a en effet déclaré M. Émié lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale, dans le cadre de l’examen du projet de LPM 2024-30.

« Compte tenu de la hausse des effectifs, même si l’armée a maintenu son effort en valeur absolue, la composante militaire de la DGSE baisse. C’est un sujet de préoccupation car le service fait partie du ministère des armées », a-t-il ajouté. Et d’insister : « Nous devons absolument veiller collectivement à ne pas passer sous la barre des 20 % de militaires ».

Cependant, a relevé M. Émié, le « niveau des officiers de la DGSE est supérieur à la moyenne, comme l’illustre leur taux de réussite à l’École de guerre » et « la qualité des agents du service est exceptionnelle ».

Par ailleurs, lors de cette audition, le député [MoDem] Vincent Bru a évoqué les relations entre les forces spéciales et le Service Action… Sujet qui a naguère donné lieu à quelques passes d’armes, certains ayant même suggéré de les fusionner, comme le fit en 2020 le général [2S] Christophe Gomart, ex-Commandant des opérations spéciales et ex-Directeur du renseignement militaire.

« Le projet de LPM accorde 2 milliards d’euros aux forces spéciales. En opérations extérieures, les échanges entre les forces spéciales et la DGSE permettent de faire progresser nos forces grâce aux échanges de renseignements. Compte tenu de la multiplication des espaces de conflictualité, quelles relations envisagez-vous avec les forces spéciales? », a ainsi demandé M. Bru.

Si l’idée était de suggérer un rapprochement entre les forces spéciales et le Service Action, Bernard Émié a coupé court.

« Les forces spéciales assument leurs actions, elles ne sont pas clandestines, donc c’est un autre monde. Que nous formions un nageur de combat de manière coordonnée, cela se conçoit mais ce sont bien deux mondes complètement différents. En zone de guerre cependant, les forces spéciales interviennent sur la base du renseignement que fournit la DGSE », a-t-il répondu.

Cependant, a poursuivi M. Émié, la « relation est forte et intime, [car] souvent d’anciens membres des forces spéciales intègrent la DGSE, la coordination est optimisée, les métiers et les savoir-faire sont cousins mais il y a une ligne de séparation très claire entre les missions des forces spéciales et celles de la DGSE. Les unes peuvent être assumées, les autres non et elles ont lieu sur des théâtres totalement différents ».

Ya Rab Yeshua.

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