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La Plongée, bien sûr !


Solid

Messages recommandés

Tout simplement pour créer un petit topic sur ce merveilleux sport qu'est la plongée.

Qu'elle soit libre, assistée, sportive, d'exploration ou simplement pour se faire plaisir les émotions sont toujours au rendez-vous.

J'imagine qu'il y a plein d'adepte de cette pratique sur ce forum !

Si vous avez des souvenirs, des anecdotes, des sorties, des records personnels ou des lieux inoubliables à nous faire découvrir n'hésitez pas ! ;)

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Bon d'après ton avatar (si c'est toi) je vois que tu pratiques la pèche sous marine avec on dirait un beau sar à la clé...(je ne vois pas bien)

Alors on va commencer avec "du lourd" et vidéo finale qui complètera les explications......

Ce texte tiré de mes archives, a été écrit à "la va vite" et n'est pas corrigé au niveau grammaire, accords, conjugaison ou autres, mais me sert de support pour un autre bouquin d'aventures vécues au niveau subaquatique.....Alors soyez indulgents pour les éventuelles mais certaines erreurs de français ou ponctuations....

Je vais vous raconter cette aventure.surprenante et que je ne conseille pas aux cardiaques..Elle a bien sûr fait le tour des iles environnantes , et en partie filmée par un militaire de l'aviation qui avait une caméra super 8 .J'ai ce petit bout de film sur cassette vidéo , et le mettrai sur CD ( lorsque ce sera moins cher ).......En mars 1981 , je pars en inspection des sites sous marins sur l'atool de Hao.. et en particulier la passe ....Sachant que c'est un endroit dangereux à cause du courant et des requins qui le fréquentent , j'enmène mon spécialiste squales polynésien Robson " dit Ruru ainsi qu'un gros fusils sous marin de 2 m avec 4 élastiques mais avec une pointe gros calibre... .Un coup de " caravelle " de Muru et nous sommes à poste une heure plus tard.Le patron de la direction du port me demande d'aller vérifier les bouées d'entrée de passe et éventuellement changer les manilles qui s'usent avec le mouvement des bouées consécutifs au courant et vagues....Je prévois pour le lendemain matin à l'heure d'étal de marée ,un petit remorqueur ( très important ) avec 2 ou 3 marins d'équipage , et comme c'est l'après midi , on gonfle les " bi " ( très important ) , on prépare le matos , le fusil ( très important ) , et on va finir la soirée chez " Mamie blwo et Ana Créto " , 2 rérés qui tiennent la gargotte locale....( un réré , c'est un garçon qui a été élevé comme une fille , donc très éféminé , le genre un peu tsoin- tsoin...car il est de coutume en Polynésie que le premier enfant soit une fille ....Si s'en est une tant mieux , si c'est un gars , tant pis pour lui....Ceux qui m'ont précédé ont connu cette coutume et elle a perdurée dans les années ou j'y étais ....aujourd'hui je ne sais pas , et ceux qui ont fait Tahiti pourront confirmer. )....Le matin , on embarque sur le pousseur le materiel de plonge , le fusil SM , un gros marteau , 3 grosses manilles , casse croute , 50 m de nylon tréssé gros comme le doigt avec au bout un hameçon à requin avec 1m de cable ce qui évite que les dents coupent le fil si on en prends un..... l'équipage est là en tenue campagne et 2 militaires de l'aviation demandent à venir....OK , embarquez , on est parti , direction " la passe de Hao......Il doit être 10 h du matin , pas un pet de vent , un temps superbe , et nous partons..........Une demi heure de navigation et nous nous retrouvons dans cette passe de mauvaise réputation...nous sommes arrivés un peu tôt et ça nous laisse le temps de nous préparer.Le courant est encore sortant donc attente car il vaut mieux plonger avec un léger courant qui nous ramènera dans le lagon , plutot que l'inverse...En cas de problèmes je n'ai pas envie de dériver vers le large et de faire des mauvaises rencontres.On s'amarre à la balise et on remarque quelques petits requins qui risquent de nous enmerder.On met la ligne , on en remonte quelques uns ( ça fera des machoires pour les copains ) , et ça dégagera le chantier.On avait sorti plusieurs gris , plus de courant , et comme ça ne mordait plus on saute tous les 2 à l'eau ( il n'y avait pas d'échelle ) pour une manip de quelques minutes....Arrivés au fond nous sommes entourés de mérous , thons , carangues et des tas de poissons de toutes les couleurs....un véritable aquarium , avec une eau cristalline..( pas celle de Guy Roux ).On se met sur le massif de béton , face à face de manière à ce que chacun surveille les arrières de l'autre , , je prends les outils dans le sac et commence à tapper sur la manille rouillée pour la décoincer et en mettre une neuve ( manilles lyre de presque 1 kg avec clavette de sécurité ).Il y avait environ 15 m de fond et nous ne savions pas que " l'équipage " en surface avaient repris la pèche aux squales et cela au dessus de nos têtes.. et on jette les tripailles à l'eau , et le sang etc......La manip était presque terminée quand Ruru me prends la main et me montre qu'il n'y a plus un seul poisson dans le secteur , et me fait signe d'activer. Ce brusque départ de la faune indique que quelque chose de pas normal est en train de se passer .Et ce qui devait ne pas arriver arriva.!!!!Entre mes coups de marteaux et les pécheurs du dimanche en surface qui taquinaient les squales , une grosse bète qui passait par là a été attirée par les bruits des outils , les secousses des poissons que les autres sortaient de l'eau , le sang qui coulait du bateau ...tout était réuni pour la rencontre...Tout à coup Ruru pousse un cri effroyable dans l'embout du détendeur , je vois ses yeux presque sortir du masque , il écarte les bras comme pour me dire " il y a quelque chose de gros derrière toi ", je me retourne et je vois , une orque , non une baleine , non un sous-marin de poche avec 2 hublots devant , non ce ne sont pas des hublots mais des yeux , c'est un requin , un ENORME requin , les dents de la mer....!!!!!Ce n'est pas un blanc il a des raies sur le coté , C'EST UN TIGRE , le plus dangereux après le blanc...De toute façon blanc ou tigre , vert ou rouge c'est pareil , il passe à une dizaine de mètres et disparait tranquilement ...Putain une vision d'apocalypse qui a durée 4 à 5 secondes tout au plus... , je l'évalue à 7 ou 8 m de long ( ce qui compte tenu du grossissement de 1/3 du masque le ramènerait en réalité entre 5 et 6 ) , ce n'est pas possible ça n'existe pas .....On laisse le sac au fond ( il doit encore y etre ) , on observe quelques secondes , il n'y est plus, on se met dos à dos pour avoir une vision de 360 ° , la situation est délicate , soit il attends que l'on décolle du fond pour nous chopper en pleine eau , soit il recherche d'où venaient ces bruits de marteaux , de toute manière on ne peut pas rester là , le courant va se lever , les bouteilles se vider et compliquer le problème , j'évalue le temps à mettre pour aller du fond en surface et ne pas y rester....Si au moins ceux d'en haut nous voyaient , peut-etre l'ont-ils vu aussi et ont compris ....Je lève la tête pour repérer le bateau et je vois sous la coque une dizaines de squales de 1,50 m environ qui tournaient.... Le gros en bas , les moins gros en haut..ON EST DANS LE MERDIER ET BIEN DEDANS !!!!!..... je me dis " .....on prends nos couteaux en main , on reste dos à dos , on remonte ensemble dos à dos fissa vers la surface...S'il y a des paliers on les fera sous la douche ( 15 m 20 minutes il n'y en a pas ) , on vise l'arrière du pousseur qui est le plus bas sur l'eau...." c'est le seul dill possible , en 3 gestes je préviens Ruru , Un coup sur son bras pour le départ et nous entamons cette " remontée " collés l'un à l'autre en surveillant de tous les bords. ...tout est allé très vite , je n'ai même pas vu les requins entre deux eaux ...., c'est le gros qui m'inquiète..... arrivés en surface , on s'accroche chacun à une défense '( des pneus placés sur les cotés ) et nous montons sur le pousseur avec palmes , ceinture de plomb , bi-bouteille , fenzy , ...et tout ça sans aucune aide, en quelques secondes..Comment est-on montés à bord sans aide et équipés aujourd'hui encore je ne le sais pas et plusieurs de mes gars ont essayé à Toulon et personne n'y est jamais arrivé .Entre le départ du fond et l'arrivée sur le bateau pas une minute , l'angoisse et la survie ont arrété le temps.... ,on enlève la bouteille , la ceinture , je pousse une gueulante pour attirer l'attention de l'équipe de " branquignoles "qui ignorait tout de notre problème et ne s'était même pas rendue compte que nous étions à bord ,..... ils péchaient les squales et il y en avait une dizaine sur le pont....Pendant que je raconte notre plongée , Ruru monte sur la cabine , cherche un mouvement sous l'eau et d'un coup dit " il est là "....à 20 m devant le bateau et sous 2 à 3 m d'eau , le monstre était là, je coupe un bout de requin , l'accroche à l'hameçon ( un hameçon à requin a un fer comme le petit doigt et a la circonférence d'une assiette , puis 1 m de cable acier gros comme un stylo bille pour éviter la coupure des dents et une longeur de nylon gros comme le pouce de 30 m environ ) , et le jette vers le squale , le plouf de l'appat sur l'eau attire son attention et il avale . On est plusieurs à tenir le nylon , le gars de l'aviation est monté sur la cabine pour filmer , on sent la touche comme un camion que l'on retiendrait avec une corde mais il vient vers nous....On prend le mou au fur et à mesure et quand il est à 2 ou 3 mètres on fait un tour sur une bite , je prends le gros fusil , arme les 4 sandows et lui tire la flèche derrière la tête dans la colonne vertébrale....Il a accusé le coup et semble moins excité , ( en fait il était en pleine digestion car nous avons trouvé dans son ventre un requin gris de 1,40 m , avalé en entier par l'arrière )On fait un noeud coulant avec un gros nylon du bord qu'on lui passe dans la caudale à l'aide de la gaffe , un autre pris entre la tête et les nageoires ....et c'est fini , il est attaché à couple, et s'il ne casse pas sur un sursaut il est à moi... A ce moment là , j'ai peur , je sens mes jambes trembler , nous nous embrassons avec Ruru car ce n'était pas gagné... depuis longtemps je n'avais pas eu aussi peur de mourir , tout est allé si vite , nous n'avons pas encore réalisé.Le remorqueur prend la direction du port à petite vitesse pour ne pas casser et perdre la prise , Ruru n'arrète pas de dire " putain chef , putain..." . Je prends la radio et appelle ...DP de Hao , de plongeurs AMM , nous rentrons , prévoyez une grue et un GMC , nous avons un invité , et Hinano pour tous , c'est pour moi... C'est pas facile de raconter tout ça car il manque l'ambiance , l'océan , les requins sur le bateau.....Mais comme tout a été heureusement filmé et en couleur ( sur une cassette que je mettrai sur CD quand ce sera moins cher ) la chose est immortalisée . Depuis 1981 , chaque année au mois de mars anniversaire , en souvenir et quel souvenir.je me passe la cassette......Mon seul regret aujourd'hui est de l'avoir tué...Il n'était certainement pas venu pour nous bouffer , mais simplement attiré par le bruit et la curiosité ..nous , nous avons eu peur et le mariage de tout cela avait décidé de son destin...et à ce moment précis nous ne le savions pas!!!!..

. A l'approche du quai , je devinais quelques militaires en attente....mais de quoi puisque nous n'avions rien dit qui pouvait mettre sur la voix.....Je chercais le bahut demandé et la grue ...mais rien. ils avaient dû croire à une connerie..Puis un gars est sorti de la tour de la DP , je n'ai pas entendu ce qu'il avait crié , toujours est-il qu'il nous avait certainement regardés à la jumelle ....et des militaires ont commencer à venir au bord du quai pour etre là et voir.....Le squale a été enmené contre le quai , un fenwick l'a sorti sous les yeux de l'assistance , un tube Citroên s'est positionné , on a enlevé la flèche toujours plantée dans la colonne du monstre , et nous l'avons rentré dans le junker.....La tête touchait le fauteuil du chauffeur , et la queue sortait à l'arrière...Le temps que je récupère le matos et le camion est parti sans nous .....Ils n'allaient quand même pas nous le faucher...?????? le découper sans nous , me " voler " la machoire?????;Ils l'ont enmené près d'un quai un peu plus loin ou attendaient les militaires ( radio cocotiers fonctionne aussi bien que radio tam-tam ) et le chef du village Polynésien " Papillo ". Le bahut est venu nous reprendre et pendant ce temps tout le monde a eu connaissance de notre aventure....Une arrivée de "dieux " applaudis par tous ceux qui étaient là..... Seuls le patron du pousseur , Ruru , " le chef " et moi nous sommes occupés de la bête....Toute l'assistance a respecté notre trophée... Le chef du village qui m'a confié que des squales de cette dimension et parfois plus gros ont été pris dans cette passe , a découpé la machoire , me l'a donnée dans un geste cérémonieux et m'a dit " maintenant tu es un puamutu à vie "....( habitant de l'archipel des Tuamutus )...Photos de tout le monde avec le squale , bières , re-bières , ....la fête en somme.....A la fin de la journée , j'ai pendu dans la douche de la chambre ou je dormais avec Ruru " la machoire " on regardait ça tous les deux comme 2 enfants devant une vitrine de jouets....et Ruru qui répétait...putain chef , on a eu du bol .....Le lendemain nous avons pris la caravelle pour Papeete ou nous attendait un petit boulot dans le port militaire.....Quelques mois plus tard , nous sommes partis de Muru pour de nouveaux travaux dans cette passe , à bord de la Thianée , j'ai fait embarquer 3 de mes plongeurs et 2 fusils sous-marins à balles explosives...mais à part les requins habituels , rien d'extraordinaire....ce sont des moments que l'on ne vit qu'une fois ...Comme la mission durait une dizaine de jours , mon épouse m'a rejoint avec un vol de air polynésie.... elle a été reçue en princesse et le " chef du village " a organisé en notre honneur ( l'équipage , mes plongeurs , quelques locaux ) un repas Polynésien à base de poissons et de viandes , le tout sur une plage magnifique , ...Et là , nous avons reparlé de cette histoire , et bieres , rebières et tralala.....C'était ça la Polynésie en 80 , 81.... .

La vidéo n'est pas de très bonne qualité, mais j'ai réussi à la récupérer sur un film beaucoup plus long et tiré par un biffin ( d'où la mauvaise qualité) Cette vidéo fait suite au texte initial.

Bonne lecture et bob film.......

Modifié par ROYCO

Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait (Mark Twain)

 

Celui qui abandonne une fois abandonnera toute sa vie (devise stage commando)

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Salut Royco !

Oui je pratique la chasse sous-marine, je suis un fana de plongée surtout en apnée (je vais tenter cet été les 80m en apnée à poids constant avec palme). J'ai mon brevet niveau 4 et diverses formations nitrox, oxy et je fais également de la spéléo à mes heures perdues à 150m max.

Connaissant bien le milieu marin, je suis également familier des termes spécifiques et nautiques. ;)

En tout cas ça c'est de l'anecdote !!

J'ai déjà nagé avec des requins mais qui ne dépassaient guère les 1,20m - 1,50m donc rien de bien méchant mais ce requin tigre devait être assez impressionnant, de quoi mouiller la combi ! :wub:

Les vidéos, sont très pittoresques, j'aime vraiment ! On se rend vraiment compte de l'ambiance qui régnait se jour là ainsi que la taille de la bête !! :shout:

Vous avec dû en vivre des sympa des histoires aquatiques vu votre pedigree. ;)

J'ai cru comprendre que vous en aviez publié d'autres sur le net ?

Cela m'intéresserai beaucoup de les lire !

Modifié par Solid
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Puisque tu aimes et dans le même style....

Néanmoins, je précise une fois encore qu'il s'agit de textes bruts, qui ne sont pas encore "travaillés" pour la publication mais constituent seulement des chapitres de référence.... Donc pas de remarques pour les fautes d'orthographe, conjugaison, accords et autres !!!!!!!!!!

En souvenir de Pupu, Kawa, Ruru

Après avoir survolé l’Atlantique Nord, l’avion du COTAM fit une escale technique à Toronto, le temps pour nous de nous dégourdir les jambes. Puis nouveau départ, passage au dessus du Grand Canyon et enfin Los Angeles. Un rapide passage au bureau d’immigration, ( autant le signaler puisque pour une fois j’avais ce statut ) , quelques heures à poireauter dans la « bulle » et on reprit le vol direction Tahiti . Arrivé à l’aéroport de Faa, je fus accueilli par mon ami Jean-Yves , né comme moi à Toulon et avec lequel j’avais partagé de longues sorties en mer au sein des scouts marins. Nous avions de plus vécu beaucoup de plongées ensemble ainsi que de nombreuses parties de chasses sous marines. Après m’être présenté au Colonel S… responsable des sites, je reçus mon ordre de mission pour Mururoa où je serai sous les ordres du Commandant B… Une soirée tralala, quelques boissons locales, un petit roupillon et le lendemain nous prenions la caravelle pour un vol de 2 heures afin de rejoindre l’atoll. Dans les derniers jours précédent son départ, les Polynésiens avaient questionné mon ami ( dont j’étais le responsable plongée à Toulon) sur ce nouveau « chef » qui allait arriver et leur principal soucis était de savoir si j’aimais pratiquer la chasse sous marine car eux en raffolaient. Avoir un nouveau patron qui pourrait éventuellement les emmener à chaque occasion récupérer quelques poissons était pour eux une question première. Il les rassura sur mes activités subaquatiques, ma démerde à toujours gratter quelque chose au fond, et mon esprit un peu ravageur. Les Polynésiens se méfiaient souvent des nouveaux venus, et avant de donner entière confiance à celui qui allait les commander, il aimaient bien savoir à qui ils avaient à faire. Le soir pour juger de mon comportement face à certaines coutumes ,il me firent goûter le Fafaru , ni plus ni moins que du poisson coupé en carré et ayant baigné dans un seau d’eau de mer durant quelques heures. Pardon Papou , mais lorsque nous étions attablés dans la cuisine de l’équipe, je fus soudain surpris de détecter une odeur nauséabonde. Je me tournais vers mon pot qui était à mes coté et je lui dit « ça sent la mouïse » il me dit « non c’est le fafaru et tu dois y gouter. » J’avais l’impression de croquer dans un chat crevé, mais je me suis plié au rituel. ; Je n’ai pas accepté le rab qu’ils me proposèrent , par contre eux, finirent le plat. Puis, ils me branchèrent donc sur la plongée , la pèche sous marine…..Jean-Yves resta en poste une semaine en doublette avec moi, afin de me passer la charge du matos, les embarcations , le service. Puis le samedi il nous quitta afin de récupérer son vol pour la métropole. J’étais donc maintenant seul avec des plongeurs de très haut niveau, surtout en apnée ou chacun descendait facilement en dessous les 30 ou 40 mètres . Nous disposions de fusils anti-requins , d’autres plus classiques à sandows, des bouteilles , des embarcations. Ils vinrent me voir et se proposèrent pour me faire visiter un peu le coin. A leurs petits yeux malicieux je devinais que le seul intérêt de cette sortie était pour eux l’occasion d’une partie de chasse et en plus me tester. Comme je m’y attendais , l’un deux ajouta « on prend les fusils chef » ? Je l’avais vu venir de loin le Pupu avec ses grandes sandales et ses yeux malicieux…..

Le dimanche matin , après un passage à la maison du seigneur qui était la chapelle de Muru ou je n’étais pas aller prier mais accompagner un gars par curiosité, je regagnais la darse Katy ou notre vedette m’attendait. Tout était déjà prêt, l’essence, la bouffe pour le journée, le poste radio pour garder contact avec la civilisation, les fusils , mon matos ….le moteur tournait déjà. Pas de temps à perdre, direction la pleine mer. En plus de Pupu (des îles Gambier) , il y avait aussi Ruru ( Robson Rudolph de Paea qui était avec moi à Hao pour le requin tigre) et Marcelin ( Kawa Marcelin de Bora ) . ; Je me doutais bien que cette sortie serait comme un test, et j’étais décidé à ne pas les décevoir, tout mon séjour dépendrait de ce premier contact. Où allaient-ils me baigner ? au milieu de requins ? des grosses raie manta ?…J’appris enfin notre destination. « Chef, on connaît un endroit ou il y a des gros thons, tu veux essayer ? » Des thons ça n’a jamais bouffé un plongeur , mais je me doutais qu’il y avait un plus et cette surprise , c’était la taille…. On s’amarra à un coffre au milieu du lagon, la mer était calme. Deux restèrent sur le bateau, le 3eme Ruru me dit « on se met à l’eau ici et on attend, les thons arrivent avec la marée presque en surface, on ne bouge pas d’un poil sinon ils partent. Dès que l’un est à portée tu tires derrière la tête » ( effectivement et je l’ai constaté au cours de mes nombreux tirs sur gros poissons, en tirant derrière la tête, si on a la chance de toucher ou couper l’arête centrale, le poisson est comme paralysé , frétille un peu et meurt instantanément et même des requins de 1,50 m ) Je me mets dans l’eau, le fusil à la main, et près du coffre accompagné de Rudolph j’attends sans bouger. Les 2 autres comiques attendaient à bord. J’avais pris la précaution de ne pas mettre de ceinture de plomb , ce qui m’assurait une flottabilité positive au cas ou la bête se défendrait… Je faisais quelques tours d’horizon afin de voir arriver les éventuels hôtes des boites « petit navire » lorsque Ruru m’interpella d’un signe de main, afin que je regarde derrière moi. Je n’en croyais pas mes yeux , une dizaine de poissons gros comme pas possible et avec des yeux comme des boules de pétanque. Ils venaient vers nous à moins d’un mètre sous la surface, et pire, ils fonçaient sur nous comme s’ils ne nous avaient pas vus. L’un deux passa à moins de 2 mètres de moi et je lui décochais une flèche à l’endroit précis .Dans une fraction de seconde, le fusil que je tenais fortement sortit de ma main disparu avec le poisson le temps d’un éclair. Je remontais vite à bord ou mes plongeurs rigolaient comme des bossus car ils avaient assisté à la scène depuis la surface. Je surveillais celle-ci, pensant voir mon poisson remonter et surtout récupérer le fusil sous marin. « laisse tomber chef, les requins vont le trouver , le fusil on en a d’autres ». Echec le Royco, mais j’avais tenté ma chance, sachant que je me frottais à plus fort car un thon de 40 ou 50 kg à la ligne ça tire , mais au bout d’une flèche c’est du sport . Je les assurais que nous reviendrions le dimanche ou samedi suivant et que cette fois , il finirait en poisson cru. Pendant la semaine, j’imaginais la possibilité de prendre une belle pièce. Un thon au fusil , ce n’est pas tous les jours. Lorsque j’étais plus jeune , je chassais les liches d’une dizaine de kg, je me mettais sur le passage , en néoprène, avec une bouée gonflable fenzy à poste. Je restais ainsi parfois plus d’une heure sans bouger en surface, sur le passage. Lorsqu’un poisson venait à portée ( la liche est curieuse comme le bar) , je le tirais et je gonflais aussitôt la bouée. La liche me tirait sur une cinquantaine de mètres , puis épuisée s’abandonnait à moi, je la finissais d’un coup de couteau. Mais là , c’était plus fort qu’une liche de la tourelle de l’Esquilladon à l’île du Levant , car le thon est combatif , rapide, et surtout plus costaud. Je décidais néanmoins de tenter ma chance de la sorte. Je prévenais mes gars de mon projet « t’es fou chef , et les requins » . C’est vrai que j’avais un peu occulté la chose , mais tant pis , si ça merde je trouverai une autre solution. Je voulais réussir ce chalenge afin de leur montrer de quoi j’étais capable. Le WE suivant , même lieu, même motif, j’attends. Il n’y avait pas une demi-heure que j’étais au bouillon que je les vis arriver , dont un gros au milieu… Celui là , pas question, trop gros, par contre celui qui me vient dessus au poil. Le masque grossissant d’environ 1/3 , j’évaluais quand même le poisson de bonne taille, et lorsqu ‘il fut à portée, je décochais ma flèche et gonflais aussitôt ma fenzy en ouvrant à fond la petite bouteille prévue à cet effet. Fortement accroché à la crosse, je fus traîné sur plusieurs mètres en surface, puis il se mit à vouloir rejoindre le fond et là je jouais comme un bouchon sur l’eau, mais je ne lâchais rien. Pendant quelques minutes ou je fus transformé en yo-yo, je parvenais péniblement à récupérer chaque fois un peu du nylon ( là bas , le fil qui relie la flèche au fusil fait du 5m/m environ). Le fusil était un solide pour les requins et pas de risque que la crosse ou la tête lâche. Je pensais alors aux requins qui seraient attirés par le sang ou les ondes émises par ma prise, et curieusement aucun n’apparut. On monta le thon à bord , une belle bête . Le soir , je dévorais avec eux cette prise, ils avaient invité des copains friands de poissons. Autour de la table , je leur racontais un peu mes pèches en Méditerranée. Je n’avais pas honte de leur avouer ma peur des requins et les invitais à m’initier dans leur art. Je fus dès cet instant adopté, car j’avais réussi à prendre le thon ou d’autres avaient échoués et surtout en toute humilité, j’avais sollicité leur aide pour apprendre.

Certains qui croyaient tout connaître ne sont restés que des chefs, moi je suis devenu leur ami. J’ai beaucoup appris à leur contact, surtout au niveau chasse sous marine .

J’ai parfois outrepassé les ordres et les consignes pour leur être agréable, j’ai respecté leurs us et coutumes. La rigidité de l’autorité militaire interdisait la pèche à des fins culinaires sur l’atoll, à ce titre j’avais obtenu qu’on leur octroi au moins un gros poisson par semaine venant de Papeete. On leur donna gracieusement un thon congelé, sans savoir que le Polynésien est habitué à manger du poisson frais. Personne n’a voulu le comprendre ou plutôt, personne n’a pris la responsabilité de leur dire oui à une prise quotidienne. Moi je l’ai fait en cachette et ne le regrette pas…. En échange , ils m’ont beaucoup appris, m’ont permis de vivre de belles aventures, de magnifiques plongées aux souvenirs impérissables......

Pour le reste tu mets le son et tu ouvres ce lien... Tu es dans quel coin ?????

http://www.lescartesdelamemoire.fr/article-mes-reves-avaient-un-gout-de-sel-85616805.html

Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait (Mark Twain)

 

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J’espère fortement et sincèrement qu'un jour ces écrits seront un livre : un livre en papier qui sent l'encre,avec de photos,qu'on peut amener en bord de mer et lire et relire.

Legio Patria Nostra

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C'est énorme le thon au harpon ! J'aurai jamais pensé ça possible ^^

Le plus gros que j'ai eu c'était un barracuda d'un mètre au large de la Martinique. Il était super violent et je regrettais presque d'avoir tirer …

Mais un thon c'est même pas la peine le combat devait être monumental !!

Ca devait être sympa aussi de partager les coutumes locales, c'est vraiment quelques choses que je recherche personnellement. Même si le fafaru semble juste immonde ^^ (je testerai ça cet été à ma façon mais j'ai une vague idée de la gueule que peut tirer du poisson mariné dans l'eau de mer...)

En tout cas, si j'ai l'occaz un jour j'essaierai volontiers le thon au fusil !!

Je suis des côtes d'Armor, vers le Cap Fréhel et le Fort Lalatte. Je suis né à Djibouti où j'y ai connu mes premières plongées et chasses ;)

Même si mes décors de plongée ont légèrement changé avec les côtes bretonnes, la passion est toujours la même ! ;)

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C'est énorme le thon au harpon ! J'aurai jamais pensé ça possible ^^

Le plus gros que j'ai eu c'était un barracuda d'un mètre au large de la Martinique. Il était super violent et je regrettais presque d'avoir tirer …

Mais un thon c'est même pas la peine le combat devait être monumental !!

Ca devait être sympa aussi de partager les coutumes locales, c'est vraiment quelques choses que je recherche personnellement. Même si le fafaru semble juste immonde ^^ (je testerai ça cet été à ma façon mais j'ai une vague idée de la gueule que peut tirer du poisson mariné dans l'eau de mer...)

En tout cas, si j'ai l'occaz un jour j'essaierai volontiers le thon au fusil !!

Je suis des côtes d'Armor, vers le Cap Fréhel et le Fort Lalatte. Je suis né à Djibouti où j'y ai connu mes premières plongées et chasses ;)

Même si mes décors de plongée ont légèrement changé avec les côtes bretonnes, la passion est toujours la même ! ;)

Comment faire pour t'envoyer quelques photos de "gros poissons" pris au fusil ????? Tu as une adresse internet en MP ou comment pratiquer autrement ????

Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait (Mark Twain)

 

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Carrément !! Je vous envoie mon e-mail ;)

On va d'abord essayer comme ça....... Une carangue bleue, Polynésie ilot de Giroflée 1980

http://imageshack.us/photo/my-images/546/00q032.jpg/

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Impec JP, ton aventure je la connaissais mais n'avais encore pas vu le film fait ce jour là.

Belle bête qu'il valait mieux avoir de côté que contre soi.

Tu étais bien svelte encore à l'époque, et plein de cheveux sur la tête.

A la fin, on aperçoit des carcasses de bombardiers/attaque au sol/chasseur tout temps biréacteurs SO-4050 Vautour de l'Armée de l'air, qui à l'époque des tirs, allaient tirer des roquettes dans le nuage atomique, roquettes qui ensuite étaient récupérées pour constater et mesurer le degré de radioactivité et prélever des poussières éventuelles qui se déplaçaient en fonction du vent portant.

5 de ces avions sont encore à Hao, 4 sont ferraillés en morceaux et le dernier le numéro 302 est en exposition statique (plante verte) sur l'ancienne base aérienne et c'est donc celui là qui te voit poser à ses côtés.

Modifié par Patraque

"Give blood, play rugby !"

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